AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Z comme Zombie (39)

Le complexe de supériorité, dont souffrent pas mal de peuples, produit parfois un poison mental subtil qui se manifeste chez les Russes dans la certitude qu'ils ont été désignés par quelque puissance divine pour accomplir de grandioses et tragiques desseins - le complexe d'unicité historique. Que sont précisément ces desseins, on l'ignore. On sait seulement qu'ils sont monumentaux, qu'il y a pas mal de souffrance à la clé, et qu'ils dépassent de loin les aspirations très ordinaires des Occidentaux. Ce n'est pas que les Russes sont supérieurs aux autres en force, en intelligence ou en talent, mais cette prédestination occulte les a marqués de son sceau et justifie leur place particulière sur un piédestal.
Commenter  J’apprécie          399
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des zombies sont des gens bien. Ils aiment leurs proches autant que nous. Certains sont impliqués dans des œuvres de charité, d'autres sont des puits de culture ambulants. Une femme zombie, que je ne connaissais pas plus que ça, est venue exprès de Russie pour s'occuper de ma mère gravement malade, avec abnégation et sourire; comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. J'en ai fait l'expérience: on peut prendre le thé avec un zombie et rire ensemble aux souvenirs d'une vieille comédie romantique. Mais dites un mot contre la guerre en Ukraine, osez une moue sur Poutine, le zombie se fige, la gueule ouverte, la mâchoire crispée. À cet instant, il vous boufferait le crâne. Il n'y a plus d'amitié qui tienne, il n'y a plus de famille. Ses propres enfants ne sont plus que viande pour lui.
Vous pensez que j'exagère ? Que je surjoue le mélodrame facile?
Commenter  J’apprécie          334
Les transes zombies retranscrites ici, aussi démentes qu’elles paraissent, sont absolument avérées. Rien n’a été exagéré et beaucoup a été omis. Certes, « tous les Russes ne sont pas comme ça », comme le clame la sagesse du bistrot de gare – à laquelle je souscris volontiers. Il n’empêche. La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s’agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie, ou, à défaut, de s’en approcher, pour pouvoir nous en prévenir, et, éventuellement, soigner les sujets atteints.
[Exergue du livre]
Commenter  J’apprécie          325
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la plupart des zombies sont des gens bien. Ils aiment leurs proches autant que nous. Certains sont impliqués dans des œuvres de charité, d’autres sont des puits de culture ambulants. Une femme zombie, que je ne connaissais pas plus que ça, est venue exprès de Russie pour s’occuper de ma mère gravement malade, avec abnégation et sourire, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. J’en ai fait l’expérience : on peut prendre le thé avec un zombie et rire ensemble aux souvenirs d’une vieille comédie romantique. Mais dites un mot contre la guerre en Ukraine, osez une moue sur Poutine, le zombie se fige, la gueule ouverte, la mâchoire crispée. À cet instant, il vous boufferait le crâne. Il n’y a plus d’amitié qui tienne, il n’y a plus de famille. Ses propres enfants ne sont plus que viande pour lui.
Commenter  J’apprécie          2712
« les faits sont souvent désagréables, contrairement à la vérité, qui est toujours du bon côté, à flatter la croupe de la Russie. ».
... la « télévision à la botte du Kremlin. Seule source d’information pour des millions de citoyens » qui diffuse « du gros fake qui tache », petit écran aussi appelé en russe « zombocaisse » une « boite qui sonne creux et rend bête ».
« Ah que Dieu ne lui a-t-il pas donné un deuxième fils ! Elle l’aurait illico envoyé poursuivre la sainte mission du premier. ».
« l’esprit en cuvette de WC pour accepter de bouffer de la merde. ».
Commenter  J’apprécie          250
Envisager d’encadrer ou de supprimer les écoles russophones et l’enseignement en russe dans les pays limitrophes, comme le font les pays Baltes ou l’Ukraine, c’est commettre une offense culturelle impardonnable, c’est relativiser l’unicité de Tolstoï, Dostoïevski et Tchékhov réunis. (…) Beaucoup de mes amis russes, y compris libéraux, sont sincèrement outrés. Ils ne comprennent pas ce qu’il y a de pervers dans l’idolâtrie de leurs chers classiques. Ils rient jaune (et tiquent un peu) quand je leur fais remarquer que bien peu de Français voudraient aller tuer leurs voisins suisses ou belges si ces pays éjectaient Molière, Montaigne, Flaubert et Hugo des programmes scolaires.

(p. 89-90)
Commenter  J’apprécie          140
Il ne viendrait jamais à l’esprit d’un Russe que la grandeur d’une nation puisse se mesurer en propreté des hôpitaux, en espérance de vie à la naissance ou en nombre de ponts réparés. La pensée que ses missiles intercontinentaux peuvent détruire Londres et New York le consolent largement des trous vers les abysses dans la rue en bas de chez lui. Il n’échangerait jamais son char T-90 contre la vie d’un enfant, parfois même de son propre enfant.

(p. 113-114)
Commenter  J’apprécie          80
Difficile pour un Occidental de comprendre que les Russes ne sentent pas le vertige du grand écart. Comme un caïd d’une cour de récré qui vient de casser une fenêtre avec son ballon de foot, ils sont à la fois dans le déni de ce qu’ils ont commis et le besoin de continuer leur carnage pour montrer au monde entier qu’ils existent, tout en se présentant en victimes du système et en se demandant pourquoi personne ne veut jouer avec eux.

(p. 132-133)
Commenter  J’apprécie          70
Aujourd’hui, si le nom de M. Orechkine est oublié, ses théories se retrouvent mises en valeur un peu partout, à l’exemple du portail généraliste KM.ru, mastodonte de la production de contenus éducatifs (!), visité par plus d’un million d’utilisateurs par jour, où, en sus des révélations déjà mentionnées sur les Étrusques et d’autres bobards, on peut apprendre que la ville italienne de Pérouse a été fondée par les Russes – à l’origine, son nom était Pérusse.

(p. 87)
Commenter  J’apprécie          70
Le drame de la Russie se lit dans ce paysage lunaire : une zombocaisse* agressive et débile, inspirée par un leader absent et trouillard, une propagande de caniveau dont les mensonges sont facilement démontables, contournables et retournables à l’envoyeur, et, en même temps, un peuple qui se laisse berner malgré tout, qui ânonne les narrations infirmes inventées par des médiocres et refuse avec abnégation de lancer ne serait-ce qu’un regard à côté des œillères.

*télévision

(p. 78-79)
Commenter  J’apprécie          70






    Lecteurs (345) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    853 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}