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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors qu'elle est pourtant une véritable icone des lettres américaines et du journalisme, la renommée de Vivian Gornick a mis pourtant pas mal d'année à venir jusqu'à nos oreilles puisqu' l'on a connu il y a quelques années seulement en France avec "Attachement féroce", récit autobiographique assez formidable paru chez Rivages, qui avait bien marché dans le monde littéraire.

Vivian Gornick, présente en septembre dernier, au dernier salon America, nous livre en cette rentrée littéraire son second volet autobiographique mélangeant, comme pour "Attachement féroce", des réflexions sur des thématiques aussi importantes que le féminisme, la littérature, le racisme, les relations de couple, l'amitié, souvenirs plus au moins lointains, avec, en toile de fond, un portrait aussi singulier qu'étonnant de sa ville de toujours New York.

Une fois de plus, Viviane Gornick nous montre à quel point elle est une voix singulière de la littérature en portant à nouveau ce regard aigu sur le monde qui l'entoure.

On l'aime toujours autant, cette vision décapante et profondément humaine qu'elle porte sur ses contemporains et notamment sur les anonymes qu'elle croise au fil de ses déambulations à Manhattan, la romancière comblant ses nombreuses angoisses existentielles par des marches sans fin.

Gornick nous explique comment elle a fait son cheminement personnel au fil des années, passant d'un modèle finalement assez convenu de recherche de grand amour et d'une vie professionnelle fiable à quelque chose de plus libre, plus indépendant, mais pas forcément quelque chose de plus stable et plus rassurant.

Ces instantanés de vie, jamais chronologiques ou académiques, permettent avant tout à l'auteure de tisser une peinture fine et sensible de New York et ses habitants, comme on l'a rarement vu ni au cinéma ni en littérature, en dépit des oeuvres qui sont faites autour de cette ville.

Dans "La femme à part", les habitants de la "big Apple" sont croqués avec justesse et intelligence, et l'auteur arrive à apporter une coloration inédite à une ville qui nous apparait vraiment différente de ce que l'on connaissait.

On regrettera simplement que les portraits de ses new-yorkais ne soient sans doute pas à notre gout suffisamment développés, mais peut-être est ce prévu dans un prochain volet de ces récits, tant on a le sentiment à la fin de ce bref mais ô combien intense "la femme à part", que Gornick a encore plein de choses à nous dire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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LA FEMME À PART de VIVIAN GORNICK
Vivian est originaire du Bronx, son grand ami c'est Léonard, ils se voient une fois par semaine pour discuter, échanger, ils ne peuvent se passer de ces rencontres. Jeune, Léonard, issu du Bronx également, en a sillonné tous les arrondissements, il en connaît toutes les rues et les boutiques. Aujourd'hui ils vivent à Manhattan, Vivian a un appartement spartiate, Léonard vit lui dans un appartement surchargé de bibelots comme des salles de musée. Tous les jours elle sera promène dans la rue, discute avec un mendiant, capte l'air du temps, s'efforce d'être une femme à part. Elle est critique littéraire, sa mère était dépressive, ne se trouvait jamais intelligente. Vivian après deux mariages et autant de divorces a choisi la solitude et ses journées avec Léonard.
Un petit livre tout simple fait d'infinis détails de la vie quotidienne, de mini biographies d'amis ou de simples connaissances, on la suit dans ses déambulations new yorkaises et ses réflexions sur l'évolution de la ville et, bien sûr, ses interminables échanges avec Léonard. Savoureux.
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« Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde ». Charles Baudelaire. Vivian Gornick, dans la tradition de la littérature urbaine, nous permet de déambuler dans les rue de New York, dans la tête d'une femme à part : une flâneuse.
Qui n'a jamais marché dans une grand métropole, qui n'a pas traversé les flots, les vagues, les abîmes et les sommets d'une grande cité, qui n'a pas connu les flux et reflux de la foule, du bruit et des parfums d'un métropolitain, d'un boulevard, qui ne s'est pas cherché, interrogé, enflammé parfois écoeuré, en un mot qui n'a pas mille et une fois vécu l'ondoyante et triviale urbanité , que celle ou celui-ci soit, à la lecture de ce récit, convaincu que ce manque doit être comblé.
Oui, je sais, fuyons la ville...ses odeurs, sa violence, son indifférence…. Mais je suis peut être moi- même une femme à part...pour aimer tellement déambuler flâner, marcher dans la grande ville, affûter mon regard aussi bien que mes semelles de vent aux joues de ses pavés, de ses quais, macadams, funiculaires, cours et escaliers. le voyage à travers la ville est toujours une exploration une aventure, un questionnement. J'ai adoré lire les déambulations new-yorkaises de Vivian Gornick. La pertinence de ses impertinences, son regard sur l'amour, l'amitié. Et quelles soient de Paris ou de New-York, que la Statue of Liberty en soit témoin, nos humaines urbanités se ressemblent comme deux moineaux.

Astrid Shriqui Garain
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Vivian Gornick marche dans la ville. Pour cheminer intérieurement, avancer dans sa réflexion, observer le monde, écouter sa rumeur. Elle arpente depuis des années les rues de New-York. Elle est souvent seule – une fois par semaine son ami homosexuel Leonard l'accompagne – mais entourée des bruits de la cité, du bavardage des gens, sous une pluie battante, dans une brume épaisse, sous un soleil éclatant, elle marche. Dans sa jeunesse, sa mère et elle, déambulaient déjà ainsi, du Bronx à Manhattan. le choc social était évident, Vivian rêvait de vivre au coeur de ce New-York bouillonnant, électrisant, vertigineux, créatif… Elle savait qu'elle ferait un jour partie de cette sphère intellectuelle et artistique, de toute façon elle se donnerait les moyens d'y entrer. Elle claque ses talons sur le bitume, monte dans des bus, assiste à des scènes de rue, pense au passé, entrevoit l'avenir. Songe à l'amitié à l'amour au couple au sexe, à ses rencontres d'un jour à celles à venir, mesure le temps qui s'est écoulé celui qui lui reste, convoque dans ses pensées Henry James Isabel Bolton Edith Wharton George Gissing Samuel Becket William Shakespeare… Ses promenades urbaines semblent la nourrir l'élever, elle la femme à part, la féministe, la solitaire, l'indépendante, la journaliste, l'écrivaine. Elle se confie à la ville, et elle en retour, l'alimente.

Un récit autobiographique prenant d'une femme émouvante drôle lucide libre clairvoyante et révoltée, un entrelacement d'anecdotes, de situations, d'événements, de contemplations, d'observations, de résonnances. Passionnant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Vivian Gornick défend des causes féministes et publie des articles sur le sujet. Née en 1935, elle est journaliste et écrivaine américaine. « La femme à part » est son second roman à visée autobiographique d'un genre particulier. En effet, dans sa structure, le récit fait se suivre des extraits de vie sans forcément de chronologie ni de lien entre eux. C'est au milieu de la foule, témoin de scènes de vie que Vivian Gornick nous invite à la réflexion, la remise en question. le personnage principal, Vivian suit un fil conducteur dans une sorte d'errance dans la mégalopole qu'est New York. le tumulte de la ville plante le décor de ses considérations. Elle relate ses épisodes amoureux, sa vie de couple et aussi sa solitude, son indépendance, sa liberté. Sa solitude ne lui pèse pas justement grâce à l'ambiance urbaine où il est possible de vivre une vie hors couple et ne pas éprouver de sentiment esseulé. Nombre de romanciers basent leur inspiration sur la contemplation de la nature, le calme de la campagne alors que Vivian trouve en ville la modernité, le mouvement, l'intellectualité nécessaires à son épanouissement. Il est aussi grandement et de façon omniprésente question d'Amitié, celle qui n'étouffe pas, qui laisse respirer et rester soi-même et qui néanmoins remplit sa mission en qualité de présence, de richesse d'échanges et d'attachement. Écrit intelligent qui laisse des traces en nous, lecteur, sur diverses thématiques
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Après Attachement Féroce, je retrouve avec plaisir la plume de Vivian Gornick !

Avec ce livre, le lecteur sera conquis ou non, il n'y aura pas d'unanimité mais c'est ce qui fait la richesse de la littérature et la puissance de ce livre. Un livre à part pour une femme à part, un livre d'une grande profondeur et d'une belle sensibilité, d'une pure sincérité.

Dans la continuité d'Attachement Féroce (tout en pouvant se lire de façon indépendante), La Femme à part nous conte les pensées d'une femme sur sa propre personne, sur sa vie, ses choix. Sur le passé, le présent et ce qui reste à venir. Un voyage dans le temps mais aussi dans l'espace.

En effet au travers de ce récit autobiographique, Vivian Gornick fait un portrait saisissant et personnel de New York. le regard de Vivian Gornick apporte une nouvelle perspective à cette ville, apporte un aspect saisissant et unique à une ville que l'on pense tous connaître plus ou moins.

Réflexions intimes, anecdotes fascinantes, pensées, rencontres : au travers des pérégrinations de Vivian Gornick, le lecteur est plongé dans un livre qui n'a pas son pareil, un livre qui reflète la personnalité charismatique de son auteure.

En définitive, j'ai beaucoup aimé ce livre qui a su me toucher et m'émouvoir !
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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New York ! New York !

Vivian Gornick, avant d'être une femme à part, est une femme qui marche. Elle déambule dans les rues de New York. Ces errances sont l'occasion de rencontres, de réflexions liées à des souvenirs de toutes les époques de sa vie. Alors que la ville semble éternelle malgré les bouleversements induits par les événements du 11 septembre.

Intimité, solitude, amitié, sexe, vieillesse, littérature, travail, plaisir… le dialogue, interne ou pas, et les rencontres de Vivian Gornick sont au centre d'un récit décousu mais passionnant. Les dialogues avec les autres sont souvent l'occasion de sourire face à la cocasserie de certaines situations et de certains échanges. Comme par exemple dans cette scène où Vivian Gornick discute prouesses masculines avec une femme âgée, qui monte ses cinq étages sans ascenseur, chacune faisant part de ses propres déceptions récurrentes. Un homme assiste à cet échange et se met à rire. Et Vivian Gornick de lancer « Nous couchons avec les mêmes hommes » et l'homme de répondre « Et avec le même ratio de satisfaction ».

Les moments d'introspection de Vivian Gornick sont plus profonds, l'occasion pour le lecteur de se poser, de s'interroger à son tour sur tous les thèmes abordés par l'auteur dans ce qui ressemble à une réunion d'aphorismes.

L'amitié est au centre du livre de Vivian Gornick, notamment vis-à-vis de son meilleur ami homosexuel, Leonard, qui revient plus souvent qu'à son tour dans les lignes de ce roman. La sexualité et le sentiment amoureux étant, par extension du domaine de l'amitié, des sujets présents logiquement dans le livre de Vivian Gornick. A noter toutefois que les hommes dont Vivian Gornick s'est amourachée n'ont jamais autant duré dans sa vie que ses relations amicales au premier rang desquelles celle avec Leonard.

Et puis, et surtout, selon ses affinités, il y a un personnage en pointillé qui ne quitte aucune page du livre : New York. A travers ses rues, à travers ses immeubles, à travers ses skylines, New York sert du plus beau cadre possible aux histoires juives de Vivian Gornick qui ne pourraient se dérouler nulle part ailleurs. Et selon Vivian Gornick, il est plus que naturel d'évoquer, dans ces rues, dans cette ville, les monologues et les dialogues qu'elle entretient : « Les voix, voilà ce dont je ne peux me passer. Dans la plupart des villes du monde, on vit sur des siècles de chemins pavés, d'églises en ruine, de vestiges architecturaux enfouis et empilés les uns sur les autres. Lorsque vous grandissez à New York, votre vie est une archéologie faite non pas de structures mais de voix, elles aussi empilées, et tout aussi irremplaçables. »

Dans cette ville à part, Vivian Gornick est une femme à part. Tout d'abord parce qu'elle est une voix singulière qui résonne et qui raisonne. Elle est ensuite à part d'elle-même parce qu'elle prend le temps de faire un pas de côté et de se retourner sur sa vie, sur ses amitiés, sur son parcours. Enfin, c'est une femme à part qui met en avant son féminisme à travers plusieurs passages de son livre dans lesquels elle dresse les récits de la vie de figures féminines du milieu littéraire.

« La femme à part » fait suite à « Attachement féroce » sorti l'année dernière et je n'ai pas pu discuter de ce second opus sans devoir le comparer au premier. Ce qui, à mon sens, est un mauvais procès à faire à cette « Femme à part » car il ressort, dans les yeux des autres, comme en retrait. Pour moi, cette « Femme à part » est presque plus fort que « Attachement féroce » dont j'avais déjà dit le plus grand bien. Cela tient à deux choses. Tout d'abord, « Attachement féroce » étant centré sur la figure maternelle et tout tournait autour de la mère de Vivian Gornick alors que « La femme à part » remet Vivian Gornick au centre du sujet. Ce qui lui permet d'aborder plus de sujets divers et variés. Ensuite, la ville que Vivian Gornick est celle qui correspond au New York que j'ai connu, fréquenté, bien loin de l'image que m'a renvoyée récemment deux personnes qui s'y sont rendues récemment. le New York de Vivian Gornick est le mien, celui du Village, des quartiers de Manhattan où j'ai déambulé sans savoir à l'époque que je marchais peut-être dans les pas de Vivian Gornick. Merci pour cela, Madame !

Lien : https://wp.me/p2X8E2-Zj
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New York sublimé, New York fantasmé, New York meurtri, tel est le sujet principal du roman de Vivian Gornick.
Avec son ami Léonard, l' auteur arpente les rues, exploite les différents quartiers, monte dans les bus, se repose dans les parcs.
Pour notre plaisir de lecteur, en déambulant, elle croque des anecdotes, dessine des scènes insolites, dévoile la vie culturelle new-yorkaise.
En marchant le long des avenues, elle chuchote des confidences, souvenirs d' enfance, amitiés contrariées, amours ratés.
Comme son précédent roman « Attachement féroce « , «  La femme à part «  est de lecture très agréable et un merveilleux guide de voyage original pour ceux qui projettent un voyage à New york.
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En flânant dans les rues de New-York, Vivian Gornick déambule dans ses pensées et c'est cela qu'elle nous livre. Un regard sur sa ville qui l'amène à l'introspection et à nous compter des tranches de sa vie. Une vie qu'elle veut solitaire pour être libre ne voulant dépendre d'un homme ce qui ne l'empêche pas d'avoir aimé tout en l'étant en retour, l'amitié est au centre de sa vie, surtout celle avec Léonard que nous retrouvons tout au long du récit. Régulièrement cet homme est présent avec Vivian car il ne se passe pas une semaine sans qu'ils se voient pour autant elle ressent le besoin d'une distance entre chaque rencontre, l'ironie et le jugement dont ils font preuve ensemble laissant des « blessures superficielles » sur sa peau qui doivent d'abord prendre le temps de cicatriser. Vivian analyse cette relation mais aussi ses relations en général avec les hommes, l'amitié mais aussi l'amour en abordant ses mariages mais aussi les hommes de sa vie dont Manny. Elle ne nous cache rien même son intimité.

En plus de nous dépeindre parfaitement ses sentiments, l'autrice nous décrit sa ville, New-York sous toutes ses facettes, mais aussi à travers le temps, la ville de son enfance et celle d'aujourd'hui où elle a toujours aimé flâner. Les ambiances éclectiques tout comme sa population font le décor de ses déambulations et nous donne envie de flâner avec elle.

Vivian Gornick est une femme féministe, son goût du combat elle le tient de sa mère trotskiste qui elle était dans la lutte des classes, Vivian se bat pour la femme et ce combat nous le ressentons dans son écriture. Une femme à part car très sensible justement au écrits sur les femmes, celui qui lui parle le plus est Femmes à part de George Gissing, qui d'après elle a su décrire parfaitement le combat des femmes avec ce terme et celui mené par son héroïne correspond à ce que ressent Vivian Gornick.

La plume de l'autrice est incisive tout en étant lyrique. Ce texte est magnifique, cette introspection mélancolique est très juste. Elle invite au voyage intérieur mais aussi à la découverte de sa ville. Une très belle découverte, merci encore Léa Touch Book du Picabo River Book Club et les éditions Rivages.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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