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Physique de la mélancolie » n'est pas un ouvrage dont il est facile de faire la description : fiction, autobiographie, poésie, illustrations; le classement dans un genre particulier ne serait pas aisé.
« Je » ,« Nous », « Il », le narrateur est « multiple » dès les premières pages du roman.
Peut être que nous pourrions trouver ici le passage du « nous » au « je » : transition qui mène inéluctablement à la mélancolie : le socialisme bulgare s'éteint, les « je » se libèrent.
L'auteur (« minauthor ») classe, fiche, accumule, fait sienne la mémoire du monde, explore l'empathie dans ses moindres recoins : dans le corps de l'Autre, dans le souvenir de l'Autre. Un voyage qui nous fait perdre les limites de l'existence : « sommes nous ? ». Les époques, les âges et les frontières du vivant s'effacent.
Vous pouvez lire le roman de manière classique (page après page) mais vous pouvez aussi le parcourir au gré de vos envies, le feuilleter, vous en imprégner, vous accaparer ici et là des morceaux de vie.
La mémoire nous joue des tours : qu'est ce que le narrateur a réellement vécu ? qu'a-t-il emprunté des souvenirs de l'autre, qui est il vraiment ? Est-il ? La fiction, l'autobiographie, les vies se mêlent et nous même nous nous perdons dans ce joyaux narratif.
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Physique de la mélancolie » est plus qu'un roman, il est un objet littéraire.