Rien ne sera jamais assez pour rappeler un passé peu glorieux dans l'histoire de notre pays. Entre 1942 et 1944, près de 12000 enfants juifs ont été déporté sur les 72000 que comptait notre pays en 1939. Il n'y a pas eu que la rafle du Vel d'Hiv mais beaucoup d'autres plus sournoises et individuelles et ceux depuis 1941. Cette collaboration avec l'ennemi a conduit à l'ignominie et l'infamie la plus totale.
Cette bd raconte le témoignage d'enfants qui ont vécu la disparition de leurs parents et qui ont dû se cacher pour échapper à ce funeste sort qu'est la déportation dans les camps de concentration. On parle des 60000 enfants qui ont survécu à l'horreur mais au prix de beaucoup de sacrifices et de souffrances. Ces mots d'enfant décrivent une page de l'Histoire et tous portent en eux une grande charge émotionnelle qu'il convient de comprendre pour ne pas faire de mauvais choix dans les valeurs.
Il n'est jamais inutile de montrer que les parcs d'enfants parisiens portaient l'écriteau « interdit aux chiens et aux juifs ». Il faut savoir que les dénonciateurs étaient partout dans une sorte d'hystérie collective à balance ton juif. Horrible société et on dit souvent que c'était mieux avant. Je ne partage pas vraiment cet avis.
Pour en revenir à la BD, j'ai été particulièrement sensible à ces neufs récits qui démontrent l'horreur de cette période qu'on a peu à peu oublié. A force de stigmatiser une catégorie à cause d'une histoire de religion, on finit par perdre son humanité. Les temps sont difficiles pour tout le monde et ce contexte ne pousse pas à la générosité d'esprit. L'espoir en l'homme doit toutefois perdurer.
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Cet ouvrage est constitué de témoignages d'enfants juifs qui furent cachés et échappèrent à déportation. Des enfants, qui ont en commun le déchirement d'avoir été séparés de leurs parents, mais qui n'ont pas vécu leur statut d'enfant caché de la même manière , en raison de leur âge, de l'endroit où ils résidaient et surtout de la façon dont ils furent traités par ceux qui les avaient accueillis. Pour certains , quitter la famille qui les avait accueilli et aimé, ce fût un nouveau déchirement ; d'autant plus qu'ils ne reconnaissaient pas leurs parents dans ces êtres qui étaient revenus de l'enfer. Des enfants qui connurent la peur omniprésente, l'incompréhension d'être devenus des parias, la honte et la culpabilité face à ceux qui n'ont pas survécus.
Il est toujours bon de se rappeler que l'être humain est capable du pire comme du meilleur. et ces témoignages mettent en exergue le courage de certains, face à la lâcheté et la bassesse d'autres.
Bien sûr, nous savons tous que le mal existe, l'histoire comme les journaux est emplie de faits divers sordides, de meurtres, de massacres.., mais il est terrible de se dire qu'il peut revêtir l'identité de son voisin, de son frère, de sa mère ...,voire de soi. Lorsque je lis un roman ou des témoignages sur cette sombre période de l'Histoire , je me pose constamment la question de qu'aurais je fait si j'avais vécu à cette époque. Aurais-je fait partie de ceux qui fermaient les yeux ou refusaient de voir ce qui se passait, aurais-je été capable de prendre des risques ? Mais j'ose espérer que je n'aurais pas fait partie de ceux qui ont collaboré, dénoncé leurs voisins, leurs commerçants, allant jusqu'à piller leurs logements ( ont-ils au moins ressenti de la culpabilité après la divulgation des horreurs qui ont été commises ?).
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