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EAN : 9782355846823
384 pages
Sonatine (05/04/2018)
  Existe en édition audio
3.92/5   561 notes
Résumé :
A Shaker Heights, banlieue riche et tranquille de Cleveland, tout est soigneusement planifié pour le bonheur des résidents. Rien ne dépasse, rien ne déborde, à l’image de l’existence parfaitement réglée d’Elena Richardson, femme au foyer exemplaire.
Lorsque Mia Warren, une mère célibataire et bohème, vient s’installer dans cette bulle idyllique avec sa fille Pearl, les relations avec la famille Richardson sont d'abord chaleureuses. Mais peu à peu, leur présen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (175) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 561 notes
Dans La saison des feux, critique sociale intelligente, Celeste Ng explore avec finesse l'hypocrisie qui fait la cohésion factice d'une société, et sa fragilité face à des éléments perturbateurs. Mais si elle dénonce une société rigide, sûre d'elle-même et intransigeante, elle le fait sans fustiger les choix des individus qui sont par essence aussi subjectifs que souverains.

De la même manière, dans ce récit bien construit et vertigineux, Celeste Ng aborde les secrets de famille, les relations mères-filles, la maternité, le racisme et l'adoption, en se mettant du point de vue de ses personnages — des femmes pour la plupart — ce qui évite l'écueil de la généralisation. Ainsi, elle analyse le désir et la difficulté d'être mère, d'être fille, d'être femme, sans jugement mais en mettant en garde contre le conformisme qui serait le plus mauvais choix.

Dans un monde parfaitement ordonné, dans une ville où tout le monde s'entend bien et obéit aux règles, Mia et Pearl, en ayant le courage d'être elles-mêmes, ont ouvert une porte qui ne saurait être refermée — celle de la liberté.
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C'est une histoire de feux qui se transforment en coup de foudre d'une lectrice …
Dans le sud de la France , on sait ce qu'un tout petit rien, un minuscule mégot de cigarette peut faire comme dégâts. Un rien et tout s'embrase, le paysage est dévasté, lunaire .
L'été : la saison des feux…
C'est l'histoire que nous propose Celeste Ng : comment de toutes petites choses ( mensonges , non-dits , secrets ) , dans chaque foyer, dévastent tout sur leur passage. Comme un puzzle , comme différentes strates qui s'ajoutent les unes aux autres pour former quelque chose d'explosif , une fois tous les protagonistes réunis. Pris individuellement, personne n'est mauvais, tous pensent agir pour le mieux , souvent le mieux pour eux ! Mais une toute petite intervention de rien du tout peut faire énormément de dégâts.
Cette histoire débute par l'incendie d'une maison, on saura tout de suite que cet incendie a été perpétré par Izzy, la benjamine de la fratrie Richardson , une famille comme il faut . Leur maison est détruite et Izzy est introuvable ...
Retour en arrière : on est dans une banlieue calme et prospère, une sorte de bulle idéale et Elena Richardson ( journaliste , mère de quatre enfants) se targue de louer sa deuxième maison à des gens pauvres mais respectables ..
C'est Mia , photographe bohème et sa fille Pearl qui y élisent domicile, à l'étage . Et très vite, Pearl fréquentera les adolescents Richardson, elle sera fascinée par l'ordre , le côté bourgeois qu'il y a chez eux, et certains d'entre eux seront fascinés par la liberté, l'art qui règnent chez elle.
"On ne choisit pas sa famille" , chantait l'autre . Peut-on préférer un autre foyer au sien ? Peut-on préférer une autre mère à la sienne ?
C'est l'autre interrogation de ce roman : "qu'est ce qui faisait de quelqu'un une mère ?"
Celeste Ng nous parle du ventre des femmes: ceux qui sont désespérément vides, ceux qui aimeraient l'être… Toutes les façons d'être mère .
Peut-on couper un enfant de ses origines culturelles en cas d'adoption? Une famille de "blancs riches", adoptant une petite fille chinoise la rendront-ils plus heureuse que sa mère biologique , pauvre et célibataire?
Comment Izzy, adolescente tourmentée , lucide et rebelle en viendra , à mettre le feu à sa maison ? Il parait que sous les cendres, après, tout peut repartir , tout peut renaître .
Parce que c'était les éditions Sonatine, je m'attendais à un roman bien noir, il n'en ait rien. Pas de meurtres, pas de morts, juste des secrets, des non-dits, et un roman lumineux , subtil et riche de mille et une interrogations.
Le regard que porte Celeste Ng , jeune femme d'origine asiatique sur la société américaine des années 90, est original , pertinent et rafraîchissant dans la littérature américaine . Un point de vue qui manquait , une très jolie plume et des questionnements qui résonnent encore longtemps après ….

PS : la série TV ( Little fires everywhere ) est disponible, sur Amazon , produite par Reese Whiterspoon (qu'on ne présente plus, car c'est une actrice qui lit beaucoup ), avec Reese W (Elena), Kerry Washington (Mia).
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Un terrible incendie, en ce matin estival, ravage entièrement la maison des Richardson. Personne ne doute de la culpabilité de la plus jeune de la fratrie, Izzy. Qu'est-ce qu'il a bien pu lui passer par la tête pour provoquer cet incendie ?
Des mois auparavant... À Shaker Heights, une banlieue chic et paisible de Cleveland, la vie s'écoule gentiment et sereinement. Notamment chez les Richardson, où Elena, journaliste au sein du quotidien local, et Bill, avocat associé dans un grand cabinet, élèvent leur quatre enfants, Lexie, Trip, Moody et Izzy, âgés de 17 à 14 ans. Quatre adolescents au caractère bien différent. Propriétaire d'une maison à louer ayant appartenu à ses parents aujourd'hui décédés, Elena ne se pose pas trop de questions lorsque Mia, artiste-photographe bohème, et sa fille adolescente, Pearl, emménagent. Visiblement, elle aurait dû car l'arrivée de cette famille mono-parentale va quelque peu chambouler la petite vie tranquille, voire étriquée, de Shaker Heights...


À Shaker Heights, rien ne dépasse, tout est lisse et les vies de famille bien rangées. Un peu à l'image des Richardson. En apparence, tout du moins... Car, dès qu'un petit grain de sable, en la personne de Mia et Pearl, vient enrayer leur quotidien si parfait, l'image de la famille modèle va devenir floue, s'écorner. Notamment les enfants qui vont se révéler et se découvrir. Dans ce roman à l'apparence tranquille, Celeste Ng aborde intelligemment divers thèmes tels que l'adolescence, la sexualité, le désir d'enfant, la maternité, les mères porteuses, l'avortement, les relations mère/fille, les secrets de famille, les origines... Elle dépeint finement toute une galerie de personnages marquants, que ce soit Izzy, adolescente excentrique et en décalage avec la fratrie, Lexie, son ainée qui devra traverser une terrible épreuve, Pearl qui va découvrir un tout autre monde que celui qu'elle connaissait ou encore Elena Richardson, une femme droite et conventionnelle. Autant de personnages que Celeste Ng prend le temps de présenter. Agrémenté de flash-backs, ce roman social se révèle tout aussi intrigant que passionnant...
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Critique sans concession de notre société occidentale, société qui ne vit que dans le "paraître". Chacun croit être dans son droit, chacun croit avoir la bonne façon de vivre et de voir les choses. En fait, chacun voit surtout par soi et pour soi. Au final, on ne connaît absolument pas l'autre, les autres... On ne connaît pas son passé, sa façon d'être, de voir les choses. Et là est toute la difficulté, vivre sa vie mais ne pas s'imaginer celle des autres, ne pas vouloir diriger la vie des autres.
J'ai failli abandonner la lecture de ce roman pendant toute la 1ère partir. Je n'arrivai pas à accrocher aux personnages et à l'histoire. Une fois ils me semblaient sympathiques, et peu de temps après, je n'arrivais pas à les cerner. Puis, à mi-parcours, les pages se sont mises à défiler et je me suis retrouvée dans la tourmente des personnages.
Au final, je qualifierai ce roman d'extrêmement intéressant, car au-delà de l'histoire en elle-même et de l'envers du décor que le lecteur découvre, la psychologie des personnages est finement décrite par l'auteur. La complexité de l'être humain, et dans ce livre, la complexité des héroïnes me semble très proche de la réalité.
Quant à la fin, la porte laissée ouverte est le miroir même de nos vies...
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Quand le voile des apparences ne peut être déchiré, il faut parfois y mettre le feu ... ce magnifique roman s'ouvre ainsi sur l'incendie ( volontaire - on apprend très vite l'identité de la pyromane ) d'une maison de la banlieue huppée de Cleveland, début des années 1990. Dès le deuxième chapitre, l'auteur nous plonge dans les mois qui ont précédé cet incident.
De fait, l'intrigue prend rapidement l'allure d'un thriller, on est avide de découvrir le fil des événements. Cette aura mystérieuse qui nimbe chaque personnage, le/ les drames qui couvent, le soin apporté aux personnages féminins m'ont évoqué les romans de Laura Kasischke que j'affectionne tant.
Que de beaux portraits de femmes ! Cela fait longtemps que je n'en avais pas rencontré de si riches et puissants :
- Mme Richardson, toute imprégnée de sa classe sociale favorisée, élevée pour suivre les règles, les ayant scrupuleusement suivi selon un plan pragmatiquement mis en oeuvre ( lycée, université, petit ami, mariage, emploi, emprunt immobilier, enfants )
- Izzie, le coeur d'une radicale mais l'expérience d'une adolescente de 14 ans née dans une banlieue chic
- Mia, l'artiste bohème, décalée dans ce quartier puisqu'elle se fiche du regard des autres, ce qui la rend d'autant plus dangereuse aux yeux des autres
- Pearl, sa fille, irrésistiblement attirée par cet autre monde qu'elle découvre après une vie nomade
Sur un sujet somme toute assez banal, dynamiter la trompeuse apparence qui règne dans des suburbs où tout le monde cache des secrets savamment enfouis, Céleste Ng dresse un portrait d'une rare acuité sur les relations familiales sur fond de lutte des classes. Elle prend le temps de poser le décor puis de déployer son intrigue avec finesse, complexité et évidence.
Bref, coup de coeur !
Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour la découverte de cette auteure.
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critiques presse (1)
Bibliobs
05 juillet 2018
A Shaker Heights, dans la banlieue policée de Cleveland, tout explose soudain. Un roman inflammable de l'Américaine Celeste Ng.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
Mieux valait contrôler cette étincelle et la transmettre prudemment d'une génération à l'autre, comme une torche olympique. Ou, peut-être, l'entretenir attentivement comme une flamme éternelle : un rappel de la lumière et de la bonté qui jamais n'embraserait rien. Soigneusement contrôlée. Domestiquée. Heureuse en captivité. La clé, pensait-elle, était d'éviter toute conflagration.
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- Et la poupée qui ferme les yeux ? De quelle couleurs sont-ils?
- Bleus.(…)
Mais ça ne veut rien dire. quand vous regardez le rayon jouets… la plupart des poupées sont blondes aux yeux bleus. C'est la norme.
- La norme, répéta Ed Lim, et Mme McCullough eut l'impression de s'être fait piéger, même si elle ne savait pas trop pourquoi.
- Il n'y a rien de raciste là-dedans, insista-t-elle. ils cherchent juste à fabriquer une petite fille générique. Vous savez, celle qui plaira à tout le monde.
- Mais elle ne ressemble pas à tout le monde, n'est-ce-pas ? Elle ne ressemble pas à May Ling .(…)
May Ling a t-elle des poupées asiatiques - c'est à dire, des poupées qui lui ressemblent ?
- Non, mais quand elle sera plus grande, quand elle sera prête, nous pourrons lui acheter une Barbie chinoise.
- Avez-vous déjà vu une Barbie chinoise ?"
Mme McCullough rougit.
- " Eh bien… je n'en ai jamais cherché. Pas encore. Mais il doit y en avoir.
- Il n'y en a pas. Mattel n'en fabrique pas."
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Alors ils avaient d'abord eu Lexie, en 1980, puis Trip l'année suivante et Moody celle d'après, et Mme Richardson avait été secrètement fière de voir que son corps était si fertile, si endurant. Elle marchait avec Moody dans sa poussette pendant que Lexie et Trip lui emboîtaient le pas, chacun agrippant sa jupe comme des éléphanteaux suivant leur mère, et les gens dans la rue marquaient un temps d'arrêt : cette jeune femme élancée ne pouvait pas avoir porté trois enfants, si ? « Juste un de plus », avait-elle dit à son mari. Ils avaient convenu de les avoir tôt pour qu'ensuite Mme Richardson puisse retourner au travail. Dans un sens, elle aurait aimé rester à la maison, simplement être avec ses enfants, mais sa mère avait toujours méprisé les femmes au foyer. « Elles gâchent leur potentiel, affirmait-elle d'un ton dédaigneux. Tu as une tête bien faite, Elena. Tu ne vas pas juste rester à la maison et tricoter, n'est-ce pas ? » Une femme moderne, avait-elle toujours laissé entendre, pouvait – non, devait – tout avoir. Alors, après chaque naissance, Mme Richardson avait repris le travail, rédigeant les gentils articles que son rédacteur demandait, puis elle rentrait à la maison pour dorloter ses petits, attendant l'arrivée du prochain. 
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Pour un parent, un enfant n'est pas une simple personne : c'est un endroit, une sorte de Narnia, un lieu vaste et éternel où coexistent le présent qu'on vit, le passé dont on se souvient et l'avenir qu'on espère. On le coit en le regardant, superposé à son visage : le bébé qu'il a été, l'enfant puis l'adulte qu'il deviendra, tout ça simultanément, comme une image en trois dimensions. C'est étourdissant. Et chaque fois qu'on le laisse, chaque fois que l'enfant échappe à notre vue, on craint de ne jamais pouvoir retrouver ce lieu.
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Elle avait fini deuxième de sa classe et avait pu choisir son université : une bourse complète à Oberlin, une partielle à Denison, des acceptations à travers tout l'Etat (…). Sa mère était en faveur d'Oberlin et l'avait incitée à y postuler en premier, mais quand Elena avait visité le campus, elle s'était immédiatement sentie mal à l'aise. (…) Sur les marches de l'un des bâtiments, trois étudiants à cheveux longs portant des dashikis jouaient de la flûte à coulisse ; sur la pelouse, d'autres brandissaient des affiches en signe de protestation silencieuse : « Oui aux acides, non aux bombes. Bombarder au nom de la paix est comme baiser au nom de la virginité. »
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Vidéo de Celeste Ng
Découvrez en librairie le nouveau chef-d'oeuvre de Celeste Ng, « Nos coeurs disparus », traduit par Julie Sibony ! Un roman publié par Sonatine Éditions. https://www.lisez.com/livre-grand-format/nos-coeurs-disparus/9782355849831
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