AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 197 notes
5
28 avis
4
20 avis
3
11 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Vingt jours pour lire Maîtres et Esclaves. Vingt jours pendant lesquels j'ai apprécié une plume où tragique et privations cohabitent.

Au gré des critiques et citations, je me suis laissée tenter par ce roman. J'ai perfectionné mes connaissances sur la révolution culturelle.
Je me suis documentée pendant ma lecture, j'ai relu beaucoup de passages et quelques chapitres entiers.

J'ai aimé le style poétique en contraste avec les précisions parfois très crues. J'ai été fascinée par la beauté envoûtante des femmes et leur courage. En clair-obscur, j'ai été écoeurée par la lâcheté du personnage principal, qui ne sait plus aimer au fil de son histoire. Glacé par un régime totalitaire qui le brise. Il devient handicapé de ses émotions. Il oublie son enfance redoutable et les sacrifices de sa famille pour le nourrir. Puis il se souvient quand il est déjà trop tard. Il a perdu les codes depuis longtemps.
C'est douloureux et acerbe.

Une belle découverte animée par la peinture de talent des protagonistes. J'ai été tour à tour maîtresse et esclave de mon livre.

La révolution des sentiments.

Lu en juin 2019.

Commenter  J’apprécie          192
Chine, 1950-2017
Tian Keweï est né en 1950 dans un petit village reculé du Sichuan.
A travers son parcours qui l'amènera jusqu'au ministère de la propagande nous découvrons au plus près les transformations de la société chinoise au cours des soixante ans écoulés.
D'emblée le lecteur, dès l'incipit, est plongé dans la peur et la violence subies par les populations au travers de la mère de Keweï qui croise sur sa route un détachement de l'Armée populaire.
Au fil des années, de brutalités en exactions, de politiques absurdes en revirements, de rivalités du plus bas au plus haut sommet de l‘Etat, nous assistons à la réalisation du destin de Keweï. Fils de paysan, il aurait dû être paysan. Initié par son « bon à rien » de père au dessin, remarqué, il ira aux Beaux-Arts de Pékin et gravira les échelons de la hiérarchie jusqu'à devenir membre du Parti, censeur des Arts au service du régime.
Je suis assez partagée sur ce roman.
En effet, j'ai beaucoup aimé la description de la Chine qu'elle soit traditionnelle dans le plus reculé des villages ou une Chine plus « moderne » au plus près du pouvoir. Son quotidien très précis, truffé de détails la rende très vivante.
J'ai aussi beaucoup aimé le récit du vécu des populations durant la période maoiste notamment lors de la terrible famine de 1958-60, résultat de l'échec de la politique du « Grand bond en avant » ou bien la terreur exercée par les terribles Gardes rouges.
L'évolution du personnage de Kewei est aussi très intéressante. D'esclave soumis aux aléas de cette période très troublée à « petit » maître décidant du destin d'autres artistes, son cheminement personnel de peintre, d'époux, de père. Pour autant, j'ai trouvé beaucoup de longueurs. Ainsi les atermoiements de Kewei face aux changements et à l'ouverture des Arts vers un forme de libéralisation sont assez pesants. Certes, tout cela est le reflet d'un embrigadement subi dès l'âge tendre mais cela aurait pu peut-être être restitué sans s'étendre aussi laborieusement.
Il en reste que cette lecture fut très instructive. La vérité de ce récit traduit une excellente connaissance de cette période, une excellente connaissance des Arts en Chine. Cela m'a du reste étonnée d'un auteur français. A cela, il faut souligner une écriture très soignée.
Je reviendrai vers cet auteur.
Commenter  J’apprécie          184
Sans le prix des lectrices ELLE, je n'aurais très certainement jamais lu ce livre. Et c'est d'ailleurs le charme de cette aventure, découvrir des romans malgré soi.
Je n'ai pas un très grand attrait pour la Chine et même si j'aime les romans historiques, je ne maîtrise pas assez l'histoire de ce pays pour vraiment apprécier ce texte dans sa globalité. Et c'est un ressenti qui m'a suivi durant toute ma lecture.
Le roman s'ouvre par la naissance dans les années 50 d'un garçon, Kewei, que l'on suivra tout au long de sa vie. Un fils de paysan moyen-riche qui par le biais de rencontres fortuites va se retrouver à l'école des Beaux-arts de Pékin, puis membre du Parti communiste. Kewei, va nous conduire dans l'histoire de la Chine au XXe siècle de la guerre de Libération, à la Révolution culturelle puis ensuite à la répression du mouvement étudiant place Tien an Men. C'est intéressant, et j'ai l'impression d'avoir eu un cours accéléré sur un sujet que je ne maîtrisais pas. Mais à aucun moment je n'ai eu d'empathie pour les personnages, même s'ils traversent des situations dramatiques. Kewei notamment paraît toujours résigné. Ce qui est un bon moyen de survie mais qui manque un peu de romanesque me semble-t-il.
J'ai un peu plus aimé la première partie, au village, même si elle est plus dure. La suite souffre de longueurs, notamment la dernière partie. le manque d'empathie pour Kewei s'est étendu à la relation père-fils, qui m'a laissé un peu de marbre. le personnage du fils m'agaçant autant que celui du père.
Je salue la qualité du récit et j'ai appris des choses sur la Chine maoïste. Mais c'est un roman historique que j'ai trouvé malgré tout un peu long.
Commenter  J’apprécie          60
La première phrase m'a énervé. Ça commençait mal. Faut dire que je n'aime pas le style ampoulé et lyrique. Là malheureusement j'étais servi. Mais dans le genre métaphore poétique, l'auteur se lâche quasi-uniquement en début de chapitre, surtout pour parler de la météo, donc ça va. Cependant lorsque j'ai googlisé Paul Greveillac, je ne m'attendais pas du tout à tomber sur un auteur aussi jeune. le style fait plutôt pensé à un vieil académicien.
Mais alors sur le fond, quelle fresque! Ou quand la petite histoire aide à comprendre la grande. Ou quand l'incarnation littéraire vaut tous les cours d'histoire sur la période maoïste. En refermant ce livre, je me suis demandé comment cette dictature pouvait être à la mode dans les années 60/70 dans les pays occidentaux???
Commenter  J’apprécie          60
Une fresque sombre sur la Chine maoïste du XXème où nous découvrons, à travers l'ascension d'un artiste peintre, la misère et l'asservissement du peuple chinois, au nom de la « Grande révolution culturelle prolétarienne ».
Kewei, un jeune paysan issu de la classe des « moyens-riches » de la province du Sichuan, a hérité de son père le don du dessin et parce que la Chine a besoin d'artistes pour diffuser sa propagande révolutionnaire, il est repéré par un garde rouge galeriste, qui le fait entrer à l'école des Beaux Arts de Pékin.
Inconditionnel soutien au régime communiste, l'artiste va devenir un des piliers de la propagande du régime totalitariste de Mao.

Tout m'a révoltée dans ce roman, les dénonciations, les séances collectives d'auto-critique, « l'injustice expéditive » et surtout, la bêtise des propos du manifeste fondateur, le petit livre rouge, dont Dostoïevski disait qu'il était « la bêtise dans son essence la plus pure ».
Je n'ai pas éprouvé de compassion pour le personnage de Kewei qui, mu par « la rancoeur des déclassés » et se grisant à « l'opium des honneurs », reste prisonnier du carcan maoïste et qui, malgré la modernisation et l'ouverture de son pays, ne s'ouvrira jamais à l'Art, alors que les jeunes artistes, dont son propre fils, se battent pour que « la liberté de penser, soit aussi celle de créer ».
Heureusement il y a Liu le Pinceau, un artiste vagabond insoumis, qui fait de courtes apparitions dans l'histoire et nous laisse, comme un infime sursaut, un petit espoir quant à la grandeur créatrice de l'âme humaine.

C'est un livre sur les artistes sans l'art, sur la peinture sans la poésie, sur la création sans la liberté ; et bien que réaliste, hormis son intérêt historique, il lui manque la profondeur et l'émotion qui en aurait fait un grand roman.
Commenter  J’apprécie          50
Roman assez inégale, d'abord pour le style que j'ai trouvé pauvre, qui peu rebuter la lecture en elle même, par contre, là ou se joue l'inégalité, c'est le pouvoir de l'histoire qui y est raconté.
Très bon récit, d'un bébé qui né en pleine naissance du Maoïsme et de la Chine Communiste. J'ai pris un plaisir à découvrir plus en détails, cette période de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          50
Fils d'un peintre dilettante étiqueté droitiste, le talent artistique de Kewei lui vaut de pouvoir mettre la distance avec l'opprobre et la misère familiale:il est envoyé étudier aux Beaux-Arts à Pékin. Vite distingué par ses talents, imprégné de maoïsme obséquieux, il devient un peintre propagandiste apprécié, puis grand manitou qui sélectionne les oeuvres conformes ou non conformes à l'idéologie en place. le virage vers l'économie de marché à la fin des années 70, la dissidence de son fils ont du mal à remettre en question ce bloc de fidélité à la pensée dominante.

Cette biographie d'un jeune homme manipulé par la dictature jusqu'au plus profond de lui-même, nous mène du fin fond du Sichuan à la place Tian'anmen en 1989. On appréhende l'ampleur de la maîtrise totalitaire sur le quotidien des Chinois en général, et plus particulièrement sur la culture et l'art pictural.

Si j'ai trouvé l'aspect documentaire tout à fait intéressant, les péripéties romanesques n'ont pas réussi à effacer en moins un certain ennui.
Commenter  J’apprécie          30
Beaucoup de bonnes voire très bonnes critiques pour ce livre de Paul Gréveillac dont c'est le 1er livre que je lis.
Por ma part, j'ai frôlé l'ennui même si je me suis accroché jusqu'au bout.
Pourtant le style est bien enlevé même si un peu vieux jeu mais je n'ai pas accroché du tout.
La Chine rurale m'a ennuyé et j'ai trouvé certains passages interminables.
Je retenterai un autre ouvrage de cet auteur car j'ai trouvé, pour un auteur français, gonflé de se lancer dans un tel récit.

Commenter  J’apprécie          20
Découverte de ce livre lors d'un café littéraire près de chez moi.
En entendant la personne le présenter j'étais partagée entre le fait que cela avait l'air bien compliqué et aussi la volonté de découvrir un autre monde (Chine des années 50 à aujourd'hui) qui m'est bien inconnu.

J'avoue être très partagée.
Il y a peu de dialogues, beaucoup de descriptions et de personnages (avec des noms se ressemblant beaucoup) qui arrivent comme ça d'un coup. le rythme n'est pas toujours fluide et parfois on sent que c'est long. A plusieurs reprises j'ai voulu lâcher l'affaire.
La Chine est pour moi très inconnue. Je pense que des recherches sur ce pan d'histoire m'auraient permis de mieux apprécier la lecture. J'ai tout même constaté que l'histoire de ce pays n'est pas simple avec toutes ces aller-venues entre progression et conservatisme. Et on remarque bien que chacun a tenté de profiter de sa position en fonction du vent pour pouvoir progresser et se placer hautement. L'apogée d'une personne peut également très rapidement se transformer en chute...

Lecture plutôt formatrice malgré un format parfois compliqué à décoder et à lire.
Commenter  J’apprécie          10
Une grande fresque historique sur fond de révolution chinoise; un texte grandiose, émouvant et édifiant. Pour les amateurs de pavés! un livre au long cours...
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (513) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}