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4,02

sur 591 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime beaucoup les livres se passant dans un univers clos et éloigné de tout. Alors lorsque j'ai vu celui-ci, je n'ai pas hésité. Pourtant, je déteste la neige mais je ne suis jamais à une contradiction près… Et j'ai lu ce roman alors que j'en avais 20 cm dehors. J'étais dans l'ambiance !

J'ai adoré ce livre ! La structure est plutôt originale puisque nous découvrons tout, à la manière d'un journal intime, à travers les yeux du jeune homme blessé. Comme lui, nous ne savons pas où il est ni qui est vraiment ce Matthias, le vieil ours mal léché qui s'occupe de lui. C'est aussi le roman de l'attente. Chacun espère pouvoir s'en sortir. le blessé veut retourner chez lui, Matthias désire revoir sa femme malade… Mais est-ce vraiment la neige le problème ?

Voici un roman qui ne laisse pas indifférent. J'ai tourné frénétiquement les pages au fur et à mesure que les centimètres de neige s'accumulaient. Et ce n'est pas le loup que j'ai vu sortir de sa tanière mais bien les sentiments humains. Car quoi de mieux qu'un huis-clos pour faire surgir tous les défauts et les qualités intrinsèques à l'Homme ?

Un grand merci à Babelio et aux Éditions de l'observatoire pour cette belle découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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De sa fenêtre, tout est blanc. La neige a recouvert, de son épais manteau, tout le paysage, faisant se plier les arbres de la forêt. Alors qu'il voulait rendre visite à son père mourant, le fils du mécanicien a eu un terrible accident de voiture, le paralysant des jambes. Depuis, il vit cloitré dans la véranda du vieux Matthias qui a bien voulu s'occuper de lui pendant sa convalescence. Avec l'aide du pharmacien, de la vétérinaire et du vigile, ce dernier lui prépare à manger, le lave et change ses pansements. Tout ceci en échange d'un probable retour vers la ville. Des semaines, des mois que cela dure. Que les deux hommes vivent ainsi, reculés du village, emprisonnés par cette neige qui ne cesse de tomber et de les isoler...


Christian Guay-Poliquin nous plonge dans une ambiance post-apocalyptique et mystérieuse. Que s'est-il passé pour que tous les habitants de ce village reculé se retrouvent sans électricité ? Que tous essaient de s'enfuir vers la ville, désertant peu à peu le village où les réserves de vivres s'amenuisent ? Cela, nous ne le savons pas, l'auteur nous faisant essentiellement ressentir les choses. de même que nous n'apprenons pas grand-chose sur Matthias et son convalescent. Excepté qu'il sont comme prisonniers de cette neige qui tombe abondamment, les empêchant de rejoindre la ville. C'est au coeur de cette nature sauvage, hostile, un brin angoissante mais somptueuse que nous plonge l'auteur. Attendant désespérément le printemps, les deux hommes, confinés dans la véranda, vont devoir cohabiter ensemble et vont immanquablement tisser des liens parfois insaisissables et complexes. Ce roman surprend tout autant qu'il nous happe et nous claquemure. Un huis-clos oppressant à l'écriture sèche et brève, où l'on assiste à un face à face latent.
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J'avais rédigé en substance dans ma tête le ressenti de cette lecture, faite il y a déjà une dizaine de jours, mais j'attendais la rencontre avec ce jeune auteur québécois...le 19 janvier chez son éditeur français: Les éditions de l'Observatoire . J'ai bien fait, car j'ai appris moult détails, informations bien précieuses, pour apprécier ce très beau roman, avec plus de "finesse" et de profondeur !...

J'en profite pour remercier Babelio et les éditions de l'Observatoire, que je découvrais en même temps que cet écrivain. Une rencontre jubilatoire, animée aussi joyeuse qu'instructive....

Peu avant cette invitation, j'avais acquis ce texte, toute seule comme une grande ! ...en fouinant en librairie. Un seul exemplaire était rangé sagement dans les rayonnages: attirée par le titre, puis par le 4e de couverture, très explicite, et pour parachever, par la couverture très réussie et insolite: une photographie d'un intérieur meublé solitaire, une sorte de salon, aux hauts plafonds, recouvert, enfoui par une épaisse couche neigeuse... Couverture très fortement suggestive , qui ne pouvait que m'intriguer...

Je ne me suis pas égarée dans mon choix, car j'ai lu cette histoire en une nuit, prise par l'intensité dramatique de ce huis clos..., très bien orchestré et efficace.

Atmosphère tour à tour inquiétante, ou plus réconfortante... entre deux hommes, obligés de "cohabiter"... dans une maison isolée, dans un hiver difficile, compliqué par une coupure d'électricité...où chacun doit se débrouiller comme il peut...le temps de trouver des solutions pour réparer, pour sortir de cet isolement forcé !

L'un plus âgé doit s'occuper d'un plus jeune, ayant subi un très grave accident de voiture, sur la demande des villageois, en échange d'une prise en charge motorisée"ultérieure, pour retrouver son épouse hospitalisée, au plus mal ...ailleurs...
Le cadet, immobilisé, les jambes fracassées, est à la merci de son aîné...

Comme tout huis clos bien mené, chaque détail prend un relief particulier, et l'attention du lecteur est sollicité plus intensément ! Comme l'a répété l'auteur : " c'est lorsqu'il ne se passe rien que tout peut arriver !!"....

De très fortes et poétiques descriptions de la nature et de cet élément, aussi magnifique qu'angoissant, que représente " la Neige" [ l'équivalent d'un "personnage" à part entière !]...

"C'est l'hiver. Les journées sont brèves et glaciales. La neige montre les dents. Les grands espaces se recroquevillent." (p. 14)


"Il doit être près de midi. le froid semble avoir desserré son emprise sur le paysage, pour reprendre des forces.En attendant, la neige continue de tomber sans que rien puisse l'arrêter. Les flocons sont larges et délicats. On dirait qu'ils ont été découpés dans du papier."

Des villageois viennent au début ravitailler nos deux "Robinsons"..., dont Maria, l'infirmière du village qui vient prodiguer des soins à "notre accidenté... et puis la panne d'électricité, les difficultés pour trouver des vivres...augmentant, les visites extérieures se raréfient... et Matthias finit par se débrouiller, tout seul, pour qu'ils "survivent"... chaque jour gagné est comme une victoire, dans un environnement montrant plus fréquemment des visages inquiétants.

Nos deux compères s'aident, se méfient, relâchent la pression, jouent aux échecs, et Matthias raconte des histoires... Histoires qui prennent une épaisseur démultipliée, au début, car le "jeune rescapé" ne parle pas, est comme emmuré dans le silence... le dialogue naîtra progressivement...

Un face à face, alternativement inquiétant, hostile, suspicieux, bienveillant, amical, protecteur...Curieusement et c'est là, je trouve la réussite de ce huis-clos, parfaitement accompli...C'est l'étrangeté inquiétante de ce duo prenant souvent des éclats sombrissimes... mais aussi des fulgurances
" lumineuses", éclatantes, comme cette "Neige" au même double visage ...!!

Lien intergénérationnel, avec ses malentendus, ses incompréhensions, la dislocation du sens dans le quotidien, la mise en avant de la parole autant
que celle du silence...Et au final, un apprivoisement et une bienveillance des plus discrètes comme des plus tangibles... [ Motus !!!je ne dévoilerai rien de l'issue de ce huis clos !...]


J'ai été contente d'entendre l'auteur évoquer un roman, auquel j'avais aussi songé (que j'ai beaucoup apprécié cette année 2017) , avec quelques similitudes, en écho à son propre univers. Je voulais nommer "Dans la forêt" de Jean Hegland ( réédité par Gallmeister, en 2017)

La rencontre avec cet auteur québécois a été aussi réussie que des plus joyeusement "nourrissantes, animées : Christian Guay-Poliquin a discuté avec passion de son écriture, des écoles littéraires comme du monde éditorial québécois très différent de ceux, en France...
Dans ces échanges très variés et ouverts, j'ai appris que son premier roman ,"Le Fil des kilomètres" mettait déjà en scène ce personnage du jeune homme, revenant dans son village pour retrouver son père, après des années d'absence et de silence...

En sortant de cette invitation littéraire, je me suis précipitée dans ma librairie "fétiche", La Librairie Tschann, pour commander ce premier texte (édité en 2015, par Phébus).... et ce matin , je viens de recevoir un mail m'annonçant l'arrivée de ma demande... Je vais donc me précipiter pour aller le chercher, et en commencer la découverte... Tous ces détails, pour vous dire à quel point "Le Poids de la neige" a été un excellent moment de lecture...qui me fera suivre avec grande attention cet écrivain québécois !

Je finis cette chronique en remerciant grandement et une nouvelle fois , ...Babelio et les éditions de l'Observatoire, pour cette rencontre qui restera un moment aussi fort que la lecture de ce roman original... !

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Partir est impossible mais rester s'avère aussi difficile dans ce roman dans lequel Christian Guay-Poliquin oblige deux hommes qui ne se connaissent pas à cohabiter dans une véranda encerclée par la neige au coeur d'une vallée isolée.
Ce n'est pas seulement cette neige qui s'accumule de manière extraordinaire et confine les deux personnages à l'isolement. C'est également une succession d'événements et de non-événements qui, réunis, vont mettre en lumière des tempéraments contraires et des volontés opposées de nature à mettre les nerfs à rude épreuve. Face à l'immobilisation et la patiente rééducation du plus jeune «enchaîné à des jambes cassées», on découvre l'obstination parfois inquiétante à retourner en ville de Matthias, le plus âgé échoué dans ce village où la solidarité devient de moins en moins évidente.
Alliance de circonstance, mutisme, secrets, menaces, ce face-à-face qui pourrait les conduire à agir l'un contre l'autre a des allures de huis-clos propice à des formes variables de tragédie tant les sentiments de réclusion et d'impuissance sont présents. Sans compter la menace extérieure évoquée par la mystérieuse panne d'électricité qui paralyse le pays et pose la question de savoir s'il y a réellement un ailleurs possible...

C'est un roman très bien orchestré que propose l'auteur québécois. Dans cette littérature qui condamne le mouvement, c'est le temps qui devient le noeud de l'intrigue. C. Guay-Poliquin le transforme en espace avec deux dominantes : la nécessité de passer l'hiver et l'attente des deux protagonistes sans savoir où elle les mène. Vers une amitié inattendue ou un point de rupture ?
Il ne faut pas compter sur l'auteur pour vous révéler le moindre indice avant le dénouement. Il est plutôt habile, impressionne par sa maîtrise, sa faculté à construire le récit autour du silence, de la solitude et de l'ennui en tournant le dos à toute «psychologisation» pédante.
Belle découverte.
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Rencontrer un écrivain est toujours intéressant. Découvrir qui se cache derrière les pages que l'on tourne, écouter l'auteur parler de son livre, de ce qui l'inspire, de ce qui le motive, est toujours enrichissant.
Lorsque j'ai déjà lu l'ouvrage, j'y découvre souvent des aspects auxquels je n'avais pas pensé, cela enrichit mes impressions de lecture.
Une fois n'est pas coutume, je n'avais pas lu le roman de Christian Guay-Poliquin avant de le rencontrer, et pour cause : c'est en fin de rencontre que je l'ai reçu, comme toutes les personnes présentes. Et j'ai trouvé ça formidable. Le plaisir de la découverte a été décuplé.
Un immense merci à Babelio et aux éditions de l'Observatoire qui ont organisé cette rencontre passionnante.
Un immense merci pour ce livre qui est déjà un très bel objet avec une superbe photo de couverture.
Christian Guay-Poliquin est un jeune auteur plein d'humour, à la pensée foisonnante et à la réflexion riche et intelligente. Très cérébral tout en restant simple et charmant.
La rencontre fut captivante de bout en bout. Avec un savoureux accent québécois et une verve rare, Christian Guay-Poliquin a subjugué l'auditoire.
Lorsqu'il a lu le très beau poème de son père mis en exergue, j'ai su tout de suite que j'aurais ce souvenir en tête en lisant son livre. Que j'allais entendre sa voix et sa musicalité.
Et c'est ce qui s'est passé.
La rencontre avait aiguisé mon appétit, et j'avais hâte de commencer ma lecture. Convaincue par avance. Et je n'ai pas du tout été déçue, loin de là, ce fut un pur moment de bonheur. Des heures magiques, passées au chaud sous ma couette tandis que la neige tombait dehors... et dans le livre. Merveilleuse coïncidence !
Lire le texte après avoir entendu l'auteur en parler, n'en disant que ce qu'il faut sans trop en dévoiler, a été une expérience très positive.
Le poids de la neige met en scène deux hommes forcés par les circonstances de cohabiter, un jeune homme blessé et un vieux grincheux. Ils se retrouvent coupés du reste du monde, sans électricité, sans moyen de communication tandis que la neige s'accumule. Cette neige qui est d'ailleurs le troisième personnage de l'histoire, un personnage à part entière. Peut-être même le premier.
L'histoire ? On pourrait la résumer en quelques lignes. De ce point de vue, le roman pourrait tout aussi bien se réduire à quelques pages.
Mais alors, quel est son intérêt ?
Christian Guay-Poliquin l'a dit lors de la rencontre : "C'est précisément quand rien ne se passe que tout peut arriver." Cette phrase illustre parfaitement le livre. Le lecteur attend, parce qu'il peut se passer beaucoup de choses derrière une tranquillité apparente. Et le tour de force de l'auteur est de faire en sorte qu'il ne s'ennuie pas une seconde.
Ce roman est envoûtant. Lent, très lent, mais terriblement captivant.
Dans une interview, Christian Guay-Poliquin a exprimé l'idée que "Dans la fiction, la solitude est ce qui permet de rentrer à l'intérieur des personnages." et c'est ce qu'il exploite dans le poids de la neige.
Dans le contexte de survie dans lequel ils sont plongés, les deux personnages n'ont pas d'artifice derrière lequel se cacher, pas de masque derrière lequel se dissimuler. Ils sont mis à nu et doivent assumer tout ce qu'ils sont et tout ce qu'ils font. Cela donne une force inouïe à chacun de leurs actes, à chacune de leur parole.
Les apparences sont bien trompeuses : il ne se passe pas grand-chose... mais en fait il se passe plein de choses.
Dans le poids de la neige, pas de grande gesticulation, pas de rythme effréné mais un contenu tellement riche derrière le calme en surface.
Moi qui aime la nature, et particulièrement la neige, j'ai été servie ! L'auteur a déclaré dans une interview que : "La nature domine sur tout ce qui se passe et plus spécialement domine les personnages et donc tout ce qu'ils vivent. La nature est dans ce sens le tremplin de l'existence humaine. C'est pourquoi la nature devient le tableau fondamental du récit et donc de l'aventure humaine." Dans son roman, c'est effectivement la neige qui domine tout, les cm accumulés qui pèsent de plus en plus sur les deux reclus.
Mais cette neige ne pèse pas du tout sur le lecteur ! Pour lui, elle se fait légère, douillette.
À une époque où tout va vite, où journalistes, présentateurs ou politiciens parlent à toute allure dans une sorte d'urgence permanente, que ce livre fait du bien !
Ce roman qui ne ressemble à rien de ce que j'ai lu jusqu'à présent a été une petite parenthèse enchantée dans mon quotidien.
Un livre plein de poésie, qui garde une grande légèreté malgré tout le travail que l'on devine derrière chaque phrase.
Un livre original et magnétique, un immense plaisir de lecture.
Je ne peux que vous recommander de plonger à votre tour dans cette merveilleuse neige !
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Ayant eu de privilège de rencontrer l'auteur la semaine dernière à la médiathèque de la ville dans laquelle je réside (et non pas celle dans laquelle je travaille cette fois-ci), je suis tombée amoureuse de sa présentation et de la lecture qu'il a faite de l'un des passages de son ouvrage (avec cet accent québécois que j'adore). Sélectionnée pour le Prix des lycéens et apprentis de la région Sud, cette rencontre a eu lieu dans ce cadre en partenariat avec l'ARL et je ne me réjouirais jamais assez d'avoir pu assister à cette rencontre.

Ici, nous nous trouvons dans un huis-clos étouffant, près d'un petit village que les chutes abondantes de neige et la coupure d'électricité qui en a découlé ont coupé du reste du monde. Notre narrateur, un jeune mécanicien venu rendre visite à son père après dix ans d'absence se retrouve alité après un terrible accident de voiture qui lui ont broyé les jambes. Désormais, il ne doit sa survie qu'aux bons soins de Maria, la vétérinaire du village 'transformée en infirmière dans ces circonstances et du pharmacien qui lui apporte des médicaments. Obligé malgré lui de cohabiter avec un vieil homme, Matthias, qui, lui non plus ne se voyait pas devoir rester auprès de ce jeune homme qui est désormais une charge pour lui et qui, de surcroît, se refuse à parler, les deux hommes vont néanmoins apprendre à devoir cohabiter ensemble non pas pour vivre mais pour ne pas mourir. Si dans un premier temps, l'entraide que leur apporte les quelques villageois qui n'ont pas (encore fui) le village leur est d'un grand secours, ce sera bientôt "chacun pour soi". Si le narrateur se remet lentement mais sûrement de ses blessures, Matthias ne pense qu'à une chose : pouvoir s'échapper de cet endroit afin de rejoindre la ville et d'y retrouver sa femme. Cependant, bien que les mots ne soient pas prononcés et malgré l'hostilité première entre ces deux hommes que tout oppose, l'on sent bien que ce coup du sort a fini par les rapprocher, bien malgré eux.

Un roman oppressant, un huis-clos presque étouffant mais avec une telle beauté dans l'écriture (malgré la description de ces paysages presque sortis d'un roman post-apocalyptique) et des chapitre extrêmement courts que le lecteur (moi en tout cas), ne peut que tomber sous le charme. Nos deux protagonistes arriveront-ils à se sortir de ce labyrinthe dans lequel ils sont enfermés ? Même si la fin m'a un peu laissée sur ma faim, je ne peux que vous recommander de lire cet ouvrage d'une grande simplicité et pourtant si profond en ce qui concerne les relations humaines dans de pareilles circonstances ! Une pure pépite à l'état brut !
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Je tiens déjà à souligner la qualité et la beauté du livre lui-même. La couverture est vraiment belle , bravo aux éditions de l'Observatoire !.
Si l'enveloppe est belle, l'intérieur est tout aussi éblouissant.
Christian Guay-Poliquin nous offre un huis clos tout à fait passionnant dans une ambiance très particulière, glaciale qui met d'emblée le lecteur dans une position d'attente. Nous sommes hypnotisés par l'atmosphère, le silence, la tension qui règne dans la maison entre les deux hommes Matthias et le narrateur. Nous sommes à l'affût du moindre mouvement, du moindre geste car nous redoutons un drame.
La neige n'est pas ici, légère, elle est lourde, pesante comme le sont les rapports entre les deux hommes.
L'écriture est « froide », sobre, sans fioriture, une écriture incisive qui sait retenir et capter l'attention du lecteur qui ne pose le livre que par obligation.
Je suis vraiment séduite par ce roman et regrette vraiment de l'avoir terminé si vite, malgré la dureté du climat à l'intérieur et à l'extérieur de la maison, je me sentais bien et n'avais pas envie d'en sortir !
C'est une belle découverte et je remercie LydiaB qui en est à l'origine !

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Jour de tempête aujourd'hui, belle occasion de lire « Le poids de la neige ».

Mais dans ce roman québécois la neige a un tout autre poids que celle que je vois tomber doucement de ma fenêtre. C'est le manteau qui recouvre une bourgade coupée du monde, où il n'y a plus d'électricité ni de télécommunications, une situation quasi post-apocalyptique.

Dans cet isolement, deux hommes tentent de survivre à l'hiver : un jeune mécanicien qui a subi un grave accident et un vieillard arrivé par hasard et qui soignera l'autre en échange de victuailles et de chauffage que lui fourniront les habitants du village.

Deux hommes, un huis clos où la vie se déroule au ralenti, où on regarde la neige tomber, entre les lectures au coin du feu et les querelles de village, avec l'espoir des jours meilleurs ou des retours à la ville.

Une belle lecture, un roman à la hauteur des attentes que suscitaient les nombreux prix reçus.
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Un village enneigé, isolé à la suite d'une coupure d'électricité...Les quelques habitants confient un jeune homme accidenté, ses deux jambes ayant subies de nombreuses fractures, à un homme plus âgé, hébergé dans la véranda d'une maison déserte. Commence une cohabitation entre les deux hommes, le plus vieux soignant le plus jeune, dans l'attente du retour de conditions climatiques plus favorables leur permettant de partir. Mais la neige, le froid, le vent vont compliquer leurs projets.

Le Poids de la neige n'est pas qu'un roman d'ambiance, c'est aussi un roman psychologique et un roman d'apprentissage où les deux protagonistes vont passer par toutes les relations et les sentiments, entraide, collaboration, rivalité, altercation dans un huis-clos forcé, atemporel, au gré de cette neige qui assourdit les bruits et ralentit les gestes.
Christian Guay-Poliquin réussit avec une écriture simple et poétique à décrire sentiments et rapports de force, paysages et sensations de froid, attentes et découragements, en brossant les portraits psychologiques très justes des deux prisonniers.
Un roman acheté au hasard, un écrivain que je pensais beaucoup plus âgé tant il fait preuve de maturité, mais qui en fait, est trentenaire.....
Une très belle surprise et un écrivain à suivre.
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Il voulait voir son père. C'est pour ça qu'il est revenu dans son village natal. En arrivant il a eu un accident et s'est brisé les deux jambes. Il ne savait pas que son père était décédé récemment. Il ne savait pas que ce village rescapé, d'on ne sait quoi, n'avait plus d'électricité, n'était plus ravitaillé. Il ne restait que quelques habitants, ceux qui n'ont pas réussi à partir. L'hiver est là, la neige et le grand froid aussi. Un vigile, le pharmacien et la vétérinaire récupèrent l'accidenté et après réflexion décident de le confier à Matthias, un vieil homme, arrivé il y a peu, qui squatte la véranda d'une maison à une heure du village. Pour que Matthias accepte de s'occuper de lui, ils lui proposent une place dans un véhicule dès que possible pour qu'il puisse retourner en ville, du bois pour se chauffer et des vivres. Retourner en ville est comme une obsession pour Matthias, sa femme y est hospitalisée, le reste va lui faciliter la vie en attendant. Il accepte.

Au début notre narrateur dort beaucoup assommé par les médicaments prescrits. Puis petit à petit il reprend vie, reste immobilisé, regarde par la fenêtre en observant la nature figée par la neige et le froid, refuse de parler à Matthias qui monologue en cuisinant, en le soignant.

Régulièrement un habitant du village ramène des provisions, du bois, des médicaments, boit un café, discute de la situation avec Matthias et redescend au village.

Matthias règle sa journée avec des rituels. Instinctivement il sait que cela l'aidera.

La narrateur observe, écoute, ne répond pas et attend. Peu à peu il retrouve l'usage de ses jambes.

L'ambiance est pesante, glaçante et pourtant chaleureuse. Malgré les conditions de vie, on se sent presque bien à l'abri dans cette véranda. La cohabitation évolue, la solidarité des habitants n'existe plus, il n'y a plus d'espoir dans ce village et personne ne sait ce qui se passe plus loin dans les autres villages. Certains se sauvent, d'autres se terrent. le narrateur et Matthias doivent se débrouiller seuls.

Encore une lecture addictive. L'évolution des rapports entre ces deux hommes est passionnante. le décor est planté d'une telle façon qu'on est transporté dans ce village.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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