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sur 2441 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Buenos Aires , terre de fuyards, où le passé n'existe pas, havre de paix pour les anciens dignitaires SS. Helmut Gregor, y débarque en 1949, dans sa valise, des seringues, des échantillons de sang, des plaquettes de cellules, des notes et schémas anatomiques, étrange pour un mécanicien. Gardien de la pureté de la race et alchimiste de l'homme nouveau, Gregor est l'ange de la mort, le docteur Josef Mengele. Les chambres à gaz tournaient à plein régime pendant qu'il cueillait des myrtilles avec sa femme.

Tout en représentant l'entreprise familiale d'équipement agricole, Josef pratique pendant ses moments perdus, des avortements clandestins pour les jeunes filles des riches familles argentines. Ses amis nazis caressent le rêve de revenir aux affaires en Allemagne, lors des élections fédérales de 1953.

Portrait d'un monstre qui ne pense qu'à lui, qui n'aime que lui, portrait d'un homme qui se sent trahit par l'Allemagne et ses dirigeants qui condamne le nazisme et indemnise les juifs, , qui est amer en voyant les industriels qui s'en sont mis plein les poches pendant la période bénie des camps et qui ont retrouvé leur famille, la société civile et repris leur carrière, alors que lui exilé, doit seul payer l'addition.

Portrait d'un homme qui a réussi à passer dans les mailles du filet, il a échappé à l'armée rouge, aux américains, aux israéliens, mais il est traqué, avec la peur d'être démasqué, capturé, jugé et pendu comme Eichmann dans la cour d'une prison. Portrait d'un homme qui jusqu'à sa mort misérable pense toujours que les juifs n'appartiennent pas au genre humain et qui rêve d'une race nordique supérieure, avec un milliard de purs germains à l'horizon 2200.

Olivier Guez nous entraîne avec sa plume alerte et précise sur les pas de l'ancien médecin tortionnaire d'Auschwitz . Son roman présente plusieurs centres d'intérêt, le triste personnage de Mengele bien sûr, l'homme et ses monstruosités, la bienveillance des pays d'Amérique du Sud et de leurs dirigeants, dont Péron et sa femme Evita, qui accueillent à bras ouverts les anciens chefs nazis, l'Allemagne frappée d'amnésie générale qui réintègre les hommes de mains et les cadres de l'ancien parti d'Hitler. Mais le lecteur doit toujours avoir en tête qu'il s'agit avant tout d'une histoire romancée et que la description de la fin pitoyable de Mengele ne doit pas faire oublier tout ce qu'il a fait endurer à des milliers de femmes et d'enfants notamment.

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Difficile d'émettre un avis sur ce genre d'écrit. Est-ce un roman ? Est-ce un récit ? Quelle est la part de fiction, quelle est la part de vérité ? Josef Mengele a-t-il réellement épousé sa belle-soeur et consommé cette union ? Détestait-il vraiment son frère cadet ? A-t-il vraiment eu un accident de voiture lors d'un séjour clandestin en Allemagne dans les années 50 ?

Au terme du roman (puisque c'est ainsi que cet écrit est qualifié), Mengele, ingénieur (ce titre d'ingénieur lui convient bien mieux que ceux, officiels, de docteur en médecine et de docteur en anthropologie) de la race aryenne, reste une énigme. Sa personnalité n'est qu'esquissée et reste floue. Son sadisme, sa folie meurtrière, à peine évoquée. Un peu comme si la traversée de l'Atlantique avait transformé ce loup sanguinaire en chien traqué et apeuré. Il reste un personnage vide, creux, superficiel. Même dans la discussion avec son fils, à la fin de sa vie, il manque d'aplomb, de conviction. Et cela me met mal à l'aise. Je ne dis pas qu'il faut essayer d'expliquer la psychologie de ce monstre, mais en le faisant passer pour quelqu'un d'insipide, d'effacé, l'auteur atténue ses crimes, sa folie, je trouve.

En fin d'ouvrage, Guez donne les références – historiques et littéraires – des livres qui l'ont accompagné dans l'écriture de ce roman. J'ajouterai à celles-là l'excellent film « Les labyrinthes du silence » de Ricciarelli.

Ceci étant dit, je crois que ce genre d'ouvrage, en dépit de ses « défauts », a tout à fait son utilité aujourd'hui. Il y a quelques semaines on commémorait les 80 ans de l'Anschluss. A cette occasion, un jeune Autrichien était interrogé par la télévision belge et se lamentait qu'on ressasse encore « ces vieilles histoires », qu'il était temps de passer à autre chose. Quelle horreur ! Quelle insulte à la mémoire des victimes du nazisme !

Alors oui je continuerai à lire des romans, des récits, des témoignages sur la deuxième guerre, sur les assassinats de masse perpétrés par les nazis, les fascistes et leurs sympathisants. Je continuerai de les critiquer. Et je continuerai d'en parler autour de moi. C'est mon devoir de lectrice. Et mon devoir de citoyenne. Avec ce souhait, cette prière : « Puissent-ils rester loin de nous, les songes et les chimères de la nuit ».
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Bizarre que ce roman / biographie romancée ait obtenu le prix Renaudot 2017. Car finalement, bien que remarquablement écrit, ce qu'Olivier Guez décrit n'est qu'un long reportage romancé sur la fuite après-guerre du médecin tortionnaire d'Auschwitz : Joseph Mengele.
Ou comment ce nazi convaincu des théories raciales est passé de la toute puissance du quai recevant les trains de déportés à Auschwitz, envoyant d'un geste de sa cravache certains au travail forcé ou vers les blocs médicaux pour des expériences inhumaines, et la plupart directement aux chambres à gaz, à un fuyard pathétique cherchant une planque en Argentine, puis au Paraguay et au Brésil.

Arrivé à Buenos Aires en 1949, il doute un temps, avant de retrouver d'anciens camarades qui lui fournissent faux papiers et emplois. le régime de Peron accueille avec une certaine bienveillance ces anciens SS et leur trouve même des compétences. L'idéologie populo-nationnaliste de Peron s'accommode bien de ces « experts » en matière civile et militaire : exploitations agricoles, organisation militaire, armes, interrogatoires, et même recherche nucléaire.
Rapidement Mengele retrouve une vie à sa convenance en Amérique du Sud. Il s'y sent à l'aise, d'autant que sa riche famille, qui a réussi dans la construction de machines agricoles, lui apporte (et lui apportera toute sa vie durant) un soutien financier.
Le cercle des anciens nazis l'a accueilli et entre eux ces ex-officiers supérieurs de la SS se soutiennent. Leurs rencontres sont l'occasion de se remémorer « le bon vieux temps ». Aucun doute, aucun regret, chez ces allemands « bien tranquilles ». Guez mentionne juste à chaque nom évoqué le nombre des victimes de ses crimes de guerre. Terrifiant rappel.

Mengele a droit à une deuxième vie en Argentine. Il parvient à divorcer de son épouse restée au pays, et à se remarier avec son ex belle soeur, veuve de son frère, qui vient le rejoindre avec son fils.
Les premières angoisses viendront plus tard, avec la capture de Eichmann par le Mossad, son procès à Jérusalem et son exécution. Mengele passe au Paraguay dans une exploitation agricole. Terrible déchéance pour sa femme, qui avait appris à apprécier sa vie de bourgeoise citadine à Buenos-Aires.
Malgré le soutien tacite de la dictature du général Stroessner, la cavale du médecin – vendeur ambulant de machines agricoles – gérant d'hacienda se poursuit au Brésil. Une famille hongroise l'abrite, moyennant larges subsides adressés par les cousins bavarois, toujours là pour le soutenir.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ni le Mossad, ni Simon Wiesenthal, le chasseur de nazis, ne parviendront à le retrouver. Sa piste disparaît dans la moiteur des tropiques. Sa légende enfle. Il devient dans l'imagerie des magazines et du cinéma le soit-disant insaisissable chef d'une organisation nazie clandestine. Lui se terre, craint d'être dénoncé et devient acariâtre.

Le récit de Guez est impressionnant. Voilà un des médecins d'Auschwitz – il y en avait d'autres, tout aussi terribles -, exécuteur zélé d'une idéologie délirante, qui finit sa vie comme un vieil homme rouillé et amer en 1979 au bord d'une plage brésilienne.
Ses chefs, des scientifiques qui recevaient le produit de ces expériences, ou des corps rapidement exécutés et bouillis pour n'en garder que les os, n'auront eux connu aucune condamnation. Ils conserveront leurs titres universitaires. La RFA d'après guerre a oublié, pressée de remettre le pays en marche. Mengele jusqu'à sa mort vivra cela comme une injustice. Après tout, lui était au premier rang des serviteurs du nazisme. Aucun regret. Même quant il rencontrera son fils, qui vit cette filiation comme une tragédie. Aucun doute, aucune honte, et c'est sans doute cela le plus accablant dans le roman trop vrai de Guez.
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Un roman historique très bien documenté, riche et passionnant.
Je connaissais en fait peu de choses sur "l'ange de la mort" d'Auschwitz, et ce récit tout en collant au maximum à la vérité historique nous fait imaginer la vie qu'a dû être celle de Josef Mengele, de la fin de la guerre à sa mort par noyade en 1979.
C'est un texte vraiment intéressant de bout en bout, très instructif sur les réseaux d'anciens nazis, mais aussi sur des aspects de la politique sud-américaine ou encore sur Israël et le Mossad.
Une part de l'histoire est romancée, et il est difficile à la lecture de distinguer le réel de la fiction, c'est peut-être le seul reproche que je pourrais faire à ce livre.
Une lecture vraiment intéressante donc, et facile à lire, même pour un novice en histoire.
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A la fin des années 1940, l'Allemagne est vaincue, dévastée, ce sera bientôt le temps de la reconstruction.Le procès de Nuremberg a jugé et condamné certains des principaux responsables nazis, et quelques mois plus tard a eu lieu le procès des médecins où des peines capitales et condamnations à vie ont été prononcées. A noter que quelques-unes, de façon scandaleuse, seront plus tard allégées. Toutefois de nombreux criminels ont pu s'échapper. C'est le cas de Josef Mengele, l'Ange de la mort d'Auschwitz, ce médecin tortionnaire, qui a précipité dans la mort près de 400 000 innocents. Au moment des procès, on le croyait décédé…

Dans ce récit historique extrêmement bien documenté Olivier Guez nous raconte avec précision et réalisme la fuite en Argentine de Mengele d'abord sous le pseudonyme de Helmut Gregor. le président Péron, dans sa jeunesse, a été fasciné par les régimes nationalistes de l'Europe, il accueille avec complaisance Mengele et tous les anciens nazis dans son pays. Pendant les dix premières années c'est presque la Dolce Vita, une vie de Pacha : argent, confort, remariage, plaisirs… les vingt suivantes ne seront que cavale, planques, traque et autodestruction en Argentine, Brésil et Paraguay.

Olivier Guez ne ménage aucun détail. Mengele, a juste titre, est décrit comme le monstre le plus abject qui soit, celui qui à Auschwitz faisait le tri à l'arrivée des déportés pour les envoyer soit immédiatement à la mort soit dans son « zoo humain » afin d'y pratiquer des expériences abominables en particulier sur les enfants, les jumeaux, les nains… tout cela dans le but de faire progresser la science. En bon « soldat » de l'Allemagne nazie, il n'aura aucun regret et affirmera jusqu'au bout n'avoir fait que son devoir.

L'auteur mentionne aussi, sans équivoque, tous les soutiens et complicités dont Mengele a bénéficié, les aides permanentes de la part de sa famille (de gros industriels de Güntzburg en Bavière) qui jusqu'à sa mort lui a envoyé de l'argent, soutiens politiques de la part du gouvernement argentin mais aussi allemand – dans les années 50 la tendance est à la reconstruction du pays et à l'oubli … cela changera heureusement à partir des années 60 et aboutira à la traque des anciens dirigeants nazis, même si certains mourront de leur belle mort après une carrière de fonctionnaire.

Ce livre, c'est évident, ne laisse pas le lecteur intact, mais il est passionnant et je le recommande vivement.
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Un peu froid et didactique on sens que l'auteur a puisé dans les sources politiques du nazisme et de l Argentine. Roman intéressant mais trop technique . En tant qu'ancien historien, ce livre appelle de ma part cette critique.
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Voici un livre qui attendait dans ma PAL (pile à lire en langue babelienne).
Le contexte actuel m'a tout naturellement portée vers cet ouvrage comme si lire la biographie romancée d'un être ayant commis les actes les plus abjects pouvait atténuer la souffrance du confinement et les inquiétudes inhérentes à l'effroyable pandémie qui nous menace tous.
Le récit qui nous intéresse ici concerne surtout la vie de Josef Mengele, médecin tortionnaire d'Auschwitz après sa fuite en Argentine. Olivier Guez nous livre un remarquable travail d'historien en restituant le contexte de l'Argentine péroniste. Nous suivons Josef Menfele dans son errance en Amérique du sud jusqu'au décès de ce dernier en 1978 et nous découvrons comment il a pu passer à travers les mailles des filets tendus par les chasseurs de nazis.
Une lecture qui ouvre l'esprit, donne envie d'en savoir plus sur l'Histoire, et qui interroge sur les fondements de l'humanité.
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S.S. in Uruguay
Sous un chapeau de paille
J'siffle un jus de papaye
Avec paille
S.S. in Uruguay
Sous le soleil duraille
Les souvenirs m'assaillent
Aïe aïe aïe

Il y a des couillonnes
Qui parlent d'extraditionne
Mais pour moi pas questionne
De payer l'additionne
S.S. in Uruguay
J'n'étais qu'un homme de paille
Mais j'crains des représailles
Où que j'aille


S.S. in Uruguay
J'ai gardé de mes batailles
Croix gammée et médailles
En émail
Et toujours ces couillonnes Qui parlent d'extraditionne
Mais pour moi pas questionne
De payer l'additionne
S.S. in Uruguay
J'ai ici d'la canaille
Qui m'obéit au doigt
Heil ! Et à l'oeil
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Il est Josef Mengele. Il est Helmut Gregor. Il est Don Pedro. Mais sous tous ces pseudonymes, il est surtout "l'ange de la mort".
" La disparition de Josef Mengele ", prix Renaudot 2017, d'Olivier Guez, est publié aux Editions Grasset.
Glaçant d'effroi ce roman est l'histoire de sa cavale en Amérique du Sud après guerre.
Josef Mengele débarque sous une fausse identité en Argentine en 1949. En effet, l'Argentine de Peron accueille tous ces criminels de guerre, attendant le moment propice pour en tirer partie.
p. 39-40 : " [...] l'Argentine a une formidable carte à jouer. Alors, en attendant que la guerre froide dégénère, Peron devient le grand chiffonnier. Il fouille les poubelles d'Europe, entreprend une gigantesque opération de recyclage : il gouvernera L Histoire, avec les détritus de l'Histoire. Peron ouvre les portes de son pays à des milliers et des milliers de nazis, de fascistes et de collabos ; des soldats, des ingénieurs, des scientifiques, des techniciens et des médecins ; des criminels de guerre invités à doter l'Argentine de barrages, de missiles et de centrales nucléaires, à la transformer en superpuissance. "
Après l'horreur de la guerre, le monde ne pense qu'à une seule chose : oublier.
Mais les témoignages ne tardent pas à s'accumuler et on attend de ces monstres qu'ils répondent de leurs actes devant la justice. Une traque commence alors contre ces criminels de guerre. Se croyant à l'abri, Joef Mengele ne semble pas épris de remords et profite de sa nouvelle vie, allègrement. Mais lorsque ses complices lui communiquent certaines arrestations, un vent de panique le traverse.
Il trouve donc asile au Brésil en 1961, où il devient Helmut Gregor. Retrouvant d'autres criminels de guerre de la même trempe, il ne peut s'empêcher de vanter ses états de fait, risquant même sa couverture.
p. 49 : " Mengele tombe le masque de Gregor. Médecin, il a soigné le corps de la race et protégé la communauté de combat. Il a lutté à Auschwitz contre la désintégration et les ennemis intérieurs, les homosexuels et les asociaux, contre les juifs, ces microbes qui depuis des millénaires oeuvrent à la perte de l'humanité nordique : "il fallait les éradiquer, par tous les moyens". Il a agi en homme moral. En mettant toutes ces forces au service de la pureté et du développement de la force créative du sang aryen, il a accompli son devoir de SS. "
Essoufflée, la traque prend une nouvelle dynamique avec l'intervention du Mossad.
p. 105 : " Début mai, l'opération Attila entre dans sa phase active avec l'arrivée des commandos du Mossad à Buenos Aires. "
Mengele sent le vent tourner et panique. Il devient totalement paranoïaque, à s'en rendre malade, sans pour cela ressentir le moindre sentiment de culpabilité. Il est tétanisé à l'idée seule de se retrouver face à ses propres victimes. Noyé dans sa solitude, il est victime d'un AVC en 1976. Cet accident le limitera nettement dans sa cavale, il finira tranquillement sa vie au bord de la mer, toujours grâce à la complicité de ses réseaux et du soutient financier de sa famille. Sa mort en février 1979 l'aura donc sauvé d'un procès et privé ses victimes et familles de victimes d'une justice.
Afin de réaliser ce roman historique, l'auteur a réalisé en amont de l'écriture plusieurs mois de recherche, jusqu'en Amérique du Sud, et apporte des détails sordides mais riches.
A cette lecture, il paraît totalement inconcevable d'admettre que ce criminel de guerre ait pu vivre en toute impunité toute sa vie. Comment a-t'il pu échapper à une arrestation et à un procès pour crime contre l'humanité ? Ses réseaux étaient si influents ?
Ce qui doit ressortir de cette lecture difficile mais réelle, c'est que l'expérience et les témoignages de l'Histoire doivent nous inciter à en retenir des leçons, et ne surtout pas réitérer, sous peine nous aussi de devenir complice.
p. 231 : " Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal. Méfiance, l'homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes. "
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Josef Mengele, prénom et nom d'un médecin ayant sévi à Auschwitz, triant à l'arrivée les déportés, ceux qui pouvaient travailler de ceux qu'il envoyait directement à la mort, effectuant des expériences sur les enfants, particulièrement sur la gémellité et le nanisme.
Josef Mengele est un monstre.

La lecture du livre d'Olivier Guez donne des précisions sur l'existence de cet individu, surnommé par ces victimes "l'ange de la mort", après la chute du IIIeme Reich.

En 1949, après des mois d'errance et un emploi d'ouvrier agricole, aidé par un réseau d'ancien SS et sous le nom d'Helmut Gregor, il embarque pour l'Argentine. Perón est au pouvoir, il ouvre ses portes à des milliers de nazis. Des criminels de guerre sont invités à transformer l'Argentine en superpuissance.
Sa cavale en Amérique du sud (Argentine, Paraguay et Brésil) durera 30 ans. Elle prendra fin à sa mort par noyade en 1979. Si les 10 premières années il bénéficie d'une certaine tranquillité travaillant notamment pour l'entreprise familiale, il n'en est plus de même après que le gouvernement Ouest-Allemand ait émis un mandat d'arrêt international et une demande extradition. Il se sent traqué. Grâce à l'argent de sa famille il trouve asile dans une famille d'expatriés hongrois, les Stammer. Malade physiquement et psychologiquement, la nouvelle de la pendaison d'Eichmann aggravera son état.

Non seulement je ne ressens aucune pitié pour cet individu (je ne peux utiliser le mot "homme" à son égard) mais je suis complètement sidérée dans sa façon de considérer son passé. A titre d'exemple lorsque répondant à son fils qui l'interroge "Tu as tué papa ? tu as torturé et jeté des nouveaux-nés dans le feu ?" il jure n'avoir jamais fait de mal à personne, rien que son devoir de soldat et de scientifique. L'auteur lui prête ces mots : "toi, mon fils unique, tu crois à touts les saloperies qu'on écrit sur moi ! Tu n'es qu'un petit bourgeois, influencé par ton idiot de beau-père, tes études de droit et les médias, comme toute ta génération merdeuse. Cette histoire vous dépasse, alors foutez la paix à vos aînés et respectez-les. Je n'ai rien fait de mal, Rolf, tu m'entends ".

J'ai apprécié la lecture de cet ouvrage très documenté, mais je m'interroge sur le fait de donner un caractère "romancé" à la vie de Mengele. Faire de cet individu un personnage de roman n'est-ce pas en quelque sorte humanisé ce monstre en racontant une vie quotidienne d'exilé, des soucis de santé, etc ?
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