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3,56

sur 312 notes
J'ai eu du mal à finir, mais il y a eu des pages très touchantes, notamment la confrontation de Gifty avec le Ghana, la terre de ses parents ou encore les réflexions sur Dieu, l'église ou plutôt les églises. Et pourtant, il me semble que ça ne décolle pas ... J'aurais aimé plus de mise en perspective, plus d'approfondissement.
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Dieu est-il le même au Ghana et en Amérique ? Et, comment le prier selon que l'on soit croyant ou scientifique ... Gifty observe sa mère désormais proche d'elle se perdre dans des pratiques "religieuses" sans fin. Mais n'est-ce-pas là aussi, pour elle, l'occasion de faire le constat de ses propres croyances ?
Des interrogations sur fond de discordances intergénérationnelles et culturelles.
Un récit foisonnant de détails, qui a le don de révéler les douleurs, les malentendus et les espoirs de deux deux parcours de vie.
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Difficile de ne pas se laisser attendrir par Gifty lorsqu'on découvre, par petites touches, son passé. Elle peut sembler dure mais on comprend vite que son caractère compliqué a été forgé autant par son passé que par ses envies d'un futur différent. Son travail sur elle-même et son implication dans son métier de scientifique ont résonné en moi. le choix de son sujet de recherche prend tout son sens grâce aux flashbacks distillés au long du livre.
Concernant la difficulté de concilier science et croyance, je crois volontiers l'auteur, d'autant plus aux Etats-Unis.
Les troubles psychiques, addiction comme dépression, sont expliqués avec intelligence.
Ce roman m'a également donné envie de découvrir la première oeuvre de l'auteure.
Merci.
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Gifty revient sur son histoire familiale, marquée par l'immigration, la religion et les séparations.
Un événement majeur va conditionner sa sortie de l'enfance.
Adulte, elle s'interroge sur son rapport à la science et à ses croyances. Et de ce fait sur son rapport à elle-même et sa relation avec sa mère.

J'attendais ce livre avec beaucoup beaucoup d'impatience. J'ai adoré "No home" mais ce deuxième roman est une véritable déception.
Le travail de recherche de l'auteure est indéniable, et c'est aussi ce qui est déroutant. La neurologie prend beaucoup d'espace sans qu'on comprenne le lien fait avec le reste de l'histoire. le fil directeur est difficile à saisir. Beaucoup de sujets très intéressants sont abordés, mais de manière très superficielle à mon sens.
J'ai eu l'impression que l'auteure tentait une narration du même genre que "No home" sans y arriver. le sujet ne s'y prête peut être pas. J'ai espéré être surprise jusqu'à la fin et... non.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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«  Tu sais que je ne voulais pas d'enfant après Nana ?
Je ne désirais que Nana et maintenant je n'ai que toi » .

Je crois que nous sommes faits de poussière d'étoiles et que Dieu a fait les étoiles » .
«  C'est la science , mais c'est aussi tout le reste , n'est- ce pas ?
Essayer. Expérimenter. Poser des milliers de questions » …

Trois extraits emblématiques de ce roman marquant sur l'addiction, la passion pour la science , la croyance en Dieu , une quête philosophique , les souvenirs d'enfance et les difficultés d'avoir une peau noire en Amérique ..

Gifty, américaine d'origine ghanéenne brillante chercheuse en neurosciences qui étudie les mécanismes de l'addiction, cherche sa voie entre sa mère , très croyante, qu'elle doit accueillir chez elle, du jour au lendemain, amaigrie, diminuée, incapable de s'alimenter , les souvenirs douloureux liés à son frère Nana, doué pour le sport, « : Une furie animée à l'état pur associée au foot . Une furie qui finirait par le caractériser et le consumer » ….disparu prématurément et la trahison de son père qui a fui au Ghana , abandonnant sa famille .
J'ai été un peu lassée par les incessants allers et retours entre passé et présent.
L'idée de Dieu est très présente , la quête philosophique incessante, les combats intérieurs de l'héroïne , habilement analysés , certes, poignants , qui interrogent , et surtout l'analyse très fine des réactions complexes mère - fille …

Gifty s'interroge sur l'âme et les graves traumatismes qui l'ont construite , notamment , le sentiment depuis sa plus tendre enfance de ne pas avoir été désirée , voulue , ses relations compliquées avec Dieu mais elle ne se livre pas , fermée , presque cadenassée sur elle - même ….
Ce beau texte qui oppose Religion et Science , passionnant , subtil , fort, sauf que , maximes bibliques, digressions incessantes entre images d'enfance et d'adolescence m'ont empêchée d'être véritablement émue .
J'avais beaucoup aimé «  -No home » moins cet ouvrage .
Ce n'est que mon avis , bien sûr !

«  Nana, son esprit tournait constamment à plein régime . Il était curieux , passionné , souvent silencieux , et quand il posait une question , il y en avait cent autres embusquées derrière » …
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Je n'ai pas encore lu son premier roman ("No home"), sur lequel on fait tant d'éloges. Il est prévu un peu plus tard ce mois-ci. J'ai choisi de lire "Sublime royaume" d'abord, en cas de coup de coeur pour le premier et d'être déçue par le second en suivant. Je ne voulais pas avoir la possibilité de le comparer à son premier roman qui est un énorme succès.
D'abord, je voudrai dire que j'aime beaucoup sa couverture. C'est ce qui m'a attiré vers lui en premier. Ne lisant jamais les quatrièmes de couverture, je me suis fié au fait qu'il ait été écrit par la même personne que "No home". Comme d'ordinaire donc, je l'ai commencé sans savoir de quoi il parle.
"Sublime royaume" est un livre qui donne à réfléchir, sur la vie, nos questionnements et nos croyances. Gifty nous raconte sa vie actuelle et son passé familial, en commençant par l'arrivée de sa famille aux États-Unis jusqu'à son penchant pour les neurosciences au détriment des croyances ultra religieuses de sa mère. Difficultés d'intégration, racisme, abandon familial, emprise de la drogue, pauvreté et drames familiaux sont les étapes par lesquelles elle et les siens sont passés.
Ce n'est donc pas super gai, mais intéressant, sans pour autant être passionnant. Les chapitres courts et les retours dans le passé donnent un bon rythme de lecture. J'ai pris plaisir à découvrir la très belle plume de l'auteure. Mais je n'ai pas été plus emballée que ça.
Il se lit très bien, j'ai passé un bon moment, mais voilà voilà, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi, un p'tit truc que je n'arrive pas à définir...
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Pour commencer, la petite histoire : j'avais repéré cette couverture depuis un moment en librairie (et, non : pas à cause des cosses de pavot ! je n'ai identifié ces dernières que tout récemment grâce à une complice d'un challenge ; moi je croyais naïvement que c'étaient des fleurs stylisées...) ; j'avais donc repéré la couverture, mais ce livre faisait partie de ceux qui m'attirent l'oeil dont je lis le 4e, et puis que je repose sans me décider, et ça a même dû arriver plusieurs fois ! (ce n'est pas que je perde la boule, mais je lis tant et tant de 4e de couverture lors de mes passages en librairie, que finalement je ne retiens pas tout par coeur, tout simplement !) Et puis, c'est encore une fois le destin appelé bibliothèque qui a tranché : visite sans but précis dans le catalogue des nouveautés, il y était et en disponibilité immédiate, j'ai donc tenté !

Il n'y a pas vraiment d'histoire dans ce livre, ou alors elle est réduite au minimum, au profit d'une longue introspection dans le passé de Gifty, la narratrice, au fil de divers flashes back présentés dans un certain désordre, mais où le lecteur se retrouve sans trop de mal. C'est l'histoire d'une petite fille née aux États-Unis de parents ghanéens, dans une famille qui compte déjà un frère aîné. le père retourne au Ghana alors qu'elle est toute petite et n'en revient jamais ; la mère est profondément croyante et participe à tous les services religieux de son Assemblée, ne se laissant jamais impressionner par son statut de mère célibataire, qui plus est Noire dans un Sud trop indolent pour être vraiment raciste. Sous ce modèle, Gifty est elle aussi une petite fille très pieuse, écrivant son journal intime adressé à Dieu, vénérant son grand frère, et respectant profondément sa mère malgré l'absence de marques d'affection entre elles. La mort brutale de ce frère adoré et pourtant plein de promesses d'avenir va lui révéler la profondeur du silence de ce Dieu, et changer à jamais sa façon de voir le monde, jusqu'à faire d'elle une chercheuse en neurosciences. Son objet d'études, menées entre autres avec des souris, porte sur les mécanismes du cerveau qui mènent (ou non) aux addictions et autres dépressions…

On pourrait croire que ce livre est une version romancée de l'éternelle dichotomie entre religion et sciences. Certes, cet aspect des choses est bien présent, mais l'autrice va bien plus loin que ça ! D'une part, elle démonte réellement cette religion, sans jamais le renier pourtant ; cette religion qui a bercé son enfance jusqu'au plus intime, mais qui a aussi fait d'elle une jeune fille vivant dans la culpabilité avant même de commettre le moindre péché, et profondément consciente de tant et tant de contradictions – ne serait-ce que : à travers les commérages des « bons chrétiens » qu'elle surprend par hasard, ou encore les différences de « style » d'un pasteur à l'autre ou, de façon encore plus frappante, d'un pays à l'autre, lorsqu'elle retourne (si l'on peut dire, puisqu'elle n'y avait jamais été) brièvement au Ghana, l'été de ses 11 ans.
Pourtant, à travers ce questionnement constant, ses doutes, ses avancées scientifiques et la défense de sa foi pure d'enfant dont elle garde une certaine nostalgie, cette « religiosité » reste à jamais présente au coeur de la chercheuse qu'elle est devenue.

Son étude scientifique quant à elle est menée avec rigueur et excellence – du moins, l'héroïne est présentée comme telle, mais en plus, l'autrice a vraiment fouillé le sujet, qui est détaillé dans un langage vulgarisé abordable, néanmoins très technique ! Précision pour les amis des animaux : Gifty précise à un moment donné, en parlant avec un autre personnage, qu'elle utilise des souris pour certaines expériences si et seulement si toutes les autres techniques possibles ont pu être utilisées ; que le but ultime est de comprendre le fonctionnement du cerveau –afin de trouver un médicament, une technique qui permettrait d'enrayer les addictions, car de telles expériences ne peuvent se faire sur un cerveau d'un être humain vivant… mais que cela ne veut pas dire qu'elle considère d'une quelque façon que ce soit l'humain comme supérieure à ses souris. Elle s'est prise d'une réelle affection pour « ses » souris ! Et en tout cas, Gifty est persuadée envers et contre tout que son étude n'est pas vaine, qu'un jour plus ou moins proche elle verra des résultats concrets.

Un petit paragraphe, assez désespéré mais tellement réaliste, résume à mon avis tout l'esprit du livre : « Mais cette tension, cette idée que nous devons nécessairement choisir entre la science et la religion, est fausse. J'avais été accoutumée à voir le monde à travers l'objectif de Dieu, et quand cet objectif s'est obscurci, je me suis tournée vers la science. L'un et l'autre sont devenus pour moi des moyens valables d'y voir clair, mais en fin de compte, l'un et l'autre ont échoué à remplir totalement leur fonction : apporter la clarté, donner un sens. »

Le tout est écrit dans une langue absolument extraordinaire, d'un niveau plutôt soutenu, et il faut s'accrocher à plus d'un endroit sur le contenu ! C'est que les notions scientifiques abordées, comme dit plus haut, sont certes vulgarisées, mais il y aurait de quoi faire tout un exposé sur le sujet ! Ce n'est pas du tout mon domaine, et je dois bien avouer que certains passages me sont à peu près passés par-dessus la tête, et j'ai dû les relire pour les comprendre un minimum. Quant aux aspects religieux, l'autrice part visiblement du principe que son lecteur a un minimum de connaissances bibliques… Elle cite de nombreuses références, qui sont quelque peu expliquées, mais pas de la même façon que les aspects neurologiques me semble-t-il.
Un exemple : « Je ne sais pas pourquoi Jésus a ressuscité Lazare d'entre les morts, tout comme je ne sais pas pourquoi certaines souris cessent d'appuyer sur le levier et d'autres pas. » Alors, oui : dans les chapitres précédents, Gifty a expliqué en long et en large en quoi consistent ses expériences, et cette histoire de levier –que je ne vais pas expliquer ici : lisez ce magnifique livre !- est quelque chose que le lecteur « maîtrise » à ce stade du livre. En revanche, Lazare arrive là comme un cheveu dans la soupe et ne sera pas davantage expliqué, pas plus que les références de ce texte ne seront citées (ce qui aurait été un début). Or, en-dehors d'un public « averti », qui connaît l'histoire de Lazare?...

Bref, ces passages de la Bible (car elle cite des passages de l'Ancien Testament, pas que les Évangiles !) sont beaucoup plus « intuitifs » et, à vrai dire, je me suis bien un peu retrouvée dans cette petite fille tellement pieuse qui parlait à son Dieu – dans un contexte complètement différent, j'ai moi aussi pratiqué l'église que j'ai connue plus qu'à mon tour, j'ai eu moi aussi une « période mystique » autrefois, et j'ai connu un détricotage progressif similaire de tout ce qui avait fait ma foi pendant longtemps… mais je n'ai pas connu d'épisode aussi dramatique que la perte d'un grand frère, et je ne me suis pas tournée vers la science ! Tout cela pour dire : quand je lisais ces passages-là, qui résonnaient de façon tellement personnelle, je me suis quand même demandé comment un lecteur moins « averti » pouvait appréhender ces parties-là…

Et à part ça, j'adore le titre ! "Transcendant Kingdom" en anglais, trop bien (comme dirait ma fille ;) ) traduit en Sublime Royaume (car « transcendant » n'aurait pas résonné de la même façon à l'oreille, or c'est important aussi, et le synonyme choisi s'applique tout aussi bien à ce livre)… mais de quel Royaume s'agit-il ? Il faut savoir que Gifty mentionne une et une seule fois le mot « royaume » dans le corps même du livre, presque par hasard ; pourtant tout le monde sait ( ?) que les chrétiens, toutes subdivisions confondues, parlent du Royaume de Dieu / des Cieux. Mais ce Royaume n'est-il pas aussi celui que son frère a rejoint bien trop jeune, à cause de cette impression de sublime, de transcendance qu'il pouvait offrir ? et qui reste une menace constante pour tant d'autres grands frères, car on comprend encore bien mal les mécanismes du cerveau qui conduisent à la recherche d'un tel royaume, les recherches de Gifty (qui, d'après les remerciements en fin de livre, ont réellement été menées !) ne sont que le début de tout un processus…

Bref, un très beau livre mais qu'il faut savoir apprivoiser, l'esprit suffisamment ouvert pour découvrir toute une série de notions en neurosciences, certes accessibles mais pas évidentes pour autant, pour moi c'était une totale nouveauté ; et pour se (re)plonger, en réalité, dans sa propre relation à la religion, ça fait réfléchir et éventuellement se souvenir, ce n'est pas un exercice difficile en soi… mais pour moi ça a eu un écho très personnel, il faut pouvoir l'accueillir car ça secoue bien un peu.
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Après le salué « No Home » et sa fresque qui s'étale sur plusieurs générations, Yaa Gyasi resserre sa focale sur un huis clos intime et tendu. Elle explore de manière inédite et avec autant de méticulosité que son héroïne les traumas des familles issues de l'immigration, la religion et la science perchées sur chaque épaule. Même si le style est parfait, je n'ai que moyennement accroché à cette histoire. Peut-être une question de références culturelles ?
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Gifty, neurologiste américaine d'origine ghanéenne, a mis de la distance entre elle et son Alabama natal et abandonné un mode de vie où Dieu occupait jadis une grande place. À San Francisco, toute son attention est concentrée sur ses expériences sur des souris de laboratoire. Mais un appel du pasteur de son ancienne église la contraint d'accueillir chez elle sa mère, léthargique et dépressive. Cela fait des années que cette dernière n'est plus que l'ombre d'elle-même -précisément depuis que Nana, son fils aîné et grand frère adoré de Gifty, a été aspiré dans la spirale des opiacés... jusqu'à en mourir. La jeune chercheuse a ellemême cadenassé ses failles derrière l'excellence de ses résultats. Elle s'est choisi une voie ardue, de celles où une femme noire fait exception alors qu'elle-même rêverait qu'on la

considère comme une scientifique tout court. Mais que va devenir son rempart de rigueur face à cette mère dont l'absence au monde occupe tout l'espace?
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Un beau roman sur les rapports mère fille, sur la maladie mentale qui pousse l'héroïne à entreprendre des études scientifiques afin de comprendre l'addition qui a emporté son frère.
Beaucoup d'émotions mais Sublime royaume parle beaucoup de la dépression et la tristesse est très présente. Une réflexion aussi sur la science face à la religion !
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