AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Écrits intimes: Carnet, cahier, feuillets 1929-1938 (50)

Satan – la notion de Satan = notion de quelqu’un qui accélérerait la
marche du temps ? – Voir: Lautréamont.
accélérer le temps, n’est-ce pas détruire?

Contre le temps, Baudelaire dresse ses poêmes, voulus « rêves de
pierre», témoignages de son passage, accouplé au temps.
Baudelaire maudit le temps, ricane, l’étreint, parfois se redresse collé
à lui.

Van Gogh? le temps tourbillon
Commenter  J’apprécie          00
toutes ces œuvres arrachent le lecteur, le contemplateur au
temps, le projettent dans un monde intemporel, un monde où
le temps s’arrête, où le temps pend comme un tronçon, où le
temps est figé
«Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre» (Baudelaire
– « La Beauté»)
où le temps est suspendu
Exemples :
Musique: J.S. Bach
Sculpture: Art Égyptien (tout)
Peinture: primitifs (en général ?)
XVIIe
siècle français
Fouquet
Cézanne

Baudelaire rêve d’un monde où le temps s’arrêterait («Bénédiction»,
«Hymne à la beauté» [vérifier le titre], «Bientôt nous plongerons dans
les froides ténèbres…»)
Poêmes en prose:
mais pratiquement, s’avoue, le plus souvent, vaincu par le temps :
[«O douleur! ô douleur! Le temps mange la vie»]
se couche contre le temps, prend conscience de son consentement
au temps et se laisse emporter par lui, avec une amère et satanique
volupté.
Commenter  J’apprécie          00
Donc, l’œuvre d’art est perpendiculaire au temps – (est manifestation de virilité) –
L’art traite le temps comme une matière plastique
Exemples (littéraires)
psaumes de David
Eschyle
Phèdre de Racine
Poésies de Holderlin,
de Léopardi,
de Keats : «A thing of beauty is a joy for ever»
de Rimbaud (Illuminations – en vers –)
Ubu-Roi
Commenter  J’apprécie          00
Le corps (tissus, organes, viscères, sang) descend constamment
cette pente légèrement inclinée du temps, la descend tristement
(tristesse organique), irrémédiablement, et, la plupart du temps,
y consent
Surviennent l’œuvre d’art, l’œuvre de beauté, et, dans la
contemplation
le corps se trouve suspendu au-dessus du temps, arrêté dans
sa descente, bienheureux.
Sensation comparable: lors de l’arrêt d’un ascenseur (?).
Donc: l’œuvre d’art arrache au temps qui s’écoule, à la durée,
à cette lente dilution qui est l’effet du temps, à la chute sans fin de
la goutte d’eau, au bombardement perpétuel par la pluie d’instants (dont aucun n’est senti comme tel, d’ailleurs)
et, par là, donne cette sensation de rajeunissement
Entre parenthèses – que la beauté donne cette sensation de rajeunissement explique peut-être que les êtres jeunes sont moins sensibles
au beau qu’au vital,
que plus l’on vieillit, plus l’on est sensible au beau (Ex. : évolution de
Gœthe: du 1er au 2ème Faust)
Commenter  J’apprécie          00
Lieux communs
Il n’y a d’art que contre le temps
(théorème)
Définitions :
2. Temps : ce qui sert à prescrire – le temps dont on dit judicieusement qu’il s’écoule, la durée; la succession d’instants,
mieux!: d’« instants de raison» ; cette espèce de fleuve insidieux qui, plus ou moins béatement, mène à la mort.
1. Art: ce qui procure cette jouissance spécifique qui tend
cependant à se rapprocher de la jouissance sexuelle, cet arrachement, cet éblouissement
cette jouissance qui coupe le souffle
cette jouissance qui rajeunit
cette sensation de rajeunissement
arrachement à quoi: sans doute au milieu ambiant, à la misère
organique et sociale – mais surtout au temps, c.à.d.
Commenter  J’apprécie          00
10-8-35 Altkirch
Van Gogh – Force puissance – vrille, villebrequin – Folie. Effet
sur moi d’inquiétude, de dépression – contraire de Cézanne –
Pourtant grande réalité. James Ensor n’aurait-il pas systématisé
les procédés de Van Gogh, sans avoir sa force, sa puissance à
incorporer la réalité – au tableau.

L’Étang – baignade – calme.

«Les hommes sont souvent dans l’impossibilité de rien faire,
prisonniers dans je ne sais quelle cage horrible, horrible, très
horrible.»
Van Gogh, Lettre à son frère juillet 1880
Commenter  J’apprécie          00
Dormez, accouplez-vous, pénétrez-vous, humectez-vous.
Pendant ce temps, le ventre de la nuit travaillera pour vous ardemment – son humidité sanctifiera vos pauvres gestes incomplets. À l’ombre
de sa volupté, vous entendrez peu à peu naître le mouvement qui fera
éclater la prison.
Dormez, la nuit travaille, la nuit geint, la nuit aime. Que vous
importe que ce ne soit pas vous, si elle élabore votre destin – la nuit
depuis des milliards d’années qui se donne au jour, la nuit qui finira
bien par libérer la matière.

Arbre. Amour des arbres – de l’arbre. Y a-t-il rien de plus beau –
Mouvement des branches.
Commenter  J’apprécie          00
– Libérez la matière – Je dis libérez la matière, la matière – lourde,
compacte, souffrante, libérez – libérez les pierres, les rochers surtout,
libérez l’humus entassé, les métaux (qu’ils sonnent comme des cloches d’eau), libérez les couleurs, l’enseigne du droguiste, l’eau du
fleuve –
Oui la nuit, c’est à la nuit qu’on le demande –
Elle ne répond pas – Elle est étendue par là-bas à chauffer
son ventre sur les prés brûlés par le soleil – Elle n’a pas le temps, elle
s’occupe, on l’occupe; elle est à l’amour, ses cuisses sont toutes mouillées, vous entendez, elle gémit, elle dit: «oui, arbre, oui, montagne,
oui, vert, oui, brun, oui, fleuve, oui, pylônes, en moi, oui, heureuse,
amour, ah – ah – bien – bien. »
Vous voyez… elle est toute parcourue de frissons, elle est toute
possédée de l’humidité et du rythme – Elle est comme les arbres des
forêts le soir, en été – Elle s’est quittée – Demain, il y aura partout sur
l’herbe, les maisons, les chemins, les feuilles, les tas d’ordures, une
rosée fraîche – de toute la plénitude de sa joie, de l’immense étendue
de son amour – Et qui sait si ce n’est pas aussi, pendant que vous
l’interpellez vainement, qu’elle travaille à la libération de la matière,
à l’explosion permanente de vos désirs, à l’incandescence de la joie,
à la délivrance de vos maladies et de vous-mêmes.
Bien sûr, il y a longtemps que cela dure, mais croyez-vous
que cela puisse se faire en quelque temps, croyez-vous que l’on
puisse facilement désagréger et d’un seul coup, ces milliards de
tonnes et d’années de malheur – Croyez-vous qu’il suffise de vouloir
pleinement une bonne fois réussir. Allez, il n’y a pas de miracle.
Il y a l’amour – il opère en profondeur, lentement peut-être,
mais il avance –
Commenter  J’apprécie          00
Il faudrait faire comme Cézanne: se mettre devant la nature,
la réalité, s’imprégner d’elle, accorder son propre rythme au rythme de la nature et alors exprimer – non, pas se mettre
devant la nature, mais être devant la nature.
Commenter  J’apprécie          00
Jourdain faisait remarquer judicieusement l’autre jour, à l’exposition des dessins de maitres français des 19e
et 20e
siècles
à Bâle, l’impression de sérénité que l’on reçoit des œuvres de
Cézanne, due à l’équilibre du peintre – équilibre acquis à
force de volonté sur une nature violente, impulsive
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (7) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1228 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}