Elle sait maintenant ce que c'est que de porter un enfant.
Le poids qu'il pèse...
… et les ailes qu'il donne.
Ils ont dansé comme se battent les marins ivres. Une danse sauvage, sans rythme. Sans autre musique que leurs soupirs féroces.
Ils ont volé ensemble, fauves célestes. Puis ils sont retombés. En travers. Les bras en croix. Comme tous les marins ivres morts finissent par le faire.
De Saturne, astre immobile, froid, très éloigné du Soleil, on dit que c'est la planète de l'automne et de la mélancolie. Mais Saturne est peut-être aussi l'autre nom du lieu de l'écriture – le seul lieu où je puisse habiter.
Clovis s'est tourné vers Césaria avec une lenteur infinie. Son arme pend au bout de son bras comme un oiseau mort.
En le prenant dans ses bras, elle refait le compte.
Trois pour Faber...
Deux pour Clovis.
Une pour la femme.
Et pour l'enfant? Un petit clic misérable, et brutalement, tout s'éclaire. Elle sait maintenant ce que c'est de porter un enfant . p159