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sur 2441 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au terme d'une enquête obstinée sur les lieux mêmes de l'action et de la lecture approfondie d'une masse impressionnante de documents, Olivier Guez nous livre cette Disparition de Mengele, centrée essentiellement sur l'exil, la traque et la dégringolade physique, morale et financière de cet immonde criminel nazi dont les recherches « génétiques », à Auschwitz sur les yeux bleus et sur les jumeaux ne sont plus à présenter…

On croyait tout savoir sur l'Ange de la mort d'Auschwitz, et surtout on déplorait que sa calamiteuse existence ne se fût terminée que par une attaque cardiaque survenue au cours d'un bain de mer…

Je tiens à vous rassurer : Josef Mengele en a bavé, et c'est tant mieux !

Pas question de prendre en pitié ce monstre qui s'avère aussi être un pervers narcissique, un fils-à-papa gâté- pourri et protégé à distance par l'argent et la sollicitude d'une riche famille d'industriels- les machines Mengele ont fait, longtemps, un tabac.

Pas le moindre remords non plus, chez ce charmant personnage, pas d'amis : une morgue hautaine et des rapports autoritaires et violents avec ceux qui lui viennent en aide –nazis fanatiques ou « peones » intéressés par l'argent familial, lequel arrive toujours à point nommé quand on ne veut plus de lui : il ne faudrait pas que l'enfant prodigue revienne au pays gâcher le renom d'une entreprise florissante !

J'ai été sidérée d'apprendre les soutiens dont ce salopard a bénéficié : en Allemagne d'abord où il est resté caché quelques années, puis dans des pays aussi accueillants que l'Argentine péroniste, qui rêvait de voir s'entre-dévorer communisme soviétique et libéralisme yankee, pour qu'enfin l'Argentine, perfusée par la science teutonne en exil- belle filière bien huilée pour faire venir à elle tous les petits et grands nazis pourchassés après Nüremberg – que l'Argentine , dis-je, ait son heure de gloire ! Après le déclin et la chute des Peron- do not cry for me, Argentina !- c'est le Paraguay, puis le Brésil qui deviennent terre d'accueil pour les nazis poursuivis par le Mossad, les Klarsfeld ou par le fantasque Simon Wiesenthal..que je croyais plus sérieux !

Plein d'enseignements, écrit d'une plume alerte, rempli d'informations bien digérées et subtilement distillées, La Disparition de Mengele est un récit passionnant qui livre à la Némésis de l'auto-destruction un ogre paranoïaque- à ce point bouffé par l'angoisse d'être pris qu'il ingère, en la mâchouillant, l'énorme moustache stalinienne qu'il s'est fait pousser pour masquer des dents écartées, par trop reconnaissables ( il manque d'en mourir et est opéré d'extrême justesse ) !!

L'image sauvage et folle des poils de moustache, en boulette dans l'intestin obstrué de Mengele, a quelque chose d'exemplaire…

Parfois les punitions que l'on s'inflige sont presque aussi cruelles et répugnantes que celles que l'on mérite…
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La justice des Hommes est si imparfaite qu'on aimerait parfois croire en une justice céleste qui passerait au crible la vie des défunts pour les diriger au gré de leur moralité vers les cercles de l'enfer, du purgatoire ou du paradis. Nous sommes à la fin des années 40 et des hommes plaisantent en allemand dans un salon bourgeois de Buenos Aires. La vie est belle pour Eduard qui a fait assassiner pendant la guerre trente mille juifs lettons, pour Herbert dont le loisir était d'enfermer des juifs dans leur synagogue avant d'y mettre le feu, pour Gerhard qui a fait gazer soixante-dix mille handicapés ou encore pour Josef qui sélectionnait les déportés à leur arrivée à Auschwitz. Alors bien sûr, les mois qui ont suivi la fin de la guerre ont été délicats pour eux. Il leur a fallu être discrets puis choisir l'exil sur un autre continent. Direction l'Argentine où ils sont accueillis à bras ouverts par le Président Perón. Ce dernier parie sur l'émergence d'une troisième voie, entre les impérialismes américain et soviétique et offre un refuge aux savants et aux criminels de guerre nazis. Si des réseaux ont permis les exfiltrations, d'autres aident à leurs installations. Et certains d'entre eux – bien qu'inscrits sur une liste de criminels de guerre en Allemagne- prospèrent rapidement et envisagent même de reprendre le pouvoir en R.F.A. Mais le vent va tourner. Les chasseurs de nazis et le service de renseignement israélien du Mossad organisent la capture d'Eichmann. Les criminels vont devoir se terrer au cœur de la jungle.

Le livre est centré sur Josef Mengele, surnommé « l'ange de la mort », mais son parcours illustre celui des nombreux criminels exilés en Amérique du Sud. Il a été un des médecins en charge de la sélection au camp d'Auschwitz. le front proéminent, un trou entre les dents, le regard perçant et des sourcils méphistophéliques, il se distinguait de ses collègues par son investissement. Il a mené de nombreuses expérimentations sur les déportés avec un sadisme effrayant. Dans sa fuite, il bénéficiera du soutien de sa famille, de riches industriels de Bavière. Il connaîtra la paranoïa, la solitude et la misère mais jamais, au grand jamais, le repentir. Olivier Guez a opté pour la fiction pour passer outre les nombreux points restés obscurs de cette « disparition » parfaitement orchestrée. Ce roman est un nouvel éclairage opportun sur la période qui suivra la Shoah. Et on s'étonne que la prise de conscience de cette tragédie ait été si tardive dans un monde entré en pleine Guerre froide. L'auteur sait clarifier un contexte politique et peindre des psychologies minées par des conflits personnels ou des inimitiés. Une lecture terrifiante mais salutaire.

Merci à Netgalley et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Tout le monde connaît Josef Mengele, ce médecin Auschwitz, ce monstre qui torturés des hommes, des femmes, des enfants … cet abominable monstre…
Ce livre lui est "dédié"…

Ce récit est passionnant et écoeurant.
Je m'explique, c'est un roman historique où l'on apprend plein de faits intéressants ou très décourageants sur la « recherche » (entre guillemets) de l'homme le plus recherché (enfin 40 ans après la traque est enfin lancée… Près de 4 millions offerts… on se moque de qui… bref, passons) du monde.
Je suis dégoûtée de lire qu'il s'en est affreusement bien sorti et heureuse d'apprendre également qu'il a souffert le martyre, de peur d'être pris… Pas assez punis, mais comme le mentionne le livre, son âme la tout de même tourmentés un tant soit peu…

Extrait : Mengele tombe souvent malade. Infecté par une bactérie ou peut-être atteint de paludisme, des maux de tête, des courbatures l'assaillent, suivis de nausées et de diarrhées, de frissons intenses et de pics fébriles. Il dort mal et peu, miné par les cauchemars, par des visions qu'il ne parvient plus à refouler, les flammes d'un four crématoire, des nourrissons agonisants dont les yeux sont épinglés aux murs de son laboratoire comme des papillons, Eichmann dans sa cage à Jérusalem, un rabbin à longues papillotes rousses qui lui disloque les os et le jette dans la graisse humaine bouillonnante. Il entend des voix, des gémissements et des pleurs, les sirènes des Stukas qui piquent sur la ferme de Santa Luzia.

C'est un ouvrage qui ne peut pas vous laisser de marbre, ces fausses excusent auprès de son fils pour une « meilleure Allemagne » m'a donné envie de vomir.

Mais pour ne pas oublier, pour ne jamais laisser une telle chose se reproduire, je vous conseille de le lire.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Un roman, car il s'agit bien du récit romancé de la cavale du tristement célèbre médecin SS.
Un roman, car cela se lit comme tel avec une furieuse envie d'avancer au fil des pages.
Un roman, plus que passionnant .Je l'avais offert pour la fête de Noel de mon père et m'a avoué l'avoir lu en une journée…
Un roman, historique en soit. Comme j'apprécie tout particulièrement.
Un roman, tellement bien fait qu'on ne sait pas au juste ou est la fiction.
Un roman qui nous entraine dans les rouages des organisations sud-américaine pro nazi qui organisait et protégeait la fuite des membres du troisième Reich.
Un roman qui au final…mérite bien son prix littéraire.
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A la lecture de ce livre, je me suis d'abord fait deux réflexions.

J'imagine à quel point écrire sur un tel rebut de l'humanité est un exercice difficile, périlleux. Et pourtant, le ton est juste; je ne vois pas - personnellement - comment l'auteur aurait pu le prendre sous un autre angle, une autre approche. On sent tout le cynisme du personnage, son obscénité, sa suffisance, son impunité. Il n'est pourtant pas la caricature d'un monstre. Mais il reste honni, comme il doit l'être.

Ensuite, j'ignorais - puisque le livre se base sur des faits historiques - à quel point il a été si proche parfois d'être cueilli et pourtant... c'est comme si une providence maléfique opérait; la même dont a semblé bénéficier Hitler en réchappant à plusieurs attentats. C'est comme si, cette période folle, cette hystérie collective faite de souffrances et de barbarie, avait été marquée du sceau du Malin, où le Mal se faisait grand vainqueur absolu.

Évidemment, la traque de ce rat (et c'est désobligeant pour les rats) et la paranoïa qu'il a effectivement dû éprouver n'ont été qu'une bien douce réprimande - à peine une tape sur les doigts - au regard des épouvantables horreurs qu'il a commises et l'on voudrait tant que le livre réécrive l'histoire - pour de vrai - et en change la fin pour qu'enfin justice soit rendue. D'autant que l'auteur ne manque pas de nous rappeler à juste titre qu'ils ont été nombreux ces judas du serment d'Hippocrate à passer entre les mailles du filet (et ils ont été si nombreux dans cette corporation à pactiser avec le diable en participant à des expérimentations ou à des épurations au nom de l'hygiène raciale, telle l'opération T4).

En bref, un travail d'écriture qu'on ne peut que saluer.
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Olivier Guez a donné la catégorie “roman” à son livre car “certaines zones d'ombres ne seront jamais éclaircies. Seule la forme romanesque me permettait d'approcher au plus près la trajectoire macabre du médecin nazi.”
Mais bien souvent “La disparition de Joseph Mengele” prend le parti de la reconstitution historique de l'itinéraire de “l'ange de la mort”en Amérique du Sud.
En attestent d'ailleurs les cinq pages de bibliographie et le fait que l'auteur s'est rendu à Günzburg, en Argentine et au Brésil.

Décédé dans la clandestinité en 1979, l'ex SS-Hauptsturmführer fut plus recherché alors qu'il était déjà mort.
Une récompense de 3 400 000 dollars était proposée pour la capture “d'un homme sans scrupules à l'âme verrouillée, que percute une idéologie venimeuse et mortifère dans une société bouleversée par l'irruption de la modernité… Elle n'a aucune difficulté à séduire le jeune médecin ambitieux, à abuser de ses penchants médiocres, la vanité, la jalousie, l'argent, jusqu'à l'inciter à commettre des crimes abjects et à les justifier.”
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Quel est donc le statut du livre « La disparition de Joseph Mengele » que l'on doit à la plume, apparaissant ici besogneuse, de Olivier GUEZ ? Je m'interroge sur le statut de ce livre sachant que les Editions Grasset l'ont classé sous la rubrique Roman alors que l'écriture tente de nous convaincre qu'il s'agit d'un récit historique ; mieux, d'un essai historique étayé puisque l'auteur s'oblige à préciser sans cesse les lieux, les dates, les titres, les faits et actes des différents personnages qui gravitent autour du héros, Joseph Mengele.
Héros qui, cela apparaît logique dans le politiquement correct de notre air du temps, est un personnage vidé, fini, petit, minable, rongé par ses envies de pouvoir, de paraître et son inaptitude complète à raisonner en individu doté d'une conscience. En effet, c'est là l'originalité du travail de Olivier GUEZ, Mengele n'est pas, plus, le tout puissant médecin tortionnaire d'Auschwitz, il est une épave en fuite, une bête traquée dépendante des autres, il n'est plus que le torchon, le paillasson d'un système doctrinaire nauséabond, le Nazisme. Mais il y croit ! Il est et doit rester fier de ses états de services, il n'a fait que son devoir ! … de quoi faire naître chez le lecteur une furieuse envie de le massacrer et de le faire souffrir autant que possible, à défaut de vouloir fermer ce livre et tourner le dos à cette ordure historique dont on connaît par ailleurs les grands méfaits.
L'écriture est laborieuse, je le pense à tout le moins, mais j'insiste, non par manque de capacité de Olivier GUEZ mais par choix stylistique, par volonté d'entraîner le lecteur à la suite de l'enquêteur qu'a été l'auteur pour réunir toutes les données et les faire coïncider avec une hypothétique histoire vraisemblable nous racontant l'après-guerre de ce Joseph Mengele. On est très probablement pas loin de la vérité mais, cela n'est qu'un roman, donc tout peut être remis en cause…
Durant toute ma lecture, j'ai été dérangé par ce personnage abject, sans remord, et par la complicité, souvent mercantile, de tous ceux qui l'ont aidé à passer entre les mailles des filets tendus par les juifs, les allemands, les américains, … bref par tous ceux qui affirmaient vouloir faire de sa capture une priorité sans faille. J'ai aussi développé quelques lourdes aigreurs d'estomac lorsque Joseph Mengele est présenté comme un pauvre personnage souffrant moralement de ne pouvoir construire une famille durable, de ne pouvoir circuler au grand jour, de devoir en permanence dépendre de complices dont il est toujours prêt à douter. Non, vraiment, ce n'est pas une vie … Pauvre Joseph !
Et pourtant, la lecture a été addictive. Plus j'avançais, plus je sentais qu'il y avait là quelque chose à découvrir, à prendre et à ne plus lâcher ! Quelle était donc la profondeur de ce roman ? Quel en était, pour moi, le message à saisir ? Conscient, je rentre ici dans la problématique de l'effet miroir d'un livre. J'y trouve ce qui me reflète, en creux ou en pleins mais pas nécessairement en accordance avec l'idée initiale de l'auteur. J'assume. Ce qu'écrit Olivier GUEZ à propos des dictateurs d'opérette de l'Amérique du sud, des calculs cyniquement géopolitiques de ceux qui cherchent, prennent et ne veulent pas lâcher le pouvoir, ce qu'il dit à propos de toute la corruption gangrénée par des fanatismes de tout bord et par les lobbies de la realpolitik, Olivier GUEZ nous le plante dans un décor cohérent, « le temps de la cavale de Joseph Mengele » … mais, en fait, tout ce déballage relève du domaine de l'universel, du sempiternel combat des uns pour être reconnus comme plus forts que les autres. Si Mengele est le Caïn du 20e siècle, il n'est pas le seul et nous devrions réviser nos vies et nous méfier de l'Homme, celui qui se laisse envahir par la bête qui est pas loin de nous, tout près, à côté, parfois en nous !
[« La disparition de Joseph Mengele » est l'histoire d'un homme sans scrupules à l'âme verrouillée, que percute une idéologie venimeuse et mortifère dans une société bouleversée par l'irruption de la modernité. Elle n'a aucune difficulté à séduire le jeune (médecin) ambitieux, à abuser de ses penchants médiocres, la vanité, la jalousie, l'argent jusqu'à l'inciter à commettre des crimes abjects et à les justifier. Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal.]
Ce livre est donc une terrible, pressante invitation pour moi à veiller, à me méfier de moi-même et des autres. Jamais je ne dois baisser la garde sur les valeurs, les principes que je veux défendre. Jamais je ne dois me laisser endoctriner, submerger par des discours, des idéologies mortifères pour l'Humanité. Toujours je dois poursuivre et favoriser le devoir de mémoire, le maintien d'un état de conscience. Toujours je dois cultiver en moi, et autour de moi, la volonté chez l'homme de vivre debout et de tisser des liens solides pour que les collectivités vivent en partage de la Terre, de ses richesses et des devoirs que nous avons envers elle et nos descendants.
« La disparition de Joseph Mengele, de Olivier GUEZ, un livre qui pose questions, un livre qui nous invite à construire des réponses.
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Ça se lit comme un roman … mais c'est plutôt un documentaire qui retrace la cavale de Josep Mengele en Amérique du Sud depuis son exfiltration jusqu'à sa mort présumée par noyade. Certes l'auteur a comblé les manques dans la documentation pour retracer la vie quotidienne de cet individu de triste mémoire et nous présenter un récit assez fluide. On est, cependant, à mon sens, assez loin de la littérature mais l'intérêt de ce récit est ailleurs: il frappe l'imaginaire des lecteurs. On apprend comment à l'instar de plusieurs de ses compatriotes, Mengele a pu facilement échapper aux alliés et au procès qui aurait mené à sa condamnation. D'abord confiant dans l'accueil de la communauté allemande lui réserve dans l'Argentine de Perón, Mengele vit au quotidien une traque qui se resserre petit à petit autour de lui, l'obligeant à se terrer, exacerbant son angoisse et déstabilisant sa santé mentale jusqu'à une déchéance difficile à imaginer… Et le lecteur vit presque au jour le jour cette déchéance progressive.
Ce livre m'a de plus permis de faire une certaine mise au point sur les événements: ne m'étant pas particulièrement intéressée au sort des criminels nazis, je pensais, de façon erronée, que Mengele faisait partie du lot de ceux qui avaient été débusqués, jugés et exécutés.
Pour conclure, ce livre m'apparaît comme un témoignage qui contribue au devoir de mémoire de façon bien plus frappante que certains récits factuels. Au contraire de ces derniers, il ne nous autorise pas à prendre la distance protectrice. Il nous implique directement dans la vie d'un criminel de guerre et dans ses pensées. Il nous confronte au fait que l'idéologie fasciste ne s'est pas éteinte avec la capitulation de l'Allemagne face aux alliés en 1945.
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Le sujet m'intéressait beaucoup. Je connaissais Mengele de nom, savait quels types d'exactions, horreurs il avait commise. Mais je me demandais ce qu'il était devenu, comment il avait fini.
Je sais qu'il s'agit d'un roman, bien que fort documenté. Olivier Guez a comblé les trous, a beaucoup lu, s'est rendu sur les lieux de l'exil. On suit donc Josef Mengele pas à pas à travers l'Amérique du Sud et ses différentes identités, ses amitiés, ses protections, ses diverses entreprises. On suit sa lente déchéance.
Un roman intéressant, assez bien ficelé. Mais bizarrement il m'a laissé une sensation de longueur bien qu'il est très court, et en même temps d'incomplétude, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur sa recherche par le Mossad ou sur la vie de la famille restée en Allemagne...
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Après avoir découvert le prix Goncourt 2017 qui dénonce les responsables de la montée du nazisme, je découvre le prix Renaudot 2017 qui raconte la cavale d'un infâme doc nazi après la guerre. Dans les deux cas, le style de la plume n'est pas d'une originalité folle. le jury doit prendre en compte le fond évidemment. Mais ça sent le message d'alerte. J'en viens à me poser la question : y aurait-il une odeur de pourriture dans l'air ?!

Personnellement, je n'ai rien contre les piqûres de rappel historiques. Bien au contraire. le livre d'Olivier Guez reste donc pour moi intéressant. Surtout qu'on sent bien que l'auteur a enquêté pour se rapprocher au mieux de ce qu'à pu être la vie de Mengele en cavale.
Au-delà de l'aspect historique, ce roman est aussi intéressant parce qu'il permet de s'approcher du profil psychologique de Josef Mengele. Un personnage borderline. Aucune surprise…
Et surtout, il nous fait voir comment la vie se charge d'un homme de cette trempe.
En entamant ce roman, j'ai espéré trouver un homme dans une prison à ciel ouvert rongé par sa conscience, ses fantômes et ses remords ?
Ben non. En tout cas je ne l'ai pas ressenti au travers de ce livre. La seule peur de Josef Mengele semble être celle de se faire arrêter. Il danse. Il baise. Il graille. Soutenu par son clan durant 34 ans !

Comme quoi la vie n'est pas un juge efficace et impartial. On vit avec des relents de pourriture qui sont bel et bien des être humains.
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