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Isaac Goodhart (Illustrateur)
EAN : 9781632157102
128 pages
Image Comics (26/06/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
A new threat from outside its borders, and a revolution brewing on its streets - Eden, Wyoming, is no paradise.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Postal Volume 2 (épisodes 5 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Comme il s'agit d'une histoire à suivre, il faut avoir commencé par le premier tome : Postal Volume 1. Il contient les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2016, écrits par Bryan Hill, dessinés et encrés par Isaac Goodhart, avec une mise en couleurs réalisée par Betsy Gonia. Matt Hawkins ne coscénarise plus la série, mais garde un oeil sur sa direction générale.

Eden est toujours une petite ville située dans Wyoming, effacée des cartes google, effacée des documents officiels, abritant environ 2.190 habitants, tous des criminels. Au début de cette histoire, Laura Shiffron (la maire d'Eden) prend en charge une nouvelle citoyenne, de nuit sur une route déserte, avec un sac sur la tête. Il s'agit de Molly Schultz, la fille de John Schultz, le contact de Laura Shiffron, au sein de l'antenne locale du FBI. Elle a été diagnostiquée comme une sociopathe et elle a besoin d'être mise au vert pendant quelque temps. John Schultz fait bien comprendre à Shiffron que rien ne doit arriver à sa fille, sous peine de levée de la protection d'Eden.

Dès le lendemain, en se promenant dans la rue, Molly attire l'attention de Lance qui la harcèle. Maggie Pendowski (la serveuse du diner, et l'amie de Mark Shiffron) intervient pour mettre en garde Lance. de son côté, John Schultz doit réfréner les ardeurs de l'agent spécial Bremble qui veut enquêter sur Eden, et prouver son existence. Un peu plus tard, Molly est retrouvée saine et sauve dans le bar d'Eden, 2 cadavres lacérés à ses côtés. Laura Shiffron demande à son fils Mark d'analyser ce qui a pu se produire, à partir de l'observation de la pièce, et d'une courte conversation avec Molly. Cette dernière manifeste immédiatement un intérêt inquiétant pour lui. L'agent spécial Bremble va interroger Pross (le propriétaire d'une station-service) sur la ville d'Eden.

Ayant lu les 2 premiers tomes, le lecteur anticipe un peu ce qui l'attend : un thriller inquiétant, avec des personnages tordus et des vies humaines en jeu. Il retrouve effectivement la majeure partie des intrigues secondaires présentes dans les 2 tomes précédents. La relation entre Mark Shiffron et Maggie Pendowski continue d'évoluer. Il y a un jeu de cache-cache dans la forêt avoisinante, assez amusant, avec toujours la franchise désarmante de Mark lui expliquant quelle tactique il a adoptée pour essayer de se rendre plus séduisant à ses yeux. Les scènes suivantes entre eux revêtent une tonalité différente du fait des événements survenant entretemps. le lecteur retrouve également une mention rapide d'Isaac Shiffron, le père de Mark, le mari de Laura et le fondateur d'Eden. À cette occasion le lecteur en apprend plus sur la méthode par laquelle Eden est devenue ce qu'elle est, ainsi que l'année à partir de laquelle elle a servi de havre pour les criminels (1969). Mais à nouveau il s'agit d'une intrigue secondaire qui avance à vitesse d'escargot cacochyme, le scénariste agitant l'ombre d'Isaac comme un épouvantail, sans donner beaucoup d'éléments concrets.

La relation entre la maire Shiffron et le shérif Magnum ne progresse pas non plus. La position de John Schultz reste stationnaire, malgré l'entrée en scène de sa fille. Enfin le scénariste répète le schéma qui existait déjà avec l'agent spécial Simpson, à savoir un nouvel agent spécial (Bremble) qui s'intéresse de trop près à Eden. Tout cela ne donne pas l'impression que les intrigues secondaires tournent en rond, mais plutôt qu'elles ne progressent pas de manière significative.

Le lecteur retrouve également les dessins d'Isaac Goodheart, pas toujours très professionnels. Il utilise une approche réaliste et descriptive pour assurer la narration visuelle. Les personnages ont des morphologies normales, et les lieux sont ordinaires et plausibles. Chaque personne porte des vêtements basiques, en accord avec sa fonction ou son origine. Il n'y a que dans les 2 premières pages de l'épisode 12 que Molly Schultz et Mark Shiffron portent des tenues qui sortent de l'ordinaire, sans explication apparente, ni dans les images, ni dans le dialogue. le lecteur est parfois un peu rebuté par l'apparence des visages qui peuvent être un peu figés, un peu raides, un peu dessinés à gros traits.

De la même manière, le dessinateur décrit des lieux réalistes. le diner dans lequel Mark va prendre son petit-déjeuner (2 oeufs au plat qui ne se touchent pas et non percés, avec 3 lamelles de bacon bien parallèles) évoque un aménagement intemporel tel que l'inconscient a fini par le fixer, comme le diner générique de l'Amérique profonde. le bureau de John Schultz est aménagé de manière fonctionnelle, avec des meubles hors d'âge ayant vu défiler plusieurs générations d'agents du FBI. La maison du monsieur surnommé Dallas reflète l'apparence rustre de son propriétaire, sans aucun apparat, ou élément décoratif.

Les traits de contour donnent une impression de dessins grossiers et pas finis, pas très agréables à l'oeil. Après les 4 épisodes, ce tome comprend le script de 6 pages, avec les esquisses des pages en vis-à-vis. Paradoxalement, elles présentent une apparence plus vivante, assumant leur caractère de tracés préliminaires, d'études, presque plus agréables que les dessins finalisés. Cette apparence parfois rugueuse ou grossière n'obère en rien la qualité de la narration visuelle, et le lecteur peut suivre sans difficulté le récit par le biais des images. Il constate également que derrière ces apparences peu flatteuses, se trouvent des moments visuellement très bien conçus, et même quelques clins d'oeil. Alors que la tension monte entre Mark Shiffron et Molly Schulz, cette dernière fait de la balançoire, positionnée au bord d'un précipice, et elle demande à Mark de la pousser. le cadrage et le placement de la balançoire accrochée à une branche d'arbre rendent cette scène crédible, bien qu'il s'agisse au départ d'une idée un peu tirée par les cheveux (quel parent prendrait ainsi le risque de voir son enfant chuter dans le vide ?). Au détour d'une page, l'artiste a glissé de manière furtive 2 agents du FBI dont les silhouettes rappellent Dana Scully et Fox Mulder, juste le temps d'une case. le shérif Magnum reçoit comme tous les mois son exemplaire d'un magazine de charme appelé Classy Broads, sur la couverture duquel le lecteur distingue le nom de Stjepan Sejic (auteur par exemple de Sunstone 4), ainsi qu'une référence à Blood stain de Linda Sejic.

En ce qui concerne l'histoire principale, elle repose sur l'arrivée d'une nouvelle pensionnaire à Eden : Molly Schultz. À nouveau le scénariste réussit à conserver la spécificité de Mark Shiffron qui souffre du syndrome d'Asperger. Il sait mettre en scène sa difficulté à gérer et exprimer ses émotions. Il montre comment le détachement et la froideur extérieure de Mark peuvent également s'avérer une force redoutable, mise à profit par sa mère, et parfois par lui-même. À aucun moment, ce personnage n'endosse le rôle de la victime sans défense, faute de savoir se comporter en société. Bryan Hill trouve même le moment adéquat pour rappeler de manière naturelle que ce syndrome ne peut pas être réduit à une absence d'émotion, que l'état qui en découle est plus complexe que ça.

L'intrigue montre comment Molly Schultz manie avec une efficacité terrifiante sa capacité à entortiller les autres, en jouant sur leurs préconceptions, et en tirant tout le bénéfice possible de la protection de son père. Les auteurs en tirent un bon thriller, avec un risque pesant sur les personnages principaux (Laura, Mark et Maggie du fait de l'intérêt que leur porte Molly), sur le devenir de la ville si par malheur il arrive un accident (plus ou moins prémédité) à Molly, et les talents d'enquêteur de l'agent spécial Bremble qui risque de découvrir le pot aux roses concernant Eden, et de chercher à en tirer profit pour lui-même (vu les comportements peu reluisants des personnages de la série, c'est le plus probable).

Le tome se termine par 4 pages de courrier des lecteurs agrémentées d'images extraites des 4 épisodes du tome (pas forcément très enrichissant), de 6 pages de script accompagnées des esquisses correspondantes du dessinateur (très informatif concernant sa façon de travailler), et des 8 couvertures, à raison de 2 par épisode, une dessinée par Isaac Goodheart, l'autre par Linda Sejic.

Ce troisième tome laisse un peu le lecteur entre 2 eaux. Il est content de pouvoir retrouver les personnages de la série, de replonger dans la tension qui s'infiltre dans toute la ville d'Eden et de suivre les agissements de Molly. Il regrette un peu que le dessinateur ne fasse pas évoluer sa manière de dessiner pour rendre les pages soit plus photographiques, soit plus jolies, et que l'intrigue générale relative à la ville n'avance pas plus. 4 étoiles pour le plaisir de ressentir à nouveau l'inquiétude dans les rues d'Eden.
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