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Lorsqu'Israël ne s'appelait pas encore Israël...
Lorsque Jaacov Markovitch, le petit homme fade, ne croyait déjà plus à l'amour parce que personne ne croyait en lui...
Lorsque son ami Zeev Feinberg, le géant à la moustache triomphante, s'y adonnait, lui, de tout son coeur et explorait avec ferveur le côté féminin de ce pays en devenir, malgré qu'il aimait Sonia la volcanique plantureuse au parfum d'orange, et qu'il en était aimé passionnément...

Lorsque ces deux amis, donc, à cause d'une ultime frasque de ce dragueur de Zeev, furent obligés de quitter ce pays en devenir et s'engagèrent dans l'Organisation – chargée de sauver le plus de Juifs possible de l'Europe à feu et à sang - , l'histoire s'est emballée.

Et je peux vous dire qu'elle s'est emballée comme 4 chevaux en plein galop, bousculant tout sur son passage, ne s'arrêtant qu'à la toute dernière page.
Car des coups de sang, il y en a eu ! Des coups de foudre, aussi ; des coups de coeur, des coups de tonnerre et des coups tout court. Passion, jalousie, suicide, adultère, naissances, haine. Les corps et les coeurs se heurtent et se défont, s'empoignent et se déchirent, se fondent l'un dans l'autre dans l'ivresse la plus totale. Yeeh ! (Pourquoi ce cri, vous dites-vous, je ne sais pas, il est sorti tout seul, difficile de faire autrement en lisant cette histoire jubilatoire).

Un mot, justement, de l'histoire.
Le « Numéro Deux » de l'Organisation envoie nos deux compères avec quelques dizaines d'autres chercher des Juives d'Europe pour les prendre comme épouses. Les divorces, de toute façon, seront prononcés dès le retour au pays. Il s'agit ici d'un stratagème pour sauver des femmes juives, je l'ai dit plus haut.
Mais Jaacov Markovitch tombe éperdument amoureux de la femme que le sort lui a attribuée, et refuse de divorcer. L'histoire peut donc commencer, et s'emballer...car la magnifique Bella Zeigermann rue dans les brancards et se heurte aux parois rigides du mariage ; le tout assisté par des personnages du village hauts en couleurs.

Quelle langue savoureuse, imagée, plantureuse!
Quel humour! C'est de l'autodérision, tout le contraire de l'auto-apitoiement, que j'ai en horreur, mais où l'amertume perce, bien souvent, et la vérité simple et nue.
Oui, la vie est là, tumultueuse et toute simple : car la vie, c'est être amoureux, c'est aimer ses enfants, c'est chérir son pays, c'est détester son rival, c'est s'engager dans un combat personnel, c'est s'obstiner, malgré tout, à être heureux.
Et ça, j'aime !

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Comment ne pas être époustouflé par l'énergie, le souffle et le bouillonnement de vie qui animent ce conte à la virtuosité qui décoiffe ? Un premier roman .....
En 1939 , Israël ne s'appelle pas encore Israël .......la Palestine est encore sous mandat britannique.
Les deux protagonistes habitent le même village.
D'un côté , Yaacov Markovitch ni beau ni laid ,en fait , d'une extraordinaire banalité, ne croyait pas en grand- chose.....
Il s'occupait de ses pigeons et avait parfois recours aux services d'une prostituée.
Son ami, Zeev Feinberg, à la moustache conquérante et flamboyante est un séducteur né qui croit en lui et passe de bras en bras. Notamment dans ceux de la pulpeuse Rachel Mandelbaum, l'épouse du Boucher extrêmement jaloux, en fait un sensible sous des dehors frustres et rustres.....
Deux personnalités complémentaires et opposées, ces amis!


Mankovitch et Feinberg prêtent main- forte à "L'Organisation" ..
Ils passent des armes au nez et à la barbe des Britanniques.
Le lieutenant - Colonel Froike , le numéro 2 de l'organisation les charge d'une mission bien particulière .

Ils doivent épouser quelques jeunes femmes juives afin de les sauver des griffes de l'ennemi : Les Nazis.....
Il s'agit de Mariages Blancs et les nouveaux mariés auront la possibilité de divorcer dés leur retour!
Seulement , Yaacov, le tendre et discret, tombe amoureux de la femme attribuée et refuse de divorcer.......Je n'en dirai pas plus.....
Quel humour, quelle autodérision dans cette fable drôle et touchante, tragi-comique, une épopée où la douceur,la violence et la poésie cohabitent harmonieusement .
Difficile de résumer cet ouvrage captivant et virevoltant où , grâce à un style simple et plaisant, à l'apparente légèreté des thèmes très forts sont pourtant évoqués : l'exil, le déracinement , les violences et les guerres ........
L'auteur met en parallèle la création de l'état juif et fait la part belle à ceux qui l'ont vécu, tant espéré , et redouté.

La mort,la filiation et l'amitié ponctuent cette flamboyante histoire d'amour parental, conjugal et charnel grâce à une langue riche, travaillée, imagée et surtout humoristique !

Coups de foudre, colére, adultère , passion, jalousie , haine , suicide, jalonnent cette fable poétique, burlesque parfois, facétieuse, en un mot :la Vie , Quoi !
Le temps qui passe, désillusions et espoirs, rancoeurs, joies, amertume .Avec des personnages hauts en couleurs !
Un souffle puissant et une vraie maîtrise !
Une découverte bien agréable !
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Contraints de fuir quelques temps la Palestine pour échapper au courroux d'un mari cocu(fié), Zeev Feinberg, le séducteur à la moustache majestueuse et Yaacov Markovitch, son acolyte effacé, sont envoyés par le chef de leur organisation clandestine en Allemagne avec pour mission d'épouser de jeunes juives et de les ramener dans leur pays afin de leur éviter le funeste sort que leur réservent les nazis.

L'opération devait être simple, sans risques et se solder par une vingtaine de divorces, mais c'était sans compter sur le coup de foudre de Yaacov pour Bella Zeigermann, « la plus belle femme qu'il ait vu de sa vie ». Comment cet homme au physique insipide, invisible aux yeux de tous et habitué à aller chercher l'amour dans les bordels pourrait-il laisser passer la chance d'être lié pour la vie à cette créature à la beauté quasi surnaturelle ? Aucunes supplications, aucunes menaces, aucunes larmes ne parviennent à lui faire entendre raison et c'est ainsi que Bella se retrouve prisonnière d'un homme envers lequel elle entretient désormais une haine viscérale. Et si le temps adoucit les peines, il ne vient pas toujours à bout des rancoeurs les plus tenaces…

Comment parler du premier roman d'Ayelet Gundar-Goshen sans évoquer cette atmosphère bouillonnante de vie, cette énergie communicative ainsi que toutes les émotions fortes qu'il transmet au fur et à mesure que la lecture progresse. Joies, peines, passions, rancoeurs et désillusions nous entraînent dans une ronde étourdissante, aux côtés de personnages attachants et hauts en couleurs, animés chacun par une espèce de folie douce et luttant sans cesse contre ses obsessions et ses failles.

L'auteur, grâce à des caractéristiques spécifiques, parvient à incarner merveilleusement ses protagonistes, rendant extraordinaire même le plus commun. Ainsi, Zeev Feinberg, à la moustache célèbre dans tout le pays, Sonia, sa sulfureuse maîtresse au parfum d'orange, en passant par le boucher, sensible sous des dehors de rustre et par Rachel et Bella, deux férues de mots et de poésie, rendues infidèles par désespoir, sans oublier Yaacov, le discret au coeur tendre, prêt à sacrifier sa vie pour un fantasme, sont autant de personnages charismatiques et touchants, animés par une foi et une énergie qui, en dépit des moments de faiblesse, les rendent uniques et inoubliables.

Malgré un contexte historique pour le moins perturbé, puisque l'intrigue se déroule en 1939, peu avant la création de l'Etat d'Israël, l'auteur fait de la Palestine un univers coloré, chaleureux et parfumé à l'orange et à la pêche, qui foisonne et tourbillonne au rythme des aventures (et mésaventures !) des différents protagonistes. La grande Histoire, si elle permet de planter le décor, n'est en rien le sujet du roman d'Ayelet Gundar-Goshen, bien au contraire. Elle privilégie largement les histoires individuelles de ses personnages, centrées sur l'amour (heureux mais bien plus souvent malheureux), plutôt que leurs faits d'armes, même s'il en est parfois question.

Cette apparente légèreté du roman se retrouve amplifiée par la poésie et la magie qui règnent dans son atmosphère ainsi que par le style d'écriture, simple mais plaisant, dans lequel l'humour est omniprésent, apportant une bonne dose de fraîcheur au texte, même lors des passages plus sombres et émouvants. Cela permet à l'auteur d'aborder plus aisément des thèmes extrêmement durs, tels que l'exil, les violences à l'encontre du peuple juif, le déracinement, la guerre et ses injustices, la folie liée aux traumatismes… Un roman aux multiples facettes donc, qui se révèle être un bon moment de lecture !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour cette découverte !
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En 1939, Yaakov Markovitch et Zeev Feinberg, deux amis, partent de leur Palestine pour épouser des jeunes juives afin de les sauver de l'Allemagne nazie. Si le premier ami est plutôt quelconque et réservé, le second est un coureur invétéré. A leur retour, il est prévu que mari et femme divorce mais Markovitch ne veut pas laisser Bella, sa femme…
Magnifique ! J'ai du mal à trouver mes mots pour exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. C'était le contexte que m'avait attiré : la création d'un état d'Israël mais finalement, celui-ci est plutôt secondaire, il permet aux différents personnages d'être. Ayelet Gundar-Goshen a une plume admirable (et remarquablement traduite), elle fait plus que donner vie à ces hommes et femmes. Elle leur donne des caractéristiques étonnantes comme l'odeur d'orange de Sonia ou la fabuleuse moustache de Feinberg. J'ai pensé au réalisme magique de Gabriel Garcia Marquez avec en plus, un humour discret mais efficace.
L'amour dans Une nuit, Markovitch, n'est jamais facile, souvent contrariée, comme l'amitié. L'enfantement prend aussi des chemins tortueux. Une histoire qui part dans tous les sens et pourtant, je ne me suis pas sentie perdue, je me suis attachée à chacune des personnages. C'est un roman captivant sur les difficultés d'être un homme, d'aimer et d'être aimé.
Je remercie Babelio et les éditions Presses de la Cité pour cette belle découverte.
(J'ai remarqué que les hommes sont souvent nommés par leurs noms et les femmes par leurs prénoms, je me suis demandée pourquoi ?...)
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Zeev Feinberg et Yaacov Markovitch sont deux amis aux personnalités opposées et complémentaires. Zeev est un séducteur à l'épaisse moustache orgasmique, tandis que Yaacov passe inaperçu. Tous deux sont Juifs, ils cultivent leurs parcelles dans un petit village de Palestine et sont engagés dans la défense de leur communauté sur cette terre.
Suite à à une opération destinée à sauver quelques Européennes juives des griffes de l'aigle nazi, chacun se retrouve marié, mais seulement pour quelques jours - en principe. Une aubaine pour Yaacov, qui n'a eu jusqu'alors que des relations sexuelles tarifées. D'autant qu'il a hérité de la plus belle des jeunes femmes...

J'ai hésité avant d'accepter cette proposition 'Masse Critique', craignant d'être perdue dans le contexte géopolitique.
En fait, bien que cette histoire se situe entre la Palestine et l'Europe pendant et après la Seconde Guerre mondiale, l'occupation ennemie et la guerre sont présentées de manière universelle, transposable à n'importe quel lieu, n'importe quelle époque.
Après une centaine de pages laborieuses, je me suis familiarisée avec l'humour de l'auteur, j'ai fini par adopter les personnages hauts en couleur qui gravitent autour de Markovitch. Et je me suis régalée, de plus en plus, à lire cette épopée, cette fable tragicomique où violence, douceur, poésie et burlesque cohabitent à la perfection, grâce à une plume imagée et sensuelle...
Une flamboyante et bouillonnante histoire d'amitié et d'amour (conjugal, charnel, parental), tissée de bonheurs, de drames, d'espoirs...

Je remercie Babelio et les Presses de la Cité pour cette belle découverte.
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Avant de commencer je tiens à adresser un grand merci à Babelio et aux éditions Les Presses de la Cité pour toute l'émotion que m'a procurée cette lecture.

Difficile de résumer ce beau premier roman d'Ayelet Gundar-Goshen.
Oui, ce roman parle d'une opération de sauvetage assez inhabituelle où des hommes vivant en Palestine (Israël n'existe pas encore) décident de se rendre en Europe épouser des jeunes femmes, les ramener sur la terre d'eretz-israël - la terre de l'espoir des Juifs chassés de partout - et divorcer pour retourner en Europe et recommencer l'opération.
Bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu, et le pauvre Yaacov Markovitch tombe sous le charme de l'une de ses femmes et ne peut se résoudre à la laisser partir quels que soient les "mauvais traitements" qu'elle lui inflige.
C'est ce qu'annonce la quatrième de couverture, et c'est vrai, mais c'est tellement réducteur, car ce roman c'est tellement plus que ça !

D'un côté il y a Yaacov Markovitch, personnage littéralement pitoyable par sa naïveté mais touchant par sa compréhension de la solitude. Il y a aussi des destins (européens) brisés par L Histoire (comme Rachel), et ceux qui espèrent encore malgré la guerre qui fait rage en Europe et celle qui gronde en Palestine.
Ayelet Gundar-Goshen met en parallèle la grande Histoire de la création du pays d'Israël en faisant la part belle à ceux qui l'ont vécu, espéré ou redouté. Et chacun de ses personnage est rendu très accessible et quasi palpable grâce très grande sensibilité de la plume de l'auteur et la très grande justesse des portraits qu'elle dresse.

Pour chacun des personnages, les mots ont un grand rôle, ils font le lien entre ces opinions si opposées et aident à exprimer (si ce n'est dépasser) les peines et l'ennemi intérieur parfois plus redoutable que celui qui pourrait nous déclarer la guerre.

C'est aussi et surtout un roman sur le temps qui passe, et amène avec lui désillusions et espoirs fanés. Un roman qui nous parle ce qui, en fin de compte est essentiel dans la vie et ce qui fait l'humain.

Un magnifique roman, vraiment.
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1939. Palestine ou Eretz-Israël (terme employé avant la création de l'Etat d'Israël en 1948)

J'aime les contes, il y a tant de magie en eux.

Yaacov Markovitch est un jeune homme d'une étonnante banalité. le croise-t'on que sitôt on l'oublie. Ce qui n'est pas le cas de son ami Zeev Feinberg, beau, grand et moustachu, doté d'un rire immense et communicatif. Alors comment ces deux-là ont-ils pu se lier d'amitié ? C'est à cause d'une histoire de femme bien sûr, mais je n'en dirai pas plus.

Tiens, à propos de femmes, il y a Sonia qui pourrait presque être belle si ce n'était cet écart juste un peu trop grand entre les deux yeux. Mais ce qui la sauve, non ce n'est pas son talent de cuisinière (de ce côté-là, c'est plutôt un désastre), mais son odeur, son odeur envoûtante d'oranges. Et puis, il y a Bella, la plus belle femme jamais vue, adoratrice de poésie et de poètes. Mais sur elles non plus, je n'en dirai pas plus.

Bien d'autres personnages tourbillonnent autour de ceux-là comme Rachel Mandelbaum aux seins merveilleusement symétriques et son mari Abraham, le boucher du village dont on dit qu'il n'étripe pas que les animaux. Mais allez savoir ! Il y a encore le numéro deux de l'Organisation, Efraïm Froïke, complètement subjugué par les fragrances d'agrumes ou plutôt de celle qui les porte. Et je ne vous dirai pas non plus comment se termine son histoire.

Non, je ne vous dirai rien de ce conte extraordinaire. Ce serait l'abîmer que de le découper ainsi en tranches. La seule chose que j'évoquerai pour vous, c'est le début de cette histoire : Yaacov and Zeev ont quitté la Palestine pour aller épouser des juives en Allemagne, afin que celles-ci soient sauvées des griffes des nazis. Voilà la blessure de ce conte, la guerre est là, sous-jacente. Les hommes sont ainsi faits, la violence les accompagne depuis la nuit des temps...

Bien sûr en découvrant cette histoire au fil des pages, je n'ai pu m'empêcher de penser à un autre conte foisonnant lui aussi de vie, de mort, d'amour, de trahison, d'humour, de péripéties, de personnages, d'ordinaire et d'extraordinaire, celui de Gabriel Garcia Marquez : Cent ans de solitude. Un conte qui vous fait voyager loin des contrées habituelles, et j'aime ça !

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Oui, je le sais j'ai plus que du retard, et je ne puis qu'humblement demander pardon pour avoir manqué à tous mes devoirs... La vie, les choix que j'ai dû faire m'ont demandé beaucoup de temps et d'énergie, me voilà prête à refaire surface et à partager à nouveau avec vous mes bonheurs de lectrice. Si j'ai abandonné cet ouvrage en cours de route c'est aussi et j'invoque là les droits universels du lecteur évoqués par Daniel Pennac dans "Comme un roman" parce que l'histoire et les personnages ne m'ont pas captivés. Au début ma curiosité a été piquée par ces personnages se livrant à des mariages arrangés pour sauver des femmes de l'holocauste et s'installer en Israël. Et puis assez rapidement les invraisemblances ont gâté mon plaisir.
Je ne suis pas portée sur la critique négative et je suis désolée de reprendre contact avec Babelio en faisant le "fin bec" mais je voulais démarrer du bon pied en honorant mes engagements. Voilà qui est fait, je me ferai un plaisir très prochainement de faire part de découvertes bien plus attrayantes.
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J'ai aimé ce livre, je l'ai refermé avec une vraie joie, tant m'avait plu sa verve, son humour, ses personnages, ses couleurs, ses odeurs d'orange, sa magie, son débordement de sentiments, l'amour, la jalousie, la colère...
Je l'ai lu d'une traite, avec beaucoup d'amusement, retrouvant le plaisir que j'ai eu en lisant des récits fantastiques d'auteurs latino-américains.
Hélas, au moment de rédiger cette critique, près d'un mois plus tard, qu'en reste-t-il ? Plus grand chose en vérité, l'impression initiale subsiste, mais lentement cette lecture sombre dans l'oubli...
Pourquoi ?
Les personnages sont peut-être trop caricaturaux, quoique je n'ai pas eu ce phénomène d'oubli avec un livre comme Doña Flor et ses deux maris.
La raison se trouverait-elle dans un manque de profondeur ?
Je l'ignore, mais le fait est là : mon enthousiasme initial s'est évanoui trop vite.
Rédigée plus tôt, cette critique eût été fort différente ...
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Cette histoire m'a ravie et m'a donné l'envie d'en découvrir davantage sur la littérature israëlienne qui parle souvent de sujets politiques ou de l'holocauste de par l'histoire du peuple juif.

Mais ne pensez pas que l'humeur de ce livre soit sombre, c'est tout le contraire, même si évidemment le sujet de base est sérieux : on est plongés dans l'univers israëlien d'avant la guerre, quand les juifs organisaient leur rappatriement depuis Tel Aviv. Voici deux amis, Yaacov Markovitch et Zeev Feinberg qui prennent le bateau pour l'Europe, car on les a désignés afin de s'unir par un mariage blanc, à des juives qui veulent fuir les nazis. Ils savent qu'une fois revenus dans leur pays, leur faux couple divorcera et que les épouses reprendront leur liberté de jeune fille. Mais Yaacov a vu Bella, il provoque le scandale en déclarant qu'il refuse de se séparer d'elle. Pour lui Bella est la plus belle qu'il ait jamais vu de toute sa vie. C'est tout de même fameux.

Le couple que forme Bella et Yaacov est très incompréhensible et douloureux à saisir, car leurs comportements à tous deux m'ont tenue à distance, sans pouvoir ressentir de réelle empathie pour leurs personnages, ce qui n'est pas obligatoire non plus. Mais ce roman nous parle également de la famille de Zeev le flamboyant, l'aventurier toujours amoureux de Sonia, son impétueuse, sa passionnée. Ces personnages hauts en couleurs et sympathiques m'ont bien fait rire. Leurs traits sont forcés, la narration est drôle, tendre, poétique pleine de rebondissements et parfois elle prend des airs de comptine. Malheureusement, le spectre du nazisme poursuit certains personnages jusqu'à leur rêve de terre promise, et cela donne des scènes tragiques qu'on voulait justement éviter par le rappatriement. A quoi bon tout ce travail fourni et toute cette lutte si c'est pour en arriver là ?
La quatrième de couverture parle de Garcia Marquez. On sent en effet ce côté caliente, latino-américain qui transparaît dans cette littérature israëlienne, pleine de chaleur et d'exhubérance. Un message important que désire passer ce roman et qui me touche, c'est qu'il faut lutter dans la vie, sans cesse, et ne pas renoncer à nous-même et à défendre nos valeurs, sans cela c'est la mort, et la mort, ce n'est pas ce dont le monde a besoin. Ce premier livre a donc été une très belle lecture, à conseiller. Je remercie les Editions Presses de la Cité et Babelio, sans qui je n'aurais pas eu le bonheur de découvrir cette nouvelle auteure ni ce joli livre.
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