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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Étant une grande passionnée de la 2e guerre mondiale, je suis toujours à la recherche de bouquins qui m'en feraient apprendre plus. Je suis tombé sur ce livre-ci, qui nous parle d'un pan de cette histoire que je connaissais pas du tout. L'occupation allemande de l'Île de Jersey. Churchill a renié les habitants de cette île, et a laisser les Allemands en faire leur. Changement de fuseaux horaires pour être sur le même temps que l'Allemagne, mise à l'index des livres écrits par les Juifs, film de propagande nazie dans la seule salle de cinéma de l'île, plus de livres sterling, mais bien des marks en circulation... Bref, tout est là pour montrer aux habitants que c'est maintenant chez les Allemands qu'ils vivent. le livre est une histoire à plusieurs voix, nous amenant ainsi une multitude de point de vue tous plus intéressants et bouleversants les uns que les autres... L'auteure a même laissé ses notes à la fin de chacune des parties du livres, qui font office de compléments historiques très instructifs... J'ai apprécié en apprendre un peu plus sur cette île et les abominations qui y ont été commises en cette période peu glorieuse de l'Histoire... Une bonne lecture, même si difficile (par le sujet) à certains moments.
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Un roman poignant à partir d'un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, l'invasion allemande des îles anglo-normandes. Ceux qui ont lu le délicieux "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" auront déjà eu un aperçu des conséquences de cette occupation à Guernesey. Ici, Caroline Grimm met l'accent sur la souffrance d'un peuple insulaire abandonné à lui-même par Churchill, égratignant ainsi quelque peu l'image du "Grand homme", et sur l'existence de camps de concentration sur l'île d'Aurigny, longtemps niée par l'administration britannique.

En mettant le lecteur dans les pas de Nathalie Goldman, écrivain en pleines recherches sur cette période et plus particulièrement sur les conditions de vie de son grand-oncle, déporté ici en 1941 en tant que demi-juif (marié à une aryenne), Caroline Grimm procède à une subtile mise en abîme. Elle trouve ensuite le ton juste en laissant la parole à ses différents personnages, qui, chacun leur tour, racontent leur quotidien, depuis l'invasion subite de Jersey au beau milieu d'une fête de village qui se termine dans un bain de sang, jusqu'à la libération, un an après la bataille de Normandie. Ils sont gardien de phare, tenancière de pub, fille de militaire parti sur le front, pêcheur, femme de châtelain ou encore boulanger. Tous se demandent pourquoi l'Angleterre ne vient pas à leur secours. Ils voient transiter les déportés assignés à la construction de remparts ou parqués dans l'île voisine d'Aurigny. Chacun tente à sa manière de survivre et de sauver ces îles auxquelles ils sont viscéralement attachés. Mais les conditions imposées par l'occupant sont telles et l'isolement insulaire un facteur si aggravant que la détermination ne suffit pas toujours.

Churchill a sciemment abandonné les îles anglo-normandes en juin 1940 pour mieux assurer la défense de l'Angleterre ; au point de les déclarer françaises sur les cartes de l'époque avant de saluer en mai 45 "la libération de ses chères îles anglo-normandes", redevenues donc parties intégrantes du Royaume. Caroline Grimm parvient à montrer comment une décision stratégique, celle d'un chef de guerre peut être considérée comme positive sur le papier et face au bilan de la guerre (sacrifier un faible pourcentage pour en sauver une majorité) et quelles graves conséquences elle entraîne pour ceux qui sont malheureusement concernés. Passage particulièrement incroyable lorsque les habitants de Jersey assistent quasiment en direct dans les airs et sur mer au débarquement sur les côtes françaises, à quelques dizaines de kilomètres, espérant être bientôt délivrés alors qu'ils ne sont toujours pas la priorité des Alliés.

Merci à Caroline Grimm pour ce rappel historique qui est aussi, d'une certaine manière une reconnaissance pour ceux qui ont subi cette occupation souvent occultée. Il a été apparemment difficile pour les déportés survivants de faire reconnaître leur internement dans des camps qui étaient officiellement des camps de travail et non des camps de concentration.

Et bravo pour cette écriture simple, sans pathos, qui laisse monter l'émotion au fil de la chronologie. Une lecture passionnante, une vraie découverte.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les îles anglo-normandes sont minuscules, ne sont pas des sites névralgiques au sein de la Seconde Guerre Mondiale.
À ce titre, en Juin 1940, Churchill décide de les démilitariser et de les déclarer îles ouvertes.
Il y a bien quelques familles qui ont rejoint le continent, mais peu.
Les îliens se pensaient en sécurité.
Ils ont eu tort.
Les allemands débarquent, occupent les îles, construisent des camps…

L'existence de cette occupation sera longtemps occultée, niée, effacée de l'Histoire. L'Histoire est écrite par les vainqueurs dit-on, Churchill ne pouvait décemment pas admettre qu'une poignée d'îles, opportunément refilées aux français sur une simple carte, aient été occupées. C'eût été écorné l'image de son pays! Aucun ennemi n'a mis durablement pied sur la terre britannique depuis 1066… bin voyons!

Mais la vérité ressort toujours.
Et ce roman en est la preuve.
Basé sur des faits réels, avec références en bas de page, les témoignages romancés de ces îliens abandonnés de tous sont un condensé des réactions que tout civil subissant l'occupation de ses sols a pu avoir.
Certains ont résisté, certains ont fuit, certains ont collaboré « de force » et d'autres avec le sourire, sensibles à la propagande de l'ennemi.
Le lecteur suit plusieurs personnages, certains attachants et d'autre détestables. Certains qui souffriront beaucoup plus que d'autres…

Ce roman a le mérite de lever le voile sur un chapitre historique longtemps ignoré mais, à mon sens, est trop court pour réellement ressentir une réelle empathie et le poids des souffrances endurées par ces personnes. Trop de personnages pour illustrer ou la pute à bosches, ou le politique collabo, ou l'ancien combattant, ou le déporté, ou le juif; et pas assez d'émotions et de réflexions pour réellement prendre le lecteur aux tripes.
Il y avait matière à écrire un bon pavé, en creusant et enrichissant davantage la psyché et le parcours de ces acteurs. Pour ma part, l'essentiel a été rapporté avec les références historiques à certains événements, mais à trop vouloir en faire, l'auteur est resté en surface. Et c'est dommage.

Ce roman est intéressant pour la mise en exergue d'un moment méconnu de la Seconde Guerre Mondiale mais le manque de profondeur accompagnés de personnages quelque peu stéréotypés fera qu'il sera malheureusement vite oublié…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Un épisode de la seconde guerre mondiale qui m'était inconnu.
Cette traque du peuple juif est toujours difficile à lire mais Caroline a moins réussi que d'autres auteurs à décrire cet atmosphère de terreur si bien rendu dans d'autres romans
Cet avis n'engage que moi
Un livre de taille moyenne que je pensais lire plus rapidement vu l'histoire que promettait le quatrième de couverture.
Je vais cependant essayer de découvrir Caroline Grimm avec un autre ouvrage.
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L'écriture, des plus simples, est au service d'une histoire vue et revue mais tout de même intéressante. Caroline Grimm raconte, en effet, à son tour, la seconde guerre mondiale; les nazis; leur barbarie voire leur folie. Elle raconte ce que c'est que de vivre sous le même toit que ces allemands: c'est craindre leur pouvoir absolu et leur pratique de la mort industrialisée; c'est souffrir, hésiter, ne plus savoir quoi faire: collaborer pour vivre et survivre et/ou résister. Sur l'île de Jersey, dont je ne connaissais pas l'histoire, dont je ne savais pas son abandon par Churchill, les nazis sèment l'horreur qu'ils ont implanté ailleurs sur le continent. Ce sont les tortures, les coups, les travaux forcés, les viols… c'est la peur, la déchéance, la souffrance, la culpabilité… c'est la résistance ou la collaboration. C'est parfois de la résistance sous l'allure de l'alliance. Et je me pose toujours la même question: et moi où aurais-je été? Quel camps aurais-je épousé? La peur aurait-elle gagné mon corps et mon esprit ou la force des convictions aurait permis le courage? Difficile de savoir, d'imaginer ce que j'aurais fait tant la violence des nazis est une horreur à vivre et penser. C'est forcément à ne pas souhaiter ailleurs que dans une fiction. Mais malheureusement, c'est la triste réalité; celle qui peut encore exister sur des territoires ailleurs menacés par des humains qui ont décidé d'épouser, encore et toujours, la barbarie.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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