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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le Codex du Sinaï, premier volume de l'extraordinaire tétralogie d'Edward Whittemore, on peut lire cette phrase : « Les hommes tendent à devenir des fables, et les fables des hommes ».
Pour la française Gwen Guilyn, il semble que cette maxime soit plus qu'une simple formulation et que son premier roman, Malou dit vrai, publié aux éditions du Panseur, se centre complètement sur cette porosité entre la fable et les hommes… ou plutôt les femmes puisque ce sont bien deux femmes qui occupent le centre de ce récit étrange entre fantasy, exercice de style littéraire et poésie.

Il était deux fois…
Malou dit vrai commence avec un curieux marchand d'histoires : On.
On raconte des histoires, vendant sur son étal des romances ou des contes, des épopées ou des légendes. On répare aussi les histoires qu'on lui amène, il les ressoude, les réassemble à qui mieux mieux.
Et devant lui, les habitants se pressent pour vendre et pour acheter.
L'une de ses clientes, c'est Ivraie. Elle connaît bien le bonimenteur et aime l'écouter façonner les histoires et les modifier à sa guise.
Parfois, il arrive même qu'Ivraie, en jeune fille effrontée et curieuse, lui vole certains récits au rebut. Ces morceaux-là, elle les cache dans son tablier bien à l'abri des regards indiscrets et, surtout, de celui de sa maîtresse, une redoutable sorcière répondant au nom étrange de Malou dit vrai.
Chaque jour, après son tour de la ville, Ivraie rentre et Malou la « nettoie » des bribes d'aventures et de rumeurs qu'elle ramène de la cité, car Malou ne veut qu'une Ivraie à son service, vierge de toute chose hormis sa volonté.
Voilà pourtant qu'Ivraie, subtilisant des histoires rejetées à On, se plonge dans des récits qu'elle n'aurait certainement pas du connaître, réveillant sa soeur jumelle, Rage, qui bouillonne d'envie d'indépendance et d'une véritable existence plutôt que ce pâle reflet de vie qu'elle mène dans l'ombre de Malou.
C'est à travers ces deux personnages, celui de la vieille sorcière impitoyable, rancunière et aigrie et celui de la jeune fille en quête d'un elle-même, que Malou dit vrai va se poursuivre, utilisant la plume fantastique de Gwen Guilyn pour bâtir un univers singulier et surréaliste, tenant à la fois de la fantasy, du conte et du récit intimiste/psychologique où l'émotion devient personne, où le dicton se fait chair.

Il était toutes les fois
Petit à petit, Malou dit vrai construit une cité où le Verbe peut prendre vie, où les personnages sont des archétypes qui aiment et qui pleurent. On y croise la Grosse Hilde, la prostituée imposante qui aime d'un amour simple et sans condition son jeune garçon, Chaude-Pisse, qu'elle a arraché à Malou elle-même. On y croise aussi un Capitaine qui, comme on le sait, possède une femme (et des enfants) dans chaque port, fuyant la malédiction d'une sirène en compromettant son âme si nécessaire. On y croise une femme-de-rien et un patriarche qui cache un bien vilain squelette dans ses placards.
Gwen Guilyn tisse son récit à partir d'autres récits, elle entrelace les légendes et les On dits pour mieux perdre le lecteur dans cette cité qui semble parfois animée d'une vie propre, avec ces « Boyaux » dangereux et ces chemins trop longs ou pas assez courts.
Au milieu de tout ça, Ivraie nous raconte l'histoire qui tourne en boucle, celle d'un Vieux Roi et d'un Jeune Prétendant, une histoire de pouvoir où les hommes succèdent aux hommes et où, finalement, rien ne change.
Entre les deux, voici les femmes et, surtout, la femme, la Reine trahie devenue Sorcière, celle qui se nourrie de la souffrance des autres et les brise, confondant son indépendance avec de la bienveillance, enchaînant une jeune fille pour son propre plaisir en oubliant qu'elle existe, elle, Ivraie, qu'elle n'est pas une femme-de-rien qui n'a pas eu de fin joyeuse comme dans les contes.
Malou dit vrai, c'est l'histoire dans l'histoire, c'est le récit dans le récit, c'est la prise de conscience des personnages de leur propre insuffisance, de leurs propres limites.
Et c'est salement beau à lire. Si le roman de Gwen Guilyn joue souvent sur la corde raide de l'écriture pour l'écriture, qu'il tourne pendant quelques pages à la répétition et à l'exercice de style trop conscient de lui-même, force est de constater qu'il fait preuve d'une originalité sidérante dans sa construction et qu'il mène jusqu'au bout du bout son tour de passe-passe narratif.
Ivraie, sublime personnage féminin et bouillonnante somme d'émotions contraires, Malou, triste reine en perdition dévorée par ses désillusions et ses déceptions. Voici bien deux figures qui méritent au moins la lecture de ce récit où tout prend vie, même l'incroyable et l'improbable.

Récit-conte, expérimentation sur l'écrit et le « on-dit », Malou dit vrai puise à la source, dans la force du mot et des histoires que l'on se raconte ou que l'on tait. Avec une plume superbe et des personnages féminins fascinants, Gwen Guilyn accorde, raccorde et déborde, avec cette proposition audacieuse et imparfaite qui vaut assurément le détour.
Lien : https://justaword.fr/malou-d..
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"Le Panseur", quel magnifique nom pour une maison d'édition. Je l'avais découvert grâce au beau premier roman d'Isabelle Aupy, "L'homme qui n'aimait plus les chats". Je viens de retrouver le même plaisir avec celui de Gwen Guilyn, "Malou dit vrai". Derrière de belles couvertures se cachent vraiment de véritables trésors de littérature.

Cet ouvrage fait partie de ceux que j'aime par-dessus tout pour l'écriture. Bien sûr l'histoire est belle, pas banale, située aux confins du conte, fantastique, même si elle ne commence pas par "Il était une fois…", non, ici c'est plutôt "On" qui donne le LA. " Chaque jour de marché, quelle que soit la saison, qu'il pleuve ou qu'il vente, On raconte des histoires." Et ces histoires – des on-dit ? – les mots qui les composent, sont au besoin réparés, modifiés, adoucis, de véritables marchandises dont on peut retrouver des morceaux ici et là et les recomposer. Refaire l'histoire, voilà une expression qui, ici, prend tout son sens. Les personnages sont tous hors du commun. Il y a Malou, la sorcière qui fut reine, prétend-elle, Ivraie, sa servante, sauvée bébé d'un tas d'ordures et puis la Grosse Hilde "…ses cuisses comme des barriques et son ventre plus tendu qu'une voile de gros carrier par grand vent.", Chaude-Pisse et la femme-rien, sans oublier le Capitaine, le philosophe...

Il serait vain et dommage de relater l'histoire, de parler de la fin. Je vous invite à faire comme moi, à vous laisser couler dans les mots de Gwen Guylin. Des mots d'une grande beauté, minutieusement tressés, des phrases ciselées, poétiques, musicales. Je vous invite à écouter le chant de cette écriture scrupuleusement travaillée sans que jamais on ne soupçonne l'auteure en train de s'escrimer. Sa plume glisse, visiblement, se fait à la fois fluide, désuète, recherchée, élégante et sert à merveille cette fiction aux allures de légende. Il m'est arrivée de perdre le fil, emportée par le rythme, courant derrière Ivraie à travers les ruelles. Mais peu importe, elle était toujours là, quémandant l'amour de Malou qui, elle, n'en avait cure. Et puis l'histoire du vieux Roi qui sert de fil d'Ariane.

Refaire l'histoire, trouver le bonheur, faire taire les "On-dit" et découvrir les "Non-dits", rétablir la vérité, essayer de comprendre. C'est là tout ce que j'ai vu dans ce roman d'une grande fantaisie. Mais ai-je raison ? Ne peut-on y trouver autre chose en suivant Ivraie dans le noir de sa ville, de sa vie ? Je suis certaine qu'en cherchant bien…

Un récit curieux, fantasque, extravagant parfois, à l'écriture d'une rare beauté.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Avec "Malou dit vrai", Gwen Guilyn nous emmène au frontières du conte, dans un univers qui emprunte aux codes de la fantasy, de ses notes médiévales et de son atmosphère magique. On peut également y trouver la saveur du roman d'apprentissage car nous allons y suivre Ivraie, jeune servante d'une puissante sorcière nommée Malou, dans sa quête de vérité et d'émancipation.

Son chemin sera pavé de récits plus ou moins rafistolés, de personnages attachants ou effrayants et de sentiments ambivalents qui s'incarnent et ont bien du mal à faire route commune.

Comme dans tout conte, l'univers particulier met un voile discret sur des desseins plus sombres. S'il y est question de maternité et d'amour, c'est pour pouvoir évoquer leurs pendants toxiques. Quand on y parle de vérité, c'est pour explorer sa puissance qu'elle soit libératrice ou destructrice.

Le fait que le roman soit structuré autour de la manière d'élaborer une histoire, d'en arrondir les angles, d'en élaguer les bords, d'en raccommoder les trous m'a forcément beaucoup fait penser au travail même de l'écrivain, à sa relation ambigüe avec ce qu'est sa vérité et ce qu'il décide d'en faire. J'ai parfois vu Ivraie sous les traits d'un personnage qui chercherait à échapper à son créateur.

La sorcière Malou, pour peu qu'on s'attarde un peu sur elle est également un personnage fascinant. A la manière de la Maléfique de Disney, vous pouvez choisir de la voir comme un antagoniste parfait ou tenter de voir ses fêlures qui, si elles ne justifient pas ses dérives, expliquent peut-être.

Vous y verrez sûrement bien d'autres choses, car ce qui ressortira de ce roman en dira sans doute autant sur votre sensibilité que sur celle de l'autrice. Ce sera votre lecture, votre vérité, votre histoire faite des mots de Gwen Guilyn et de vos propres gemmes et bouts de ficelle.
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Quel récit atypique! Ici, le lecteur suit "On" qui répare, modifie, amplifie, enjolive les histoires sur la place du marché. Il y a aussi la Grosse Hilde, qui vend ses charmes et a pour enfant un garçon nommé Chaude Pisse, le philosophe, le vieux Roi... Mais il y a surtout Ivraie, la domestique de Malou la sorcière qui était reine il y a fort longtemps. Ivraie a été trouvée il y a des années sur un tas de détritus. Malou l'a alors prise sous son aile mais elle l'a asservie, la privant de liberté et d'identité et Ivraie se pose des questions sur son histoire, sur qui elle est réellement. Elle se trouve tiraillée entre l'amour qu'elle porte à Malou et son besoin de connaître la vérité. C'est alors que Rage entre en scène...
Cette lecture sort vraiment de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent! Pour la comprendre, il faut se laisser aller, ne pas chercher à forcément tout comprendre, laisser filer les mots, couler les phrases, déguster les jeux de mots, les sons... C'est une sorte de conte fantastique, dans lequel on découvre toute une galerie de personnages tous plus originaux les uns que les autres, le vieux Roi, la femme-rien, le philosophe, l'homme à la fenêtre... On déambule dans des couloirs sans fin à  la recherche de vérités cachées, accompagné par les "on-dit"... Ce fut une lecture rude pour moi, elle m'a sortie de mon confort de lectrice, mais ce fut une belle expérience, un voyage dans l'imaginaire, entre jeux de mots, dédale de points de vue, symbolisme omniprésent... Un très bon moment!
J'ai découvert la maison d'édition du Panseur il y a quelques mois, avec L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle Aupy, qui fut un véritable coup de coeur, puis avec la Ville humide de Claire Dumas, très très belle découverte également! C'est une maison d'édition à suivre : leurs textes sont poétiques et engagés et l'objet livre est très élégant! Bravo!!
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Un premier roman fascinant, une écriture incroyablement inspirée et poétique, un conte plein de mystères, de sorcières, de géants et de femmes. Une invitation à se libérer du passé et des on-dits, à créer sa propre histoire. Parfois égarée par l'opacité du récit, j'ai toujours été éblouie par la langue qui se déploie dans les méandres de cette histoire. Une belle découverte !
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Aux frontières du conte et du merveilleux, voyage au pays des mots

Malou dit vrai est un premier roman étonnant, exigeant, il demande une attention soutenue, mais absolument fascinant.
C'est un voyage au coeur des mots, des histoires qu'on raconte, en les modelant, en les transformant avant de les transmettre. C'est un roman virtuose à la langue riche et belle, avec d'innombrables métaphores (que je n'ai sans doute pas toutes vues et comprises !)
Je me suis perdue un peu, puis, j'ai lâché prise et je me suis  laissée porter au fil magique de l'écriture dans ces histoires imbriquées comme des matriochkas.
Il est question d'une sorcière, Malou, qui dit avoir été reine, de sa servante Ivraie, trouvée bébé sur un tas d'ordures qui cherche désespérément à reconstituer sa propre histoire pour échapper à l'emprise de Malou, et d'innombrables personnages tous plus étonnants les uns que les autres, Grosse Hilde et Chaude-Pisse, le Capitaine et le Vieux Roi...
Et il y a "On", un personnage au pouvoir immense car il manipule les mots, il les pétrit comme le potier l'argile ...
On-dits, non-dits, secrets de famille, les mots et leur pouvoir fantastique sont au coeur de ce roman atypique,  métaphore de la vie, de la complexité des sentiments et des émotions ...

Connaissez-vous cette maison d'édition, Les éditions du Panseur, et ses couvertures si particulières,  avec un texte en surbrillance ton sur ton qui en fait un objet littéraire très agréable à regarder et manipuler?

(J'avais beaucoup aimé L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle Aupy chez le même éditeur )
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Coup de coeur.

Ici, on raconte.
On raconte pour refaire l'histoire ou la défaire. Pour cacher les plaies et singer les plaisirs.
Ici, on raconte.
On raconte que Malou était Reine.
Et qu'elle n'est que sorcière.
Qu'Ivraie, sa servante, est née sur un tas d'immondices. Un soir d'orage.
Des mots comme du vent.
Des mots comme des guerres.

Ici, Malou n'est plus Reine mais règne. Par la terreur qu'elle inspire, par son pouvoir et sa richesse, des contes à ne plus pouvoir compter, des histoires dont plus personne ne se souvient. A part Malou dit vrai. C'est peut-être mieux comme ça. Allez savoir si Malou dit si vrai que ça...

De plus en plus, Ivraie se rebelle. Celle que Malou a voulu soumise, vide de mots et de souvenirs, la voici multiple, la voici voleuse d'histoires, un peu, rien qu'un peu, pour exister. La voici Rage. La voici Seule. La voici Dessillée.

Je pourrais en raconter encore et encore sur ce roman. Vous dire qu'il n'est nul besoin d'aimer la fantasy pour aimer Malou dit vrai, tant chaque mot, chaque histoire, nous rappelle nos servitudes, nos révoltes, nos combats...
M'étendre sur la poésie de cette écriture, envoûtante. Impossible de ne pas saluer cette justesse, cette mélodie des mots, comme un hommage supplémentaire à la littérature, aux contes, aux histoires...

Je voulais le lire lentement, le déguster. Je n'ai pas réussi à le lâcher.

Merci, merci, merci @les_editions_du_panseur
pour ce moment de grâce. 🙏
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J'ai A-DO-RÉ. Mais je ne sais pas bien pourquoi. Il y a tant et tant de choses à dire sur ce texte ! Pour commencer sachez qu'il s'agit d'un OLNI : Objet Littéraire Non Identifié. A l'instar des romans de Sabrina Calvo ou le Gypsy de Megan Lindholm chroniqué récemment, nous n'avons d'autre choix que d'être porté, agrippé aux bords des mots pour éviter de perdre pied et de se faire avaler par cet océan d'histoires, de courbes tortueuses et mouvantes. Là il faut se laisser glisser sur la langue, entre les mains d'Ivraie et dans l'imagination de Gwen.

Parce que cette histoire est exactement cela, une histoire, où l'autrice a pris un malin plaisir à la conter, la tricoter, l'effilocher, la broder, telle les moires de l'Antiquité. Entre sa plume et sa feuille se dévide le fil d'Ivraie, de Malou, d'On, de Hilde, du Vieux Roi et du Prétendant, voire même, aussi, de Chaude-Pisse et de la femme-rien, ou encore du Capitaine et du Philosophe. C'est une histoire comme toutes les autres et comme aucune à la fois, c'est celle d'une servante et d'une sorcière, d'une fille et d'une mère, d'une femme qui se cherche et d'une autre qui s'entête. Celle d'un monde mouvant, ou quasiment immobile, pétri dans ses habitudes et dans ses ombres.

Il y a dans Malou dit vrai une mise en abime extraordinaire du pouvoir des histoires. le pouvoir de détruire, d'embellir, de tuer, de sauver, d'avilir, de ruiner, ou de révéler. Les histoires sont faites de milliers de mensonges, et de centaines de vérités, aucune n'est entièrement fausse, toutes ne sont pas vraies. Les histoires, oui, sont mille fois raccomodées avant de former de belles histoires. Des contes. Des fables. Des romans. Des épopées. Aucune n'a été contée d'une seule voix. Toutes parcourent le temps.

C'est donc un roman sur les histoires ? Oui mais On vous l'a dit, c'est aussi l'histoire d'Ivraie, de Malou et de tant d'autres. Ivraie c'est la servante qui a toujours courbé le dos et qui se tisse la Rage dans la pommettes, Malou c'est la reine sorcière qui refuse de s'éteindre. Il y a de l'amour, tordu, bizarre, invraisemblable. Il y a de la haine, vive, touchante. Et entre elles, des centaines de mensonges, de coups de griffe, d'attentes insatisfaites, de baisers ratés, et de caresses volées. Il y a les grimaces, les leçons et le pouvoir.

Les histoires, Ivraie, Malou, des relations compliquées, des mensonges et du pouvoir. D'accord. Et ensuite ? Ensuite il y a un Vieux Roi qui se lève pour mourir, et un Prétendant qui meurt de vivre. Un basculement du monde. Une histoire à terminer. Et au milieu ? Au milieu il y a toujours la plume de Gwen, sa magie, son hypnotisme, sa poésie, ses métaphores, sa beauté.

Et à la fin ? A la fin On ne sait pas. Pas vraiment. Il y a des histoires qui attendent d'être racontées. D'autres qui se suffisent à elles-mêmes. Belles. Moches. Troublantes. Ce qui est sûr, c'est que nous n'en avons pas terminé avec la plume de Gwen. Peut-être même avec Ivraie. Mais c'était beau.

En résumé

Malou dit vrai est un roman surprenant, aux frontières du conte et du merveilleux. Il y est question de milliers d'histoires, de celle de l'auteur, de celle d'Ivraie, de Malou, la nôtre peut être. L'histoire d'un basculement du monde et de milliers de questions sans réponses ; d'un petit OVNI littéraire qui ne conviendrait pas à toutes les mains mais qui trouvera sa place dans celles des poètes, des rêveurs et des audacieux. Ce qui est sûr c'est qu'il y aura des mensonges, des vérités et des rumeurs. Une histoire à retracer. Et qu'il faudra bien nager pour éviter de se noyer.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Chaque jour de marché On raconte des histoires, il installe son étal à l'ombre du figuier centenaire, il vend des romances, des épopées, des contes, en vrac ou au poids. Il répare aussi, il ravaude, il rapièce.
Il a aussi sa caisse de rebuts, là où il laisse les histoires trop usées, celles qui servent à recoudre les morceaux.
Et chaque jour de marché Ivraie passe devant son échoppe, pare qu'Ivraie, la bonne de la sorcière Malou, celle qui fut Reine, aimerait bien connaître son histoire et celles du Vieux Roi et du Jeune Prétendant.

Au service de Malou, elle récupère les gemmes de ceux qui font appel à la sorcière, ceux qui cachent mensonges et non-dits.

Malou a une emprise totale sur la jeune fille, celle qui fut abandonnée à la naissance sur un tas d'ordures. Ivraie lui voue un amour inconditionnel, une reconnaissance éternelle jusqu'au jour où Rage va lui apparaître. Où elle va découvrir le vrai vidage de cette ancienne Reine, celui où elle s'aperçoit que Malou ne l'a jamais aimé, qu'elle lui a toujours refusé le droit d'exister pour ce qu'elle est, une enfant, sans jamais voir ses souffrances.

Un conte très original, où les histoires sont des marchandises, des objets et font partie du quotidien.

Des phrases qui emportent dans ce monde imaginaire, des jeux de mots, des métaphores.
Un style bien particulier pour ce roman fantastique tout aussi particulier.

Une plume qu'il faut parfois savoir suivre. J'ai eu de temps en temps du mal à m'immerger, mon imagination n'a pas toujours été à la hauteur.

Une belle découverte cependant sur ce périple d'Ivraie à la recherche de son héritage.

Merci aux Editions du Panseur (www.lepanseur.com) pour leur confiance et l'envoi de ce livre.
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Avec ce roman d'une jeune maison d'édition « les éditions du panseur » je savais que j'allais sortir de ma zone de confort avec un thème qui ne m'est absolument pas familier mais j'étais loin d'imaginer que c'était un virage à 360 degrés !

Je me suis retrouvée plongée dans un univers à la Tim Burton, arpentant les venelles d'une ville glauque avec Ivraie, qui porte le nom d'une mauvaise herbe parce qu'On a dit qu'elle était née sur un tas d'ordures !! mais On dit tout et rien, il raconte à qui veut bien l'écouter, sous un figuier de la place du marché, des histoires qu'il enjolive, raccourcit, rallonge, embellit selon les besoins, ce qui n'est pas du goût de Malou la sorcière, ancienne reine parait-il, qui raconte aussi des histoires à sa façon, ce qui revient au même !!

Ivraie est la servante de Malou la sorcière et Malou aime à rappeler à Ivraie qu'elle l'a recueillie quand elle est née durant une bien sombre nuit, parmi les ordures et les mauvaises herbes. Malou a totalement asservi la jeune fille qui lui est dévouée corps et âme et sans condition. Ivraie aime Malou comme sa mère et lui donne tout. Malou exige et prend sans ne jamais rien donner, elle hurle et châtie, parce qu'elle se fout bien d'Ivraie, elle s'en sert, chaque jour la jeune fille parcourt la ville à la recherche de gemmes qu'elle doit ramener à sa maîtresse.

Ivraie veut la vérité sur sa naissance, elle veut s'émanciper du joug de la sorcière, elle veut être libre, mais quand on aime à ce point, il est difficile de faire éclore la vérité, peut-être que Rage pourra l'aider, si Ivraie veut bien l'accueillir, lui faire confiance, se laisser guider.

D'autres personnages curieux, énigmatiques, farfelus viennent habiter le roman, il y a la grosse Hilde, un roi qui se meurt, un vieux à sa fenêtre qui tente d'entretenir des fleurs, la femme rien, le philosophe, un capitaine, Chaude-Pisse, Elles….. de curieuses appellations pour des personnages surprenants, certains se fondent dans le décor, d'autres prennent vie…..

Quelle étrange histoire, un conte qui nous emmène dans l'imaginaire et dans des dédales de phrases et de mots parce que tout est question de mots, et c'est ce qui fait la force du récit. L'auteure jongle très habilement avec des mots et des phrases, des descriptions, des métaphores, des figures de styles, des noms communs qui deviennent des prénoms, un univers qui nous met la tête à l'envers et j'avoue avoir été déroutée plus d'une fois, je suis revenue en arrière, j'ai relu les phrases, peur de ne pas comprendre, trop d'imagination ou pas assez, je me perdais, je me rattrapais….. je me demande si je n'ai pas, quelquefois, dans certains passages, été totalement à côté de ce que l'auteure voulait délivrer…. quelle épopée !!!

Je suis persuadée que si je lis ce roman une seconde fois, je le verrai encore autrement, je décèlerai des mots et des maux que je n'ai pas vus la première fois. Enfin quand même il faut bien avouer que ce conte n'est pas de tout repos, moi qui aime me laisser bercer sans prise de tête j'ai plutôt été bousculée, interpellée, surprise….. me posant tout un tas de questions mais n'est-ce-pas aussi ce que l'on attend d'un livre ?

J'ai hâte de lire les avis des autres lecteurs et de voir comment ils ont accueilli cette histoire si bien contée !
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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