La mort frappe indifféremment, et les lamentations des proches sont pareilles dans toutes les langues... (p.63)
Marre d'être pauvre, marre d'être un Rital, de vivre dans ce pays infect où tout le monde le rejette, de supporter les moqueries des uns, les méchancetés des autres, d'être sans arrêt montré du doigt, soupçonné, menacé. Il a tous les torts, celui qui n'est pas du quartier, du village, du pays. Roberto en a marre d'être "l'étranger". (p.170)
Il fait trois pas, puis se retourne et ajoute :
"C'est sûrement des bêtises, tout ce qu'ils disent. "Ces histoires d'enfants kidnappés, je ne sais pas où "ils" ont été chercher ça..."
(...)
"...ou alors c'est peut-être arrivé une fois, il y a très longtemps, et "ils" n'arrivent pas à pardonner..." (p.35)
"Italien mangeur de chiens, Italien mangeur de chiens !" chantaient les élèves de cette école-là. Roberto secoue la tête pour chasser l'obsédante comptine qui depuis quarante ans hante sa mémoire.
"Italien mangeur de chiens, Italien mangeur de chiens !" Ritournelle de tous ses cauchemars. (p.10)