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Chet Lawrence soigne et répare les rails de chemin de fer.
Son casque au verre fumé l'isole du monde en le concentrant sur sa tâche qui s'accomplit avec cette flamme du chalumeau à la couleur changeante.
Chet Lawrence habite Ruxton Street, cloaque de violence, de vice et d'alcoolisme. Il y vit avec son épouse Edna, dans la promiscuité d'une belle famille qui ne fait que s'enivrer à l'alcool de contrebande et jouer aux dés.
Le fond de l'air est vraiment avarié.
Il suffira d'un instant de compassion, pendant lequel il sort de son mode d'indifférence-survie pour que Chet Lawrence doive affronter Hagen, le tueur à poings nus et son nouvel associé-roi du couteau.
le ton est donné pour une sarabande sombre, poisseuse et hallucinée au tempo d'alcool frelaté et de mort violente.
Car, la vieille femme l'a dit à Chet: Il faut réparer, nettoyer cette rue.
Chet y parviendra-t-il seulement, et avec quelle aide?
Le monde de David Goodis est suffisamment noir, pour que la plus fugace étincelle l'illumine tout à coup comme au fond d'un cul de basse-fosse dont on a entrouvert le couvercle.
Le film de Gilles Béhat, par sa transposition de l'action en France, ne pouvait être qu'un pâle ersatz du Street of the lost de Goodis, récit typique des bas-fonds urbains de l'Amérique.
Un livre-un de plus-à lire pour celui ou celle dont le coeur est bien accroché.
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Ruxton Street ou la rue barbare. le vice y est roi, la violence reine. Elle est bordée de cafés miteux, de bordels de seconde zone, de salles de jeux clandestines et de logements insalubres. C'est une hydre qui dévore ses enfants : misérables, ivrognes, putains monstrueuses et truands. Tous sont englués dans l'indigence et la peur. Matthew Hagen, un ancien boxeur qui s'est lancé dans le trafic d'alcool de contrebande, y fait régner la terreur. Alors chacun baisse les yeux et évite de se mêler de ses affaires. C'est le cas de Chester Lawrence. Cet ouvrier veille à rester à l'écart de toute cette fange Si un mauvais mariage l'empêche de fuir la rue, il réussit à vivre en marge des milieux interlopes jusqu'au jour où il secoure une jeune femme d'origine chinoise qui vient d'être agressée par Hagen. Ce dernier apprécie peu l'intervention de Lawrence et tient à le lui faire savoir. Mais cette mise en garde va déclencher chez Lawrence un sentiment de révolte contre cet ordre barbare. Il décide de s'opposer à Hagen au péril de sa vie. « Rue barbare » est un texte fort à l'intrigue ramassée. L'histoire se déroule principalement de nuit et ne sort jamais du cadre de la rue. le récit est imprégné de violence. Goodis parvient à composer une ambiance angoissante et à livrer une peinture réaliste d'un bas-quartier américain. J'ai suivi avec intérêt la révolte existentielle et sociale du protagoniste. Un roman sombre et prenant.
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Goodis est un grand , un immense auteur de genre , qui reste encore aujourd'hui trop méconnu.
Cet opus s'avére l'une de ces piéces maitresses.
Le ton est trés sombre , à la limite de la désespérance , pour autant Goodis évite tout pathos , tout misérabilisme .
Cette "ballade " nocturne s'avére violente , traversée par des ames toutes plus torturées les unes que les autres .
Le style est flamboyant , Goodis ne sombrant jamas dans la facilité .
Méme si cet opus ne plaira pas à tout le monde , il mérite largement le détour pour découvrir autre chose que les auteurs de supermarchés.
Y a t'il un successeur à Goodis aujourd'hui ?
Non . C'est pourquoi découvrir son oeuvre est aussi important .
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Et prend ça dans la gueule. T'veux du dur ? T'veux du grand ? Tiens prend ça. Avale cul sec.
Comprends jamais les catégories… Bon faut bien étiqueter, classer, ranger. Mais là, c'est quoi ? Ni polar, ni triller, ni noir. C'est simplement un putain de grand roman à la sauce aigre. Pas de douceur, quoique si… Elle est là, planqué en sous-cutané, elle grouille sous le sous-bock, dans un geste, un regard. Et Goodis fait dans le minimalisme. Dans le coup de canif, dans le scalpel littéraire. Chaque chapitre est un round. Chaque passage un conte terrible. Faut se souvenir de Goodis, le relire, le faire découvrir. C'est profond sans en avoir l'air, parfait sans en faire des tonnes. Ce n'est pas du noir, ce n'est pas une sous-catégorie. A ce niveau là, c'est simplement de la belle, de la grande, de la nécessaire littérature…
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C'est un roman d'une violence insoutenable soutenue par une écriture au cordeau et des personnages sans concession que ce "Rue barbare". Ecrit dans les années 50 Goodis dresse ici un tableau de la violence et de la misère dans laquelle toute une partie de la population urbaine des Etats-Unis vivait alors.
C'est l'histoire d'une rue sans espoir et de ses habitants.
Une rue dont les habitants en sont prisonniers. Ils ne peuvent s'en échapper car elle est leur unique univers .
Avec une précision d'anthropologue et sans jamais condamner personne et étant capable de voir le meilleur et le pire chez tout un chacun Goodis nous y promène et nous montre ce qu'y est la vie. Ce qu'est la vie tout court peut-être.
Un roman et un auteur qui font partie de ceux qu'il faut lire , un de ceux qui ont marqué le roman noir de leur empreinte.
Gilles Behat a adapté magistralement ce roman filmant remarquablement la violence de certaines scènes sans perdre de vue l'aspect désespéré du roman de Goodis.
Bernard Giraudeau et Bernard-Pierre Donnadieu y sont extraordinaire et crèvent littéralement l'écran .
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Les vicissitudes de Chet Lawrence, ouvrier de maintenance sur les chemins de fer et prisonnier à perpétuité de la Rue, un sinistre quartier dominé par la débauche et le crime. Ancien voyou, Chet essaye de mener une vie rangée auprès de sa femme, une petite maigrichonne dont il s'est entiché tout jeune sans l'avoir jamais vraiment aimée. Pour ne rien arranger, il doit supporter sa belle famille, le père et le frère de son épouse, deux ivrognes invétérés qui engloutissent son salaire dans la gnôle. Finalement, Chet est malheureux mais en sécurité, loin de la Rue et de ses vices. Mais la Rue vous rattrape toujours ... Témoin d'une agression, Chet se retrouve poursuivi par ses vieux démons.
Sordide et glauque, ce roman de Goodis est pour l'instant le plus dur que j'ai pu lire de cet auteur. La Rue est un véritable personnage à part entière, qui happe et qui hante, qui tord et essore ses habitants pour n'en laisser que des guenilles dépenaillées, des loques imbibées d'alcool et de sang, de vice et de luxure, de saleté et de pauvreté.
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Goodis a été mon auteur fétiche dans ma jeunesse... Toutefois, je n'avais jamais lu Rue barbare.... J'avais malheureusement vu le film de Gilles Behat sorti à l'époque, en 1984, que je n'avais pas du tout aimé... (Eh oui tout le monde ne s'appelle pas Truffaut).., et je n'avais jamais franchi le pas...
C'est aujourd'hui chose faite, et j'en suis bien heureux.. En effet, j'ai bien retrouvé ce style "Goodisien" qui m'avait tant touché il ya quelques années... : derrière toute cette noirceur, il y a toujours chez Goodis de la tendresse pour les paumé les zéros, ...un reste dl'humanité derriere les histoires les plus glauques..... Pour moi un des plus grands auteur de roman policier,...ever !
J'avais peur qu'avec le temps, ce coté sombre de Goodis me rebute, et bien pas du tout.. il y a un vrai travail d'écriture, les sentiments transparaissent toujours chez des héros à fleur de peau. Après "La lune dans le caniveau", "La nuit tombe", "Cauchemar", "Tirez sur le pianiste", "La police est accusée" .. j'ai pris encore énormément de plaisir à la lecture de "Niut barbare" (paru auparavant sous le titre "Epaves").
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