Trop souvent, dans l'œuvre de Grétry, on n'envisage que les productions théâtrales.
Or, à côté du compositeur, se révèle en Grétry un écrivain de race, un penseur, un observateur, un critique musical, et, mieux encore, un véritable
précurseur.
Les écrits du Maître liégeois ont, au point de vue musical, une importance autrement considérable que ses œuvres scéniques. On peut dire qu'ils
furent la source féconde où les musiciens du XIXe siècle vinrent puiser les éléments essentiels des profondes modifications qu'ils ont fait subir à l'art musical.
C'est encore Grétry qui dit : « C'est du sentiment des paroles que le musicien doit tirer son mouvement ; rien n'oblige à terminer un morceau dans le ton initial si le sentiment que la musique décrit a évolué au cours du morceau ».
Ces théories, émises dès 1789, ce sont celles que R. Wagner, un demi-siècle plus tard, reprit à son compte personnel, en s'attribuant la gloire d'avoir été le premier à Us exposer.