Deuxième roman pour cette auteure nord américaine.
Un roman sensible qui m'a touché par certains épisodes de la vie de cette jeune femme et par ses questionnements sociaux, religieux.
Gifty, d'origine ghanéenne est une brillante chercheuse en neurologie et passe le plus clair de son temps entre son appartement et son laboratoire de recherche à observer ses souris et les expériences qu'elle fait. Elle veut comprendre le cerveau et son mécanisme, elle va étudier les comportements des souris pour essayer de comprendre ceux des humains. Sa mère vient s'installer chez elle, celle ci déprimée se réfugie dans sa chambre et est mutique. Gifty va alors se souvenir de sa vie, de son enfance. Elle va nous raconter la vie d'une famille ghanéenne, exilée aux Etats Unis. Son père, le Chin Chin et sa mère sont venus s'installer aux Etats Unis en espérant un monde meilleur. Son histoire est celle d'une famille de 4, 3 puis 2 membres. le père va être le premier à partir et rentrer au pays et ne plus donner de nouvelles. La famille réduite à trois membres va essayer de s'insérer dans la société américaine : son frère aîné, Nana, va jouer au football, au basket mais après un accident va tomber dans la drogue et ne pas réussir à s'en sortir. La mère va travailler comme aide soignante à domicile et sera peu à la maison. Elle ira aussi beaucoup à l'église pentecôtiste. Gifty souvent seule va alors essayer de s'intégrer mais sa différence va souvent l'isoler. Elle va à la messe avec sa mère et écrit son journal où elle interpelle Dieu pour qu'il lui explique cette vie. , Grâce à des études, elle va essayer de comprendre la vie et de se connaître.
Yaa Gyasi décrit très bien la difficulté de cette jeune femme. Elle parle très bien de la science et des croyances religieuses. de beaux portraits jalonnent ce texte que ce soit la mère, le pasteur John et ses prêches, Han, son jeune collègue de laboratoire, Nana, son frère...
L'auteure décrit très bien la société américaine, la place qu'essaie de trouver les exilés. Elle parle très bien des doubles cultures, des questionnements entre son appartenance à une communauté et son désir de s'intégrer dans la société. Elle parle très bien aussi du milieu des églises pentecôtistes. Il y a l'appartenance à la communauté ghanéenne, à la communauté religieuse mais la jeune fille ne trouve pas sa place. de belles pages troublantes sur le frère et sur son addiction à la drogue et son incapacité à s'en sortir. Ce drame va d'ailleurs incité la jeune fille à se tourner vers la science et en particulier, sur les neurones et le cerveau. Elle n'avait pas trouvé de réponses dans la religion. Des pages très intéressantes sur ses doutes face à la religion, face à la science.
Un roman très sensible, intime avec ce portrait d'une jeune femme.
Une lecture qui m'a touchée dans le questionnement de cette jeune femme, entre les croyances et les sciences et je vais lire son premier roman, que j'ai dans ma PAL.