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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Halte ! Toi qui penses que les clichés, stéréotypes et préjugés reflètent l'entière réalité, entre ici. Et prends-toi une claque salutaire, ptit con !
Si la femme arabe voilée de dessus la tête à dessous les pieds, qui n'a qu'un droit, celui de se taire et qu'une volonté, celle de son mâle dominant existe, elle n'est pas seule. Fort heureusement ! Même si c'est la seule que nous acceptons de voir, nous autres occidentaux.
Or, il y a de part le monde arabe des femmes qui osent. Dire leur rejet de la société patriarcale. Écrire et publier des poèmes érotiques sans métaphore. Fonder un magazine sur le corps. Dire à la face du monde (entier) que non, elle ne laissera personne lui dicter sa conduite, ses attitudes. Que le combat des femmes est avec les hommes, pour les mêmes droits qu'eux. Ne pas leur demander, ne pas les rejeter mais prendre ce qu'on leur refuse. Refuser Shéhérazade et ses compromis : la liberté, la vraie, ne les supporte pas. Les femmes, arabes ou non, doivent conquérir leur identité, leur féminité, à leur manière, sans écouter les sirènes des normes patriarcales. Les femmes sont assez grandes pour se prendre en main toutes seules, merci pour elles.
Cette "confession" d'une "mauvaise fille" s'adresse tout autant aux arabes qu'aux occidentaux. Aux hommes comme aux femmes. Elles bat en brèche bien des clichés véhiculés par par nos médias, montre une vitalité qui nous est cachée, occultée ; au nom de quoi ? Joumana Haddad est en colère, vitupère, ne perd pas espoir malgré les coups durs, essaie d'y croire toujours. Sait que cela ne sera possible que si les masses se lèvent ; mais des masses éclairées, qui ne nient pas l'individualité de ses membres. Qui ne soit pas guidée par une religion quelconque.
Que l'Orient et l'Occident enfin se voient avec des yeux neufs, lavés de tout préjugés religieux, racistes... Que chacun revienne sur ses certitudes, pour se voir vraiment. L'apaisement apportera aussi une évolution des moeurs, l'égalité, enfin.
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Comme elle le dit dans sa préface, Joumana Haddad a écrit cet essai, pamphlet devrais-je dire, suite à la phrase d'une journaliste occidentale : « La plupart des Occidentaux n'imaginent pas qu'il existe des femmes arabes libérées comme vous ».

De la colère, j'en ai trouvé à chaque page. Joumana Haddad s'insurge aussi bien contre l'image perçue par nous occidentaux que par l'image que donnent les femmes arabes elles-mêmes. « Oui, une « autre » femme arabe existe. Elle doit être remarquée. Elle mérite d'être reconnue. Et je suis là pour raconter son histoire : parmi celle de beaucoup d'autres, la mienne. » le stéréotype de la femme arabe voilée, victime, isolée existe, mais elle voudrait tant que l'on regarde les autres, les battantes, celles qui n'attendent pas tout d'un bon mariage, celles qui sont exécutrice de leurs propres existences. Pourtant, elle n'est pas la féministe pétroleuse que ses écrits pourraient laisser penser. C'est une femme, heureuse d'être une femme.
Joumana Haddad a grandi à Beyrouth dans une famille catholique pratiquante et traditionaliste. Tout a commencé lorsque vers l'âge de 12 ans, elle découvre Sade et autres auteurs sulfureux dans la bibliothèque de son père. La littérature a toujours été un garde-fou contre les fureurs de la guerre, pour cette poétesse qui a soif de liberté, qui fuit les contraintes.

Imaginez-vous : femme arabe vivant à Beyrouth -donc, pour certains mâles, une sous-classe-. Vous décidez de créer un magazine. Pourquoi ne pas l'appeler Jasas (corps en arabe) ? C'est ce qu'a fait cette Joumana Haddad. Avouez qu'il faut un sacré culot ou, comme elle l'écrit une bonne dose de folie. Attention, ce n'est pas du porno. Tout y est traité que ce soit sous l'angle littéraire que médical ou social. Pourquoi ce magazine ! « Je sentais une frustration croissante de ce que notre superbe langue arabe avait été justement privée de tout un pan de ses potentiels, de son lexique et de son imaginaire. La plupart des thèmes relatifs au corps étaient devenus tabous au cours de l'histoire récente, alors que notre héritage littéraire antique regorge d'oeuvres à faire rougir le plus obscène des auteurs occidentaux. »
Et elle a tenu bon contre vents et marées, contre les jugements, les formules vengeresses « Tu mérites d'être lapidée à mort. Tu pourriras en enfer. Tu corromps nos enfants... »
Que cette femme arabe, qui se revendique arabe, laïque, ose braver ainsi l'univers masculin, je crie bravo et j'applaudis des deux mains. Porter l'étendard de l'athéisme dans ce pays hyper religieux est plus qu'un défi.
L'intégrisme n'est pas que musulman comme elle l'explique dans le chapitre 6.
Parce que, voyez-vous, le sexisme, malheureusement, n'existe pas que dans les pays arabes. Il est partout.

Joumana Haddad a tué Schéhérazade pour que les femmes arabes n'aient plus à obéir, négocier, s'aplatir pour vivre, parce qu'elle représente « un complot contre les femmes arabes en particulier et les femmes en général ». Elle s'en explique dans le très beau chapitre « Post-partum ». Joumana Haddad n'oublie pas d'inviter, par des citations de leurs ouvrages, d'autres femmes arabes vivant dans des pays arabes qui, comme elle, luttent pour leur liberté.

L'intégrisme n'est pas que musulman comme elle l'explique dans le chapitre 6 « Femme arabe ne craignant pas de provoquer Allah » et le sexisme est partout.

Lisez ce livre qui a pour sous-titre « Confessions d'une femme arabe en colère ».

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Pourquoi lire ce livre? Non seulement parce qu'il explique ce que c'est que de vivre en tant que femme dans le monde arabe de Joumana Haddad, mais aussi parce que, nous faisant chevaucher nos propres stéréotypes, il se transforme en un manuel de vie pour la femme d'aujourd'hui, que celle-ci soit orientale ou occidentale. Une révélation intérieure.
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Sur conseil de Mon.univers.livresque (je vous invite à faire un tour sur son compte Instagram et Babelio), j'ai acheté cet essai de Joumana Haddad qui nous livre le fruit de sa réflexion sur ce qu'est «la femme arabe».
Joumana Haddad est née dans les années 70 au Liban, à Beyrouth. Petit rappel historique, car ça me semble très important, la guerre civile du Liban s'est déroulé de 75 à 90. Elle n'avait donc que 4 ou 5 ans lorsque les affrontements ont débuté. Elle le dit elle-même cette guerre lui a volé son enfance et sa jeunesse, et lui a laissé une peur, la peur d'un bruit, celui du sifflement.
Son texte est divisé en plusieurs parties à travers lesquelles elle mène une réflexion sur la femme «arabe» qu'elle est devenue, sur son pays et sa ville natale, sur le positionnement du corps dans sa société.
Dès les premières lignes j'ai ressenti de la révolte dans ses mots, dans son expression. L'introduction a faillit me rebuter car je ne suis pas une grande fan des crises de colère. Mais j'ai bien fait de continuer car dès la première partie intitulée « Femme arabe lisant Le Marquis de Sade » j'ai été captivée. Moi aussi j'ai lu Le Marquis de Sade, à un âge certes différent du sien (j'étais ado) et je me suis retrouvée dans les propos de Joumana Haddad.
Elle exprime son engouement et sa passion pour la littérature qui est devenue une véritable addiction dès son plus jeune âge et dont elle a fait son métier. C'est dans la bibliothèque de ses parents qu'elle a trouvé du réconfort. C'est à travers des oeuvres qu'on peut considérer comme inappropriées pour une enfant, qu'elle s'est forgée.
C'est une voix forte qui s'élève au Liban, la voix d'une femme, écrivaine, qui n' a pas peur d'appeler un chat un chat. En 2009, elle lance un magasine JASAD (corps en arabe). Véritable pari dans une société où la femme et son corps sont volontairement camouflés. L'objectif est de mettre le corps en avant, de le montrer tel qu'il est et non pas caché derrières des métaphores et des allégories.
C'est une belle découverte très inspirante. Son propos sur la condition féminine est interrogateur et accusateur à juste titre. Elle exprime un véritable ras-le-bol des clichés de ce que doit être une femme, de comment elle doit se comporter et surtout de ce qu'elle n'aurait pas le droit de faire. Dans J'ai tué Schéhérazade, elle balaie tout du revers de la main.
L'un des points qui m'a le plus étonné c'est qu'elle n'ait jamais quitté Beyrouth, ville avec laquelle elle n'est pourtant pas tendre dans ce livre. Elle explique d'ailleurs, recevoir de nombreuses insultes et menaces (surtout depuis que JASAD existe). Au contraire, elle semble avoir pris la décision de lutter sur sa terre natale en essayant d'insuffler une nouvelle énergie par les mots.
J'ai sélectionné trois passages qui m'ont touché que vous retrouverez dans les citations ;)
Lien : https://www.jepeuxpasjailect..
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un coup de gueule féminin qui fait mâle...
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