Citations sur Regardez-moi (29)
- Je voudrais être minuscule pour que tu me caches dans ta poche, j'ai ronronné, en me blottissant dans ses bras. Tu m'emmènerais partout avec toi, et la nuit, je dormirais sur ton oreiller. (p.127)
Je zappe. Sur les autres chaînes, la même séquence passe également en boucle. Combien Socio-life a-t-elle vendu les droits de diffusion de ce "clip" à sensation ? Des millions je suppose... Taux d'écoute : 100% ! Même les rares personnes qui boudaient "Regardez-moi !" doivent être devant leur poste, à cette heure. Combourg est encore gagnant sur tous les tableaux.
Et pendant ce temps-là, nous, on dérouille. Mon père gueule, ma mère sanglote. Et moi, je n'ai pas le droit de décrocher ce putain de téléphone pour les consoler... (p.114)
Se retrouver enfermée dans un théâtre, la nuit - ou dans un musée, ou dans une vieille bibliothèque, ou dans un cimetière -, ça ressemble à un début de film d'épouvante ! Je ne peux pas m'empêcher d'être sur le qui-vive, de tendre l'oreille dans le noir... Et c'est pire ! Les bruits de mon propre corps : battements, bourdonnements, clapotis, borborygmes deviennent assourdissants, et encore plus effrayants que tout le reste ! (p.109)
- J'ai menacé Combourg de révéler notre démarche à la presse, m'a expliqué papa, sans se soucier de la présence de la caméra. Une démarche de parents qui craignent pour l'équilibre de leur enfant et que, pour des raisons bassement matérielles, ces proxénètes évincent - oui, proxénètes, c'est le mot que j'ai employé ; proxénète, je persiste et signe ! Et sais-tu ce qu'il m'a répondu ? "Allez-y, ne vous gênez pas ! Plus il y aura de scandale autour de l'émission et plus vous ferez monter l'audimat !" Comment veux-tu ne pas sortir de tes gonds devant un pareil cynisme ? (p.78)
Dur-dur de n'avoir plus de rapports à deux, ou à trois, ou à quelques-uns, mais à mille ! ça complique tout ! Et, en même temps, je me sens beaucoup plus forte en face de l'Autorité (avec un A majuscule, comme dirait Momo), grâce à tous ces témoins. J'ai le sentiment qu'en cas de conflit, la moitié de la France prendrait ma défense. Devant ça, ni mes parents ni les profs ne font le poids ! (p.66-67)
Une psychologue, je vous demande un peu ! Et pourquoi pas une infirmière, tant qu'ils y sont ? Ou un toubib ? Le succès, c'est une maladie, peut-être ? (p.20)
La démarche de "Regardez-moi !" qui balaie les préjugés des gens en leur faisant découvrir sur l'écran ceux qu'ils côtoient chaque jour sans chercher à les connaître, est vachement intéressante. (p.9)
Je perçois nettement le soupir de soulagement de maman. Son épreuve à elle, est terminée. Pas la mienne. Mais au moins, ici, dans ma chambre, je ne vois pas l’écran. Ma propre nullité ne me saute pas à la figure…
Parce que je viens de réaliser un truc très important : la grande différence entre moi et une actrice, c’est que l’actrice a un texte auquel se raccrocher. Moi pas. Faut que j’improvise. Ou alors, que je ne fasse rien, les téléspectateurs vont s’emmerder et changer de chaîne.
La majorité des gens se reconnaitront davantage dans une personnalité modeste, voire médiocre, que dans un physique spectaculaire ou une intelligence brillante…
Il n’a pas pu poursuivre à cause des hurlements. Les vannes fusaient de partout. Elles s’adressaient à moi, évidemment. Je ne vais pas les retranscrire, elles ne sont pas difficiles à deviner. Je me suis sentie salement agressée.
Et voilà.
L’aventure est en route.
Ca me fait tellement bizarre que je ne sais plus quoi écrire. C’est vraiment troublant de savoir qu’à chaque instant, on a un objectif braqué sur soi. Toute la soirée, j’ai eu l’impression de jouer un rôle. D’ailleurs j’en jouais un : le mien. Je faisais semblant d’être moi, et du coup, je ne me ressemble plus. Même ma voix sonnait faux.