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4,04

sur 350 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme ce roman aux avis dithyrambiques figurait parmi les 8 romans sélectionnés pour le prix Renaudot 2022, ainsi que parmi les 6 romans français sélectionnés pour le prix Femina 2022, je ne voulais pas être le dernier des miens à l'avoir lu.

Le roman s'ouvre en 1835 sur la scène de massacre assez insoutenable d'une colonie de grands pingouins. Parmi les marins venus décimer ces animaux pacifiques en période de nidification sur l'île d'Eldey au large de la Finlande, Gus, un jeune zoologiste envoyé par le Musée d'Histoire Naturelle de Lille, assiste impuissant à cette avalanche de cruauté. Par hasard, il parvient cependant à recueillir l'un d'entre eux, qui flottait blessé et meurtri dans les eaux glacées. Un spécimen, peut-être bien le dernier de son espèce, qu'il ramène chez lui et qu'il baptise Prosp…

Malgré une scène inaugurale d'une violence rare, Sybille Grimbert propose un roman introspectif qui raconte la relation touchante entre deux êtres qui s'apprivoisent au fil des pages. Un récit bercé par la solitude. Celle d'un animal dorénavant obligé de vivre loin des siens et de son milieu naturel, mais également celle d'un naturaliste qui pensait initialement s'attirer une certaine renommée en étudiant ce spécimen rare, mais qui finit par remettre en question les certitudes de ses compères et d'une époque qui n'imagine pas encore qu'une espèce puisse tout bonnement disparaître.

« le dernier des siens » est donc d'une part le récit d'une catastrophe écologique, mais surtout un beau roman d'amitié qui invite à réfléchir à notre rapport avec la Nature. Un ouvrage que l'on referme en se rendant compte que l'on vient de quitter Prosp, le dernier représentant de son espèce…
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Le sujet du livre, l'extinction d'une espèce, donne réellement à réfléchir, ses abords sont nombreux, mêlent à la fois des questions anthropologiques, éthiques, écologiques, spirituelles. La fusion des deux amis fait plaisir à voir, la domestication, le sens à trouver, le rapport à la nature, le braconnage... C'est bien pensé et aisé à lire. Il m'a manqué pas grand chose pour adhérer complètement au contenu, sans savoir comment l'identifier. Peut être des répétitions, ou une trame prévisible.
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1835, Gus, zoologiste à Lille est le témoin, lors d'une mission sur l'île Eldey au large des côtes islandaises du massacre de grands pingouins. Il en recueille un qu'il va apprivoiser et le nomme « Prosp ». Cette espèce est menacée d'une extinction inéluctable qui sera confirmée dans les années qui suivent. L'autrice bâtit une histoire attachante sur la relation homme animal ou les certitudes de l'homme de sa toute puissance sur la nature vacillent et ou le pas qu'il parvient à faire vers l'autre est source de bonheur.
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Gus assiste au massacre d'une colonie de Grands Pingouins et en récupère un blessé en route. Il décide de l'étudier pour le compte du musée d'Histoire naturelle de Lille en espérant s'attirer une certaine renommée mais va progressivement s'attacher à l'animal et au sort de son espèce. Ce que Gus ne sait pas c'est que Prosperus, le bien nommé Grand Pingouin, finira par être le dernier des siens...

Roman sur les mécanismes d'une extinction, "Le Dernier des siens" est une réussite. Roman historique, roman scientifique, roman de voyage, roman d'amitié : c'est un condensé d'informations et d'émotions.

On sent que l'auteure s'est bien documentée. En témoigne sa bibliographie finale. Elle a su reconstituer les mentalités du XIXe siècle : la soif de découverte, les ambitions scientifiques, la rudesse de la vie, l'inconscience de la fragilité des espèces, les croyances en un monde de profusion qui se renouvelle quoi qu'il arrive, etc. Ce qu'elle décrit, les réflexions qu'elle développe sont pertinentes.
Et que dire de cette belle amitié homme-animal complexe mais réelle ? Sybille Grimbert a su la rendre réaliste sans rentrer dans un anthropomorphisme exacerbé.

Un beau roman dont la thématique résonne malheureusement encore aujourd'hui. de quoi nous faire réfléchir à notre rapport avec la Nature.
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Années 1830. le roman s'ouvre sur une scène de massacre d'une colonie de grands pingouins. Gus, jeune zoologiste envoyé par le Musée d'histoire naturelle de Lille pour étudier la faune et la flore de l'Europe du Nord, y assiste, impuissant.

Il parvient in extremis à sauver un grand pingouin qu'il ramène où il loge. Gus ne le sait pas, mais il vient de sauver le dernier grand pingouin.

Ce roman à l'écriture fluide fait directement écho à la 6e extinction que nous traversons, interroge les relations hommes-animaux, le statut qu'on leur accorde. Il y est aussi question de la disparition d'une espèce : comment aime-t-on ce qui ne sera jamais plus ? Comment dit-on adieu à ce qui ne sera jamais plus ?

J'ai fortement apprécié cette lecture qui pousse à réfléchir sur notre environnement, à nos actions. Il y a aussi quelques références paléontologiques et éthologiques très intéressantes (et très accessibles).

C'est un quasi coup de coeur pour moi, qui m'a beaucoup touchée.
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Prosp et Gus forment un duo aussi improbable qu'adorable dans ce très beau roman. C'est l'histoire d'un jeune homme, Gus qui sauve complètement par hasard un grand pingouin, qu'il baptise Prosp. Et ce n'est pas n'importe quel pingouin, puisqu'on découvre avec le jeune scientifique qu'il s'agit en réalité du dernier de son espèce. Nous sommes au début du XIXè s. et les humains commencent seulement à prendre la mesure de l'impact délétère de leur activité sur la faune et la flore. L'autrice décrit avec tendresse et justesse les liens qui se tissent entre ces deux êtres, la drôlerie de Prosp, la maladresse de Gus, leur histoire qui nous invite à prendre la mesure de la catastrophe à laquelle nous courrons, à l'aube de la 6e extinction. Tragique et doux à la fois, je l'ai beaucoup aimé.
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"Ils essaieront de vendre jusqu'à une moitié de griffe de pingouin, un oeil, s'ils savent comment le conserver . le marché est immense, les musées veulent des dépouilles pour enrichir leurs collections, les marchands veulent vendre des dépouilles aux musées, les collectionneurs trouveront de jolies et chères boites à tabac fabriquées dans les becs, si c'est à la mode." (P. 34)
Hasard d'une découverte dans les rayons de la médiathèque, hasard offert au lecteur qui va confronter un texte littéraire, à l'une de ses angoisses personnelles : la disparition d'espèces animales.
Trois jours avant j'avais, hasard de la vie, visité Ecozonia, Eco Parc Animalier, proche de Perpignan, accueillant des prédateurs, ours, tigres, etc. en danger d'extinction sur notre planète.
Oui j'ai eu le coeur gros, ce jour là, des hauts le coeur, en observant ces photos exposées sur une partie du parcours, sur ces tableaux statistiques démontrant, si besoin était, les saloperies, je n'ai pas d'autre mots, faites par l'homme à ces animaux pour acquérir une partie de la force des tigres en se soignant avec leurs os broyés ou avec de bile d'ours emprisonnés, ours dans des cages carcans, dans l'impossibilité de se mouvoir...je vous passe les exterminations d'une espèce de phoques, disparus de notre terre parce que leurs moustaches faisaient merveille pour déboucher les tuyaux de pipes!!! Et bien d'autres encore. Quelle honte, pour nous autres hommes d'une espèce animale supérieure !
Revenons au livre !
Nous sommes en 1835, Gus, est un jeune zoologiste envoyé par le musée d'histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l'Europe. Sur une île, il assiste impuissant au massacre, par des marins, d'une colonie de grands pingouins. Il parvient à capturer l'un d'eux, dont l'aile est cassée et le sauve d'une mort certaine. Il est incapable de nager correctement. Cette trentaine de pingouins revenaient chaque année sur cette île pour se reproduire, mais les femelles ne pondaient qu'un oeuf unique. La population ne pouvait donc pas dans ces conditions se maintenir et encore moins ne renouveler. Ces marins tuaient des pingouins sur cette île uniquement pour voler leurs oeufs et les manger ..car très riches. Et ceci, depuis des générations de marins!
Alors, chez lui, aux Orcades Gus accueillera le pingouin, comme on accueillerait un chien errant, et le nommera Prosp. Gus ne le sait pas, ne s'en doute peut-être pas, mais il vient de récupérer le dernier spécimen vivant dans le monde. Un animal qui dans tous les cas n'aurait pu se débrouiller seul dans la nature, du fait de son aile cassée, et n'aurait pu non plus se reproduire
Prosp fera dorénavant partie de la famille. Il est le dernier "Grand Pingouin" vivant sur terre, un pingouin qui n'aura jamais de descendant...L'espèce mourra avec lui...Prosp devenu un animal de salon, presque le toutou de la famille ! Il aura son panier ! Ce qui devient dérangeant....
L'espèce du Grand Pingouin a disparu des côtes américaines, et de notre monde
Bof ! ce n'était qu'un pingouin, Bof, ce n'était ....!
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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La scène introductive, d'une grande violence, est assez choquante avec notre regard du 21ème siècle mais je pense que dans ces années 1830-1850, la protection de la nature n'était vue que comme de la sensiblerie.
La suite et la principale partie du livre est consacrée à la relation entre cet animal exotique et Gus, ce naturaliste écolo avant l'heure. La vie d'homme de Gus, ses relations , son mariage, ses enfants sont mis au second plan et très peu approfondis au profit de son histoire avec le pingouin Prosp, le dernier de son espèce. Cela est décrit avec délicatesse, une dose d'humour ( la scène avec l'oie est drôle et émouvante) et une tendresse pour les personnages de Gus et Prosp qui ont leur personnalité propre . J'ai particulièrement apprécié les passages sur les questionnements de Gus à propos de ce que ressent son pingouin vis à vis des hommes, de ses congénères, de sa situation de dernier survivant dont, par ailleurs, il n'a pas conscience. Il en ressort une jolie poésie assez touchante, un peu comme quand on regarde son chien ou chat qui nous dévisage avec ses yeux doux sans savoir ce qu'il veut nous transmettre et certainement sans intention particulière mais peut être juste pour profiter du fait d'être ensemble.
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Dépêché par le musée d'histoire naturelle de Lille dans l'archipel écossais des Orcades, en 1834, Auguste, jeune zoologiste, étudie la faune locale. Lors d'une traversée il assiste à un massacre de pingouins et sauve l'un d'eux.
C'est alors une histoire incroyable qui débute entre l'homme et l'animal car Gus est loin d'imaginer qu'il vient de sauver la vie aux derniers de son espèce.
Il l'installe chez lui et à force de contemplation et d'études à son sujet, Gus et Prosp finissent par s'apprivoiser. Au grand damn des voisins qui donneraient tout pour revendre à bon prix l'animal.

S'apprivoiser, à force de solitude, car qui du pingouin loin des siens ou du naturaliste convaincu de faire sa renommée et qui voit ses espérances peu à peu changer par attachement pour Prosp, se sent le plus seul ?
Comme dirait Saint Exupery « Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. » En effet, beaucoup dans la relation attachante de Gus et Prosp m'a fait penser à celle du Petit Prince et du renard.

C'est aussi l'occasion de dénoncer les dérives humaines car tout à une limite. La pêche et la chasse à excès en font partie, quand germe chez Gus une idée novatrice sur son temps : l'humain, par son activité, vient de signer l'extinction d'une espèce entière.

Sybille Grimbert signe ici un beau roman d'amitié où deux êtres s'apprivoisent au fil des pages. Mais un roman qui invite aussi à s'interroger sur notre environnement et à prendre soin de la nature qui nous entoure.





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Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire la terrible scène liminaire où ces mignonnes petites bêtes se font allègrement massacrer ; et être d'un bel optimisme pour croire que tous les hommes ne sont pas indifférents à la détresse animale. de ce massacre, la narrateur parvient à sauver un pingouin, un seul, "le dernier des siens".

A la fois roman de la solitude et de l'amitié, l'auteure Sibylle Grimbert signe un roman étonnant. Au delà de l'invitation à voguer dans l'espace et à naviguer dans le temps, l'auteure nous invite, en creux, à nous interroger à notre rapport aux animaux, voire plus largement à l'autre qu'il soit à plumes ou à poils. Une très belle découverte.
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