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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" La mauvaise rencontre" est une histoire d'amitié entre Mando et Loup. Certains qualifieront cette amitié de belle amitié, moi je l'ai trouvée très vite déséquilibrée. Mando est fidèle et aime son ami de façon presque inconditionnelle, ce qui n'est pas le cas de loup qui, a plusieurs reprises, le trahira. Leur amitié perdurera néanmoins au-delà de la petite enfance, mais les études les sépareront ce qui va mettre en lumière la fragilité de Mando. Celui-ci va avoir une crise de délire qui va surprendre et déstabiliser Loup qui analysera, grâce à ses études de psychologie, le rôle qu'il a joué dans l'équilibre de son ami. Il prend conscience qu'il a été une sorte de béquille et que sans elle Mando tombe. Loup se souvient alors d'une phrase d'un de ses professeurs de psychologie qui disait "tous les tabourets n'ont pas quatre pieds il y en a qui tiennent avec trois mais alors il n'est plus question qu'il en manque un..."
Ce livre est une réflexion sur l'amitié, l'importance et le rôle que peut prendre un ami et au-delà une réflexion sur la responsabilité que l'on peut avoir dans une relation forte.
C'est un livre intéressant, plein de subtilités et d'émotions.
Le titre interpelle et m'interroge.
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«  C'est cela, l'amitié vraie : être l'autre, absolument .Il en a toujours été ainsi entre nous deux et il en sera toujours ainsi jusqu'à la mort, au delà même . »

Cet ouvrage, construit comme une longue conversation relate l'amitié vibrante, fusionnelle , entre Mando et Loup, dés l'âge de trois ou quatre ans , au parc , inséparables, premier cadeau de Mando: une curieuse boîte de métal..

Ils se précipitaient l’un vers l’autre , le cœur battant, se donnaient des tapes dans le dos, se poursuivaient, se bagarraient ...Ils partageaient tout ...

Loup le narrateur décrit les relations qu’il a avec les gens qu’il aime : sa chère tante Nine, célibataire et sans enfants, Gaby , sa vieille amie des bridges du mercredi du temps de sa splendeur..

Dès la première page , on sent la scission entre les deux garçons que rien n’aurait dû séparer , croix de bois, croix de fer, à la vie , à la mort...
Adultes , Loup choisit la psychanalyse, disciple zélé du Pr Psychopompe , Mando , le droit et l’économie .
Cette autre CHOSE dévoilée à la fin du livre hante le récit imprégné de mystère ..Une fêlure s’installe.
Le narrateur évoque avec délicatesse , l’absurde de certaines situations, ces lieux hantés par la présence des deux amis: océan de manquements, souvenirs des promesses non tenues , culpabilité , interminables conversations , visions délirantes , nuits de veille et serments infidèles , épisodes confusionnels....
Et une phrase : «  On ne devient pas psychotique, on l’est . »
Belle, l’apothéose est bien amenée .
Un récit de l’intime et du cheminement que personne ne pouvait imaginer : Qui a lâché l’autre?
Un ouvrage qui surprend , interroge , émeut .

Toutefois , un peu moins dense et convaincant que «  Un secret » que j’avais beaucoup aimé ..
Un ouvrage qu’il faudrait relire peut- être , plus tard...


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L'auteur nous raconte l'histoire d'une amitié qui remonte à l'enfance des deux héros Loup, le narrateur et Mando, qui sont indissociables, presque des jumeaux. Ils font tout, ensemble depuis le bac à sable, les mères qui discutent, poussettes à la main, puis les bancs de l'école à part ce jour où le narrateur (probablement l'auteur lui-même) refuse au dernier moment de partir en colonie de vacance.

Mando, parti seul, revient avec un bras cassé, de la rancoeur et ne dira jamais ce qui s'est passé, la version officielle : accident de ski. Il redonne une chance à leur amitié.

On découvre leurs jeux morbides au cimetière du Père Lachaise, les séances de spiritisme mais, peu à peu, ils s'éloignent, séparés par les études. Leurs chemins divergent. L'auteur découvre la psychanalyse, assistant aux séminaires d'un psy que Mando surnomme « le professeur psychopompe » et derrière lequel on imagine Lacan. Et un jour, c'est la rupture.

J'ai été frappée également par toutes les morts qui entoure le narrateur, les deuils successifs qu'il doit faire : Nine, la personne qui l'a élevé, puis sa mère… ainsi que les petites trahisons envers Mando mais aussi les autres membres de la famille (Nine qu'il n'est pas allé voir à l'hôpital, comme s'il y avait un déni de la maladie, de la mort…)

Loup évoque les relations de Mando avec sa mère, qu'il appelle par son prénom, avec une tirade à propos du Christ qui laisse perplexe, car lourde de signification :

« Une vingtaine de coups de fouet, une couronne d'épines qui lui a égratigné le front et puis, oui, la crucifixion ! Là, je veux bien, ça a dû être pénible, les clous, tout ça… mais qu'est-ce que c'est par rapport à ce qu'ils ont souffert à Auschwitz, des années durant… » P 50

Philippe Grimbert laisse remonter ses souvenirs pour reconstituer l'histoire a postériori, s'appuyant sur le journal de son ami, car il se sent coupable de ne pas avoir vu (ou peut-être voulu) voir que son ami n'avait pas un comportement, un discours normaux, qu'une fêlure s'était installée, avec une phrase choc : « on ne devient pas psychotique, on l'est » .

L'auteur nous livre une très belle évocation de la dissociation, la dualité dans la psychose (cf. les dessins de Mando).

Lequel des deux a fait la mauvaise rencontre ? telle est la question qu'on se pose, mais y-a-t-il une réponse ?

J'ai beaucoup aimé ce livre, cet auteur me plaît parles thèmes abordés, le style simple mais percutant.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Jamais deux sans trois . J'avais beaucoup aimé La petite robe de Paul et Un secret de Philippe Grimbert, en serait-il de même de son dernier roman ? Je ne peux pas parler de véritable coup de coeur mais cette lecture ne m'a laissée en rien indifférente.

Philippe Grimbert construit cette fois un suspense psychologique autour du basculement tragique d'une amitié passionnelle.

C'est un roman écrit à la première personne où le narrateur, Loup, raconte sa propre existence en partant non pas de sa naissance mais de sa rencontre au jardin public du petit Mando qui devient à partir de ce jour-là son meilleur ami. Ils grandissent ensemble et se nourrissent des mêmes centres d'intérêt. Ils ont vécu tous les deux des tas de moments inoubliables. Comme deux frères. Mais après le lycée, il vont se séparer pour prendre des branches différentes. Loup, devenu le disciple zélé d'un certain «Pr Psychopompe», choisit la psychanalyse; son ami préfère des matières plus «objectives»: le droit et l'économie. Et c'est à partir de ce moment que tout va commencer à changer… . Quelle est cette mécanique qui, dès lors, s'enclenche pour les éloigner l'un de l'autre? Au prix d'une écriture sensible et percutante, Grimbert part à la recherche de la lézarde infime qui «était là depuis le début».

Dès la première page, la scission entre les deux garçons que "rien n'aurait dû séparer" est annoncée: « croix de bois croix de fer, à la vie à la mort. Il n'y a pas eu de rivalités imbéciles, c'est autre chose qui les a déchirés.» Et cet «autre chose», dévoilé à la fin du livre, hante le récit couvert de mystère.

Philippe Grimbert nous livre un roman sobre et juste sur la culpabilité : celle d'avoir été trop aimé, de ne pas pouvoir être à la hauteur de l'amour que l'on nous porte, et d'être ainsi malgré soi l'origine d'un malheur, la « mauvaise rencontre » (notion lacanienne) qui donne son titre au livre. C'est aussi un ouvrage sur le deuil, la fidélité et ses manquements. le psychanalyste a pris le pas sur le romancier.

La mauvaise rencontre est un livre qui surprend, qui émeut, qui interroge aussi. Une fois terminé, on a envie de le relire pour distiller à nouveau les indices insoupçonnables de l'ultime dénouement. C'est ce que j'ai fait.

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Une histoire apparemment banale qui commence au parc Monceau (Paris). Deux jeunes garçons se lient d'amitié au point de devenir inséparables. Ils partagent tout, se défendent mutuellement contre les autres, grandissent en se fortifiant l'un l'autre.
On croit lire le récit sans anicroches d'une enfance bourgeoise parisienne dans les années 1950-1970. On se met même à envier ces deux protagonistes pour leur jeunesse de rêve.
Pourtant, on note un basculement lorsqu'arrive pour tous deux le moment d'entrer à la fac. Loup, le narrateur, s'aperçoit qu'il ne partage plus entièrement les mêmes pôles d'intérêt que son "jumeau" Mando.
Il essaie de se forcer à voir son ami au moins une fois par semaine, mais le choeur n'y est plus. Loup a mûri et il aimerait rencontrer d'autres gens, fréquenter d'autres cercles, bref passer à autre chose.
Mando le vit très mal puisqu'il lui signifie brutalement la fin de leur amitié, sans possibilité de retour.
Malgré quelques remords, Loup fait progressivement sa vie jusqu'au jour où son vieil ami lui annonce qu'il va bientôt mourir.
C'est alors que débute une course contre la montre dans laquelle Loup se lance à coeur perdu. L'occasion pour le lecteur d'être pris à contre-pied par la tournure d'un récit jusqu'à lors limpide. Une sacrée secousse qui nous emmène au plus profond des zones d'ombre du cerveau humain. On comprend alors certaines choses qu'on aurait peut-être préféré ignorer...
L'impact de ce récit est finalement positif car il nous fait comprendre que nos certitudes peuvent être trompeuses lorsqu'il s'agit de la "matière" humaine. Une belle leçon de vie et de lucidité qui interpelle.
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Mando et Loup se connaissent depuis le bac à sable, c'est dire si leur amitié est lointaine et profonde. Ils grandissent et évoluent ensemble, partageant complicité, découvertes et bêtises. D'ailleurs toute leur vie est consignée dans les cahiers de Mando, qui note jour par jour tout ce qu'ils partagent. Tout ? Non, pas vraiment, il y manque leurs différends, certes très rares mais réels. Puis sans s'en apercevoir, leur amitié va battre de l'aile. Loup se dirige vers la psychanalyse, tandis que Mando choisit l'économie et le droit. Plus terre à terre Mando ? Non, il est aussi passionné de dessin et d'ésotérisme. Quant à Loup, il apprend "qu'on ne devient pas psychotique, on l'est", et que l'apparition des symptômes est due à une mauvaise rencontre. Il suit, avec passion, les conférences d'un certain professeur que Mando, jaloux de ce temps perdu pour lui, surnomme le professeur Psychopompe. Leur complicité s'effiloche pour ne plus exister. Ils se perdent de vue, puis Mando réapparaît et demande à Loup, de façon urgente, de venir le rejoindre. Que se passe-t-il ?

Philippe Grimbert, psychanalyste et écrivain, nous parle ici de la responsabilité et du rôle que nous endossons vis à vis de ceux qu'on aime. Il nous fait réfléchir aussi sur nos actes et leur irrémédiabilité. C'est un roman dérangeant mais plein d'émotions.
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C'est avec une moue dubitative que j'ai enchaîné les premiers chapitres de la mauvaise rencontre, livre que j'ai emprunté à la bibliothèque sans autre a priori que le nom de l'auteur dont j'ai beaucoup aimé, récemment, Un secret...

Effectivement, pendant les cent premières pages, je ne savais pas trop quoi penser: de quoi s'agit-il? Une histoire d'amitié hors-norme? Je restais un peu sceptique devant ce récit des sentiments fusionnels qui unissent Loup, le narrateur, et Mando, rencontré à l'âge du bac à sable.

Puis, égrenées au fil des pages, des petites phrases mystérieuses qui promettent des réponses pour plus tard et qui m'ont obligée à poursuivre...jusqu'au dernier tiers du roman qui m'a plongée dans une ambiance au suspense psychologique que j'ai trouvé presque insupportable!

Une nouvelle fois, dans ce deuxième roman que je lis de Philippe Grimbert, j'ai apprécié l'analyse de l'auteur, psychanalyste lui-même, analyse passionnante et cependant accessible à la béotienne que je suis dans ce domaine...
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Beau texte, fort. Très bien écrit. Je lui préfère quand même "Un secret" qui est beaucoup plus bouleversant.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Dans son roman, Philippe Grimberg, psychanalyste et écrivain, écrit « On ne devient pas psychotique, on l'est ! » Et « l'apparition des symptômes (était) souvent le fruit de ce qu'il (le professeur) a appelé une mauvaise rencontre » . Ça fait froid dans le dos, non ?!
Loup, le narrateur, rencontre Mando au bac à sable ; ils ont 4 ans, c'est le début d'une longue amitié inconditionnelle, ils se promettent l'éternité, à la vie à la mort, un lien que rien ne pourra jamais défaire, ils vont grandir ensemble, soudés (malgré les petites trahisons de Loup qui n'a pas le caractère déterminé de Mando). Mais à l'entrée à l'université, l'un et l'autre prennent des chemins différents ; Loup la psychanalyse et Mando le droit. Les rencontres vont s'espacer, leurs idées diverger, leurs intérêts différer, et finalement ils vont se perdre, jusqu'à l'appel inquiétant de Mando.

Je ne peux pas en dire plus de peur d'altérer le récit. Même si dès la première page, l'auteur nous prévient que les deux âmes soeurs vont être désunies, ce que l'on ignore et que l'on ne peut imaginer c'est d'où va surgir la menace.

Un roman très intéressant, l'écriture est sobre laissant ainsi tout l'espace à l'analyse de l'intrigue. Troublant car il touche un domaine abscons, inaccessible. Inquiétant car on s'interroge sur les rencontres, bonnes ou/et mauvaises, que l'on a faites, que l'on a été, et sur l'extrême fragilité de l'équilibre de nos vies. le troisième roman de Philippe Grimberg que je lis et qui me plaît.

http://levoyagedelola.wordpress.com/
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Voici le 3eme roman de Philippe Grimbert que je lis. Après "la petite robe de Paul", puis "un secret" et enfin celui ci "la mauvaise rencontre". Il ne déroge pas à la règle, je l'ai adoré.
Le psychanalyste s'est fortement imposé dans ce roman et il me serait tellement agréable de discuter de ce livre avec son auteur.
Lacan se fait une place de choix également...
L'amitié, le deuil, la culpabilité, on y rencontre tous ces états ou sentiments.
Et le Je de ce livre a le beau rôle... Loup...
Ce livre m'a bouleversée.
Dès le début du livre, ou presque, j'ai perçu chez Mando une "faille"...
Mes antennes étaient en alerte rouge.
Loup, sa vie, ses habitudes, son empathie pour tant de personnes autour lui, ne m ont pas emues. Je sens la tragédie se jouer ailleurs. Et je suis pétrifiée...
Ce livre interroge, interpelle, dérange...
L'amitié, ce beau sentiment, si fragile, presque autant ou plus, que l'amour...
Partager et fuir si besoin, se protéger...
Je n ai qu un mot qui me vienne en refermant ce livre que j ai adoré, qu'une chose que je retienne: la non-assistance à personne en danger...
La culpabilité n'est qu'un beau sentiment qui pour moi cache ici, le déni, la lâcheté, l'individualisme. Se voiler la face et se placer en victime...
Il n y a qu une personne à qui j ai envie de tendre la main dans ce livre...
A lire!
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