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Alors que sa femme est enceinte de leur petit dernier, Cédric Delmas, membre des Forces Spéciales françaises, tombe dans une embuscade lors d'une mission secrète dans la région du Levant. Au petit matin, Clémence reçoit la visite d'une délégation militaire, venue l'informer du décès de son mari et de cinq de ses camarades. Incapable d'annoncer la nouvelle à ses enfants, elle met tout en oeuvre pour découvrir la vérité sur cette opération de renseignement qui a mal tourné et sur les circonstances exactes de la mort de son mari…

Ayant elle-même passé deux ans dans l'armée de terre française, c'est en connaissance de cause qu'Emilie Guillaumin nous plonge dans cet environnement militaire aux règles et à la terminologie spécifiques. le réalisme de cette incursion au coeur d'une famille de militaire, habituée à vivre dans l'incertitude et le respect du secret des missions, mais devant ici faire face à trop de zones d'ombre pour parvenir à faire leur deuil, est assurément l'une des grandes forces de ce roman.

Ce récit qui rend finalement un bel hommage aux soldats partis au front au péril de leur vie, dans l'anonymat le plus total, brosse également le portrait d'une femme en quête de vérité, qui se bat contre le silence et la rigidité de l'armée, tout en essayant de continuer d'endosser son rôle de mère.

Le réalisme très instructif de cette immersion se fait malheureusement au détriment d'un style d'écriture un peu trop froid et beaucoup trop descriptif pour parvenir à créer de l'empathie et faire passer toutes les émotions. En fin de roman, l'autrice joue cependant un peu plus la carte du suspense à coups de rebondissements et propose même un final assez riche en émotions, mais sans parvenir à conserver la part de réalisme qui constituait la force de la première moitié.

Un bon moment de lecture donc, mais tout de même quelques bémols et un sentiment légèrement mitigé en refermant ce roman.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Tout grand lecteur se doit d'avoir un minimum d'empathie pour pouvoir apprécier et assimiler ses lectures.
Toute femme de militaires partis en mission doit inévitablement redouter la possibilité qu'une délégation de grades viennent sonner à la porte pour annoncer la disparition de l'être aimé.

J'ai mis extrêmement beaucoup de temps pour lire ce roman car l'actualité m'a rattrapée avec le décès de Maxime Blascot.

Un roman d'une grande force et extrêmement réaliste.
Un roman qui bouleverse et qui ne laisse pas le lecteur indemne
Une écriture agréable et un roman bien documenté, même si on peut relever quelques incohérences qui sont vite pardonnées.

Un roman qui rend un énorme hommage à nos soldats partis au front.
Un roman incroyable, a lire absolument.
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Soldats des forces spéciales françaises, Cédric Delmas et cinq de ses camarades tombent dans une embuscade lors d'une mission secrète dans la région du Levant. Comme les cinq autres épouses, sa femme Clémence est informée par une délégation militaire, dans le strict respect de la procédure prévue. Très vite, de nombreuses zones d'ombre apparaissent autour de la disparition des six hommes. Que s'est-il réellement passé pendant leur mission ? Pourquoi tant de mystère de la part de l'armée ? Pour Clémence commence un éprouvant combat pour la vérité.


Forte de son expérience dans l'armée de terre et au Ministère des Armées, c'est en connaissance de cause qu'Emilie Guillaumin nous propose une incursion dans le monde à part, verrouillé par ses règles autant que par son esprit de corps, de la Grande Muette. Son récit est un hommage appuyé à l'engagement des militaires qui ont choisi le risque suprême pour profession, mais aussi à celui, indirect, de leurs conjoints, occupés dans l'ombre, une épée de Damoclès sur la tête, à maintenir solitairement, comme si de rien n'était, la continuité familiale.


Etayé et réaliste, le texte prend souvent une saveur presque documentaire, en particulier pendant toute la première partie qui déroule dans ses moindres détails le protocole extrêmement codifié qui accompagne la perte d'hommes en mission. Tout est prévu pour canaliser l'émotion dans un « prêt-à porter » du deuil, qui en finit presque par anesthésier du même coup la propre sensibilité du lecteur. Il faudra toute la fermeté et la ténacité de la narratrice pour que le roman rebondisse dans une seconde moitié pleine de suspense, lorsqu'il devient évident que les événements ne se sont pas déroulé sur le terrain comme le décrit la première version officielle.


Si quelques improbabilités romanesques se glissent dans l'intrigue, on se laisse volontiers entraîner dans cette histoire rédigée dans un style efficace et concret, aux personnages attachants que l'on n'a pas envie de lâcher avant le dénouement. Indéniablement, la grande force de ce roman est son réalisme dans sa restitution du quotidien des militaires et de leurs familles.


Merci à Babelio et à Harper Collins de m'avoir fait découvrir cette lecture.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Laborieux. Malgré les éloges qui affluent sur ce roman, je suis passée à côté de ce livre. Un livre certes bien écrit pour un public cible.

L'histoire raconte la souffrance de Clémence, une jeune femme mère de trois enfants, enceinte de son quatrième et mariée à Cédric, un militaire. Ce dernier, parti pour une mission en Syrie ne donne plus signe de vie. On vient alors annoncer à Clémence que son mari est mort pour l'honneur de la patrie.

La première partie relate avec un certain sens de précision et beaucoup d'émotions la souffrance de cette femme prise sur le fait accompli. Les détails sont décortiqués avec précision. Comment continuer quand l'homme et le père qu'on aime est retrouvé mort.
Cette partie s'annonçait de bon augure. S'en suit alors un revirement de situation qui m'a profondément ennuyée. Les détails de cette femme endeuillée sont occultés d'une page à l'autre pour nous servir une liste non exhaustive de détails liés à Daesh, les djihadistes, le côté très technique prend le dessus et m'a complètement perdue.

Certes ce roman a tout pour plaire à qui s'intéresse à la guerre en Syrie, il a un côté très viril qui trouvera son lectorat.
De mon côté, je suis restée totalement hermétique à cette histoire qui perd en intensité au fur et à mesure, se montre trop froide, trop distante et beaucoup trop technique pour moi.

C'est un rendez-vous manqué.
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"L'embuscade " est un de ces livres qui vous obligent à veiller le soir , au risque , du reste de ne pas trés bien dormir tant le sujet est dramatique .C'est un livre qui met l'accent sur le rôle des femmes de ceux et celles qui vivent éloignés de leurs foyers pour défendre les intérêts de la patrie et qui , en cas de malheur , se retrouvent seules face à un vide sidéral , devant quitter définitivement un époux ou une épouse sans pouvoir vraiment extérioriser une détresse pas toujours de mise dans l'armée .
Elle , c'est Clémence et lui , c'est Cédric .Il est en mission quelque part dans un pays du pourtour méditerranéen .Les nouvelles sont rares , brèves , laconiques , sans relief , discrétion " top défense " oblige , et Clémence élève seule ses trois enfants et , enceinte , attend le quatrième.
Et la nouvelle tombe , affreuse , insoutenable , Cédric a disparu en Syrie , victime d'une embuscade .Commence alors la terrible épreuve , partagée avec les épouses des autres victimes .
J'ai trouvé cette première partie du roman particulièrement forte , émouvante , pleine d'émotion , de non - dits , de protection des enfants , de l'image du père dont subsistent des gestes , des odeurs , des paroles . le partage du chagrin avec les autres , la façade de dignité qui sied aux héros et qu'il faut assumer malgré la douleur vous prennent aux tripes .
Ensuite , forte de son expérience militaire , l'autrice déborde un peu le propos en introduisant une histoire moins crédible , à mon avis , qui mettra en avant l'armée , ses lourdeurs et ses contraintes , fera passer de l'humain au devoir avec tout ce qu'il présente d'injustice et de rigidité . La sécheresse de l'ordre primera sur l'existentiel , ce que l'on pourra bien entendu comprendre et admettre mais qui prendra un peu le contrepied du début ."Dura lex sed lex ".Une seconde partie plus brutale dans sa lourde et implacable raison , ses interrogations . L'individu chéri , attendu ,espéré perd son statut d'homme pour se fondre dans les obligations sacrificielles de l'armée : " Un pour tous , tous pour un ." Une partie un peu plus " technique " consacrée à la Grande Muette .
Et puis arrive le dénouement qui , à lui seul , nous ramène sur le chemin de l'honneur d'un homme .C'est magnifique et bouleversant , et ça illumine le tout , nous laissant sans voix sur une formidable impression.
Ajoutons que l'écriture est belle , efficace , que les mots " portent " et même si certains personnages manquent parfois de force dans l'expression de leurs sentiments , ce roman , déjà fort bien accueilli par les lecteurs , mérite d'être découvert afin que tous et toutes , nous puissions imaginer peut la détresse de ceux ou celles qui perdent un être cher loin de chez eux .

" L'adjudant a repris son souffle.Il avait l'air exténué ,écoeuré par ce métier inhumain dont ils semblaient tous si fiers , Cédric le premier ".

A bientôt pour un sujet plus ...euh , moins ...., bref , différent .
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Un choc. le souffle de l'explosion qui déchire tout sur son passage et vous projette au sol, K.O., vous empêche de respirer. C'est ce qu'a vécu l'adjudant Cédric Delmas, de l'unité du 13ème RDP, soldat des forces spéciales en mission secrète en Syrie ; C'est également ce qu'a ressenti son épouse, Clémence, lorsqu'une délégation de 5 militaires est venue lui annoncer, en plein milieu de la nuit, la mort de son mari au combat. Clémence, qui avait accepté bien sûr le risque d'un mariage avec un tel époux, habituée aux longues absences secrètes et aux retours incertains, briefée sur les procédures qu'elle devrait suivre en cas de « problème » ; Clémence, qui s'étonne de n'avoir pas ressenti la mort de son mari avant qu'on la lui annonce - n'est-on pas connecté à la personne que l'on aime ? Clémence qui ne peut s'arrêter d' « agir pour ne pas mourir », de stress ou de chagrin, et a besoin que l'armée lui donne des explications sur les circonstances de la mort de son mari, pour faire son deuil ; Clémence, enceinte de trois mois, qui durant plusieurs jours ne parvient même pas à annoncer à ses 3 enfants la mort de leur père ; Clémence, bordelaise qui doit aller identifier la dépouille de son mari à la morgue parisienne où le corps vient d'être rapatrié, attendant ce moment comme des retrouvailles, un moment de grâce où la mort serait suspendue, le temps d'un dernier adieu… Un cri. Celui de Clémence, qui prend un second coup de massue lorsqu'elle apprend finalement que…


Je pourrais vous le dire, mais je devrais vous tuer. Comment faire face à ce qu'elle découvrira à la morgue ? Que s'est-il passé ? Comment pourrait-elle en rester là, sur une incertitude ? Et cette voix, dans sa tête, qui ne cesse de surgir : Que va-t-elle faire, à présent ? Comme le lecteur, Clémence veut connaître les tenants et les aboutissants de la disparition de son mari. Nous projetant dans les sensations aussi cotonneuses que violentes de l'épouse d'un héros de guerre mort au combat, Emilie GUILLAUMIN tente le pari risqué de reconstituer des ressentis intenses, difficilement imaginable, et des faits cruellement réalistes que l'on nous tait souvent - pour le bien des opérations, mais pas des familles. Pari en partie réussi dans le sens où j'étais intriguée, curieuse ; mais en partie seulement dans la première moitié, du fait que les sentiments, qui nous rendent pourtant enclins à l'empathie, ne sont pas parvenus à m'atteindre totalement, à me faire vivre ce qui est évidemment un enfer dans la réalité, me laissant entrevoir un 3/5. La faute à la distance salutaire avec laquelle Clémence raconte, cette apparente absence ou froideur factuelle dans laquelle le choc l'a plongée qui nous engourdit parfois à la mort de quelqu'un de trop proche, pour accuser le coup.


Puis quand Clémence, grâce aux journalistes, aux militaires, puis à sa persévérance, commence à découvrir ce qui a pu se produire sur place, alors la lectrice que je suis a pris à son tour un uppercut de plein fouet. Evidemment que ça a pu se produire. L'horreur à l'état pur, et la stupidité de cette phrase : « Il ne sont pas morts en vain ». Vraiment, en l'occurrence ? L'absurdité déplorable de la situation réveille les sentiments de Clémence et ceux du lecteur. Alors la douleur insoutenable de la perte se réveille en nous, devient réelle, viscérale, prend corps dans notre âme, dans nos tripes. Des choses comme ça se produisent, même si elles nous sont souvent tues. Et pour quoi, pour qui ces sacrifices ? La première réponse sera révoltante, bien sûr. Mais la suite est bien pire. C'est l'inacceptable que nous conte Emilie GUILLAUMIN dans L'Embuscade. Evidemment, j'ai beaucoup de mal à croire que Clémence soit autorisée à faire ce qu'elle demande au départ ; Mais d'un autre côté, qu'est-ce que l'armée n'est pas prête à faire pour conserver certains secrets utiles à notre défense… Alors j'ai accepté cette part de romanesque que l'auteur utilise pour aller plus loin ; et, à part ce que j'ai ressenti comme des ellipses ou transitions maladroites dans la narration, j'ai vu ce récit comme un bel hommage à ceux qui se battent pour nous, et pour qui on ne se bat peut-être pas assez. Une dénonciation et une épopée qui font froid dans le dos et dont les politiques ne sortent pas grandis. A partir de là, le récit bondit de révélations en révélations jusqu'au bouquet final, l'explosion d'émotions qui nous souffle ; La fin. Elle tient en 7 pages, mais ce sont elles qui donnent toute la puissance au livre - surtout ne commencez pas par lire la fin. Elle contient tout, y compris nos larmes. Et la délivrance, mais à quel prix.


« Le parachutiste ne va pas au ciel, il y retourne ».
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J'ai eu du mal à noter ce livre, et encore plus à en faire cette critique.
Je n'ai pourtant pas mis longtemps à le lire, et j'avais hâte de savoir comment il se finissait, donc le problème n'est pas là.
Clémence, le personnage principal est femme de militaire, elle apprend un triste matin que son mari est mort en opération. Elle va essayer de mieux comprendre avec les autres veuves (6 soldats sont victimes de ce combat) ce qui s'est passé, pour pouvoir faire son deuil et continuer à vivre.

L'émotion pour moi n'a pas été au rendez-vous, Clémence ne m'a pas touchée, ni dans son désarroi, ni dans sa quête de la vérité. Et seules les toutes dernières pages ont fait naitre cette émotion que j'aurais aimé ressentir plus tôt.

Que ce soit dans la première partie qui relate la mécanique militaire suite à une mort en opération, pour toutes ces femmes, entre reconnaissance des corps, cérémonies militaires et funérailles, ou dans la suite qui les voit se rebeller contre la version simplifiée de cette embuscade, ou plus encore pour l'héroïne découvrir une situation nouvelle, j'ai trouvé que beaucoup de choses sonnaient faux, dans les réactions de ces femmes,
en particulier de Clémence. et que dire de ce voyage qu'elles vont effectuer.

Une déception pour moi donc, pour un livre qui a su convaincre beaucoup de lecteurs.
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« L'embuscade » d'Emilie Guillaumin est mon second coup de coeur de cette rentrée littéraire, après le magnifique « Au-delà de la mer » de Paul Lynch, paru aux Editions Albin Michel.

« L'embuscade » est un roman hélas, ô combien, terriblement actuel, doté d'une grande force narrative. La plume d'Emilie Guillaumin est dotée de dextérité et d'émotions. Malgré le thème très difficile du deuil, elle parvient à en sortir un livre solaire qui, à bien des égards et bien que je l'ai terminé il y a un peu plus d'une semaine, m'a littéralement scotchée.

Cédric Delmas est marié, père de famille mais aussi soldat des Forces Spéciales françaises. Alors que son épouse, Clémence est enceinte de leur quatrième enfant, il est tué en Syrie lors d'une opération secrète, en compagnie de quatre autres membres de son unité. Vient alors le difficile travail du deuil pour Clémence et les autres femmes et familles des soldats. Après le déni, surgit le moment des questions ainsi que celui des réponses parfois gênantes et sûrement difficiles à entendre. Pourtant, Clémence est prête à se battre pour que vérité soit faite.

Emilie Guillaumin est passée par la case « armée » et cela se ressent dans son livre, par une justesse et une connaissance des éléments. Cette expérience permet de nous livrer une incursion dans ce monde encore cloisonné, empreint de nombreuses règles et procédures qui sont parfois ardues à comprendre pour nous citoyens lambda. le réalisme est indubitablement l'une des forces de ce roman.

Malgré ce sujet du deuil, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un très bel hommage pour tous ces hommes et ces femmes qui, chaque jour, loin de leur famille, s'engagent pour servir leur nation, au péril de leur vie, au nom de la liberté mais aussi aux familles restées au pays.

Bien qu'il s'agisse d'un livre de fiction, on ne peut que le vivre comme un témoignage, celui de cette veuve ignorant tout du métier de son mari mais qui doit dorénavant tout prendre en charge sur ses seules épaules. L'auteure offre un final au summum de l'émotion et si je peux ne vous offrir qu'un seul conseil : évitez absolument de feuilleter les dernières pages!

Comme vous l'aurez donc compris, ce livre est un véritable coup de coeur pour moi. Certes, j'ai pris ce livre et les émotions des protagonistes comme ils venaient, sans me poser mille et une questions inutiles au sujet de la linéature du récit qui auraient peut-être pu gâcher mon plaisir dans cette lecture. Mais une fois commencé, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés à le lâcher et suis certaine que son souvenir me poursuivra encore un certain temps.

Lien : https://www.musemaniasbooks...
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L'émotion est au coeur de ce livre. Celle de Clémence, quand des soldats viennent lui apprendre la mort de son mari en mission avec les forces spéciales dans un pays du Levant. Celle des autres femmes, mère, conjointe, amante dont le fils, l'homme, ont disparu dans les mêmes circonstances. Celle de l'armée et de ses combattants après la mort de l'un des leurs. Enfin la mienne à la lecture de ce livre poignant , portrait de la grande muette (et ses secrets) et d'une femme courageuse, engagée, émouvante. le texte prend parfois des chemins inattendus, mais il est un superbe hommage à tous ceux qui s'engagent et se battent pour leur pays.
Un très beau ♥️
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Pour y avoir passé deux ans de sa vie, Émilie Guillaumin connait bien le milieu très fermé de l'armée. Son roman, parfaitement documenté, restitue à merveille cette atmosphère feutrée et secrète de la « grande muette » et son style énergique contribue à nous plonger dans cet univers.
Je remercie les éditions Harper Collins et Babelio pour cette lecture.
Fin d'été caniculaire. Dès les premières pages Émilie Guillaumin nous plonge dans l'intimité d'une femme de militaire qui attend le retour de mission de son mari. Clémence est la narratrice, et le lecteur suit pas à pas l'annonce de la mort de son mari, l'adjudant Cédric Delmas.
Lors du rapatriement des corps, deux manquent à l'appel dont celui de Cédric. Clémence va alors se battre pour découvrir la vérité sur cette disparition lors d'une OPEX (opération extérieure) contre des djihadistes basés en Syrie. Leur mission, c'est la lutte contre le terrorisme.
Clémence est une jeune mère de trois enfants, enceinte du quatrième, et son amour sincère, lumineux pour Cédric est émouvant. Ne rien dire aux enfants, elle doit s'obliger pour ne pas les inquiéter à poursuivre une vie normale dans l'attente du retour du père. Et c'est terrible de ressentir sa douleur et de voir son courage pour affronter les évènements et protéger ses petits.
J'ai aimé aussi assister aux réunions de ces femmes que le deuil rapproche où, au contraire éloigne. Malgré certains différents, une entente se met en place pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé le jour de l'embuscade. Bien sûr, il y a quelques fêlures, parfois, mais Clémence trace son chemin, portée par cet amour profond et ce refus de sombrer dans le désespoir.
L'auteure peint le portrait d'une femme émouvante. L'épouse de soldat et sa vie au quotidien pendant les absences du militaire sont au coeur de ce roman. J'ai aimé que Clémence soit cette femme courageuse menant un combat héroïque tandis qu'on découvre son mari, le soldat héroïque fidèle à sa patrie et à son armée, à travers ses yeux et les témoignages de ses compagnons de combat sans être sûr de savoir qui il est vraiment.
Tout au long du récit, l'autrice nous mène de main de maître et fait battre notre coeur à chaque rebondissement…je n'en dirais pas plus ! Néanmoins, j'ai moins adhéré à la dernière partie du roman dont les procédés pour maintenir le suspense m'ont semblé artificiels. Quant au dénouement, je l'ai trouvé assez invraisemblable. le roman est écrit avec beaucoup de réalisme - c'est du moins ce que j'ai ressenti – et je ne m'attendais pas à une fin aussi fabriquée. Sans rien révéler de l'issue finale, je dirai que le procédé utilisé pour informer la narratrice (et donc le lecteur) est complètement fabriqué comme s'il fallait impressionner le lecteur avec une fin sensationnelle et inattendue.
Malgré un dénouement qui peut sembler forcé, ce roman qui parle de terrorisme et d'engagement, colle à l'actualité en nous offrant, en prime, un très beau portrait de femme.

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