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3,83

sur 404 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A chaud, après avoir tourné la dernière page de ce livre, je suis perplexe.
J'avoue, je m'attendais à autre chose.
La 4ème de couverture m'a interpellée. Je pensais trouver une histoire de famille, en Amérique, commençant dans les années 50-60. Famille rongée par un secret, style mafia, meurtre ou autre, secret à cacher aux autres.
Le titre "Féroces". Illico, on pense animal, danger, morsure...
Le roman par lui-même : le narrateur raconte des passages de sa vie, des souvenirs, passant de l'enfance, à l'adolescence, à l'état adulte. Pas de chronologie particulière. Rien d'atroce dans ces souvenirs, un mal être certain, mais on a du mal à comprendre où l'auteur veut en venir. On passe d'un souvenir à l'autre, souvenir souvent très détaillé. Je me suis parfois perdue dans les détails. Je me suis surprise à sauter des passages...
Et enfin, page 195, l'auteur nous révèle le pourquoi de ce témoignage. Car il s'agit véritablement d'un témoignage, terrible... Un instant dans une vie peut la bouleverser à tout jamais... Ce n'est pas une maladie, c'est une malédiction.
Perplexe, secouée, limite mal à l'aise...
Une écriture particulière mais addictive. L'auteur effectue quasiment une thérapie en se dévoilant dans ce livre. Ou en tout cas, essaie d'évacuer ce mal comme il peut !
La 4ème de couverture ne rend pas hommage au livre selon moi, et le titre non plus.
Les 40 dernières pages de ce livre sont percutantes ! Mais les 195 premières deviennent alors indispensables.
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L'itinéraire atroce d'une enfant fracassée.
Dans le sud conservateur des Etats Unis dans les années 50, ce qui compte c'est l'image qu'on renvoie aux autres et l'image que renvoie la famille du narrateur est celle d'une famille heureuse, brillante et originale.
En Virginie, de cocktail en dîner, de dîner en soirée, les femmes exhibent leurs dernières robes, leur dernière paire de gants, discutent de recettes, de domestiques pendant que leurs maris concoctent les derniers cocktails à la mode et que d'adorables enfants servent les sandwiches au concombre.
Et même si on n'a pas d'argent, ce qui est le cas chez les Goolrick, on fait comme si et surtout on n'en parle pas. Et on boit, on s'ennuie et on boit, on s'angoisse devant les factures et on boit…
Dans une ambiance vénéneuse et faussement joyeuse, les enfants Goolrick s'en sortent comme ils peuvent au milieu de ces adultes indifférents, paumés, ratés.
Robert Goolrick est devenu un adulte solitaire et blessé qui a passé de nombreux mois en hopital psychiatrique, il a enterré sa mère, morte alcoolique, et il vient d'enterrer son père, imbibé lui aussi. Par petites touches, il dévoile peu à peu les pans de sa vie d'enfant et d'adulte jusqu'au secret épouvantable qui, lorsqu'il avait 4 ans, a conditionné le reste de son existence.
D'une plume incisive, tout à tour sarcastique et crue, Goolrick dépeint une relation familiale impossible et cruelle. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, il projette un éclairage violent sur sa famille empêtrée dans le mensonge, les faux-semblants, l'alcool et la cruauté. Peut-on pardonner à ses parents ?
Il ne s'agit pas d'une énième autobiographie misérabiliste, mais d'un remarquable travail d'écrivain, cependant, je ne tournerai pas autour du pot, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.
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J'ai été un peu déroutée par ce roman, il raconte des épisodes de sa vie : la mort de ses parents, les problèmes de santé de son frère, les réceptions de ses parents etc. Mais derrière tout ça, on sent qu'il y a quelque chose. Il y a un malaise dans son écriture, j'ai été gênée par son écriture qui parle d'une chose tout en parlant d'autres choses, impossible de se fixer et on reste obsédée par le fait qu'il va raconter quelque chose de très important.
J'ai été surprise par sa révélation, écoeurée. Je comprends que sa notion de l'amour ait été bouleversée par la suite, qu'il ait pu se sentir abandonné. Il en veut à son père de lui avoir fait ça mais aussi de ne pas être proche de lui comme un père. Un roman très intime qui m'a été difficile de prendre comme son histoire, difficile de me mettre à sa place. Bref, pas totalement conquise par ce roman mais il m'a touché d'une façon particulière.
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Peut-on survivre à une enfance meurtrie? Apparemment, difficilement.

Né à la fin des années 40, Robert Goolrick, l'auteur, partage avec son frère et sa soeur un quotidien chaotique avec des parents mondains et alcooliques.

Des parents, brillants en société et détestables en privé. Des parents qui vivent dans le déni alors que Robert a été violé par son père à l'âge de 4 ans.

On qualifierait aujourd'hui ces parents de toxiques. L'auteur n'utilise pas ce terme mais décrit une enfance faite de faux-semblants, de cruautés et de vexations. Une enfance dont il ne s'est jamais remis car devenu adulte, il est dépressif, suicidaire et accro à l'alcool et aux drogues.

La construction du récit n'est pas linéaire. Chaque chapitre évoque un épisode de vie. On peut passer de l'enfance à l'âge adulte et revenir en arrière.

Si parfois les confidences de Robert Goolrick sont impudiques, on retient, en terminant ce livre, son immense cri de douleur.

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J'ai vraiment été déstabilisée et sonnée par ce récit autobiographique de Robert Goolrick dont j'avais lu précédemment le roman Arrive un vagabond. D'abord, le ton empreint de tristesse et de désenchantement, ensuite, le propos, lourd d'une vérité cruelle. On sent l'urgence de crier le désarroi, dans ces souvenirs jetés pêle-mêle sur le papier. On dirait le tout écrit d'un seul jet, sans volonté de mettre en ordre, de trier. Ce récit pourrait faire partie de ma liste Grande noirceur par son côté obscur et sans issue. L'enfance bafouée par ceux censés protéger... y-a-t-il pire sort pour un être humain? J'espère que l'auteur a su puiser dans l'écriture un certain réconfort.
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Un roman fait de souvenirs, de secrets, de souffrances et de blessures familiales racontés par un narrateur qui tente d'exorciser tous ces maux en dressant le portrait de ses parents intellectuels, pauvres, alcooliques mondains, seulement intéressés par les apparences, et profondément injustes.
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Ce livre est par certains aspects dérangeant, mais l'écriture de l'auteur est fabuleuse. Et sa mise à nu pleine de franchise est très belle.
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Plonger dans une autobiographie, c'est un peu comme entrer dans l'intimité d'une personne, et parfois cela peut être un peu perturbant. C'est ce que j'ai ressenti en lisant « Féroces » de Robert Goolrick. Je maintiens donc une préférence pour les biographies écrites par des tiers plutôt que pour les autobiographies, car elles offrent souvent une certaine distance qui évite ce sentiment de voyeurisme dérangeant.

Robert Goolrick, un auteur à succès, se livre dans cette autobiographie avec une transparence brutale. Il ne cherche ni à embellir ni à dissimuler les faits de sa vie, ce qui confère au récit une authenticité troublante. J'ai été intriguée par cette approche honnête, mais j'ai également été déstabilisée par la cruauté et la brutalité de certaines scènes.

À l'origine, je m'attendais à une saga familiale, la descente aux enfers d'une famille bien sous tous rapports en apparence mais avec de terribles secrets. Et c'était bien le cas, mais j'ai été surprise par les thèmes abordés dans le livre, je ne m'attendais pas à ça. Goolrick explore des sujets très sombres et il crée une atmosphère lourde de malaise tout au long de la lecture.

Le style d'écriture de Goolrick, cru et décousu, m'a déconcertée. Les transitions entre les différentes périodes de sa vie sont abruptes et il y beaucoup de digressions, ce qui m'a parfois fait perdre le fil de l'histoire. de plus, l'ordre choisi pour exposer ses souvenirs est désordonné, ce qui rend la compréhension du récit difficile par moments.

Une scène en particulier, qui arrive presque en fin de livre, décrite de manière explicite, m'a profondément choquée et bouleversée. Bien que je comprenne l'intention de l'auteur de dépeindre l'horreur de la situation, j'ai trouvé que certains détails étaient superflus et difficilement soutenables. Je comprends le besoin de l'auteur de la décrire en ces termes, il explique lui-même d'ailleurs très bien pourquoi il a écrit ce livre en toute fin de roman mais tant de détails n'était sans aucun doute pas nécessaire pour saisir l'horreur de la situation. C'est un point de vue personnel, je ne suis pas dans la tête de l'auteur mais j'ai trouvé que c'était trop.

Malgré ces critiques sur la forme, je dois reconnaître la sincérité et la puissance émotionnelle du récit de Goolrick. le fond du livre, marqué par la souffrance et la vulnérabilité de l'auteur, ne peut laisser personne indifférent.

En conclusion, « Féroces » est une lecture qui m'a profondément remuée, mais qui m'a également laissée perplexe quant à sa structure narrative et à son style d'écriture. Je lui accorde néanmoins trois étoiles pour son contenu émotionnellement puissant, mais je ne peux pas ignorer mes réserves quant à sa forme.
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La biographie de l'auteur. Une famille des années 50 en Virginie. Les apparences, l'alcool, les secrets enterrés, le besoin de ne jamais se montrer tel que l'on est, la cruauté, le sacrifice d'un enfant pour jouer un rôle.
Une vie brisée, amochée, sns bonheur, en quête de reconnaissance, d'amour.
Un homme qui se détruit, qui étouffe, qui cherche. Un homme qui espère jusqu'au bout ce que ses parents lui refuseront. Un homme qui parle enfin.
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Pour Robert Goolrick, écrire ce livre a été une épreuve plus que terrible car cet acte allait à l'encontre des principes qu'on lui a toujours inculqués, mais il l'a fait. Il a fait sortir de l'ombre cette histoire, son histoire, et par là, ose-t-on l'espérer, il a rejoint le monde des vivants. Et croyez-moi, il revient de loin.

L'histoire de Robert Goolrick, comme tout un chacun, c'est d'abord celle de son enfance. Celle d'un enfant des années 50 en Virginie, aux côtés de ses parents, de son frère et de sa soeur. le monde de Robert est un monde de mondanités, sophistiqué, où les invités à la maison affluent, où les cocktails rythment le quotidien, et où les robes et costumes de soirée sont toujours de mise. On s'amuse, on s'enivre, c'est grisant et plein de grâce. Jusque-là tout va bien. Sauf que tout ne va pas bien non. Car très vite, le récit fait tomber les masques. Il nous confie ce monde où chacun joue un rôle, adopte une posture qu'il faut tenir coûte que coûte, par peur de tomber. Une belle mascarade en somme. Point d'argent dans cette famille où il semble pourtant couler à flot. Mais il faut faire comme si. Et l'alcool aidant, on fait semblant d'avoir réussi sa vie, en y noyant ses échecs.

Au milieu de ces grands qui s'agitent comme s'ils étaient les derniers de leur espèce, le petit Robert nourrit sa haine. Car dans ce décor de perfection, la haine est là, sourde, mais bel et bien là. D'où vient-elle? Les pages se tournent, et sur quelques-unes, on lit l'horreur.

Le petit Robert devient grand. Mais comment vivre avec ça? Avec ce poids sur ses épaules dont il ne peut se défaire, sa vie sera un désastre. À cet égard, certains chapitres sont bouleversants dans toute leur dureté. Il nous y parle de sa survivance, de sa quête désespérée, presque folle, de quelque chose, de l'acceptation peut-être, ou d'un réel auquel il n'arrive pas à appartenir. D'un quelque chose dont il dit « qu'il viendrait apaiser la terrible beauté et l'inconsolable tristesse de la vie. »

Robert Goolrick a assurément touché le fond, mais avec ce texte, il est parvenu a poser un acte et à lever le voile des mensonges. Ce livre est une brutale et nécessaire plongée dans une Amérique des années 50. Il nous raconte la déchéance d'une famille qui est l'exact miroir de celle de toute une époque, désormais tombée de son piédestal pour entrer dans l'ère d'un temps révolu. Et c'est d'autant plus tragique que toute tentative pour échapper au déclin est vaine.

On plonge dans l'intime avec cette écriture d'une beauté cruelle qui nous parle avec beaucoup de justesse de cette déchéance que n'ont pas supportée les uns, et dont cet homme portera le poids bien des années après.

Malgré quelques difficultés au début à entrer dans le texte, je me suis très vite laissée emportée devant ce tableau des sentiments peint avec beaucoup d'intelligence. C'est un roman très dur bien entendu, mais il est aussi la preuve que même dans les pires atrocités, l'humour n'est jamais bien loin, et plus important encore, la vie est toujours là.
Lien : http://enmargedesmots.com/in..
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