Chet Lawrence soigne et répare les rails de chemin de fer.
Son casque au verre fumé l'isole du monde en le concentrant sur sa tâche qui s'accomplit avec cette flamme du chalumeau à la couleur changeante.
Chet Lawrence habite Ruxton Street, cloaque de violence, de vice et d'alcoolisme. Il y vit avec son épouse Edna, dans la promiscuité d'une belle famille qui ne fait que s'enivrer à l'alcool de contrebande et jouer aux dés.
Le fond de l'air est vraiment avarié.
Il suffira d'un instant de compassion, pendant lequel il sort de son mode d'indifférence-survie pour que Chet Lawrence doive affronter Hagen, le tueur à poings nus et son nouvel associé-roi du couteau.
le ton est donné pour une sarabande sombre, poisseuse et hallucinée au tempo d'alcool frelaté et de mort violente.
Car, la vieille femme l'a dit à Chet: Il faut réparer, nettoyer cette rue.
Chet y parviendra-t-il seulement, et avec quelle aide?
Le monde de David Goodis est suffisamment noir, pour que la plus fugace étincelle l'illumine tout à coup comme au fond d'un cul de basse-fosse dont on a entrouvert le couvercle.
Le film de Gilles Béhat, par sa transposition de l'action en France, ne pouvait être qu'un pâle ersatz du Street of the lost de Goodis, récit typique des bas-fonds urbains de l'Amérique.
Un livre-un de plus-à lire pour celui ou celle dont le coeur est bien accroché.
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Goodis est un grand , un immense auteur de genre , qui reste encore aujourd'hui trop méconnu.
Cet opus s'avére l'une de ces piéces maitresses.
Le ton est trés sombre , à la limite de la désespérance , pour autant Goodis évite tout pathos , tout misérabilisme .
Cette "ballade " nocturne s'avére violente , traversée par des ames toutes plus torturées les unes que les autres .
Le style est flamboyant , Goodis ne sombrant jamas dans la facilité .
Méme si cet opus ne plaira pas à tout le monde , il mérite largement le détour pour découvrir autre chose que les auteurs de supermarchés.
Y a t'il un successeur à Goodis aujourd'hui ?
Non . C'est pourquoi découvrir son oeuvre est aussi important .
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Et prend ça dans la gueule. T'veux du dur ? T'veux du grand ? Tiens prend ça. Avale cul sec.
Comprends jamais les catégories… Bon faut bien étiqueter, classer, ranger. Mais là, c'est quoi ? Ni polar, ni triller, ni noir. C'est simplement un putain de grand roman à la sauce aigre. Pas de douceur, quoique si… Elle est là, planqué en sous-cutané, elle grouille sous le sous-bock, dans un geste, un regard. Et Goodis fait dans le minimalisme. Dans le coup de canif, dans le scalpel littéraire. Chaque chapitre est un round. Chaque passage un conte terrible. Faut se souvenir de Goodis, le relire, le faire découvrir. C'est profond sans en avoir l'air, parfait sans en faire des tonnes. Ce n'est pas du noir, ce n'est pas une sous-catégorie. A ce niveau là, c'est simplement de la belle, de la grande, de la nécessaire littérature…
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C'est un roman d'une violence insoutenable soutenue par une écriture au cordeau et des personnages sans concession que ce "Rue barbare". Ecrit dans les années 50 Goodis dresse ici un tableau de la violence et de la misère dans laquelle toute une partie de la population urbaine des Etats-Unis vivait alors.
C'est l'histoire d'une rue sans espoir et de ses habitants.
Une rue dont les habitants en sont prisonniers. Ils ne peuvent s'en échapper car elle est leur unique univers .
Avec une précision d'anthropologue et sans jamais condamner personne et étant capable de voir le meilleur et le pire chez tout un chacun Goodis nous y promène et nous montre ce qu'y est la vie. Ce qu'est la vie tout court peut-être.
Un roman et un auteur qui font partie de ceux qu'il faut lire , un de ceux qui ont marqué le roman noir de leur empreinte.
Gilles Behat a adapté magistralement ce roman filmant remarquablement la violence de certaines scènes sans perdre de vue l'aspect désespéré du roman de Goodis.
Bernard Giraudeau et Bernard-Pierre Donnadieu y sont extraordinaire et crèvent littéralement l'écran .
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