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Citations sur L'Evangile selon Satan (63)

Avant de prononcer leurs vœux, tous les serviteurs de la congrégation des Miracles effectuaient treize ans d’études dans les séminaires de la Légion du Christ. Puis, après avoir sélectionné la crème de chaque promotion, leur ordre les envoyait dans les meilleures universités où ils collectionnaient les doctorats. Une formation longue et éprouvante qui faisait des hommes de Camano des spécialistes dévoués corps et âmes à l𠆚uthentification des miracles et à la recherche des preuves de l𠆞xistence de Dieu, la mission première de la congrégation : l𠆚uscultation des signes visibles et invisibles.
Dès qu’un miracle ou une manifestation satanique était signalé, Camano expédiait ses légionnaires pour vérifier si ces phénomènes étaient bien surnaturels et s’ils ne risquaient pas de remettre en cause les vérités enseignées par le dogme. Car il se pouvait qu’un miracle entrât en conflit avec l’intérêt supérieur de l’Église. Et Camano devait s𠆚ssurer discrètement que ces manifestations divines allaient dans le sens des Saintes Écritures, quitte à les étouffer dans l’œuf si elles présentaient un danger pour la stabilité du Vatican.

Troisième partie
Chapitre 49
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(...) chef de l’ordre très secret de la Légion du Christ, le cardinal Oscar Camano est le patron redouté de la congrégation des Miracles, un des dicastères les plus puissants du Vatican.

Troisième partie
Chapitre 49
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Marie avait mis six mois à apprendre à contrôler ses visions. À les accepter et à les comprendre. A discerner celles qui appartenaient au passé lointain de celles décrivant des crimes récents. Ou en cours – les pires. Puis elle avait mis ce don maudit au service de ses missions. Résultat : douze tueurs en série et quatre cross-killers arrêtés en cinq années de visions insupportables et de cauchemars à répétition. Soixante victimes massacrées et deux gamines sauvées in extremis. Des petites mômes toutes cabossées, murées à vie dans leur silence. C𠆞st pour ça que Marie Parks se faisait prescrire des somnifères. Pour ça aussi qu𠆞lle les faisait passer avec un verre de gin.

Deuxième partie
Chapitre 27
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Zimmer avait expliqué à Marie comment les choses avaient dû se passer sous ses beaux cheveux noirs. Bouleversé par le traumatisme, son cerveau avait plongé en coma profond pour tenter de se reconstruire. Il avait réactivé une à une les connexions cérébrales interrompues. Des milliers de pylônes et des kilomètres de câbles. (...)
Ainsi, peu à peu, dans ce sommeil profond où rien ne filtre, les régions cérébrales de la parole, de la compréhension et de la mémoire rétablissent le courant. Puis elles se reconnectent entre elles pour réalimenter le cerveau en images et en souvenirs.
Mais il arrive aussi que ces connexions toutes neuves se branchent par erreur sur les zones interdites du cerveau – celles qui tordent les petites cuillères sans aucun contact manuel, qui captent les pensées d𠆚utrui, qui font tourner les tables et qui communiquent avec les morts. Ou, plus bizarre encore, les régions cérébrales en friche qui vous font prendre la place d’une petite fille assassinée par un tueur en série, ou d’une prostituée découpée à vif par Harry Dwain dans un vieux hangar des bords de la Neva. Le syndrome médiumnique réactionnel.

Deuxième partie
Chapitre 27
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C𠆞st dans une clinique de Carmel que le verdict était tombé. De la bouche du docteur Hans Zimmer, un vieil Allemand siphonné qui avait étudié la psychiatrie pour se soigner lui-même. Ce spécialiste des régions inconnues du cerveau avait expliqué à Marie que les visions dont elle souffrait s𠆚pparentaient à un syndrome médiumnique réactionnel – un mal rare que l’on ne rencontrait que chez certains polytraumatisés crâniens, résultant des séquelles d’un choc suffisamment terrible pour bouleverser la structure mentale profonde. Comme si le choc en question activait une région du cerveau qui n𠆚urait jamais dû se mettre à fonctionner, une de ces aires enfouies que l’évolution humaine avait délaissée pour des raisons mystérieuses, ou plutôt une de ces zones mortes qu𠆞lle n𠆚vait pas prévu d’utiliser avant des milliers d𠆚nnées. Des aires cérébrales vierges. Des neurones non reliés, inactifs, comme des milliards de petites piles toutes neuves qui attendent qu’on les joigne à l𠆚ide d’un fil pour libérer le courant qu𠆞lles contiennent. Le syndrome médiumnique réactionnel.

Deuxième partie
Chapitre 27
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Ce jour où elle s’était enfoncée dans la forêt, Meredith venait d𠆚voir huit ans, elle portait un anorak orange, elle avait un rhume qui lui bouchait le nez, elle avait des vieux bonbons à la menthe collés au fond de sa poche et mal aux genoux à cause de Jenny, sa meilleure amie qui venait de la faire tomber dans la cour de récréation. Ce jour-là, elle était en colère. Telle était la première véritable vision de Marie. Plus du tout un rêve flou ni des images superposées sur des mauvais souvenirs. C’était une osmose totale, éveillée, somnambulique, l’impression terrifiante de se dissoudre dans le corps de l𠆚utre. Oui, c’était bien à cet instant que le temps d’une nuit, Marie était devenue Meredith.

Deuxième partie
Chapitre 23
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Plongée dans un coma profond, Marie avait lutté pendant deux mois dans le service de réanimation de l’hôpital Charity de Boston. Deux mois durant lesquels ses cellules cérébrales avaient livré une bataille sans merci pour ne pas sombrer en coma dépassé. Deux mois plongée dans les ténèbres de son propre cerveau. Car si le corps de Marie avait cessé de remplir ses fonctions et si son cerveau avait coupé toutes les connexions qui le reliaient à ce paquet de muscles morts, sa conscience était restée mystérieusement intacte, comme un fusible qui continue de fonctionner alors que tous les autres ont sauté. Ainsi Marie percevait-elle de très loin les bruits assourdis qui l𠆞ntouraient, les courants d𠆚ir qui effleuraient son visage, les rumeurs de la ville qui entraient par la fenêtre entrouverte et les mouvements des infirmières à son chevet.

Deuxième partie
Chapitre 19
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Marie se souvenait parfaitement des troncs d𠆚rbres dégringolant sur le bitume et de la fraction de seconde qui avait précédé le choc. Une éternité au ralenti dont elle ne conservait que des plans successifs, comme des flashes dans le noir.
Le choc avait été si violent que Marie avait eu l’impression d’être un miroir explosant sous la puissance de l’impact. L𠆚vant du camping-car s’était désintégré contre les troncs d𠆚rbres et la cabine avait éclaté en mille morceaux. Les souvenirs de Marie aussi. Des millions d’éclats de verre qui rebondissent sur l𠆚sphalte, des millions de particules de mémoire qui se dispersent, des odeurs de son enfance, des couleurs et des images. Toute sa vie qui s𠆞nfuit. Les battements de son cœur qui s𠆞spacent. Un froid immense.

Deuxième partie
Chapitre 18
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Comme le tueur en série, le spree-killer ou le massmurderer, le cross-killer est fou. Mais, à la différence des autres, lui sait qu’il est fou. Et c𠆞st cette conscience aiguë de ce qu’il est qui lui permet de compenser cette folie par un comportement remarquablement stable. L’équilibre dans le déséquilibre. Il peut être votre voisin, votre banquier ou cet homme d�ires toujours entre deux avions qui passe le dimanche à jouer au tennis avec ses enfants. Il est parfaitement intégré, n𠆚 pas de casier judiciaire. Il a un bon boulot, une jolie maison et une voiture de sport. Il voyage pour brouiller les pistes et frapper là où on ne l𠆚ttend pas.

Deuxième partie
Chapitre 15
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Le cross-killer, lui, est un migrateur, un dévoreur de cadavres, un grand requin blanc qui remonte le courant à la recherche de ses proies. Il est au sommet de la chaîne alimentaire. C𠆞st un être froid qui sélectionne ses cibles et contrôle ses pulsions. Il ne se laisse jamais déborder par elles, il n𠆞ntend pas de voix, il n’obéit pas à Dieu. Il n𠆚 pas de comptes à régler ni de revanche à prendre. Il était le fils unique ou l𠆚îné d’une famille heureuse. Son papa ne le violait pas, sa maman ne le soumettait pas à cet inceste affectueux qui vous tord le cerveau. Personne ne le battait. Il est né comme ça : avec des sorcières penchées au-dessus de son berceau.

Deuxième partie
Chapitre 15
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