C'est curieux comme parfois certains romans ne font que passer dans notre vie. On sait qu'ils ne laisseront aucune trace, si ce n'est les quelques poussières qu'ils attireront sur les rayons de la bibliothèque. Ils réapparaissent souvent quelques temps plus tard sans pour autant qu'on se rappelle de leur contenu. Un peu comme ces anonymes que nous croisons tous les jours et sur lesquels nous posons un regard distrait. Nous serions bien incapables de décrire leurs traits, ils ne font que traverser nos vies.
Ainsi, je serais bien en peine de parler de ce roman d'ici à quelques mois. Les sensations sont encore présentes, mon impression encore fraîche mais il m'en aurait fallu plus, bien plus pour qu'il me reste en mémoire.
Non pas que le sujet soit inintéressant, non. le matériau brut est là et ne demandait qu'à être exploité. Les cités, la boxe, la drogue… les sujets ont beau avoir été utilisés à maintes reprises, il reste toujours des façons nouvelles de les cultiver et c'est ce qu'a tenté de faire
Jérémie Guez. La sauce n'a pas prise avec moi et je le regrette sincèrement.
Les personnages écorchés mais que j'ai trouvés sans consistance n'ont pas su me toucher, leurs malheurs n'ont pas su m'émouvoir. Je n'ai pas saisi la différence entre l'amour et la haine qui est censée se dégager de ce récit, les deux m'ayant paru sans nuance. Comme une suite de notes de musique semblables se suivant sur une même portée. Cette monotonie de ton m'a poursuivie sur les 200 pages de ce roman en me laissant même une désagréable sensation de discordance lors du final. Incompréhensible et curieux choix que ce dernier. A mon sens, la fausse note la plus frustrante de ce roman.
Bien sûr, tout n'est pas sombre dans mon opinion et cette déception, due sans doute en partie au format ultra court choisi par l'auteur, est nuancé de quelques bons souvenirs.
Le roman est presque construit comme un scénario et il gagnerait même à être porté à l'écran afin d'avoir un visuel qui donnerait du rythme à l'histoire. Par ailleurs,
Jérémie Guez a eu l'intelligence de ne pas choisir le ring comme unique décor et malgré un sujet axé sur le monde de la boxe, il est inutile de connaître ou d'aimer ce milieu pour apprécier ce roman.
L'auteur a choisi la misère sociale pour toile de fond et j'ai la sensation d'une réelle volonté de dénonciation de ces oubliés au travers de son récit. Ce dernier ne m'a pas séduite, ce n'est pas le cas de la majorité et j'en suis ravie.
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