Tintin et le lac aux requins

Comme prétendant tintinophile, je me dois de tout regarder, tout lire (ou presque) sur Tintin et sur Hergé.

Ce dernier n'est ni le réalisateur (Raymond Leblanc) ni le scénariste (Greg).
En revanche, les studios Hergé, reprendront les textes et les dessins, cela se voit. Mais ces reprises ne se limitent qu'aux personnages. On reconnait mieux Tintin et ses compagnons.
Le scénario n'est pas mal, pour la tranche très basse des lecteurs de 7 à 77 ans. Tournesol est en train de concevoir une nouvelle invention qui intéresse des malintentionnés. Ces derniers se sont infiltrés partout. Tintin et sa bande viennent les rejoindre dans une somptueuse villa au bord d'un lac.

Hergé ne devait pas être très content. En tout cas, ce film ne devait sûrement correspondre à ses ambitions cinématographiques.
Alors, que faut-il trouver dans cet album.
Sûrement, le retour de Tintin en Syldavie, tel est de mon point de vue, l'intérêt majeur de cette histoire.
S'il y en avait besoin, cela confirme sa position géographique au sein des Balkans. Ce lac ressemble un peu au merveilleux lac d'Ohrid ( entre l'Ancienne République yougoslave de Macédoine et l'Albanie.
Les fêtes aussi accréditent cette hypothèse.
Mais ce livre ne restera pas gravé dans la mémoire collective et ne fera pas partie du patrimoine.

Nouvelle invention du professeur Tournesol, nouvelles aventures pour les compères !
Trafic d'oeuvres d'art à nouveau impliquant Monsieur Rastapopoulos! Retrouvailles avec les pays de Syldavie et Bordurie.

Histoire qui montre encore une fois que Tintin réussit tout ce qu'il entreprend !
Histoire qui ne marque pas ma mémoire mais qui se lit rapidement.

J'ai trouvé ce vieil album dans les affaires de mes parents. Même si Tintin et le lac aux requins est à la base un film que mon père a été voir au cinema, il a été adapté en BD. Celle-ci se lit beaucoup plus vite que les autres bandes dessinées, mais elle n'était pas pour autant déplaisante, même si ce n'est pas ma préférée.

Mon avis:

Etant une grande admiratrice de l'oeuvre de Hergé, j'ai bien-sûr lu toutes les bandes dessinées des aventures de Tintin. Alors quand j'ai vu qu'une bande dessinée tirée du grand dessin animé de Raymond Leblanc (créateur belge des Editions le Lombard) avait été éditée en 1973, j'ai tout de suite cherché à me la procurer. Je remercie beaucoup ma soeur de me l'avoir offert à noël dernier.

Quel plaisir de lire une bande dessinée reprenant les personnages de Tintin et ses amis, inédite pour moi, car bien qu'elle soit sortie en 1973, je n'en avais jamais entendu parler. Je n'ai d'ailleurs jamais vu non plus le dessin animé. On y retrouve Tintin et Milou, le capitaine Haddock, le professeur Tournesol, les célèbres détectives Dupond et Dupont, la Castafiore, et même un ancien brigand qui joue ici le rôle du méchant, et que connait très bien notre jeune reporter. Deux personnages principaux sont ici des enfants, dont une petite fille, ce qui est assez rare pour le souligner. L'intrigue est très dynamique, et on comprend bien vite qu'il va être question ici d'un trafic d'oeuvres d'art. Passages secrets, souterrains, grotte, village ancien sous-marin... les lieux confèrent à l'intrigue une ambiance mystérieuse et énigmatique.

Même si les coïncidences sont un peu trop flagrantes, que certaines péripéties sont un peu trop faciles à mon goût, et du coup pas tellement crédibles, on se laisse emporter facilement comme d'habitude dans cette aventure qui se déroule en Syldavie, ce qui n'est pas sans nous rappeler l'album Tintin et le sceptre d'Ottokar. On retrouve d'ailleurs également dans cette bande dessinée le célèbre sous marin en forme de requin du professeur Tournesol vu dans l'album le trésor de Rackham le rouge. J'ai beaucoup aimé retrouver ces petits clins d'oeil aux anciennes oeuvres d'Hergé. On retrouve également l'humour très caractéristique de certains personnages notamment en ce qui concerne le capitaine Haddock, sa façon très particulière de parler, son amour pour le whisky, ses moqueries envers la Castafiore, mais aussi la maladresse et la bêtise des Dupont et Dupond qui m'ont beaucoup fait sourire.

Cependant si j'ai apprécié retrouver l'ambiance générale des bandes dessinées d'Hergé, j'ai déploré en revanche le côté trop narratif du récit. J'ai trouvé qu'il y avait énormément d'ellipses narratives qui nous racontaient le déroulement des péripéties, ce qui rendait le récit peu fluide. Certaines étaient à mon sens inutiles, puisque nous avions la bulle illustrant l'action racontée, il aurait été à mon avis plus judicieux qu'elles soient peut-être moins longues, et qu'elles soient utilisées uniquement dans le but de nous apporter des informations spatio-temporelles. Je n'ai également pas tellement été sensible au charme des planches qui ont un aspect assez vieillot, qui montre bien que la bande dessinée date de 1973.

Pour conclure:
Un album qui pour ma part m'a plu même si il n'a pas été écrit par Hergé lui-même, car on retrouve les personnages et l'humour caractéristique des oeuvre originales. Je regrette cependant la présence trop nombreuse d'ellipses narratives assez longues, qui à mon sens ont rendues le récit moins dynamique, et l'aspect trop vieillot des planches de la bande dessinée.

Ma note: 14/20.
Lien : http://autantenemportelesliv..

En discutant en famille avec des tout jeunes, je notais qu'en BD, Astérix avait mieux vieilli que Tintin qui m'apparaissait aujourd'hui très macho, aucune femme n'étant jamais mise en valeur. Ma fille me cita alors en contre-exemple Nouchka dans “Tintin et le lac aux requins”, une lacune pour moi qui croyais avoir lu tous les albums Tintin avant de voir qu'en fait, on avait cet album chez nous, un achat pour nos enfants mais que je n'avais jamais lu.

Après lecture (c'est très court), je dirais que j'ai passé un petit moment plutôt agréable, mais sans retrouver la densité et la qualité de scénario des albums de l'époque Hergé. le dessin est bizarre, inégal en détail, tantôt quasi photo et tantôt pauvre esquisse d'ordinateur, simplifiée voire bâclée.

Donc un album macho, non, beaucoup moins qu'avant, car Nouchka est vive et participe activement avec son frère. Mais pas un album marquant non plus. Un lecteur a parlé d'album “marketing”, le terme est pertinent. La chanson de Nouchka semble être un très bon souvenir pour ceux qui ont vu le film. Mais en BD…

Même si le graphisme est un peu différent, on y retrouve les ingrédients principaux des Tintin : les personnages (Tintin , Hadock, Rastapopoulos, les Dupondt, Bianca Castafiore....).
Un petit clin d'oeil à un tome précédent, avec le sous marin en forme de requin.