C’est l’époque où un simple propos défaitiste, un simple constat d’échec, s’il est relayé par un indicateur zélé, vous expédie entre les mains des exécuteurs de la dernière chance.
Goebbels encourage au jusqu’au-boutisme, insulte, éructe, crache sur tous ceux qui baissent les bras. Le principe de la propagande est si ancré en lui qu’il ne fait plus la distinction entre réalité et fantasme. Son baratin a marché pendant des années, alors pourquoi abandonner ? C’est dans ces moments-là, au contraire, qu’il faut mettre le paquet.
Plus les faits sont frappants, plus les paroles doivent l’être, semble-t-il. Les Russes se rapprochent à grande vitesse de la capitale allemande. Tandis que tous les fronts sont percés, le Reich n’est plus qu’une peau de chagrin dérisoire comparé à la massive tache brune qui s’étendait il y a quelques années sur la carte de l’Europe.