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3,58

sur 193 notes
Qui a violé et tué Jenny, reine de beauté de 13 ans ?
Sur les bases d'un whodunit classique au sein d'une petite ville paisible qui recèlent en fait bien des secrets tordus, Amy Green pousse les curseurs très loin pour livrer un portrait grinçant de l'envers du décor de la bonne société américaine. Et il n'est pas beau, l'envers du décor. Ce thriller à suspense gratte là où cela fait mal : culte de la jeunesse, pédophilie, zone grise du consentement, emprise mentale, famille dysfonctionnelle, problématique de l'adolescence, autant de thématiques traitées avec beaucoup d'acuité et de finesse psychologique, et avec un humour très très noir souvent jubilatoire qui dégomme les apparences à mesure que les secrets les plus tordus remontent à la surface.

Exceptée la grosse invraisemblance de voir Virginia enquêter main dans la main avec l'inspecteur en charge de l'affaire ( très gros mais au final, on oublie cette bévue assez vite tant on est pris ), le scénario est parfait et terriblement addictif. Deux voix alternent et entremêlent très habilement deux temporalités : la voix de Jenny quelques jours avant son meurtre racontés à la troisième personne par un narrateur extérieur qui dévoile ce qu'il veut bien au moment opportun ; celle de Virginia, la soeur indigne qui elle se dévoile à la 1ère personne mais elle le fait au gré de sa personnalité troublée et du flux de ses souvenirs.

Au-delà de sa redoutable efficacité et de son vitriol jeté sur la société américaine, j'ai particulièrement gouté le renversement de situation très féministe qui fait basculer les femmes du roman de victimes en actrices de leur vie jusqu'à l'extrême. Un premier roman très réussi jusqu'à un dénouement inattendu et pertinent, très politiquement incorrect.

Lu dans le cadre du club Vip Bepolar.com
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Dans la petite ville de Wrenton, tout le monde est sous le choc depuis quelques jours. le corps de Jenny Kennedy, une jeune reine de beauté qui allait fêter ses 14 ans, a été retrouvé non loin d'un bois. Visiblement torturée, des bleus et des écorchures bien apparents, et violée. Sa mère, Linda, est submergée par la douleur, ne comprenant pas qui a bien pu vouloir tuer sa fille chérie, si parfaite et si belle à ses yeux. Soutenue par son mari, elle doit faire faire face à la horde de journalistes campés devant chez eux, se repaissant de ce fait divers sordide. Quant à sa demi-soeur, Virginia, elle s'est rendue aux obsèques presque par obligation, n'ayant eu que peu de lien avec Jenny, de 12 ans sa cadette. Des obsèques qu'elle fuira très vite, excédée par toutes ces belles paroles portant aux nues Jenny qui pourtant, à ses yeux, était en train de devenir une petite conne, une fouineuse qui n'avait plus participé à ses concours de beauté depuis 5 mois. le coupable est très (trop ?) vite identifié : un simplet du nom de Benjy qui avait, apparemment, harcelé Jenny et la suivait dans tous les concours. Une arrestation qui ne convainc absolument pas Virginia qui, avec l'aide de l'inspecteur en charge de l'enquête, va se mettre à fouiner dans la vie de sa demi-soeur et, par là même, dans la sienne...

Une reine de beauté, adulée et poussée par sa mère pour concourir sur les podiums, qui se fait froidement assassinée et c'est tout un pan de la vie de sa demi-soeur et de sa famille, jusqu'ici bien sous tout rapport, qui vole en éclat. Alternant un passé où l'on suit les quelques jours avant le meurtre et un présent peu glorieux qui éclate au grand jour, raconté par Virginia, ce roman met en lumière les failles et les faiblesses d'une famille brisée sous le joug d'un père répondant absent et une mère excessive. Autour d'elle, des amis parfois peu recommandables, un professeur charmant et charmeur, une psychologue attentive, un policier tout aussi charmeur. Si l'on peut peiner à croire que Virginia "prend en main" l'enquête et épaule l'inspecteur, l'on en fait fi et l'on suit avidement cette reine de beauté jusqu'à comprendre le pourquoi de sa chute. Malin, redoutable jusqu'à la toute fin, porté par des personnages complexes et torturés, ce roman fait montre d'une grande habileté et d'un rythme soutenu. Amy K. Green, une auteure à suivre, assurément...
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En préambule, qu'il me soit permis d'adresser un grand et sincère " merci " aux membres de l'équipe " Babelio " et aux Éditions Belfond qui , par le biais d'une Masse Critique Privilégiée " m'ont permis de passer un fort bon moment avec ce roman noir , "Reine de beauté " d'Amy Green .
Enfin , bon moment , si l'on veut car , comment dire , c'est plutôt noir cette aventure , pas vraiment un roman à lire quand " on n'a pas trop le moral" , voire même pendant un confinement !!!! Déprime assurée...Après, pour un roman noir , c'est plutôt un compliment, n'est - ce pas ?.
La famille Kennedy se compose du père , le respecté Calvin Kennedy , Linda , la mère , Jenny , la fille , belle à concourir pour de nombreux titres de miss , et Virginia , la demi- soeur , fille de Calvin ...Une belle famille puritaine américaine , qui , dés les premières pages , assiste à un enterrement , celui de ... , mais oui , Jenny , retrouvée assassinée et violée....Le coupable , un gars un peu simplet , un admirateur , un ami de la victime ....Enquête facile , "dormez tranquillement , braves gens....". Mais voilà que , prise d'interrogations , Virginia doute et , décide de nous " ouvrir toutes grandes " les portes du cocon familial ...Et , " famille je vous hais " comme l'aurait dit Gide , Victoria ouvre la boîte de Pandore ....Attention , ça va déménager, c'est " du lourd " et , une fois la porte ouverte ...
Dés lors , l'histoire va se dérouler tantôt du point de vue de Jenny , tantôt de celui de Victoria et une foule de personnages va s'abattre sur la famille , graviter autour , s ' immiscer en elle , s'agglutiner comme dans une sorte de nasse . On voudrait trouver "le fil " qui mène à la vérité mais on a beau tirer , celui - ci est si ténu qu'il cède à chaque fois sous nos doigts fébriles. Sans vouloir faire un trop facile jeu de mots , je dirais toutefois que c'est du " cousu - mains " , une trame en perpétuelle évolution, des rebondissements à n'en plus finir , une histoire portée à toute vitesse par des personnages qui , de part leur personnalité , leur comportement , peinent à nous émouvoir.
Tous portent en eux un je ne sais quoi de pervers , de calculateur , de dissimulateur que les prendre pour amis ne pourrait que nous conduire au désespoir....Je vous l'ai dit , c'est un roman noir , un premier roman qui met en avant les qualités de Amy Green à qui j'accorderai sans aucun doute une nouvelle fois ma confiance . Écrire un premier roman est une sacrée épreuve qui appelle le respect , si j'étais " membre d'un jury " , j'accepterais ce candidat sans lui faire subir de séance de rattrapage . A lire les critiques , je crois pouvoir dire que je me place dans une adhésion assez forte ...Et puis , de toute façon quand bien même je serais seul....Mais , vous le savez , hein , ce n'est que mon ressenti ....
Pour terminer , " un coup de gueule " si vous me pardonnez cette familiarité. C'est avec déplaisir que j'ai noté un certain nombre .... de fautes d'orthographe et d'omissions de mots dans ce roman . le livre est le véhicule de la langue , un objet de " diffusion culturelle " essentiel . Une langue , c'est un style , des phrases , des mots qui s'immiscent en nous . Bien manipuler la langue , c'est la traiter avec poésie et rigueur .Je suis toujours déçu quand mon regard , au lieu de courir , porté par "la magie " des mots , se brise sur un récif. Voilà.
A une prochaine fois , et , en attendant , continuez à prendre soin de vous mais ....attention aux prochains repas en famille , il n'est pas toujours de bon ton de révéler certains secrets ....sinon ...gare au " linge sale ".....on a beau dire que ça se lave en famille , parfois , il y en a tant que ça déborde !!!!
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Le début de Reine de beauté est commun à pleins de romans policiers, ou thriller, c'est dans le ton, qu'il se différencie et tire son épingle du jeu. Une belle performance pour un premier roman...

Jenny Kennedy , vient d' être retrouvée morte, violée et assassinée. Elle aurait eu 14 ans dans trois semaines...

Elle était connue de toute la petite communauté de Wrenton car, de ses 5 à 12 ans , elle remportait pratiquement tous les concours de beauté . Concours auxquels , ces derniers temps, elle ne voulait plus participer au grand dam de sa mère, un peu obsédée par la perfection de sa fille, une enfant trophée, une enfant objet..

Le coupable est arrêté, un jeune homme un peu simple d'esprit, ce qui ne convainc pas Virginia, sa ( grande ) demi-soeur qui va rencontrer l'inspecteur chargé de l'enquête et se mettre à fouiner... C'est qu'elle n'a pas grand-chose à perdre, c'est pas comme si elle faisait quelque chose de sa vie. C'est comme si cet événement l'obligeait à remettre sa vie sur des rails, à éclaircir certaines zones d'ombre, quitte à faire des dégâts...

J'ai adoré ce personnage ! Une sorte de bad-girl que la vie n'a pas épargnée, un peu trop seule, un peu trop portée sur la boisson, un peu trop mise de côté par la nouvelle famille de son papounet, un peu trop négligée par rapport à sa parfaite petite soeur. Sa soeur assassinée .

Les dialogues entre elle et l'inspecteur sont amusants, parfois chargés d' électricité. C' est le ton qui fait toute la différence..

Et plus l'histoire avance, moins les choses sont ce qu'elles semblent être . Les caractères des uns et des autres ne sont pas manichéens, mais pleins de nuances de gris. C'est comme si l'histoire était des poupées russes et qu'à chaque chapitre, une nouvelle poupée prenait place. Alternant passe/présent, avec les points de vue de Virginia ( la soeur enquêtrice) et les derniers jours de Jenny ( la victime), à parts égales , l'auteur donne du rythme et maintient en haleine le lecteur qui se demande comment tout cela va (mal) finir...

Et la fin est... surprenante, trouble, amorale, originale. Oui, pour un premier roman , il se démarque des autres; une auteure à suivre, donc.

Un thriller un peu noir, un peu amusant et très agréable à lire...
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Qui a tué Jenny Kennedy ?

Reine de beauté fatiguée de plaire, Jenny a 13 ans, toutes ses dents mais a fini par perdre la vie.

L'auteure, machiavélique, enchaîne les chapitres courts, dévoilant, en parallèle, les jours qui précédent le meurtre du point de vue de la victime et l'enquête menée par sa demi-soeur, Virginia. Deux temps, et tellement de mouvements que le lecteur s'en va soupçonner à tour de bras la Terre entière, comme un bon policier qui se respecte.

Fausses pistes, meurtriers en puissance et secrets inavouables jalonnent ce page turner au vitriol. Thriller addictif et pas si innocent qu'il en l'air, j'ai plongé tête la première dans cette petite ville américaine aux secrets plus ou moins bien gardés.

J'ai toujours aimé les univers à la Twin Peaks avec ces êtres anodins, presque clichés, qui cachent des cadavres au fond de leurs placards.

Amy Green se fait un plaisir à démonter la belle société américaine qui se cache derrière les cartes postales de ces banlieues proprettes où rien ne se passe ! En effet, ne nous vous attendez pas à un roman se déroulant dans l'univers des célèbres mini-miss, vous seriez déçu. Si Jenny participe bel et bien à ces concours d'un autre temps, le propos est ailleurs.

La construction de ce premier roman, mené de main de reine (de beauté ?), m'a obligé à arriver, essoufflé au final, qui m'a bien laissé sur les fesses. Si parfois, les ficelles peuvent sembler classiques, la manière d'arriver au bout de son histoire, elle, fait bel et bien son effet et donne à ce roman toutes ses lettres de noblesses. N'est pas reine qui veut …

Bref, si tu aimes les romans un peu tordus, plein de secrets, qui ne te laisse pas vraiment de répit, tu tiens là ta lecture de l'été qui se dévore comme une bonne série !

Avis aux amateurs !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Emprise mentale quand tu nous tiens !
*
Un thriller psychologique aux multiples rebondissements qui donne la part belle au jugement du lecteur. C'est assez original dans la façon d'aborder la vérité et de proposer une enquête policière.
Le titre "reine de beauté" est selon moi mal choisi. On pense tout de suite au milieu concurrentiel des concours de mini-miss, très répandus outre-Atlantique. Mais ici, le sujet ne sert qu'à amorcer l'intrigue. Oui, la jeune victime (pour ne pas dire morte) est une ancienne candidate de concours de beauté. On parle aussi du public masculin (et ses dérives pédophiles entre autres).
Mais le sujet le plus intéressant selon moi est l'endroit où se passe l'histoire. Une banlieue bien proprette sur la côte Est des USA, des jolies demeures où les apparences sont trompeuses. Grattez un peu le vernis et vous trouverez des secrets peu ragoutants. Une ambiance poisseuse où les tensions s'exacerbent dès la moindre rumeur croustillante. Volets clos, portail hermétique, plus un bruit.
*
La narration s'alterne avec deux temporalités (passé et présent). Deux soeurs dans une famille dysfonctionnelle avec deux destins parallèles mais quelques dénominateurs communs.
De chausse-trappes en révélations (qui ne sont pas toujours précises, ni toujours vraies), des retournements de situation, des demi-vérités données au compte-goutte, on peut dire que l'intrigue est diablement bien maitrisée.
L'auteure laisse parfois planer le doute volontairement. Et le final laisse pantois. le lecteur a bien compris (puisqu'il en a été omniscient) mais les personnages n'ont pas eu toutes les infos :) Astucieux !
*
Pour l'atmosphère et les thèmes , je compare ce thriller avec celui de Gillian Flynn "Sur ma peau" .
*
Un roman noir avec une ambiance mystérieuse, malsaine et délétère.
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée, je remercie Babelio ainsi que les éditions Belfond pour l'envoi de ce livre.

» Reine de beauté « est le premier roman de Amy K. Green et publié en mai dernier aux éditions Belfond dans la collection Belfond Noir. Ce thriller psychologique d'une grande réussite est le reflet d'une Amérique puritaine en proie à ses propres démons.

Le corps d'une jeune adolescente est retrouvé sans vie dans la petite ville de Wrenton en Nouvelle-Angleterre.
p. 165 : » le corps de Jenny a été retrouvé dans les bois qui bordaient le champs de maïs de M. Emerson. Un orage qui avait éclaté à l'aube avait fait disparaître presque toutes les traces de la scène de crime. le labrador noir de Mitch Emerson avait déniché le cadavre avant même que quiconque ait remarqué la disparition. Elle avait été laissée là, a vu et au sus de tous, une fleur dans les mains, son corps recroquevillé humide, plein de terre, de bleus et de sang. »
Sa demi-soeur Virginia souhaite découvrir l'auteur de ce terrible crime, jusque-là attribué trop rapidement à un admirateur simple d'esprit.
p. 39 : » Même enfant, même dans une petite ville, une reine de beauté pouvait avoir ses fans, des fans absolus. Parmi lesquels, Benjy, un adulte avec le QI d'un enfant. «
En effet, Jenny âgée seulement de 13 ans venait de mettre fin à sa participation aux concours de miss , pour le plus grand regret de sa mère, un tantinet caractérielle et instable.
p. 10 : » Jenny était son seul enfant, son trophée, et Linda un parasite. Ses moindres faits et gestes étaient calculés dans le but de faire gonfler l'ego fragile de sa fille et la vampiriser. Les concours de beauté en étaient l'exemple le plus flagrant. «
En collaboration avec l'inspecteur chargé de l'enquête, Virginia va remonter le fil du temps, jusqu'à retracer les derniers jours de sa demi-soeur…
p. 98 : » Je ne connaissais pas bien ma soeur. Cela ne faisait aucun doute. […] A mes yeux, elle n'était que l'incarnation de ce que mon père aurait voulu que je sois, et donc mon ennemie naturelle. Peut-être qu'il n'était pas trop tard pour apprendre à la connaître. Il fallait bien que quelqu'un le fasse. «
Ses recherches vont se révéler plutôt gênantes, mettant finalement à jour des secrets dont elle se serait bien passée de révéler…
p. 71 : » – Tu es folle, a-t-il lancé en agitant la main en l'air. Donc, c'est ça ? Tu penses que je suis un pédophile ? C'est ça que tu crois, vraiment ? Que tu étais ma proie ? Que je continue à chercher des proies, que je viole des gamines ? »
De rebondissement en rebondissement, toutes les pistes sont explorées, et tout le monde devient tour à tour suspect. Derrière cette façade fragile de famille parfaite recomposée, chacun porte pourtant en lui un lourd secret.
p. 253 : » Quand mon père m'avait appelée, ce matin-là, il paniquait. Il ne voulait pas recommencer à attirer l'attention de la police et des médias. Il semblait évident qu'il cachait quelque chose – mais cachait-il quelque chose à propos de Jenny ? «

Ce thriller est un véritable grand huit émotionnel, ne laissant place à aucun moment de répit pour le lecteur. Sa construction narrative et l'intrigue y sont majestueusement menées. Je suis adepte de ce procédé qui consiste à imputer la culpabilité à des protagonistes qui n'ont pas le profil du « méchant » et, a contrario, développer la part sombre des personnages à première vue à la droiture irréprochable. Ainsi, le lecteur se retrouve plongé dans une situation tout à fait plausible et l'effet est d'autant plus réussi. Un coup de coeur donc !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La quatrième de couverture nous promet "un premier roman noir d'une grande finesse psychologique ; une réflexion grinçante sur la bonne société puritaine américaine, qui, sous la perfection de ses apparences, cache une obsession névrotique pour l'innocence de la jeunesse."
Terriblement alléchant !
Une reine de beauté assassinée, un livre qui dénonce certains travers de la société américaine : voilà qui me rappelle furieusement le magistral Petite soeur, mon amour de Joyce Carol Oates.
Ravie d'avoir gagné ce titre lors d'une opération masse critique (merci Babelio !), j'entame fiévreusement ma lecture.
Avant d'oublier, je tiens à remercier les éditions Belfond pour leur envoi.

Revenons à cette quatrième de couverture qui met la barre très haut, ce qui est toujours assez risqué : si le livre plaît c'est parfait, mais en cas de déception, plus dure sera la chute.
Malheureusement, je me suis trouvée dans le second cas.
À voir le nombre d'étoiles attribuées par les critiques précédentes, j'ai conscience que mon avis détonne.
Mais c'est mon avis, je l'assume, et il n'engage que moi.

L'intrigue n'est pas spécialement originale, les personnages sont assez stéréotypés, il y a dans ces pages beaucoup de vu et de revu. Ces pages que j'ai trouvées trop nombreuses : le texte traîne un peu en longueur et aurait pu sans problème être raccourci, d'autant plus que le "style" n'a franchement rien d'extraordinaire.
L'univers américain des mini miss et des concours de beauté a quelque chose de fascinant et en même temps répugnant : le titre et la description du roman promettaient des réflexions passionnantes sur le sujet. Hélas, il n'en est rien.
Voilà, vous comprenez donc ma déception.

Pour être honnête (je m'efforce toujours de l'être, surtout quand un ouvrage m'a été offert), je mentionne un point positif : j'ai apprécié le récit alternant l'histoire passée de l'enfant assassinée et l'enquête présente de sa soeur aînée. La construction est réussie, et les deux voix convergent de façon cohérente.

Un roman dont les pages se tournent très vite, mais qui sera tout aussi vite oublié.
On est loin, très loin de Petite soeur, mon amour qui me hante encore et me hantera longtemps.
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Un thriller noir avec ce qu'il faut de rebondissements pour ne pas décrocher. Jenny, 14 ans, est morte. Assassinée. Ex mini miss elle avait abandonné les concours de beauté au grand désespoir de sa mère et cherchait désespérément un moyen de partir de sa ville de banlieue intrusive et étouffante. Sa mort va être le déclencheur de nombreuses révélations sur les secrets bien gardés des habitants de sa communauté, pas si paisible que cela. C'est un roman intéressant par sa trame et sa construction, à deux voix et sans temps mort. La fin est également étonnante, loin du politiquement correct. Néanmoins, sur la vie (et les secrets) des banlieues résidentielles américaines, je vous conseille de lire la saison des feux de Céleste Ng. Aucune comparaison possible, il est bien au dessus de la mêlée 😉
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Brillant exercice de style avec une intrigue à multiples rebondissements destinés à égarer le lecteur de fausse piste en fausse piste jusqu'au dernier coup de théâtre de ce polar psychologique.
« Il n'avait jamais été violent avec moi mais quand je me suis demandé : « Est-ce que tu connais un adulte qui aimerait avoir des relations sexuelles avec une enfant ? Je me suis dit que oui. »
Le roman tourne autour de deux thèmes complémentaires : le monde des concours de beauté pour petites filles, déguisées en femmes fatales, et mères omniprésentes vivant leur rêve par procuration ; et celui des « habitués » flirtant de loin ou de très près avec la pédophilie, sa misère sexuelle et affective pour certains ou son lot de perversion narcissique pour d'autres.
La quatrième de couverture exagère quand elle vante la « grande finesse psychologique », « la réflexion grinçante sur la bonne société puritaine américaine » et « l'obsession névrotique pour l'innocence de la jeunesse ».
Comme souvent, ce résumé se veut plus vendeur qu'exact reflet du roman. Disons que la psychologie des personnages n'est pas d'une grande finesse tant elle ne semble construite que pour justifier une intrigue volontairement tortueuse pour le plus grand plaisir des amateurs du genre. La « réflexion grinçante sur la bonne société américaine » relève du même ordre. La réflexion est minimaliste et, au final, cet aspect du roman, là encore, ne sert que l'intérêt de l'intrigue de même qu'il est bien difficile de trouver trace de « l'obsession névrotique pour l'innocence de la jeunesse ». En refermant le livre, on aura compris que des innocents, il n'y en a guère dans cette histoire, tirée par les cheveux mais agréable à lire.
Un bon moment de lecture dont on ne peut qu'admirer l'efficacité avec laquelle l'auteur promène son lecteur.
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