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Citations sur Comment construire une cathédrale (14)

A quatre-vingt-dix ans, il se porte comme un charme. Il n'aime guère le monde, mais le monde ne l'atteint pas. Le monde n'a pas le bras assez long. La cathédrale le protège, comme une gigantesque carapace. Ce qu'il n'aime pas glisse sur elle. Il vit, au propre comme au figuré à l'intérieur de son oeuvre. (p. 27)
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Tout de suite, il pensa à la cathédrale. (...) La cathédrale est plus vaste que
le désert. (...) Il y a plus à marcher dans la cathédrale , se dit-il, que dans le
désert. Il y a plus à escalader, plus à descendre, plus à s'égarer, plus à se
perdre...Plus à tomber, plus à se relever. L'idée de l'Oeuvre, soudain lui
apparut, comme s'il s'agissait d'un immense continent à découvrir. (...)
L'oeuvre d'une vie..; Un pays sans fin, dont il visiterait, chaque mois,
chaque semaine, une région nouvelle. (p. 93-94)
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Il est Justo, un point c'est tout. S'il appartient à l'humanité, c'est plutôt malgré lui, à son corps défendant. (...)
en 1961, il a décidé de construire une cathédrale et, depuis, il n'a rien fait d'autre. Il n'a fait que cela. Il est au travail tous les jours, fignolant, ciselant, grattant, quelque part à l'intérieur de son immense chantier, dans le ventre ou les poumons de son oeuvre. (...)
Pas de vacances, pas de voyages, pas de sport, cela va sans dire...Il est l'inverse d'un agité contemporain, de ces individus qui se déplacent sans cesse et, en fin de compte , ne font rien. (p. 31)
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Son histoire résonne en moi au moment où je suis tenté, moi aussi, par le renoncement. Mais Justo s'avance, donne l'exemple. Il se tient droit, la tête haute, fidèle à lui-même. Il n'a pas renoncé. Il a accepté l'idée de l'oeuvre, d'habiter l'oeuvre. Une oeuvre qui n'a pas de fin, à laquelle il revient sans cesse, chaque matin (dont l'unique fin possible-Proust nous l'a appris-sera la mort de l'artiste)
Il a choisi d'écrire avec des briques... (p. 64)
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Il faut un peu de fidélité à son histoire, n'est-ce pas ? Il faut avoir une histoire...Quelque chose qui relie. Des fils suspendus, qu'on accroche soi-même. Il faut cheminer dans sa propre histoire, et s'arrêter de temps en temps, pour accrocher des fils... (p. 86)
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En me renseignant sur Justo, en faisant sa connaissance, en écrivant sur lui, j'ai, peut-être, poursuivi le travail de mon père. J'ai eu l'impression de prendre le relais. J'ai continué à faire ce qu'il faisait, j'ai repris son travail, son oeuvre, là où il l'avait laissée.
Songer à tout cela me rend un peu triste. Mais c'est une tristesse dont je sens, confusément, qu'elle m'est nécessaire, et me reconstitue. (p. 86)
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Don Quichotte faisant son miel de tout... Inventant, s'extasiant, ne renonçant jamais. Introduisant de la grandeur dans la petitesse. De la noblesse dans la trivialité. De l'imprévu dans la morne succession des jours.
Le monde a pour vocation d'échouer. Le désenchantement, chacun de nous sait cela, est au coin de la rue. Il faut être fou pour être survivre, mais il faut être un fou appliqué. (...)
Construire une cathédrale dans un village, seul, de ses propres mains, était une entreprise absurde, en complet décalage avec les aspirations de l'époque. (p. 81)
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La vérité, a-t-il dit. Je lève les yeux. Nous y sommes. La cathédrale, altière et absurde, construite par un seul homme. L'oeuvre d'une vie. Elle se dresse devant moi. Ce n'est pas un mirage; Elle se tient debout. Un chantier de plus de cinquante ans. Un chantier sans fin (et dont on peut souhaiter, secrètement, qu'il n'ait pas de fin) (p. 57)
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La cathédrale est levée comme un doigt. Et ce doigt montre le ciel.
Tout, ici, invite à redresser la tête. (p. 58)
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On vient avec sa soeur, son frère. Avec ses enfants. Avec sa meilleure amie. On vient pour partager. Pour être surpris. On vient pour se sentir plus proches les uns des autres. ON arrive, on regarde. On se méfie, un peu. Mais on franchit le seuil... Les portes sont grandes ouvertes. Il n'y a pas de ticket d'entrée. Pas de règlement. Pas de surveillants. Pas de guides...
N'est-ce pas cela , le premier étonnement ? (p. 43)
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