Citations sur La vie rêvée d'Ernesto G. (148)
Pendant l'interminable voyage, elle n'entendit pas le son de sa voix et pensa qu'il était muet. Il ne dormit à aucun moment, ne mangea rien, accepta un jus d'orange. Il fumait et, quand il ne regardait pas le ciel, il passait son temps plongé dans un recueil de poèmes.
On est probablement fabriqués pour vivre ainsi les uns à côté des autres, à se regarder de loin et à avoir des regrets de d'ignorer autant. C'est ça aussi peut être le mystère de la vie
Quand un révolutionnaire n'a pas la chance de mourir jeune, il finit obligatoirement dictateur ou bourreau. Saint-Just est mort à vingt sept ans. A un moment le courage consiste à s'arrêter et à passer à autre chose. p. 462
En cette fin de journée d'octobre 38, à l'âge de vingt-huit ans, il découvrit enfin le ciel et le soleil, regarda les docks en arcade montante comme une vague et, posé fièrement au-dessus, un jeu inextricable de cubes soudés par un architecte fou dévalant en cascade jusqu'aux immeubles éclatants qui défiaient la mer et il comprit ce que voulait dire Alger la Blanche.
Quand on se sépare, c'est avec l'espoir de se retrouver un jour, sinon c'est comme mourir chacun de son côté.
"Sur cette terre,ce sont d'abord les femmes,françaises ou arabes,qui sont colonisées et opprimées,réduites à l'état de génisses.On s'époumone dans le désert.Autant vouloir faire reconnaître les droits de la souris à un chat."
Quoi qu'elle ait fait, personne n'a le droit de la juger. Il y en a marre des juges. Des gens qui vous condamnent sans vous connaître.
Pendant ces années,la haine a été l'essence de mon corps,la haine de l'ennemi qui m'a poussé à le détruire,au-delà de mes limites humaines,et,quand je regarde ce que je suis devenu,je mesure à quel point je me suis éloigné de la raison même de mon idéal.Je ne suis pas sûr de m'être toujours battu pour la bonne cause mais plutôt pour les sombres besoins tapis au fond de moi.Tous les êtres humains haissent la guerre,la redoutent et l'évitent.Quand on a commencé et mis sa foi dans l'engrenage,quand on a goûté à la guerre,on ne peut plus s'en passer.On ne peut plus s'arrêter,on veut recommencer.Le moment est peut-être venu pour moi d'abandonner cette course éperdue.
Helena relut deux fois ce compte rendu.Bien que vingt-six longues années se soient écoulées depuis cette triste journée de juillet 1966 ou elle avait été contrainte d'abandonner l'homme de sa vie,elle eut la chair de poule et se mit à pleurer.Cela ne lui arrivait jamais.Elle avait tellement de raisons de pleurer.
Comment peut-on se dire adieu quand on s'aime autant ?