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2,8

sur 40 notes
C'est sur une femme seule, dépressive et fragile que s'ouvre ce roman. Cleo, poétesse cubaine reconnue partout sauf sur son île, ne s'est pas remise du décès de ses parents dans un accident. Elle survit plus qu'elle ne vit, totalement ignorée des siens. Un appel d'Espagne lui annonçant qu'elle a remporté un prix littéraire va secouer sa léthargie. Loin de la lourdeur de la Havane, elle va retrouver un souffle de vie. Mais ses voyages pour s'échapper de Cuba et de sa répression ne l'aideront pas éternellement. En effet, elle ne trouve pas sa place, et c'est là le drame de sa vie. A Cuba, on l'évite et on la qualifie de dissidente. A l'étranger, les Cubains exilés ne lui font pas plus confiance car ils la pensent espionne pour le compte du régime autoritaire cubain. Elle est constamment scrutée et les incursions dans sa vie privée vont loin. Peut-être est-ce pour cela qu'elle s'accroche à cet acteur hollywoodien, Geronimo, qui prétend avoir des informations sur sa famille et veut en faire un film révélant la vérité.

Je n'ai pas apprécié cette lecture. J'ai trouvé la narration trop lente puisqu'elle est sans cesse interrompue par les constantes interrogations de Cleo. le récit en devient confus, peut-être aussi confus que l'est la vie de cette héroïne. le style d'écriture de Wendy Guerra me plaît, pourtant. Les phrases ont un rythme et une poésie très agréables. Les images employées sont inédites et illustrent parfaitement les sentiments. Grâce aux mots de l'auteur, on parvient à ressentir l'oppression étouffante que vivent les cubains. Pourtant, le rythme de l'écriture est totalement cassé par la structure du récit. Cela donne une sensation de langueur que j'ai trouvé plaisante au cours des premières pages mais qui m'a finalement lassée.

Je me suis donc ennuyée, alors qu'il se passe des tas de choses intéressantes dans la vie de cette poétesse. Elle voyage, rencontre des personnes plus ou moins aimables, est fréquemment « perquisitionnée » à son domicile, reçoit la visite d'une célébrité qui l'apprécie, enquête sur sa famille, fréquente un acteur hollywoodien, … Mais au final, à travers la brume des émotions et des introspections de Cleo, je n'ai pas réussi à entrer vraiment dans le livre. J'ai attendu jusqu'aux derniers mots une chose qui n'est jamais arrivée. Je termine ce livre avec la très désagréable envie de dire « Tout ça pour ça ? ». Néanmoins, j'ai trouvé particulièrement intéressant de découvrir la rudesse de la vie à Cuba, ou plus précisément à La Havane. La surveillance constante, selon un système très élaboré, la nécessité de se fondre dans la masse, la difficulté de trouver sa place lorsqu'on n'est pas d'accord avec le régime.

Un dimanche de révolution n'a pas réussi à m'accrocher. La narration est à l'image du personnage principal, floue et confuse, pleine d'incertitudes. Je regrette particulièrement de ne pas en savoir plus sur la famille de Cleo et de rester, comme elle, dans l'ignorance.
Lien : http://sweetie-universe.over..
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La littérature d'un pays peut révéler, d'une manière convaincante et efficace, les réalités de la société décrite par ses auteurs, ses blocages, ses drames, ses souffrances. C'est le cas de Cuba, pays de l'espérance révolutionnaire tiers-mondiste dans les années soixante, puis le théâtre d'un développement inexorable de la répression vis-à-vis de ceux qui « pensent autrement », les dissidents .Roberto Ampuero avait fort bien décrit la perversion des idéaux de l'origine dans son roman « Quand nous étions révolutionnaires. » Zoe Valdès avait évoqué cette situation de l'artiste confronté aux limitations de sa liberté d'écrire dans « Chasseuse d'astres »
Dans Un dimanche de révolution, Wendy Guerra reprend cette thématique, celle de la situation de l'artiste, de son identité face à un régime hostile, omniprésent, s'immisçant sans cesse dans la vie privée des citoyens, au point de l'anéantir ou de la rendre très illusoire.
Cleo est une poétesse, une romancière d'origine cubaine, elle cherche la reconnaissance littéraire mais ne l'obtient guère. Elle est en permanence la proie du soupçon : celui des exilés cubains, qui la prennent pour un sous-marin du régime, et celui des Cubains de l'intérieur, restés dans l'île pour des raisons d'opportunisme, de conformité intellectuelle « Ils voulaient un final épique, dans le style soviétique, car c'était leur référence même s'ils la repoussaient, la niaient et la déchiquetaient dans leurs gestes quotidiens ; telle était leur formation : soviétique. »
Ce qui est magistralement décrit, ce sont les états psychologiques par lesquels passe l'héroïne : la solitude, la paranoïa provoquée par une surveillance bien réelle et des perquisitionne répétées de son domicile, les interrogations sur son oeuvre littéraire .Pour qui écrit-on ? Au nom de quoi ? Les passages les plus émouvants concernent ce qui anéantit l'identité, la personnalité, la singularité des individus : « Ce mépris, cette posture collective kaki glorifiée et pérenne brevette la virilité et l'uniformité (…) écrasant ainsi tout soupçon d'individualité, de délicatesse, touche personnelle ou clin d'oeil d'indépendance visuelle. » Mais ce roman va plus loin encore, il se poursuit par une révélation faite à Cleo par l'un des ses amis Geronimo Martines, un acteur originaire du Nicaragua .Cet aveu concerne ses liens de paternité, elle ne serait pas Cleopatra Alexandra Perdiguer mais la fille de mauricien Antonio Rodriguez né à Washington DC aux États-Unis ! S'ensuit une nouvelle interrogation pour Cleo : qui est-elle ? Américaine, Cubaine ? Elle va trouver la solution dans le départ de Cuba mais elle ressent immédiatement le déchirement de l'exil : « Nous avons décollé .Je sentais Cuba se détacher progressivement de mon corps, mon âme tenter de soutenir la terre(…) Sans Cuba je n'existe pas .Je suis mon île. » Ce roman séduira par la finesse des descriptions, par la profondeur des interrogations soulevées par Wendy Guerra .La sauvegardent de l'identité, le prix de la vie intérieure y trouvent une place essentielle, et c'est heureux.
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