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Je n'avais pas compris qu'il s'agissait d"un genre de biographie en lisant la 4e de couverture ...
Même si la période concernée est celle que j'aime, la lecture m'a été difficile et peu agréable : beaucoup de citations, de références à des ouvrages dont je n'avais jamais entendu parlés ... bref, pas une lecture de tout repos !
Pas de note, elle serait biaisée par ma déception pour ce type d'ouvrage.
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Comment est-on passé du Moyen-Age à la Renaissance?
Un homme, Poggio Bracciolini passionné de littérature latine conscient des profits que pouvaient apporter d'anciens manuscrits exhume un livre, "de rerum natura" (De la nature des choses) un grand poème en langue latine du poète philosophe latin Lucrèce. A travers une grande érudition avec force références et citations, l'auteur nous raconte comment un ouvrage traitant de la philosophie épicurienne et de la théorie atomiste de Démocrite a pu influencer l'histoire. C'est aussi une plongée dans la fin du XIVe siècle et l'évolution de la pensée du début du XVe siècle. C'est un ouvrage qui donne envie d'en lire ou relire d'autres.
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Que j'en veux à mon père et à ma mère de ne pas m'avoir fait découvrir le livre de Lucrèce "De rerum natura" plus tôt !

Heureusement que des humanistes érudits, découvreurs de trésors cachés, courageux face au dragon de l'Inquisition, ont osé être les maillons de cette longue chaîne qui nous relie à la pensée moderne; celle qui venait d'éclore il y a plus de 2000 ans et qui a failli disparaître à tout jamais, sous le poids des anathèmes. Poggio Bracciolini étaient l'un d'eux.

Pour Toi, lecteur, livre passionnant !
De forme intermédiaire entre le récit et l'essai. Pas trop universitaire mais solide quand même. Je regrette le caractère inégal des chapitres: la forme littéraire du premier était intéressante mais n'a pas été poursuivie dans le restant du livre. Dommage.
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Sous prétexte de raconter les pérégrinations du copiste Le Pogge jusqu'à la découverte de l'ouvrage le plus connu de Lucrèce, de la nature des choses, ouvrage qui met à mal la plupart des enseignements des croyants au pouvoir, l'auteur nous conduit par la main à travers la vie des livres de l'Antiquité à la Renaissance, en passant par le Moyen Age. Beaucoup de références, très intéressant.
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Lucrèce (entre 98/94 et 55 av JC) restera le grand nom de l'épicurisme romain.
Son long poème en vers (7 400 héxamètres non rimés), « de la nature » (De rerum natura), hommage vibrant à Epicure, hymne insolent à Vénus la déesse de l'Amour, innovante vision scientifique du monde, nous parle, encore, plus de deux mille ans plus tard, de religion, du plaisir et du sexe, de la maladie et de la mort, de la nature, de la société.

Ce texte va influencer Shakespeare, Michel Ange, Boticelli, Montaigne (qui le cite abondamment dans ses Essais), Giordano Bruno, Machiavel.

Stephen Greenblatt nous raconte (nous conte merveilleusement), avec une érudition passionnante (jamais pesante, ni prétentieuse), la redécouverte de « de la nature » par l'italien Poggio Bracciolini, dit Le Pogge en 1417 dans un monastère au sud de l'Allemagne.

Comment ces moines allemands ont-ils accueillis ce brûlot ?
Pourquoi ont-ils copié et recopié cette poésie sulfureuse ?
Comment et pourquoi ont-ils sauvé cette oeuvre révolutionnaire ?

Latiniste brillant, Le Pogge fut « scriptor » (clerc chargé de rédiger les documents officiels de la curie), secrétaire apostolique puis « chasseur » de manuscrits de la Rome classique et de l'Antiquité.

C'est le début De La Renaissance et de ses humanistes.
C'est l'histoire de l'écriture, des rouleaux de papyrus à la naissance de l'Imprimerie en passant par les codex.
L'histoire mouvementée du douloureux passage des religions païennes au catholicisme.
L'histoire de l'agonie de l'Empire romain d'Occident.
L'histoire, souvent scandaleuse et parfois rocambolesque de la papauté.
L'histoire du devenir des textes païens remis à jour par les humanistes De La Renaissance.

Le Pogge va redonner vie (comme une renaissance), après des siècles de silence et d'obscurantisme, au poème radical de Lucrèce.
Ce texte, obscène et malfaisant selon l'Eglise catholique officielle prétend que l'âme se dissout après la mort, « ainsi du vin quand son bouquet s'est évanoui, du parfum dont l'esprit suave s'est envolé ».
Ce texte affirme que l'Univers n'a pas de créateur ni de concepteur, que la Providence est le fruit de l'imagination.
Ce texte voit la vie comme une recherche du plaisir.

Cet essai de Greenblatt est un coup de maître.
Non, non, cher lecteur, surtout ne fuyez pas, ce bel ouvrage se lit comme un roman.
Une véritable mine d'or d'histoire culturelle.
Un grand moment de lecture, les yeux écarquillés de bonheur d'apprendre.
Sincèrement recommandé.
Tiens, j'ai déjà envie de le relire…

« Les poèmes du sublime Lucrèce ne périront que le jour où le monde entier sera détruit. » Ovide
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C'est au fin fond d'un monastère, sans doute l'abbaye de Fulda, réputée comme celle de Saint Gall pour abriter de nombreux manuscrits, que dormait le « De rerum natura » de Lucrèce attendant que le chasseur de livres florentin Gian Francesco Poggio Bracciolini, dit en français Le Pogge, qui a compris immédiatement toute son importance, le sorte de l'oubli en 1417.
Alors âgé de 40 ans, cet érudit passionné par l'Antiquité, était renommé pour la belle lisibilité de son écriture et la rapidité exceptionnelle de ses copies.
En cette année 1417 Le Pogge perd sa charge de secrétaire du pape Jean XXIII déposé lors du concile de Constance :
« Soixante dix chefs d'accusation lui furent officiellement notifiés. Craignant leurs effets sur l'opinion publique, le concile décida de supprimer les seize chefs d ‘accusation les plus scandaleux, qui ne furent jamais révélés, ne retenant que la simonie, la sodomie, le viol, l'inceste, la torture et le meurtre. » p 189 Que devaient être les autres !!!!!

« Le Pogge, secrétaire apostolique cynique au service d'un pape notoirement corrompu, était considéré par ses amis comme un héros de la culture, un guérisseur qui réparait et ramenait à la vie le corps démembré et mutilé de l'Antiquité.
C'est ainsi qu'en janvier 1417 nous le retrouvons dans une bibliothèque monastique, probablement à Fulda. Là, il prit sur une étagère un long poème dont l'auteur devait être mentionné par Quintilien ou dans la chronique de saint Jérôme : T.LUCRETI CARI DE RERUM NATURA. » p 200

Il faut souligner qu'il ne tardera pas à retrouver sa place de secrétaire à la Curie et cela pour de nombreuses années car il sait manoeuvrer pour y rester malgré ses écrits parfois aussi subversifs pour la papauté que ceux de Lucrèce.

Comment ce livre connu depuis l'antiquité et sorti de l'ombre au XVe siècle va-t-il être à l'origine De La Renaissance c'est ce que nous démontre l'auteur de « Quattrocento ».

Tout en nous retraçant l'histoire du « De rerum natura » de Lucrèce dont il souligne l'importance et l'influence à Rome auprès d'écrivains comme Cicéron et Virgile, il nous fait remonter jusqu'à l'époque de sa redécouverte et au-delà.
Il nous offre au passage un portrait inoubliable de la curie romaine et de la corruption des papes tout en n'épargnant pas non plus les savants humanistes, dont Le Pogge, qui se disputa en 1452 avec un autre secrétaire du pape l'humaniste Georges de Trébizonde sur la question de savoir qui méritait le plus d'éloges pour diverses traductions de textes antiques :
« Le Pogge traita tout haut son rival de menteur et Georges répondit en lui assenant un coup de poing. Puis le Pogge, soixante douze ans, saisit d'une main la joue et la bouche de Georges, cinquante sept ans, tout en essayant , de l'autre main de lui arracher un oeil… Le Pogge profita de ses relations pour faire renvoyer Trébizonde de la curie. le premier termina ses jours couvert d'honneurs, le second mourut dans l'anonymat, pauvre et amer. » p 164

Un livre sur les livres et sur un livre en particulier qui m'a passionnée. Il est semblable à un jeu de piste et donne envie de découvrir et savoir. Une chasse aux trésors dont je ressors éblouie par l'érudition de son contenu, jamais pesante et même bien vivante.
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Un livre de vulgarisation historique comme on les aime, les informations sont précises et alliées à un talent de conteur. L'auteur retrace l'histoire de la redécouverte du "De natura rerum" de Lucrèce à la renaissance. En suivant ce fil, Quattrocento fait revivre un bibliophile florentin, les scriptoriums(?) des monastères, l'élite romaine juste avant la catastrophe de Pompéi...
Bien sûr, lorsque l'auteur avance que toute la renaissance est partie d'un livre nous ne sommes pas obligés de le croire et de lui préférer une explication multi-causale...
Un livre parfait pour l'été...
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La version anglaise de cet essai est disponible sous le titre “The Swerve: How the World Became Modern”.

(lu en anglais) Un livre assez curieux avec pour objectif de démontrer combien la redécouverte d'une copie du de rerum natura (De la nature) de Lucrèce en 1417 par Poggio Bracciolini (Le Pogge), alors calligraphe à Rome dans l'abbaye de Fulda près de Cassel en Allemagne, se révèlera d'une grande importance pour l'histoire et la Renaissance.

Un livre curieux car le moyen-âge y est dépeint comme une période très sombre, peuplée de moine copistes ignares. Je croyais au contraire que si cette période fut tourmentée, elle n'en fut pas moins une période de création d'arts qui porta malgré tout les fondements de la renaissance par bien des aspects (la redécouverte de ce livre a dû y contribuer mais pas seulement).

Par ailleurs, si je comprends que l'auteur ait voulu remettre cette découverte dans son contexte pour en démontrer l'importance, mon impression est que le livre aurait put être bien plus concis et tout aussi intéressant.

Au moins ce livre donne envie de lire ou relire de rerum natura de Lucrèce et de se procurer des manuels d'histoire sur cette période ; à ceux qui en cherchent, la collection Histoire de France chez Belin est très bien.
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Avec ce livre, nous passons donc d'une période à l'autre, notre fil conducteur sera l'épicurisme et la philosophie antique. C'est l'occasion pour l'auteur de montrer comment on a, peu à peu, perdu ces textes, pourtant Rome possédait des bibliothèque, et l'antiquité respectait la philosophie et la liberté de penser. Un des épisodes racontés dans ce livre, m'a fait froid dans le dos . 350 ans après JC, Alexandrie possède encore une belle bibliothèque et connaît une riche vie intellectuelle . Une femme Hypatie est considérée comme une autorité en matière philosophique, comme elle est païenne, un chrétien Cyrille excite un groupe de fanatiques pour la tuer de façon atroce. Et pour ces hauts faits, Cyrille est devenu un saint catholique…

Ensuite nous passons du temps dans les abbayes et les couvents ramassis de fanatiques abrutis et hypocrites, pour le Poggio. Mais heureusement, leur ignorance ou leur peur du paganisme a permis à quelques livres latins d'être sauvés. Puis voilà la renaissance avec malheureusement l'inquisition qui s'installe, celle-là même qui empêchera Galilée de dire que la terre tournait autour du soleil.

Que faire alors de Lucrèce qui pense que l'homme n'est qu'un élément de la nature. Et que les dieux , s'ils existent ne s'occupent pas des hommes. Bien sûr, l'auteur du « natura rerum » ne connaissait pas le « vrai Dieu » mais ses idées sont suffisamment libératrices pour que l'église n'ait eu de cesse de brûler son livre et aussi les hommes à l' esprit suffisamment libre qui s'en réclamaient. Il est vrai que faire du principe du plaisir le seul but de la vie sur terre cela devait déranger ses messieurs qui se fouettaient pour la gloire de leur Dieu. Et surtout, dire qu'après la mort il n'y a rien et que l'on peut donc tranquillement profiter de la vie, qu'il n'est nul besoin d'avoir peur de la mort puisqu'on ne sera pas là pour souffrir. Là c'est trop pour une religion qui fait son commerce (voire les indulgences) de la peur de l'enfer. Je me souviens de mon cours de littérature de seconde sur l'Humanisme, et l'étude de Montaigne, si j'en avais compris l'essentiel, j'aurais, cependant, aimé lire ce roman pour en comprendre tous les enjeux.

Encore une fois la cruauté et la stupidité de l'église catholique de cette époque, m'ont totalement révoltée et me font penser au radicalisme des islamistes d'aujourd'hui.
Lien : http://luocine.fr/?p=2548
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Un livre intelligent, passionnant de bout en bout. on sort de cette lecture enrichi, et avec l'impression d'avoir appris beaucoup de choses, notamment sur la manière dont notre vision actuelle du monde s'est construite! Par contre, attention: il faut préciser que ce n'est pas vraiment un roman, mais bien plus un essai.
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