Le jour de l'anniversaire d'un enfant, tout est différent. Chaque instant est nimbé de grâce, d'une lumière de tout l'être - la conscience que chaque geste, chaque parole sont un geste et une parole d'anniversaire.
Sauver une vie, c'est sauver le monde. C'est ce que disent les juifs. Rien qu'une vie parmi des milliards et ça change tout. Et pas seulement pour celui qui est sauvé.
C'était un jeudi. Un incendie se déclara dans la forêt de Mann Gulch près d'Helena, dans le Montana, qui tua treize pompiers en vingt-quatre heures. Montgomery Clift et Olivia De Havilland faisaient le couverture de Movie Story. Il se passa de grandes choses, et de petites. C'était une journée bien remplie, sur le planète et dans la région de Brownsburg. Mais si, aujourd'hui encore, les gens se rapellent cette journée, c'est pour une raison et une seule. Le 4 août 1949, ce fut aussi le jour où Sam Haislett mourut et fut ramené à la vie par un simple baiser de Charlie Beale.
Puis ils restèrent assis là en silence, à se balancer, le petit calme et fatigué sur les genoux de sa mère, et la fumée blanche de la Lucky Strike de Charlie planant comme un fantôme.
C'était la fin de l'après-midi, et la deuxième fois qu'il la voyait. Mais cela avait suffi. Quelque chose avait été prononcé. Le film avait démarré.
L'enfance est l'endroit le plus dangereux qui soit.Personne n'en sort indemne.
Je n'ai pas besoin qu'ils me rendent mon amour. Parfois, le lus important, c'est de se rappeler qu'on peut ressentir quelque chose pour les autres, même si eux ne sont pas dans les mêmes dispositions.
De toute manière, il est trop tard pour faire machine arrière, pour ôter de l'eau le rocher qui a modifié le cours de la rivière.
Déjà à l'époque, il y avait des gens lassés de la vie à la campagne, au milieu d'objets qui avaient traversé les générations. Après la guerre, on voulait faire table rase. On aspirait au neuf, au moderne, et on sentait émerger un certain mépris pour ces existences passées dans la foi et la solitude, où pères et fils travaillaient la même terre, gravissaient les marches raides qu'avant eux leurs aïeux avaient gravies, parfois construites de leurs mains.
A la fin de la première semaine de travail de Charlie, par un vendredi de la fin août 1948, une femme pénétra dans la boutique, et c'est là que cette histoire devient bien plus qu'une simple anecdote - un conte en forme d'avertissement, transmis de père en fils, et de mère en fille l'année où l'adolescente commence à rêver d'amour, celui qu'on voit sur l'écran papillotant du cinéma. Les lumières s'éteignent, le film démarre, les images tressautent sans un bruit sur l'écran tandis que la croix de Malte entraîne la pellicule, et le moindre geste ordinaire devient extraordinaire. Tout s'arrête, et quelque chose d'inexplicable débute.