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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« WHEN ALL IS SAID »
Le titre du livre dans sa version originale nous dit tout sur cette fabuleuse rencontre.
L'action se met rapidement en place. Maurice HANNIGAN, accoudé au bar du Rainsford House Hotel dans le comté de Meath en Irlande va nous raconter sa vie de 84 ans. Ou plutôt il va raconter sa vie à son fils Kevin, journaliste, installé avec sa petite famille à New York. Au début, les noms des personnages évoqués nous paraissent vagues, mais en créant une fiche les détaillant, on s'imprègnera des noms de ces familles irlandaises et de leur vie au fil des années.
Maurice a perdu sa femme Sadie deux ans auparavant et va se confier, en parlant à Kevin de sa vie et des personnes qu'il a côtoyées et de sa trajectoire dans cette vie rude de la campagne irlandaise du 20ème siècle. Lui, son frère et sa femme ont travaillé dur pour un riche propriétaire terrien, les DOLLARD.
Cinq toasts seront levés à ce comptoir du Rainsford House Hotel, chacun sera dédié aux personnes qui ont compté dans sa vie. La bière « Stout » et le Whiskey seront célébrés autant que les personnages. Mais ce ne sera pas le récit d'un ivrogne, loin de là. Maurice a les idées claires, l'oeil vif et surtout une mémoire qui va nous émerveiller.
On apprend qu'il vient de vendre sa ferme et, suivant les conseils de son fils, qu'il va intégrer une maison de retraite. Somme toute, une banale histoire de nos jours, mais non, c'est l'histoire d'une vie riche de sentiments, de non-dits, de tendresse qui va être décrite au travers d'un récit rythmé par ces toasts. Comme beaucoup de gens de la terre, il a toujours eu des difficultés à montrer son affection. Ainsi, il va rendre un hommage à chacun d'eux.
Chaque chapitre évoquera un personnage. le premier sera Tony, son frère ainé, son héros. Maurice dira plus tard, quand le Père MOLLOY lui demandera ce qu'il veut faire dans la vie : « Sa question était étrange, pardi, tellement la réponse était évidente : Tony. »
Les deux chapitres suivants seront consacrés à des personnes que je tairai pour vous laisser le plaisir de la découverte et ne pas gâcher le fil de l'histoire.
Les deux derniers toasts seront pour son fils Kevin et sa femme Sadie. On plonge très vite dans la vie de Maurice, un homme rancunier, têtu, travailleur, fou amoureux de sa femme : « Mais je vais te dire un truc, je rendrai mon dernier soupir à l'instant, pour la revoir ne serait-ce qu'une fois devant son miroir. » (Page 29)
Nous aurons tout au long du récit en fil rouge un événement qui s'est passé chez les DOLLARD quand il était jeune, puis ses répercussions sur la vie de ces derniers et des HANNIGAN. Maurice arrive à un âge où on peut se retourner sur sa vie passée et dénouer les noeuds que le temps a tissé autour de l'amour, de non-dits et parfois de la haine.
Il est compliqué de vous parler de l'histoire racontée dans ce livre, car si l'on en dit trop cela vous gâchera le plaisir de la découverte de cette si merveilleuse histoire. Dans ces histoires entrelacées, c'est toute l'Irlande rurale qui se dévoile. Nous ne sommes pas en Ecosse, mais nous rencontrerons quelques fantômes tout au long du récit.
Au début de ma lecture, j'étais gêné par le passage soudain, par moments, du style indirect au style direct. En effet, à l'intérieur même du récit objectif, détaché, de Maurice, ce dernier s'adresse tout à coup à son fils, comme s'il était à côté de lui. Passé le moment de surprise, et d'interrogation, on s'adapte facilement à ce style particulier.
L'écriture est sublime. Anne Griffin arrive par petites touches à mettre en évidence des observations sur la vie qui touchent beaucoup le lecteur. C'est ce que j'ai ressenti tout au long de ce roman que j'ai refermé avec beaucoup de nostalgie.
Je vous conseille vivement de découvrir ce roman irlandais sur les regrets d'une vie et la solitude. Beaucoup d'optimisme, d'émotion, d'humour, avec des personnages féminins qui ont du caractère.
C'est un coup de coeur pour ce premier roman de l'Irlandaise Anne Griffin.
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Maurice Hannigan est âgé de 84 ans. Veuf inconsolable depuis deux ans, il est venu ce soir s'accouder au bar du Rainsford House Hotel pour commander cinq verres et porter cinq toasts aux cinq personnes les plus importantes de sa longue vie : son frère aîné, sa femme, sa belle-soeur, ses deux enfants.
Cinq occasions pour raconter toute une vie en un soir, la vie irlandaise de ce fils de fermier qui commença les pieds dans la boue des étables et devint un riche propriétaire. Une vie simple où le courage et le travail étaient l'essentiel, une vie remplie de joie, de bonheur, mais également d'austérité et de malheur.
Dans ces histoires entrelacées, le lecteur découvre l'âme d'un homme et de son pays, c'est toute l'Irlande rurale qui se dévoile. Un personnage sympathique, plein d'humour et qui révèle peu à peu toute sa sensibilité et son authenticité.
Un premier roman magnifique, captivant, émouvant, plein de pudeur et d'humanité.
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Décidément, les Éditions Delcourt ont le chic pour dénicher les petites pépites ! Voici un premier roman qui m'a profondément bouleversée, tant l'émotion y est palpable à chaque ligne !
Maurice Hannigan, vieil irlandais de 84 ans, se rend au pub dans un but bien précis : porter cinq toast de stout (bière irlandaise) aux cinq personnes qui ont eu une importance primordiale dans son existence riche en souvenirs heureux ou douloureux.
Il les portera à Tony son frère adoré, à son bébé Molly, à Noreen la soeur de sa femme, à Kevin son fils installé aux US, et enfin à Sadie son épouse adorée qui lui manque tant …
Impossible d'en dévoiler plus sans en gâcher le plaisir de la lecture, chaque toast laissant place au récit d'une partie de sa vie écoulée.
Le texte d'Anne Griffin, écrit à la première personne (ce qui le rend plus réel, plus présent), est empreint d'une immense sensibilité. le parcours du principal protagoniste ayant été jonché d'épreuves, notamment la misère et la perte …
Un très très GROS coup de coeur !
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Un vieil homme irlandais va, avant de mourir, porter un toast aux personnes qui ont le plus compté pour lui. Il le fait d'un bar du Rainsford House Hotel et en s'adressant à son fils Kevin qui est journaliste aux États-Unis. Ainsi, il va dérouler sa vie pour le plus grand plaisir des lecteurs et des lectrices des blogs comme Krol , Kathel et Jérôme,par exemple. Ce sera d'abord Tony, ce grand frère qui a soutenu et protégé le mieux qu'il pouvait ce petit frère qui n'aimait pas l'école. Puis Molly, sa première enfant qui n'a pas vécu mais qu'il aime de toutes ses forces et qui l'accompagne dans sa vie de tous les jours. Ah oui, j'ai oublié : Maurice Hannigan parle aux morts qui ont jalonné sa vie et qu'il a aimés. Il y a aussi Noreen, sa belle soeur une personne « différente » qui l'a touchée grâce à cette différence et puis finalement Sadie son épouse à qui il n'a pas assez dire combien il l'aimait.
Le fil de cette histoire, c'est une rivalité entre une famille riche et propriétaire, les Dollard, et la pauvre famille de fermiers, les Hannigan. On suit aussi une histoire de pièce d'or trouvée par Maurice quand il était enfant et qui contribuera à détruire la famille Dollar.
Je n'ai pas envie d'en révéler davantage, mais cette saga familiale permet de vivre soixante dix années de l'Irlande et une ascension sociale. Les début de la famille qui vit à la fois dans l'extrême pauvreté et le mépris de classe m'ont beaucoup touchée. Les difficultés scolaires de Maurice qui ne saura que bien plus tard pourquoi il ne pouvait pas apprendre à lire aussi vite que les autres mais qui est soutenu par l'amour de son grand frère qui ne doute jamais de ses capacités. Cela fait penser au livre de Pennac « Mon frére ». Mais ce que j'ai aimé par dessus tout c'est l'absence de manichéisme, d'habitude dans les romans qui décrivent une ascension sociale aux dépens d'une famille riche ayant écrasé de son pouvoir les pauvres autour d'elle, celui qui est sorti d'affaire est souvent (sinon toujours) montré comme un héros positif , et bien ici, ce n'est pas le cas. Il a beaucoup de défaut ce Maurice Hannigan, il s'est même montré bien inutilement cruel, il ne s'auto-justifie jamais et ne s'apitoie pas sur lui, c'est sans doute pour cela qu'on l'aime bien, ce sacré bonhomme.
Un très bon roman, aux multiples ressorts, comme on en rencontre assez peu et qui nous permet de comprendre un peu mieux l'Irlande et les Irlandais.


Lien : http://luocine.fr/?p=11141
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Un magnifique roman qui raconte la vie d'un homme dans la campagne irlandaise d'une manière originale. A travers 5 toasts portés aux personnes ayant compté dans sa vie, Maurice Hannigan, 84 ans, passe en revue son existence des plus ordinaire. Beaucoup de sensibilité dans ce roman où on ne s'ennuie jamais.
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Maurice Hannigan, quatre-vingt-quatre ans, est accoudé au bar du Rainsford Hotel « Je suis assis ici et j'ai mes raison, fiston, j'ai mes raisons ». « J'ai une tâche à accomplir tout à l'heure et une longue soirée qui m'attend »

Toute la soirée il parle à son fils et je me suis trouvée dans le rôle du fiston à écouter ce que Hannigan raconte, sa vie dans toute sa splendeur et sa misère.

Pour raconter, il faut une aide et là, puisque nous sommes assis au bar d'un pub irlandais, il porte des toasts à tous les membres importants de sa famille.

Pour commencer doucement, une stout pour parler de Tony, le frère aîné, celui qu'il admire tant qui l'a protégé des autres lui et sa dyslexie (à l'époque on ne connaissait pas), son inaptitude à lire et écrire correctement. Tony n'a pas survécu à une phtisie.

Là, cela devient plus sérieux, plus dur, alors, allons-y pour un verre de Bushmills (single malt 21 ans). « Celui-ci, fiston, est pour Molly, la soeur que tu n'as pas connue. ». le plus grand remord de sa vie. Ne pas avoir été présent aux côté de son épouse. Oui, il n'a pas voulu penser qu'elle Molly était déjà morte dans le ventre de sa mère, alors, il a été faire ses affaires, acheter je ne sais quels arpents de terre. « Côté boulot, ma situation n'aurait pu être meilleure. Je prospérais. » Cette blessure de n'avoir pas été à la hauteur le poursuit tout au long de sa vie « Il y a quarante-neuf ans, j'ai rencontré Molly, une seule fois et seulement un quart d'heure. Depuis, elle a continué à vivre dans mon vieux coeur fatigué ».

Une nouvelle stout pour évoquer Noreen, sa belle-soeur, handicapée mentale qui a une passion pour tout ce qui brille. Lorsqu'elle est venue habiter chez eux, elle a été le centre de la famille, bien que difficile quelques fois.

Le quatrième toast avec un Jefferson's Presidential Select en l'honneur de son fils Kevin son fils unique. Kevin a très bien réussi, parti aux USA, il est devenu un journaliste de renom, ce qui fait la fierté de son père bien qu'il ne le lui dise jamais, on a ses pudeurs. Ah ! La journée où il lui a annoncé son désir, m'a offert de très belles pages. Chaque année Kevin lui envoie une bouteille de whisky pour son anniversaire « Cette bouteille de Jefferson wheated de 18 ans d'âge, tu me l'as offerte l'an dernier pour Noël. Elle a passé la soirée à mes pieds dans un sac. » C'est celui qu'il déguste

Le dernier toast est pour Sadie, SA femme, celle qu'il a toujours aimée et qui lui manque tant depuis sa mort, deux ans déjà . « J'ai gardé le meilleur pour la fin, à tous points de vue. »

« Alors, tu veux la vérité pure et simple fiston ? La raison pour laquelle je suis assis là à marmonner dans mon coin, c'est elle, ça ne t'étonnera pas. Je veux que ta mère revienne, voilà tout. Seul, je n'y arrive plus. Quand je l'ai rencontrée, jamais j'aurais pu imaginé qu'un jour j'aurais du mal à respirer parce que sa brosse à dents n'est plus à côté de la mienne ». C'est simplement beau. le chapitre sur Sadie est une si belle déclaration d'amour. Toute leur vie côte à côte, accepter la vieillesse de l'autre, s'aimer encore et encore. La mort de Sadie, Maurice ne l'accepte pas. Il a réglé ses affaires et... « J'ai compris que je n'avais pas d'autres choix que de rejoindre ta mère ».

Dans son monologue, il raconte sa vie, sa rencontre avec la famille Dollard, riches fermiers où sa mère était servante et lui, à dix ans, ouvrier agricole, enfin, apprenti. le père Dollard bat son fils comme plâtre !et, pour se venger, celui-ci s'en prend à Maurice qui n'ose répliquer. La revanche arrive avec une pièce en or qu va tout changer

Les Dollard était une famille de possédant, riches fermiers. le père de Maurice a pu acheter quelques arpents de terre grâce à La Land Commission qui « permit, dès les années 1920… la redistribution partielle des terres agricoles » au grand dam des Dollar qui ont perdu là des sources de revenus et ouvriers agricoles sous-payés. de plus, le père Dollard, joueur, perdait beaucoup, ce qui a précipité sa chute. La déchéance permit à Maurice d'acheter, entres autres acquisitions, petit à petit leurs terres. Même peu instruit, il a le génie des affaires. La revanche que prend Maurice est inscrite dans son passé douloureux avec la famille Dollard, les humiliations, les torgnoles ont façonné l'homme qu'il est devenu, taiseux, opportuniste, mais grand coeur (l'hôtel en est le témoin).

J'ai souri, pleuré, avec ce fabuleux conteur qu'est Maurice. J'ai aimé sa façon de narrer son histoire, sans s'apitoyer sur son sort, avec tant d'amour pour les siens et à travers, la vie rurale irlandaise du vingtième siècle

Ce n'est pas de la guimauve mais une vie emplie de tristesses, de joies, de coups du sort d'une très belle écriture. Un coup de coeur.


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Maurice, irlandais, veuf inconsolable de 84 ans, dont le fils s'est exilé aux Etats-Unis, s'offre une soirée au bar d'un hôtel. Au fil des stout et de whiskys, il se remémore sa vie et porte un toast aux personnes qui l'ont traversée et marquée.

C'est un roman un peu grave, un peu doux-amer. Un roman sur la solitude et les regrets. Sur la vie et ses saloperies.
J'ai souri parfois, devant le franc-parler de Maurice. J'ai compati à ses peines, à ses pertes. J'ai vécu avec lui ses inquiétudes et ses colères de gamin largué à l'école, et son admiration enfantine pour son grand frère. J'ai assisté à sa rencontre avec le grand amour de sa vie, aux petits bonheurs et aux tracas de la vie conjugale et parentale.
J'ai écouté ce que cet homme un peu bougon s'est révélé incapable de dire, dans cette Irlande rurale où les sentiments ne s'expriment pas facilement. Je l'ai écouté dérouler le fil de sa vie, depuis son entrée - très jeune, et pratiquement illettré - au service de la riche famille du coin, jusqu'au propriétaire terrien bourru qui privilégie un peu trop les affaires, au détriment de sa famille.
Des regrets, des silences et des peines, disais-je. Mais aussi des joies simples et de l'amour. Parce qu'au fond, ce livre est un roman d'amour(s). Et c'est avec un gros noeud dans la gorge que j'ai dit au revoir à ses très beaux personnages.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Énorme coup de coeur pour ce magnifique roman. Histoire d'une vie, histoires d'amour et de peines racontées avec délicatesse par un vieil homme au soir de sa vie. Un grand moment de lecture !
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Un roman irlandais. D'une irlandaise de Dublin! Je ne sais pas si mes amis ont entendu les pétards que je lançais par la fenètre. Parce que ça, c'est mon coin préféré pour la littérature étrangère, depuis Roddy Doyle. Je ne lis pas l'irlandais dans le texte, mais de bons traducteurs aident. Ici, Claire Desserrey.



Résumé de l'Editeur

Dans une bourgade du comté de Meath, en Irlande, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s'installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n'est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu'il a été et de tout ce qu'il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère Tony, à l'innocente Noreen, sa belle-soeur un peu timbrée, à la petite Molly, son premier enfant trop tôt disparu, au talent de son fils journaliste qui mène sa vie aux États-Unis, et enfin à la modestie de Sadie, sa femme tant aimée, partie deux ans plus tôt. Au fil de ces hommages, c'est toute une vie qui se révèle dans sa vérité franche et poignante…
Un roman plein de pudeur et de grâce qui contient toute l'âme de l'Irlande."



Toute une vie en un soir. On commence le premier toast à son frère Tony, qui avait 5 ans de plus que lui, qui l'a aidé, conseillé, protégé, surtout quand à 10 ans Maurice, incapable de comprendre l'écrit à l'école, sera "loué" chez les Dollard, cette grande maison où sa mère était une des cuisinières, et où il y avait quantité de travail sur les terres. Il était souvent battu par le fils des propriétaires. Puis Tony attrape la tuberculose, et finit par en mourir. Maurice, le narrateur, le buveur de pintes en l'honneur des gens de sa famille qu'il n'oubliera jamais : Tony, Molly, Noreen, Sadie, Kevin.

Kevin, son fils, vit aux USA. Sadie, sa femme, son seul et grand amour, est décédée deux ans plus tôt. Il a 84 ans. Et ces toasts à chacun lui font raconter sa vie.

Un livre très touchant, dur aussi parfois, tendre, sur la vie en Irlande dans les années 50 et ensuite, sur les relations familiales, sur les relations à la terre. Je n'en dis pas plus, parce que ce serait dévoiler.

Mais je vous certifie que ce livre-là vous entraîne dès la première page. Et qu'on a envie de le lire d'une traite, tellement c'est prenant.

Toute une vie et un soir - Anne Griffin, editions Delcourt 266 pages, avril 2019, 20,50€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Dans une bourgade d'Irlande, un vieil homme prends place au bar du Rainsford House Hotel, seul comme toujours.



” Ici c'est le calme plat. Pas un péquin en vue. Il n'y a que moi, qui marmonne dans ma barbe et tambourine sur le bar, pressé de boire ma première gorgée. Si je réussi à me la faire servir... “ 



Il est amoureux de Sadie depuis leur première rencontre, mais hélas il y a deux ans Sadie est partie pour toujours.



” Même de mauvais poil, elle était jolie. Des cheveux châtains bouclés avec des reflets roux assortis à son rouge à lèvres. Une peau laiteuse. Des tâches de rousseur parfaites partout sur son nez froncé comme si elle les avait dessinées le matin devant sa glace. Des yeux bleus comme un ciel d'été dans le comté de Meath. 

”

Inconsolable, ne pouvant vivre sans elle, il a pris une décision importante, mais avant cela, il va porter cinq toasts, aux cinq personnes qui ont le plus compté dans sa vie.


” Je suis prêts pour le premier de mes cinq toasts : cinq toasts, cinq personnes, cinq souvenirs. Je pousse vers elle ma bouteille vide. Elle l'attrape et se détourne, ravie de s'occuper les mains, et moi je murmure dans ma barbe : « Je suis ici pour me souvenir – de ce que j'ai été et de ce que je ne serai plus. »


Le temps d'une soirée, toast après toast, on fait la connaissance de son grand frère Tony, de Noreen, sa belle-soeur un peu fêlée, de la petite Molly, son premier enfant, de son fils Kevin, un brillant journaliste qui mène sa vie aux États-Unis et de Sadie, sa femme qu'il a tant aimé. Cinq toast pour rendre hommage à ceux qui ont jalonné sa vie pour le meilleur et parfois pour le pire... 

Toute une vie se révèle le temps d'un soir, sans fards, à coeur ouvert, avec pudeur et grâce, et nous offre une belle histoire qui contient toute l'âme de l'Irlande.



” En balayant la salle du regard, je repense à la journée que je viens de passer, à l'année – deux années, en fait – sans ta mère. Je me sens fatigué et pour tout dire, pas rassuré. Je frotte mon menton râpeux en observant les bulles remonter, je m'éclaircis la gorge pour évacuer mes soucis. Il est trop tard pour reculer, fiston. Trop tard. “



Ce que j'en dis :

Et si à mon tour je portais cinq toasts pour saluer dignement ce superbe roman.

Le premier toast sera pour le magnifique moment de lecture qu'il m'a fait passé en compagnie d'un homme plein de surprises. J'ai adoré partager les confidences et découvrir cette vie le temps d'une soirée accompagnés de quelques verres.

Je lève mon verre pour un deuxième toast pour souligner l'originalité du récit pour nous présenter les souvenirs de ce taiseux qui a pourtant beaucoup à nous confier. 

Des félicitations s'imposent et amènent un troisième toast pour la couverture et le titre qui prennent tous leurs sens au cours de la lecture. 

Une histoire ne peut être réussie sans une belle plume et c'est avec grand plaisir que j'ai savouré celle-ci et lui porte un quatrième toast. 

Et mon dernier toast sera commun pour féliciter l'auteur Anne Griffin et pour remercier les Éditions Delcourt de l'avoir accueilli dans leur maison auprès de talentueux auteurs du monde entier.

Alors si comme moi, vous aimez les histoires atypiques qui ont une âme, n'hésitez pas à découvrir Toute une vie et un soir et n'oubliez pas de trinquer à son succès absolument mérité. 

Une nouvelle plume irlandaise divinement savoureuse, à lire sans modération. 

Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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