AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Aucun souvenir de Césarée (32)

Que dire de l'instant où, lentement, le cercueil est entré dans le four ? Le mot douleur ne convient pas. Incrédulité, certes, mais c'est un peu incomplet. Aucun mot ne convient et les sanglots ne suffisent pas.
Commenter  J’apprécie          10
D'après Alain Bombard, naufragé volontaire, il semble que le naufragé meurt souvent de désespoir plutôt que de soif. Et il semble que, pour éviter de crever de désespoir sur un rafiot perdu en mer, il faut lutter contre l'ennui générateur dudit désespoir en se fabriquant un emploi du temps drastique, pire qu'au bureau. Il faut se convaincre que la vie est là, désormais, sur ce truc flottant, et ne sera plus jamais ailleurs. Que la terre est trop loin, maintenant. Qu'il faut oublier la terre.
Tu avais tout essayé pour tenter de te convaincre que la vie était là, sur ton rafiot, mais elle était top moche et tu n'arrivais pas à oublier la terre. Alors tu as finalement décidé de la lâcher.
Commenter  J’apprécie          10
Maintenant, si tu pouvais revenir une seule fois, juste trois minutes, je prendrais tes pauvres mains fripées dans les miennes et je te demanderais pardon.
Commenter  J’apprécie          10
Je me méfie du bonheur parce que c'est une chose qu'on vous reprend.
Commenter  J’apprécie          10
En ce moment, je suis heureuse avec toi, mais je sens bien qu'il va falloir que je sorte de toi, encore une fois, et qu'à la fin je te quitte.
Commenter  J’apprécie          10
Bien sûr, ne croyant pas aux promesses électorales concernant l'after, avec la béatitude éternelle à la droite d'un Dieu absent, je sais bien que tu n'es pas là, ni penchée sur mon épaule, ni au ciel ni en enfer (manquerait plus que ça), je sais bien que tu n'es nulle part - juste dispersée dans un océan trop grand pour que je puisse t'y retrouver un jour. Mais je te parle et je te remercie. Grâce aux mots que tu m'as laissés, mon enfance a changé, elle est sortie du noir et gris où l'avait ensevelie ma mémoire pour se barbouiller, ici et là, de jolies taches de couleur - comme sous le pinceau d'un peintre un peu bordélique qui mettrait un rouge en bas à droite et un jaune en haut à gauche pour constater l'effet produit.
Commenter  J’apprécie          10
Voilà, c'est tout pour ce jour de pluie où nous avons ouvert l'album. Ou alors je n'ai pas tapé le récit jusqu'au bout de la cassette, perdue depuis. Je n'ai pas assez fouillé ce jour-là et je voudrais tellement que tu continues, maintenant que j'ai dix mille photos qui ne me parlent pas, et toi qui ne peux plus me parler. Il y en a une de nous que j'adore - en noir et blanc, aux bords dentelés, prise par mon papa perché sur la branche d'un cerisier. Tu es allongée dans l'herbe, un bras au-dessus de la tête, dans une jolie robe d'été. J'ai à peine trois ans et je suis allongée à côté de toi, dans une jolie robe d'été. A trois ans, je t'aime sûrement. Il y a une image de lui et moi que j'adore. Il est allongé dans l'herbe, j'ai un an et demi et, debout sur son estomac, je le piétine en rigolant. A un an et demi, j'aime sûrement mon père. Il flotte un air de bonheur sur ces deux photos, et on s'allonge beaucoup dans l'herbe, je trouve. Mais, sans toi, je ne sais pas où situer ce bonheur. Dans quelle herbe, dans quel jardin ?
Commenter  J’apprécie          10
L'Autre vit en continu mais nous n'en connaissons que des bouts de hasard, récoltés plus ou moins distraitement un soir d'été ou un matin d'hiver, rangés en vrac dans la boîte noire de notre mémoire - la mienne ressemble à une crise d'amnésie.
Commenter  J’apprécie          10
Maintenant, avant de retrouver sa Loire, elle est entre mes mains, au fond de cette boîte que j'ouvre en tremblant. A l'intérieur, il y a un sac de toile - je ne m'y attendais pas. Je dénoue le cordon du sac et, tout en écoutant la voix étouffée qui me dit « c'est pas possible », je balance tout du haut du pont, par petites secousses, en douceur. C'est ma mère devenue poussière, c'est ma mère que le vent porte, teintée d'or dans le soleil de cinq heures en février. Et elle s'en va.
Commenter  J’apprécie          10
Il faut avoir le triomphe modeste, parce que la gloire est éphémère et que la grandeur se mesure à la simplicité.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (23) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3696 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}