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4,02

sur 595 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le poids de la neige comme le poids du Monde tout entier. Entre les lignes, l'apocalypse qui se dessine. Un village isolé au Canada. Un hiver rude. Une panne d'électricité qui s'éternise…. Des gens livrés à eux-mêmes. Captifs de la neige. Un homme – le narrateur – a un accident de voiture en rejoignant ce village qu'il a quitté dix ans plus tôt. Les habitants scellent alors un pacte avec Matthias – récemment arrivé – qui souhaite partir retrouver sa femme dans la ville voisine : il s'occupe du blessé pendant sa convalescence en échange d'une promesse de retour chez lui. Ainsi tous les deux sont liés, avec pour seul toit, celui d'une véranda. Atmosphère sombre malgré l'immensité blanche. Les jours se suivent et se ressemblent. Sauf qu'au fil du temps, certains parviennent à abandonner les lieux. Les visites de Joseph José et Maria qui apportent nourritures médicaments soins et baume au coeur s'espacent. S'installent un huis clos une méfiance la faim et l'angoisse de la fin. La survie commence… Et par sept fois, le roman s'interrompt par le déroulé du Mythe d'Icare – qui a le désir fou de s'échapper du labyrinthe à tire-d'ailes – allégorie de l'espoir vain du narrateur. Une lecture enténébrée et éprouvante, à la poésie mélancolique mais belle. La puissance de la nature, la survivance, l'errance humaine, le poids des paysages des visages et des sentiments. Lourd mais infiniment profond.
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Dans le salon d'une maison isolée à la sortie d'un village de montagne, le narrateur est cloué au lit, les deux jambes immobilisées par des attelles suite à un grave accident de la route, survenu lors de son retour dans sa bourgade natale. Les villageois qui l'ont alors recueilli ont hésité à le laisser mourir, jusqu'à ce que l'un d'eux reconnaisse en lui le fils du mécanicien, parti dix ans auparavant. Comme personne ne pouvait s'occuper de lui, un marché a été conclu avec Matthias, un vieil homme coincé au village suite à une panne de voiture : la promesse de l'inclure dans le premier convoi qui partira en ville (à huit heures de route) contre sa prise en charge de l'accidenté.

Cette entrée en matière vous semble quelque peu obscure ?... c'est qu'elle reflète le sentiment qui s'empare du lecteur en découvrant l'intrigue du "Poids de la neige", dont le contexte reste flou, baigné d'une atmosphère vaguement post-apocalyptique. Une panne d'électricité générale a depuis plusieurs mois "défiguré la vie d'avant" ; des échos sporadiques d'événements lointains, colportés par la rumeur, évoquent des stations-service dévalisées, des milices officiant au bord des routes, bref un monde sombrant dans le chaos. Mais ce n'est pas très important. Ce qui compte c'est l'ici et maintenant, rythmé par l'hiver, le vent, et surtout la neige qui monte le long de la maison comme le niveau de l'eau dans une pièce sans issue, qui à la fois fige et ensevelit, plaçant les deux héros dans une promiscuité forcée. Un présent que la panne d'électricité et les conditions météorologiques semblent avoir fait reculer dans le temps, celui des poêles à bois et des vivres que l'on économise, sur lequel plane la menace du désoeuvrement.

Le narrateur (qui restera anonyme) et Matthias cohabitent ainsi dans une solitude que viennent parfois interrompre -brièvement- les visites de Joseph, qui vient les ravitailler, ou de Maria, la vétérinaire du village qui faute de médecin, s'occupe des malades. le vieil homme soigne, nourrit, lave cet accidenté qu'on lui a imposé, qui est à la fois son contretemps, son obstacle à un départ en ville où l'attend sa femme souffrante, et en même temps son billet de retour. Il est prolixe, évoque le présent comme ses souvenirs, tentant de faire parler son hôte obstinément mutique. Celui-ci observe son garde-malade qui, infatigable et débrouillard, ne cesse de s'activer avec l'assurance mesurée qui caractérise tous ses gestes. Il s'exaspère de la puissance et de l'agilité qui émanent de l'homme, exaspération attisée par son sentiment d'impuissance, de dépendance, et par une douleur qui ne lui laisse aucun répit.

Comme retranscrivant un journal de bord mental que tiendrait le narrateur, les chapitres, courts et s'ouvrant systématiquement sur une observation lapidaire à propos des conditions climatiques, créent par leur insistante succession une sensation de temps figé, au cours duquel les journées se répéteraient à l'infini. Dans ce huis-clos marqué par l'austère âpreté qu'engendrent la disparition de tout superflu, les deux héros se livrent à un affrontement qui ne dit pas son nom, et qui plombe le récit d'une tension sourde et asphyxiante.

J'ai aimé. J'ai juste regretté que l'auteur parsème son intrigue d'un symbolisme qui restera énigmatique jusqu'à la fin (hormis Maria et Matthais, tous les personnages portent un prénom commençant par la lettre J, ou évoquant des personnages bibliques…) et n‘apporte rien, selon moi, à son récit.
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Une cabane, de la neige, la nature déchainée, un état post apocalyptique. Deux hommes réunis malgré eux à faire face au pire et au meilleur de l'humain face à l'adversité. Un roman qui colle à la peau comme une chemise après une ondée .
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Quoi de plus rafraîchissant en cette période estivale chaude que de se trouver coincée dans un village au fond des montagnes sous la neige qui tombe inexorablement...
Un huit clos comme je les aime, entre nature writing et récit post apocalyptique où le temps semble s'être arrêté comme dans "le mur invisible" de Marlen Haushofer.On ignore ce qui s'est passé ; seule compte la survie ...
Entre ces deux personnages contraints de cohabiter ensemble un drôle de jeu se met en place : méfiance? défiance ?confiance ? Les mots glissent sur la neige qui nous enveloppe sans nous étouffer et la douce chaleur du poêle nous berce. Une très belle découverte et lecture avec ce premier roman !
Lien : https://chezlyne.canalblog.com
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Deux hommes sont cloîtrés dans une maison. Un est gravement blessé, le second, bien plus âgé, le soigne. C'est l'hiver, au Québec, un hiver particulièrement rigoureux. L'électricité a été coupée, dans tout le pays semble-t-il. le village doit s'adapter, nos personnages aussi.
C'est leur huis-clos ou presque que narre le blessé, sa dépendance à l'autre qu'il ne connaît pas faute de mobilité ; l'attente désespérée de cet autre pour quitter le village et l'espèce d'amitié qui va naître entre eux deux alors que les conditions meteo les ensevelissent petit à petit.
Très belle plume, j'ai été conquise par les descriptions poétiques de la nature, par l'approche progressive de chacun des personnages, les descriptions des gestes du quotidien qui sont ceux de la survie.
Très beau roman que je vous conseille de découvrir.
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Pour des raisons qui échappent au lecteur, le Québec est plongé sous une neige incessante. Blessé, le narrateur se bat pour survivre dans cette ouate irréelle qui étouffe les sons, loin du monde d'avant... Que s'est-il passé ? Comment survivre sans électricité, sans communication, avec une communauté aux aguets. Oppressant, pointilliste, ce récit est aussi envoûtant qu'asphyxiant.
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Livre adéquat pour débuter le confinement 2020 !
Deux hommes prisonniers de l'hiver sont obligés de vivre ensemble question de survie...
Une belle intensité dramatique.
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Il m'attendait , je l'attendais. Nos chemins se sont croisés , un poids en moins!
Christian Guay- Poliquin je n'ai pas eu le plaisir de vous rencontrer lors de votre passage aux éditions de l'Observatoire j'en ai regret. Votre parole aurait surement éclairé ma lecture.
Je est alité et se remet difficilement d'un très grave accident de voiture, ses jambes fracassées ont été "réparées" par Maria. C'est Matthias qui s'occupe de lui, le village lui a promis aide et assistance et surtout une place dans le premier convoi qui partirait à la ville car voyez-vous le village est isolé, pris dans les neiges. L'hiver s'est installé, la tempête aussi et l'électricité est en panne.
S'installe entre les deux hommes une étrange relation, Martial à l'âge d'être le père de Je mais il ne l'est pas loin de là. Peu à peu les visites s'espacent et bientôt il n'y a plus que ces deux hommes livrés à eux-mêmes obligés de "faire avec" Et surtout il nous reste la splendide écriture de Christian Guay-Poliquin et c'est magique, poétique, apaisant, angoissant, bienveillant, cruel.
Un beau moment de lecture.
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Grand nord canadien, un village coupé du monde depuis LA panne d'électricité, et qui s'organise pour passer l'hiver.

Vient d'arriver un jeune accidenté aux jambes broyées, de retour au village après dix ans, confié aux soins du vieux Matthias, de passage.

C'est cette relation riche et difficile que l'on suit alors que des hommes partent au camp de chasse et que d'autre vont tenter de rejoindre la côte ou la ville abandonnant le village aux vieillards et aux plus faibles.
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Le poids de la neige raconte l'histoire de deux hommes bloqués par la neige qui tombe inlassablement. L'un deux est blessé, incapable de marcher. L'autre souhaite désespérément rejoindre sa femme. Ils vont vivre tout cet hiver loin de tout, dans ce monde qui semble faire face à une panne d'électricité gigantesque.
En vérité, le côté post-apocalypse de ce monde reste très léger, en arrière-plan. On sait que tout ne tourne pas rond dans ce monde, que les gens ont peur, qu'ils fuient… mais ne vous attendez pas à y trouver un vrai roman d'anticipation. Ce côté-ci sera à peine esquisser, juste un décor qui revient brièvement hanter nos héros par moment.

Pour ma part, je n'ai bizarrement pas été déçue que cet aspect ne soit pas plus présent. Je n'ai eu aucun regret à l'absence d'explications. Finalement ce qui importe dans cette histoire, c'est la vie de ces deux hommes.

L'histoire se résume à peu de choses, peu d'action, seulement des hommes seuls qui affrontent l'hiver. Pourtant, elle m'a tenu en haleine tout au long de ces 250 pages. Tout l'intérêt réside dans la force de ces deux héros, dans les émotions qui transparaissent. Si ces personnages restent assez froids, s'il y a peu de paroles, l'auteur réussit à esquisser leurs pensées et leurs tourments sans les dire explicitement.

C'est un roman sans vraie chaleur humaine, à l'ambiance lourde.

Pour entrecouper et rythmer cette vie monotone, l'extérieur surgit par instant, mystérieux, insaisissable. Les potins, les rumeurs des habitants du village tout proche atteignent les deux hommes. Ils nous laissent interrogateurs, nous laissent imaginer ce monde isolé qui survit. Instants de vie d'autres personnes qu'on ne fait qu'apercevoir, ils révèlent les failles de l'homme. Les instincts de survie s'exacerbent, révélant la bienveillance ou l'égoïsme des uns et des autres.

Finalement, on se prend à vouloir savoir ce qu'il adviendra de nos deux protagonistes. Vont-ils survivre à cet hiver ? S'entretuer ?

La fin est à l'image du roman. C'est une fin ouverte qui nous laisse libre d'imaginer la suite. Je ne suis pas toujours adepte des fins ouvertes mais cette fois-ci je la trouve bienvenue.

Pour conclure ?
Un roman où il ne se passe pas grand chose et qui pourtant a réussi à retenir mon intérêt au travers des ses personnages, du décor apocalyptique très léger et d'une question : ces deux hommes vont-ils mourir ?
Une atmosphère dense, un sentiment de danger et une étude de l'être humain qui font tout l'intérêt de ce roman.
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