Arrive un vagabond

J'ai beaucoup aimé au début ces personnages qui semblent "réfléchir et chercher au plus profond de soi si l'on est bien le genre de personne qu'on espérait devenir", "mesurer la distance entre cette personne et celle que l'on est vraiment", en quête de quelque chose d'essentiel, la bonté, la beauté, même dans un mégot lancé par la vitre d'un pick-up, encore incandescent, percutant la route "en faisant jaillir une gerbe d'étincelles oranges, comme une pluie de météorites".
Mais la suite n'a pas complètement répondu à mes attentes, l'histoire d'amour ne m'a pas emportée, je n'ai pas trouvé le personnage féminin très attachant, ni totalement crédible. Je crois que j'aurais apprécié plus de complexité, de finesse dans l'intrigue, j'aurais aimé être davantage surprise.
J'ai par contre adoré un des personnages secondaires, Claudie, génie de la couture capable de créer des vêtements extraordinaires.
"il apparaissait clairement à tous que les pouvoirs de Claudie étaient pratiquement ceux d'une sorcière dès qu'il s'agissait de faire surgir une robe d'un rouleau de tissu."
Noire au teint clair dans l'Amérique de la fin des années 40, Claudetta Wiley s'est construit une situation toute seule à la force de l'aiguille et est devenue une femme indépendante, exceptionnelle, surprenante, semblant se moquer des règles et conventions.
"Et c'est ça qui était merveilleux, avec Claudie. Elle s'en fichait éperdument."
Dommage que ce très beau personnage ne soit pas au centre de l'histoire!

Bien que cette histoire transposée en Virginie, soit inspirée de faits réels ayant eu lieu en Grèce, j'y suis restée assez extérieure.

Charlie Beale a une quarantaine d'années lorsqu'après une vie d'errance, il arrive dans la petite ville de Brownsburg. Boucher, il propose ses services à Will, qui avec son épouse Alma l'adopte en quelque sorte et le vagabond s'attache particulièrement à leur fils Sam.
Les terres sont peu fertiles pourtant Charlie en tombe amoureux et en achète des hectares et des hectares.
De son côté Harrison Glass laid, grossier, ne pouvant plaire à une femme, parcourt la montagne proche pour s'acheter une jeune fille. Ce sera Sylvan.
Se rendant tous les mercredis à l'abattoir en compagnie de l'enfant âgé de cinq ans, il s'arrête un jour dans la ferme où vit Sylvan. Et il le fera toute les semaines, laissant l'enfant s'interroger sur ce qu'ils font à l'étage.
Cette histoire de passion va mal finir.



Challenge ABC

Bon, je vais arrêter de lire des histoires dramatiques, tristes ou sordides au milieu de l'hiver, alors qu'il fait gris, qu'il pleut, qu'on a froid, que la France entière manifeste dans les rues parce qu'elle est pas contente, et qu'on attend deux choses : le soleil et les bonnes nouvelles. Dans ces conditions, c'est du masochisme pur que de se démolir le moral avec des histoires d'une tristesse infinie comme Arrive un vagabond.
Alors forcément, mon opinion n'est pas absolument objective : peut-être qu'au printemps, j'aurais mieux apprécié cette triste histoire de passion destructrice.
Robert Goolrick écrit très bien, c'est indéniable et on est vite happé par cette histoire dont on n'a pas besoin d'être un grand devin pour prévoir qu'elle ne va pas bien tourner. Les Rita Mitsouko étaient un peu pessimistes, mais lucides en annonçant que les histoires d'amour finissent mal… en général…, à fortiori quand il s'agit d'adultère dans une petite ville du sud des Etats-Unis dans les années 40.
Si l'histoire entre Charlie Bean et Sylvan Glass m'a laissée de marbre ou presque, j'ai été beaucoup plus ébranlée par la détresse du petit Sam, témoin de choses qu'il n'aurait jamais du voir et qui bouleverseront sa vie à jamais. Les adultes sont parfois totalement inconscients des désastres que leur comportement entraîne chez les enfants, qu'ils soient aveuglés par la passion ou totalement autocentrés…
Un bon roman donc, très bien écrit mais que je suggère de lire au printemps :-)

On dirait un film. Un film des années 50, avec pin-ups et gars en maillot de corps qui conduisent de grosses bagnoles la clope au bec.
Tout va moins vite qu'à l'heure actuelle. le village est figé dans ses habitudes, ses coutumes, ses légendes. Chacun a sa place. Chacun sait quel rôle il a à jouer. Personne n'est ni heureux, ni malheureux. Point de divorce. Point de changement. le timing est parfaitement chorégraphié, sans même un maître de ballet.
Et puis un jour, arrive un vagabond. Au début il apporte de la nouveauté, de la fraîcheur. Mais c'est sans compter l'amour qui vient gripper la machine. Qui entraîne ce vagabond et sa belle vers une danse interdite qui déséquilibre l'harmonie du village.
Forcément, ça va mal finir.
On le sait, on le sent, mais c'est tellement agréablement conté, comme un film, que l'on se prend à l'histoire. On s'englue à la langueur, la lenteur de ce village.
Un peu trop de lenteur à mon gout, mais la lecture fut tout de même fluide et très imagée.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Beau moment. de quoi rêver sur les robes de ces années là pour ces dames.

J'ai été amenée à donner mon avis sur ce livre dans le cadre d'un prix de lecteurs d'une grande enseigne culturelle.

J'ai été séduite par le talent de conteur de Robert Goolrick. Très vite, le lecteur rentre dans l'histoire et ressent l'atmosphère de cette bourgade de la Virginie après la seconde guerre mondiale. Il y a un parfum de nostalgie.

Par contre, je n'ai pas été sensible à l'histoire d'amour entre Charlie et Sylvan à l'issue trop dramatiquement prévisible. Les amours illégitimes dans les sociétés aux règles morales codifiées sont légion en littérature et se terminent mal en général.

J'ai bcp apprécié style de l'auteur, je serais curieuse de découvrir ses autres ouvrages.

Thriller psychologique ? Tragique histoire d'amour ? Comédie de moeurs ? Sans doute un peu tout à la fois ... L'histoire se déroule en Virginie en 1948 dans le petit village de Brownsburg; la vie s'y déroule très paisiblement jusqu'au jour où Charlie arrive au volant de son vieux pick-up. Il a de l'argent, se prend d'amitié pour le petit Sam (6 ans) le fils d'Alma institutrice et de Will, boucher, qui devient son employeur. Petit à petit, il est apprécié par l'ensemble des habitants et rencontre la très jeune madame Glass ... On ne sait pas bien au départ qui raconte, soixante ans plus tard, les événements dont il est dit dès le début qu'ils finiront tragiquement ; quelqu'un de bien informé, qui se souvient : les blancs et les noirs, la beauté de la région, le climat souvent rude et cette histoire incroyable ... C'est une fabuleuse histoire d'amour et une magnifique évocation de l'enfance que nous livre ici R. Goolrick, un peu à la façon de ces films hollywoodiens qui obsèdent Sylvan Glass.

Une petite ville de Virginie, à la fin des années 40. Un homme y arrive un jour, avec une valise pleine de billets et des couteaux. À aucun moment, on ne saura d'où vient cet argent, alors qu'il devient tout de même grâce à lui l'un des plus gros propriétaires terriens de la région, sortant des liasses de billets à tout va. Mais revenons ua commencement : avant cela, il va s'installer dans un pré, dormant à la belle étoile. Il semble incapable au début de dormir sous un toit. S'agit-il d'un traumatisme dû à la guerre, à un événement plus intime ? On ne le saura pas non plus. La réaction des habitants n'est pas celle que j'imaginais, c'est tout à leur honneur, rejet ou méfiance semblent absents ou vite balayés, et Charlie Beale s'intègre rapidement à la petite communauté, notamment chez le boucher Will Haislett, son épouse Alma et auprès du petit Sam pour lequel il devient une sorte d'oncle très aimant. Charlie devient commis du boucher, se rend indispensable, fait se pâmer toutes les clientes, jusqu'à la rencontre avec la fatale Sylvan.
Je dois être trop chipoteuse, je n'ai pas cru un instant à l'amour qu'il éprouve pour cette jeune fille qui se la joue femme fatale, à la manière hollywoodienne, alors qu'elle vient de la vallée la plus pauvre qui soit des environs.
Bref, je ne vais pas vous raconter tout, on sait dès le début qu'un drame va survenir, mais j'avoue que je n'y ai pas cru, que je suis restée extérieure aux affres de Charlie Beale ou aux élans de Sylvan. Seul le point de vue du petit Sam m'a paru plus crédible. La rencontre avec cet auteur tant encensé n'a pas été à l'aune de ce que j'attendais, malgré des qualités indéniables d'écriture. Passons donc à autre chose !
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"Féroces", autre livre de Goolrick était une claque, une grosse claque. Ce livre-ci n'est pas à sa hauteur. Il ne sonne pas aussi authentique, bien que basé sur une histoire vraie, ou à peu près... Ce n'est en tout cas pas autobiographique.
Décevant, car même si Goolrick donne mille et un détails et veut faire donner des images précises de ce dont il parle et de cet Etat des USA du milieu de 20e siècle, je ne suis pas rentré pleinement dans son décor. Un peu trop de clichés ou d'invraisemblances, je ne sais pas.
Après l'histoire en elle-même est un peu cousue de fil blanc (même si dans le livre, c'est une Noire qui est une couturière de génie) : un amour fou entre le nouvel arrivé dans le coin et la bellissime qui se rêve star de cinéma et qui se fait tout un cinéma... Celle-ci mariée au gros et moche riche local... Tout part en couilles alors que tout pourrait fonctionner. Et quand on croit que tout est parti en couilles, tout repart en couilles d'autant plus. (Goolrick ne fait pas de drame à moitié, à ce qu'il semble.)
Bref, un livre long qui aurait mérité un épurement (et) qui finit en twist complet.
Important, ce livre se lit vite et est prenant quand même. C'est juste que, lire ça après Féroces, c'est pas évident.

Je connaissais déjà cet auteur américain.
J'avais commencé à découvrir son univers avec "La chute des princes" (exquis) et "Une femme simple et honnête" (fort).
Difficile de vous confier que mon emballement pour "Arrive un vagabond" fut identique.
Le rythme m'est apparu bien trop lent. Les personnages (Charlie en premier lieu) ne sont pas assez fouillés à mon goût. Alors que leur univers et l'époque dans laquelle ils vivent, sont très bien décris.
Au final, ce fut une lecture sympathique. Mais avec un petit parfum d'inachevé.

Lorsque Charlie Beale arrive a Brownsburg, il découvre une bourgade paisible et des habitants prévenants et qui semblent l'accueillir avec bienveillance. Il tombe alors amoureux de ces terres sauvages, de ces champs en bord de rivière et se prend d'une réelle affection pour Sam, fils de ses voisins et patrons. Mais c'est sans compter sur une passion dévorante pour Sylvan, une jeune femme mariée, qui va plonger Charlie dans un enfer sans nom...
Forte des critiques enthousiastes sur ce roman, c'est avec une totale confiance que j'en ai commencé la lecture. Et si, certes, l'histoire est prenante, touchante et les personnages émouvants, j'ai trouvé le rythme un peu lent et cet amour un peu trop fulgurant pour pouvoir m'y plonger totalement. Un très bon moment de lecture cependant !!