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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Physique de la mélancolie » n'est pas un ouvrage dont il est facile de faire la description : fiction, autobiographie, poésie, illustrations; le classement dans un genre particulier ne serait pas aisé.
« Je » ,« Nous », « Il », le narrateur est « multiple » dès les premières pages du roman.

Peut être que nous pourrions trouver ici le passage du « nous » au « je » : transition qui mène inéluctablement à la mélancolie : le socialisme bulgare s'éteint, les « je » se libèrent.

L'auteur (« minauthor ») classe, fiche, accumule, fait sienne la mémoire du monde, explore l'empathie dans ses moindres recoins : dans le corps de l'Autre, dans le souvenir de l'Autre. Un voyage qui nous fait perdre les limites de l'existence : « sommes nous ? ». Les époques, les âges et les frontières du vivant s'effacent.

Vous pouvez lire le roman de manière classique (page après page) mais vous pouvez aussi le parcourir au gré de vos envies, le feuilleter, vous en imprégner, vous accaparer ici et là des morceaux de vie.

La mémoire nous joue des tours : qu'est ce que le narrateur a réellement vécu ? qu'a-t-il emprunté des souvenirs de l'autre, qui est il vraiment ? Est-il ? La fiction, l'autobiographie, les vies se mêlent et nous même nous nous perdons dans ce joyaux narratif.
« Physique de la mélancolie » est plus qu'un roman, il est un objet littéraire.
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L'écrivain Guéorgui Gospodinov délivre une oeuvre puissante où nous explorons avec lui le XXe siècle, plus particulièrement la Bulgarie à travers ses émotions et ses souvenirs. Ce roman débute sur une riche épigraphie où j'ai pu apprécié la citation de Fernando Pessoa. Un seul mystérieux écrivain m'intrigue déjà : le fameux Gaustin, personnage que l'on retrouvera par la suite dans le récit. Ce début m'a immédiatement plu, annonçant le ton du livre. On suit avec plaisir la quête de sens du narrateur.
"Acquéreur d'histoires", le narrateur plonge dans les souvenirs des autres au point de se confondre avec toutes ses histoires croisées. L'image récurrente de la figure du Minotaure amplifie cet attachement qu'à le narrateur pour cette icône mythique, tant porteuse de sens pour Guéorgui Gospodinov. Comme le Minotaure, le narrateur navigue dans le labyrinthe des souvenirs. "Collecteur de souvenirs", le narrateur conserve même les faits d'actualité, épluchant avec minutie la presse pour ne pas oublier un événement. comme un gardien de la mémoire, dépeignant ainsi une image de l'humanité. Alliant poésie, humour et réflexion, ce roman est passionnant par sa construction originale. Guéorgui Gospodinov s'exprime avec des phrases percutantes, un style fluide et riche tant au niveau des idées que de l'expression. L'écrivain manie parfaitement les procédés stylistiques, alternant habilement entre récit autobiographique, mythe et réflexion. Il n'hésite pas à interpeller le lecteur, comme un complice de sa quête. Un roman bien construit qui fut pour moi une belle découverte.
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L'enveloppe Masse Critique est blanche, dedans une petite carte avec un mot manuscrit, c'est agréable.
Une biographie de l'auteur et une analyse du livre : je ne lis pas, je ne veux pas être influencé.
Puis l'ouvrage : la couverture est moche, une toile cirée des années 70.
Le nom de l'auteur imprononçable, de toute façon, je ne les retiens jamais, mes enfants se moquent souvent de ma mémoire.
J'ouvre, une préface : je ne lis jamais les préfaces.

Puis les premiers mots, et là : magie. Je comprends, puis je ne comprends plus, tout se mélange pour se former à nouveau dans un tableau cohérent, l'auteur me balade, mais il laisse des pistes. Je le suis, je cours, je flâne.

Ce roman est écrit comme on vit. Il y a le fil conducteur, les grands projets, les passages obligés. Et puis il y a les pensées qui nous arrêtent, les questions grandes ou petites. Il y a les digressions, les détails qui nous perturbent, qui détournent notre attention.

Ce roman est une vie, rêvée, fantasmée, vécue, peu importe. D'une beauté doucement distillée, au fil des jours.
C'est aussi notre empreinte dans l'histoire, nous sommes les enfants de millions d'années, de nos parents, de nos grands parents, nous sommes encore leurs souffrances et leurs joies prolongées, nous sommes les légendes anciennes. Ce livre nous inscrit dans le temps et nous prolonge dans le futur.

La mélancolie dont il est question est belle, c'est celle des beaux souvenirs, c'est le poids rassurant de ce qu'on a été à travers les autres puis nous mêmes, c'est ce qui fut et qui n'est plus, c'est celle du temps qui passe, de l'heure des bilans, de la vieillesse apaisée.

C'est la mélancolie doublée d'un sourire en regardant une vieille toile cirée des années 70.

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