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La guerre laisse toujours des traces quelles soient visibles ou invisibles . Les hommes qui l'ont vécue en sortent rarement indemnes que ce soit physiquement ou psychologiquement , quand il n'y laissent pas leur peau ..
Le soldat Broussard y a laissé son âme et une partie de son esprit . Une fois la guerre du Vietnam terminée , il erre alors tel un spectre désincarné dans les rues de Bangkok , tentant de chasser ses démons et les créatures qui hantent à chaque instant son esprit , en utilisant toutes les substances chimiques qui lui tombent sous la main . Sa mémoire , vacillante et confuse , lui fait défaut mais par moment de douloureux souvenirs refont malgré tout surface . Broussard sait en effet au fonds de lui que la rédemption sera longue et douloureuse et que le chemin de croix est encore devant lui .
Cet américain issu du bayou , n'était pas prédestiné ni préparé à faire cette sale guerre car il n'a pas l'âme d'un guerrier ni d'un combattant . Il est finalement comme ses ennemis d'en face , une victime parmi d'autres , tombée dans le grand bain de la guerre . Son « palmarès » et ses actes vont l'embarquer , lui et ses autres camarades dans une incroyable opération de la seconde chance , une action secrète en territoire laotien visant à déstabiliser psychologiquement l'armée Viet Cong .Comme une tentative désespérée des forces américaines de mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré . Mais l'opération va tourner au chaos et marquer à jamais l'existence du soldat Broussard .



L'auteur nous entraine dans les coulisses de la folie d'un ancien soldat américain , victime ds conflits vietnamiens des années 60 et du début des années 70. Broussard est victime de stress post traumatiques , terme diplomatique utilisé pour évoquer les effets secondaires psychiques nocifs d'anciens combattants ayant vécu au plus près ou ayant participé aux combats . Tuer un homme n'a en effet rien de neutre et c'est que nous démontre l'auteur à travers le témoignage douloureux et les tourments psychologiques du soldat Broussard .
Les différents chapitres nous font naviguer en permanence entre réalité et les frissons de l'univers cauchemardesque de Broussard . Entre les noirceurs insondables de l'inconscient et l'exubérance dramatique de la conscience .
En plus d'une description hors nome de ce personnage central , T.E. Grau nous plonge dans l'enfer vert et humide d'Asie du Sud Est avec force détails qui nous permettent de nous imaginer avec beaucoup de réalisme l'environnement hostile représentée par cette nature sauvage et belliqueuse .
L'auteur américain , nous offre avec ce premier roman traduit en français un récit d'une force dramaturgie implacable , sans filtre , dont l'écriture brillante nous permet d'envisager avec sérénité de nouvelles parutions prometteuses .
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Pas simple ce roman. Pas simple du tout. Une langue riche et complexe qui vous emporte dans le cerveau d'un type rendu dingue par ce qu'il a fait « là-bas ».
Ça commence dur, c'est violent et brutal. Mais la guerre, c'est aussi violent et brutal...
C'est pas tout à fait une promenade bucolique le long d'une jolie rivière, celle où tu causes philosophie avec ton pote…
Tu débarques à Bangkok, sur la cité flottante. T'es pile dans le cerveau de Broussard. Broussard, c'est un afro-américain, un de ceux qu'on a envoyé à la boucherie au Vietnam, quand ça s'appelait plus l'Indochine. T'es dans le cerveau de Broussard, et Broussard, il va pas bien. Il tente d'échapper à Molosse Noir, une créature infernale qui le poursuit depuis l'opération Algernon.
Grau te propulse dans la tête de Broussard, et tu sais jamais si t'es dans un cauchemar ou dans la vraie vie, parce que Bangkok, c'est pas la ville la plus sûre du monde et que tout peut surgir du coin de la rue. Tout peut surgir, et surtout les fantômes de ton passé…
Et c'est le passé que tu essaies d'oublier, de cacher sous les décombres de ta vie précédente. Tu sais, comme quand tu planques sous les coussins du canapé les trucs que tu veux pas qu'on voie…
Broussard, il a croisé Chapel, dans sa vie d'avant, et Chapel lui a proposé son plan pour mettre fin à la guerre. Il a recruté d'autres types, et les a emmenés au Laos. Opération clandestine, pour éradiquer la menace Viêt-Cong. Tu te souviens sûrement pas, mais le Laos était neutre.
Donc, dans éradiquer, il y a peur. Parce que la peur, d'après Chapel, c'est foutrement plus efficace que les bombes pour gagner une guerre.
T. E. Grau, comme un toubib un peu dingue, dissèque le cerveau de Broussard, et étale sur les pages ce qu'il reste d'une psyché fracassée par le syndrome post-traumatique.
Tu vas te souvenir de Cimino et de son « Deer hunter », et puis forcément, de Coppola et de son « Apocalypse now ».
Forcément.
La suite : https://leslivresdelie.net/je-suis-le-fleuve-t-e-grau/

Lien : https://leslivresdelie.net/j..
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Tout comme son illustre compère James Crumley et son "un pour marquer la cadence" ; je suis le fleuve et le 1er roman de T:E: Graut.

Je lui souhaite de rencontrer le même succès que Crumley.

Le Vietnam, une histoire chelou, c'est poisseux, Au coeur des ténèbres,

Bravo Sonatine et merci Babelio de me permettre de lire des romans qui claquent claquent

Une petite citation pour vous mettre en bouche :

" Je n'arrive pas à me souvenir, mes mains sentaient l'essence, mais elles ont toujours l'odeur de quelque chose qui pourrait brûler. "
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue de ce roman, une difficulté surement à l'image de la psyché dévastée de son héros entre ses hallucinations, ses cauchemars et son esprit qui part complètement à la dérive.
En revanche, les 80 dernières pages m'ont captivée et je n'ai pu relâcher l'ouvrage. Les événements s'enchaînent et le lecteur parvient à comprendre pourquoi le Fleuve et le gros chien cosmique hantent Broussard : la lumière est faite sur l'opération Algernon et on comprend enfin ce qui justifie l'état de cet homme.

J'ai beaucoup aimé la personnification du Fleuve : l'eau qui s'infiltre au plus profond du soldat et mord sa peau, sa gueule béante qui rugit et qui est prête à l'engloutir. le Fleuve tel un vieil ennemi vit au travers de Broussard et le dirige peu à peu vers sa propre mort. Elle le noie, elle veut l'emporter dans l'abîme. Broussard doit rester éveillé pour éviter que le Fleuve ne l'emmène ici-bas, dans son antre ; d'où ses cauchemars récurrents et sa fatigue extrême.

Broussard a peur de fermer les yeux en raison de ce qui s'y passent quand ils sont fermés : un chien, un gros molosse noir d'une demi-tonne s'appuie sur sa poitrine l'empêchant de respirer, l'enfonçant un peu plus dans le Fleuve et cherchant à le dévorer de sa gueule humide. le chien représente le souvenir que Broussard cherche à étouffer, un souvenir qui ne demande qu'à resurgir, d'où l'omniprésence de la bête.

L'écriture est intense révélant bien la complexité de l'aliénation de son héros ; subir ou survivre, le choix est binaire et le lecteur tout au long de sa lecture se demandera à quel moment le Fleuve finira par l'emporter
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« Je suis le fleuve », ambigu non ? Est-il le fleuve ou suit-il le fleuve ? Un titre révélateur sur le contenu du livre car le texte est complexe, le personnage qui l'anime ambivalent.
Le début de ce récit n'est pas simple à cerner, parachuté dans l'esprit malade de Broussard, cet ancien combattant de la guerre du Vietnam, le lecteur se débat pour comprendre ce qui relève du délire, de la réalité, des troubles de la conscience, des hallucinations ... Si nous disposons des notions de lieu, de temps, nous perdons tout de même souvent le nord aux côtés de cet être traumatisé. Est ce qu'au fil des pages on s'habitue ? Oui et pour ma part, plus j'avançais plus j'appréciais, il me fallait savoir ce qui avait provoqué tous ces troubles à cet homme. La plume implacable de T.E. Grau y est aussi pour quelque chose, acerbe et poétique à la fois.
Un livre saisissant, je remercie Babelio pour sa masse critique et Sonatine qui publie des auteurs formidables.

Parce qu'une guerre ne se termine jamais ...
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Le commentaire de Lynda :

Pour être franche, j'ai eu quelques petits problèmes en commençant ce livre, mais je n'ai pas abandonné et j'en suis bien contente. Dans le résumé, on indique que ça pourrait se comparer à Apocalypse Now, alors j'ai persévéré et ce fut une bonne décision.
Israel Broussard, est comme bien d'autres l'ont été, victimes de la guerre du Viêtnam. Un américain jeté en plein milieu de l'enfer que fût cette guerre.
Israel, souffre d'un syndrome post-traumatique, les horreurs de ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait, ce qu'il a subi et fait subir sont en stationnement permanent dans sa tête.
Dans ce roman, l'auteur ne s'attarde pas vraiment sur ce qui s'est passé au Viêtnam pour Israel, non, il s'attarde sur l'après. Il s'attarde sur comment, on recommence à vivre après ses horreurs. Comment on arrête les souvenirs et les empêcher de tourner dans la tête. Un drame atroce, qui comme le dit Israel, ce drame n'est pas pour ceux qui sont morts, il est pour ceux qui ont survécus. Comment les drogues pour oublier ce que l'on arrive pas ou bien que l'on ne veut pas se rappeler, comment elles ont collaboré à garder Israel en enfer.
C'est une lecture qui nous transporte dans la tête d'Israel, dans ses cauchemars, ses folies, ses hallucinations, c'est une descente aux enfers sans rien pour nous arrêter. L'auteur sait nous faire ressentir les états d'âmes d'Israel, ses peurs, ses crises, ses hantises et son délire.
Vous ne sortirez pas indemne de cette lecture, ça, je peux pour le certifier. Et n'oubliez pas mon conseil, passer les premières pages qui nous perdent un peu et vous pourrez apprécier cette lecture à sa juste valeur, sans ne plus jamais être capable de l'oublier ! Parce qu'Israel, n'est qu'un seul de ses soldats qui ont soufferts de cette guerre, que d'autres ont décidés de faire, mais ce sont lui et ses semblables que l'on a envoyé pour tuer !
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Le moins que l'on puisse dire c'est que mon premier contact avec ce roman a failli tourner court. Après quelques pages lues qui semblaient n'avoir ni queue ni tête et/ou écrites sous l'influence de substances illicites, j'ai hésité à l'envoyer valdinguer pour passer à autre chose.

C'est la qualité de l'écriture (et donc de la traduction), non dénuée d'une certaine poésie (à tendance psychédélique certes) qui m'a persuadé de lui persévérer. Ca et sans doute aussi le nombre de pages relativement réduit.

Force m'est de reconnaître que j'ai été plutôt bien inspiré, même si la déception de ce premier contact gâché ne m'a jamais totalement quitté. Non seulement les choses se précisent au fil des pages, mais même les dérives / délires de Broussard finissent par faire sens (plus ou moins en tout cas).

Si aujourd'hui le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un phénomène connu chez les vétérans, ce n'était certainement pas le cas dans les années 70 / 80. Si on situe la fameuse opération Algernon en 1971 (soit dit en passant le conflit vietnamien commençait déjà à furieusement sentir le sapin et la merde pour les USA), on peut en déduire que l'intrigue actuelle du roman se déroule en 1976.

Ajoutons à cela que le soldat Israel Broussard pourrait être un cas d'écoles pour les spécialistes du SSPT, dans le genre polytraumatisé il décroche le pompon haut la main !

Le moment me semble judicieux pour soulever un deuxième bémol relatif à ce roman. A aucun moment je n'ai réussi à éprouver une quelconque empathie pour les personnages. Qu'il s'agisse de Broussard ou des autres, j'ai instinctivement dressé une barrière entre eux et moi. Et pourtant je ne peux que reconnaître que T.E. Grau apporte beaucoup de soins à brosser ses personnages et leurs personnalités.

Les chapitres alternent entre les souvenirs de Broussard qui remontent peu à peu à la surface (principalement ceux ayant trait à l'opération Algernon) et sa dérive dans les coins les plus glauques de Bangkok… dérive qui semble le mener tout droit vers un naufrage inexorable, sauf que la mort ne semble pas vouloir de lui, comme si elle était un châtiment trop clément pour expier ses fautes.

Si vous souhaitez embarquer avec Broussard pour une croisière le long du Fleuve, sachez que ledit fleuve est du genre agité et que le voyage ne vous laissera pas indemne. L'auteur n'hésite pas à malmener son (anti)héros et ses lecteurs, et il le fait avec brio.

Malgré d'indéniables qualités, je n'ai pas été totalement embarqué ; il n'en reste pas moins que je referme ce bouquin sur un sentiment globalement positif.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Un "very good trip" sous amphèts. Superbe roman à l'atmosphère unique qui vous montre qu'une guerre peut être dévastatrice encore longtemps après qu'elle ait cessé. Plongez dans le monde déformé de Broussard. Un must have !

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Ce roman m'a happée avec une telle force que je l'ai lu d'une traite...
L'entrée dans "Je suis le fleuve" est abrupte. En nous immergeant d'emblée dans le cauchemar éveillé et paranoïaque de son narrateur, T.E. Grau provoque à la fois un choc et une certaine confusion.

Cinq ans auparavant, mobilisé au Vietnam, Israël Broussard était en passe d'être jugé en cour martiale pour avoir refusé de tirer sur l'ennemi lors d'un assaut. Il a valu d'y échapper à Augustus Cornwallis Chapel, un mystérieux officier qui le recruta, avec quatre autres soldats, pour mener une opération clandestine contre les Vietcongs au Laos...

Depuis, Israël se terre à Bangkok, errant tel un mort-vivant dans la Cité Flottante en proie à d'infernaux démons qui se matérialisent en visions prégnantes, sous la forme d'un Molosse-Noir menaçant et gigantesque, d'un Fleuve à l'eau rampante inondant ses pieds en permanence... Oscillant entre l'horreur d'hallucinations s'immisçant dans le réel et les comateuses accalmies que lui procurent opium et Dexedrine, il nous entraîne dans le magma qu'est devenue sa conscience hantée par la culpabilité, où se mêlent les manifestations délirantes de traumatismes passés et récents.

L'irruption d'un agent de la CIA en quête de réponses sur la mystérieuse mission à laquelle a participé Israël, le pousse à revenir aux racines de son tourment.

T. E. Grau choisit pour décrire l'horreur de la guerre d'approcher l'intime, d'exprimer la dévastation intérieure, éreintant au passage, avec un amer cynisme, une Amérique qui s'érige en gendarme du monde, état meurtrier sacrifiant sans scrupule, au nom de sa pseudo-grandeur morale, ses ennemis comme ses propres citoyens.

Mais ce que l'on retient surtout de "Je suis le fleuve", c'est sa puissance d'évocation hors normes, cette osmose entre noirceur hallucinée et lyrisme, propre à nous faire entendre les bruissements de cet enfer vert qu'est la jungle, avec ses sangsues, ses moustiques, ses fourmis, et sa végétation agressive, à nous imprégner de son humidité, à nous faire sentir les odeurs d'égouts et de poisson pourri des rues grouillantes, comme si nous avions investi l'esprit d'Israel Broussard. "Je suis le fleuve" ne se raconte pas, d'ailleurs. Il se vit, de manière quasi hypnotique...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le soldat Broussard a vécu la guerre du Vietnam. A la fin de la guerre, il se terre à Bangkok survivant aux côtés de ses fantomes. La mémoire lui fait défaut, il ne se souvient plus de sa dernière opération dans la jungle laotienne.


L'auteur alterne entre ce qui s'est passé et le présent dans lequel se débat Broussard et il montre combien les hommes qui ont vécu cette guerre ne sont pas totalement repartis du Vietnam, ils y ont laissé pour certains un membre et pour d'autres leur âme.


LA guerre du Vietnam a été un traumatisme sans précédent aux Etats-Unis : pourquoi envoyer la fine fleur de la jeunesse américaine se faire massacrer ?


Aujourd'hui encore, les blessures ne se sont pas refermées.


Je suis le Fleuve est un roman poignant sur le combat physique et psychique de tous ces hommes à survivre avec leurs souvenirs.


Je me suis laissée porter par le Fleuve et je ne saurais trop vous conseiller de vous laisser emporter également.




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