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3,57

sur 312 notes
Deuxième roman pour cette auteure nord américaine.
Un roman sensible qui m'a touché par certains épisodes de la vie de cette jeune femme et par ses questionnements sociaux, religieux.
Gifty, d'origine ghanéenne est une brillante chercheuse en neurologie et passe le plus clair de son temps entre son appartement et son laboratoire de recherche à observer ses souris et les expériences qu'elle fait. Elle veut comprendre le cerveau et son mécanisme, elle va étudier les comportements des souris pour essayer de comprendre ceux des humains. Sa mère vient s'installer chez elle, celle ci déprimée se réfugie dans sa chambre et est mutique. Gifty va alors se souvenir de sa vie, de son enfance. Elle va nous raconter la vie d'une famille ghanéenne, exilée aux Etats Unis. Son père, le Chin Chin et sa mère sont venus s'installer aux Etats Unis en espérant un monde meilleur. Son histoire est celle d'une famille de 4, 3 puis 2 membres. le père va être le premier à partir et rentrer au pays et ne plus donner de nouvelles. La famille réduite à trois membres va essayer de s'insérer dans la société américaine : son frère aîné, Nana, va jouer au football, au basket mais après un accident va tomber dans la drogue et ne pas réussir à s'en sortir. La mère va travailler comme aide soignante à domicile et sera peu à la maison. Elle ira aussi beaucoup à l'église pentecôtiste. Gifty souvent seule va alors essayer de s'intégrer mais sa différence va souvent l'isoler. Elle va à la messe avec sa mère et écrit son journal où elle interpelle Dieu pour qu'il lui explique cette vie. , Grâce à des études, elle va essayer de comprendre la vie et de se connaître.
Yaa Gyasi décrit très bien la difficulté de cette jeune femme. Elle parle très bien de la science et des croyances religieuses. de beaux portraits jalonnent ce texte que ce soit la mère, le pasteur John et ses prêches, Han, son jeune collègue de laboratoire, Nana, son frère...
L'auteure décrit très bien la société américaine, la place qu'essaie de trouver les exilés. Elle parle très bien des doubles cultures, des questionnements entre son appartenance à une communauté et son désir de s'intégrer dans la société. Elle parle très bien aussi du milieu des églises pentecôtistes. Il y a l'appartenance à la communauté ghanéenne, à la communauté religieuse mais la jeune fille ne trouve pas sa place. de belles pages troublantes sur le frère et sur son addiction à la drogue et son incapacité à s'en sortir. Ce drame va d'ailleurs incité la jeune fille à se tourner vers la science et en particulier, sur les neurones et le cerveau. Elle n'avait pas trouvé de réponses dans la religion. Des pages très intéressantes sur ses doutes face à la religion, face à la science.
Un roman très sensible, intime avec ce portrait d'une jeune femme.
Une lecture qui m'a touchée dans le questionnement de cette jeune femme, entre les croyances et les sciences et je vais lire son premier roman, que j'ai dans ma PAL.


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Gifty est une jeune chercheuse en neurologie à l'avenir prometteur. Elle étudie le comportement addictif en menant des expériences sur des souris, mammifère avec lequel finalement elle se sent bien plus à l'aise qu'avec ses propres congénères humains. Solitaire, discrète voire même secrète, Gifty porte encore les souffrances vécues durant son enfance, qui ressurgissent lorsque sa mère dépressive vient s'installer chez elle.

Une mère partie jeune du Ghana avec son mari pour les Etats-Unis, femme pleine de vie décidée à réussir dans ce pays. Seulement la voilà qui se retrouve seule à élever ses deux enfants, Gifty et son grand frère Nana, après le départ de son père, ayant fui pour rentrer vivre au pays. Un retour vécu comme un abandon, et qui marquera durablement la famille. Conciliant plusieurs emplois pour s'en sortir, difficile pour la mère de Gifty d'être présente pour ses enfants. Une mère d'apparence dure, qui ne laisse pas de place pour l'expression des sentiments, ce dont héritera Gifty.

Un drame vient bouleverser ce fragile équilibre, et laisse Gifty seule face à sa souffrance et ses questions. Plongée à coeur perdu dans la religion, elle s'en détache progressivement pour chercher des réponses à ses questions dans la recherche scientifique.

C'est un livre sur la difficulté d'être face au cataclysme de la perte, sur le désespoir, sur le racisme, sur la difficulté de communiquer et de se comprendre entre générations lorsque l'on est issus de l'immigration, sur la transmission, mais c'est aussi un livre qui laisse place à l'espoir et à la renaissance.

Sa forme singulière entre flashbacks, souvenirs, et pensées intimes de Gifty nous plonge au coeur de son ressenti. Difficile de ne pas être touché.e par ce personnage complexe, que je porterai en moi longtemps après ma lecture.
Lien : https://lesmauxdits.fr/2020/..
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Les parents de Gifty, la narratrice, ont quitté le Ghana avec leur fils Nana pour s'installer en Alabama où elle naîtra. Gifty aimait Dieu, son frère et sa mère dans cet ordre. Quand Nana son frère aîné est mort d'une overdose, les deux autres s'effacèrent. Dieu disparut en un instant, et sa mère devint un mirage.

Dans ce roman Yaa Gyasi évoque la difficulté pour les enfants d'immigrés de s'adapter à une culture si éloignée de celle de leurs parents. Gifty, née dans l'ombre de son frère, chercheuse en neurologie oppose sans arrêt sa rigueur scientifique à son éducation religieuse. L'auteur nous dresse le portrait d'une jeune femme qui passe plus de temps avec ses souris de laboratoire qu'avec les gens ; qui n'arrive pas à faire le deuil de son frère et qui est en opposition permanente avec sa mère dépressive.

Dans ce récit Yaa Gyasi aborde des thèmes intéressants, le racisme, la dépression, l'influence des évangélistes auprès des noirs d'Amérique, le choc des cultures. Mais je n'ai pas ressenti la même émotion à la lecture de ce second roman. Son premier roman « No Home » était porté par une si belle écriture que je n'ai retrouvée que dans certains passages. Si l'auteur décrit parfaitement la lente déchéance du frère sportif de haut niveau qui suite à une blessure devient addict aux médicaments puis aux drogues dures, toutes les expériences menées par Gifty dans son laboratoire donnent une impression de longueur, elles sont trop détaillées, trop techniques.

C'est seulement lorsqu'elle évoque la vie passée de cette famille ghanéenne que j'ai retrouvé un peu de la magie et du talent de conteuse de Yaa Gyasi.


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L'arrivée de sa mère dépressive chez elle plonge Giffy dans ses souvenirs.
Alors qu'elle n'a que onze ans, l'enfance s'est brusquement arrêtée avec le décès de Nana, son frère adoré, mort d'une overdose, entraînant leur mère dans un sévère dépression qui la cloue au lit.
« Je devins silencieuse et ma mère devint folle. »

Dépression et addiction, deux maladies traitées dans Sublime Royaume avec délicatesse, par le prisme de leur impact sur l'entourage. Quand les tragédies déroutent, quand l'impuissance, la culpabilité, la honte face à la souffrance des siens s'entremêlent, comment retrouver du sens et du souffle ? La mère cherche les réponses dans la religion. La fille, qui adressait son journal intime à Dieu, s'en détourne pour les sciences : « J'avais troqué le pentecôtisme de mon enfance contre cette nouvelle religion, cette nouvelle quête. »

Dans Sublime Royaume, une autre distance se creuse entre mère et fille, dans l'expérience identitaire cette fois, subtilement abordée par Yaa Gyasi : comment parler avec sa mère, qui lui a transmis une culture ghanéenne loin du pays, de ce qu'est être une femme, noire, scientifique, aux États-Unis ?
« Sublime royaume » évoque la place des femmes noires dans la société américaine, sur la recherche scientifique, le multiculturalisme. Sur la foi également, que ce soit en Dieu, en la science ou en soi pour tenter d'améliorer la vie des autres mais aussi la sienne en acceptant l'histoire familiale.
Une sublime lecture.

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Gifty , Américaine d'origine Ghanéenne est chercheuse en Neurologie, mais un jour elle doit accueillir sa mère, très croyante, qui n'est plus que l'ombre d'elle même et reste enfermée dans sa chambre.
De nombreux flash back entre l'enfance de Gifty, l'histoire de sa famille et le temps présent vont nous aider à comprendre pourquoi cette famille a explosé.
Gifty s'interroge sur sa passion pour la science , en opposition totale avec les croyances de sa mère.
De par son travail sur" l'addiction/récompense " on apprend, en parallèle, l'addiction de son frère pour la drogue et son décès par overdose.
On aborde également l'Amérique raciste et le clash générationnel des immigrés aux USA.
Un roman tout en délicatesse qui ne livre ses secrets qu'au compte gouttes afin de nous laisser savourer chaque phrase avant de découvrir la suite.
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Je voyais ce livre partout...en effet la pochette attire l'oeil...alors je me suis laissée tenter.
Je n'ai pas du tout accroché, c'est très répétitif et j'ai vraiment eu du mal à rentrer dans l'histoire si bien qu'à la 150 ème page j'ai abandonné.
J'ai trouvé l'histoire trop "décousue"
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Née en Alabama d'un couple qui a immigré du Ghana avec un petit garçon dans les bras, Gifty termine son doctorat en neurologie.
Difficile pour elle, scientifique et croyante, de s'intégrer au milieu universitaire d'Harvard qui a écarté Dieu de ses préoccupations depuis longtemps.
Ses recherches sur l'addiction et la quête du plaisir ne lui permettent pas non plus de comprendre la dépression qui touche sa mère mais elle tente néanmoins de l'aider en l'accueillant chez elle à Boston.
Car malgré sa naissance aux Etats-Unis, Gifty garde en elle sa « ghanaéité » et, oscillant entre science et croyance, elle veut arriver à concilier la religion avec ses études, même si c'est souvent un déchirement pour elle.
Son questionnement permanent sur Dieu et sur la maladie de sa mère m'ont paru éluder les problèmes raciaux pourtant sous-jacents. de plus ses expériences sur le cerveau des souris, si l'on arrive à écarter la cruauté de ces pratiques, n'ont jamais réussi à m'intéresser.
J'ai trouvé le personnage de Gifty austère et très déconnecté des problématiques contemporaines et son manque d'envergure est assez démobilisant.
Seul son petit frère, Nana, plus « américain » qu'elle, m'a beaucoup touchée et m'a semblé apporter une touche plus réaliste à ce récit.
Je regrette la magie et le grandiose de No home qui avait une dimension historique et culturelle exceptionnelle. Et le plaisir que j'avais eu à le lire m'empêche aujourd'hui de tourner le dos à Yaa Gyasi.
Pourtant ce roman m'a paru bien ennuyeux et j'ai eu du mal à le terminer.
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A vingt-huit ans, Gifty, chercheuse en neurologie dans un laboratoire californien, a fait le vide dans son existence pour ne se consacrer qu'à ses travaux sur l'addiction. le passé resurgit pourtant lorsque sa mère, dépressive, vient s'installer chez elle. Face à cette femme prostrée qui ne quitte plus sa chambre, Gifty s'interroge et se remémore le parcours de sa famille depuis son départ du Ghana peu avant sa naissance.


Construite en d'incessants aller-retours entre passé et présent, cette histoire est l'infinie quête de sens d'une jeune femme noire en Amérique, alors que, depuis l'enfance, elle a vu sombrer un par un les membres de sa famille. le récit revient sur les espoirs, puis sur le désenchantement de l'exil, lorsque le racisme, insidieux, mine peu à peu l'équilibre des personnages. le père choisit la fuite, le fils se perd dans la drogue, la mère finit par sombrer dans la dépression. Dans cette débâcle, Gifty réussit de brillantes études mais peine à rassembler les morceaux d'une psyché fracassée depuis son jeune âge. Après s'être détournée de la religion chère à sa mère, en laquelle elle culpabilise de ne plus trouver de réponse, elle a fait de la science le réceptacle de toutes ses interrogations. Pourtant, rien n'apaise son lancinant questionnement sur le « bric-à-brac » de son existence.


Crise d'identité d'êtres traumatisés par un racisme qu'ils ont fini par intérioriser, mal de vivre débouchant sur les extrêmes de la dépression et de l'addiction, insatiable quête de sens entre foi et science, difficultés à s'autoriser une vie affective, mais aussi découverte des étonnantes avancées de l'optogénétique : toutes ces thématiques s'entrecroisent en un subtil questionnement, pour dessiner le portrait tout en nuances d'une femme dont la courageuse résilience ne parvient pas à combler les profondes béances intérieures.


La dignité et la discrétion d'un personnage central qui ne se dévoile que peu à peu et avec réticence donnent au récit la plus grande crédibilité. C'est avec tristesse qu'on abandonne Gifty à sa si pudique détresse une fois la dernière page tournée.

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Dans son deuxième roman, Yaa Gyasi nous prouve encore une fois son talent pour entremêler sensibilité et réflexions politiques, abordant racisme, drogue et religion dans un récit touchant.

Née dans une famille ghanéenne immigrée, Gifty grandit avec sa mère et son frère aux Etats-Unis. Alors que sa mère cumulait deux emplois d'employée de maison pour subvenir aux besoins de la petite famille, Gifty est désormais chercheuse en neurologie dans l'une des plus prestigieuses universités américaines. Malgré le racisme qu'elle a rencontré tout au long de sa vie et contre lequel elle a dû lutter pour se faire une place, la jeune femme représente la réussite de cette nouvelle génération.
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
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Gifty est une brillante chercheuse en neuro-sciences. Américaine d'origine ghanéenne, elle accueille sa mère chez elle. Une mère profondément dépressive qui passe sa vie à dormir, qui n'est plus la même depuis qu'elle a perdu son fils Nana mort d'une overdose alors que Gifty était encore enfant. A vingt-huit ans, Gifty est de nature solitaire, elle a du mal à rester dans une relation et à se créer les occasions d'en avoir une. L'auteure raconte aussi l'enfance de Gifty, l'abandon du père qui est reparti au Ghana, sa relation très forte avec son frère Nana qui est devenu dépendant aux drogues après une blessure au basket, sport où il excellait, la mère aimante mais froide, avare de gestes affectueux envers ses enfants, le rôle important de la religion et de l'Eglise dans la vie de ces Africains Américains…
Yaa Gyasi donne à ressentir l'immense vide dans le coeur et dans la vie de Gifty, sa solitude et son désir immense d'être aimée par sa mère. Un beau roman empreint d'une tristesse qui déteint un peu sur l'humeur du lecteur…
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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