Le ciel s'éclaire et la nuit tombe. La lune a toujours l'air de sortir du bain après la pluie. Sur les pentes, l'herbe haute frémit au vent comme mon âme perdue, désemparée. Où es-tu Saori ? Sa chair était de brume, ses yeux d'éternité.
Amour, libre sommeil
ou relique d'adieu
rien au miroir des jours
Neige partout
les morts jouent
aux fantômes
Mon bol
rempli de pluie
j'y boirai si j'ai soif
... de Matsuo Bashô :
Sur ce chemin
que personne n'emprunte
crépuscule d'automne
[...]
Décidément, ce Buson n'était pas inférieur au maître des maîtres :
Ah ! quelle douleur
le peigne de ma femme morte
là, sur le tatamis
La lune aussi
je l'aurai vue
à ce monde adieu
Pas encore mort
mais dormant à la fin du voyage
le soir d'automne
Toute richesse n'est que rosée sous le vent.
Ce qui a peur en nous avec nous disparaîtra — et le reste n'existe pas.
La solitude est bien le seul privilège de l'homme libre, ...
La peur de devenir fou est le début de la folie.