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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Opium Poppy est ma première incursion dans l'univers de Hubert Haddad et je pense que je n'ai pas choisi la facilité avec ce roman qui se passe en Afghanistan puis à Paris ...

Une famille afghane , dont le plus jeune fils , héros du roman , vit dans une région reculée d'Afghanistan cultivant un champ d'opium .
Elle n'est que le maillon le plus bas de la chaine du trafic d'opium , les bénéfices qu'elle en retire sont maigres mais les dangers sont immenses.

Le plus âgé des fils,un adolescent, Alam le Borgne , rêve d'installer un laboratoire clandestin mais part combattre.
Le plus jeune , 12 ans est surnommé l'évanoui mais prendra par la suite le prénom de son frère.

Entre les combats des différents clans , les insurgés, et les américains en appui aérien, le village est anéanti et ce qui reste de la famille se retrouve chassé et se réfugie dans une ville à proximité.
Le jeune garçon va subsister alors par ses propres moyens .
Les afghans pauvres livrés à eux-même, sont exploités par les trafiquants, égorgés , mitraillés , brulés par les insurgés, embrigadés , rejetés etc ... Rien ne leur est épargné .

L'évanoui, blessé lors d'un combat devient par son acquiescement silencieux Alam .
Lorsqu'il parvient en France via une filière de passeurs, sa galère est loin d'être finie et il connait à nouveau le rejet, l'exploitation et l'embrigadement .

Dur, dur . J'ai persisté car le roman n'est pas épais mais que de drames pour ce peuple afghan qui malheureusement subit encore l'oppression de ses nouveaux chefs .

J'espère que le roman de Hubert Haddad , le peintre d'éventail que j'ai commandé sera moins déprimant ...
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Livre assez bouleversant qui se passe en alternance en Afghanistan en guerre et dans des camps de réfugiés à Paris .
C'est l'histoire d' Alam qui voit son enfance bouleversée par la guerre , par l'obscurantisme , il ne peut aller à l'école publique qu'en se cachant car il vaut mieux aller dans une école coranique , il habite un pays où on ne tolère aucun écart , les filles qui transgressent les règles sont punies de façon atroce. On assiste impuissant à la fabrication d'un enfant soldat .
L'écriture est très belle , elle m'a d'ailleurs parfois un peu dérangée , il y a comme un décalage avec cette écriture poétique et les thèmes de guerre , d'enfance brisée .
La fin aussi m'a un peu déçue car il n'y a aucune note d'espoir mais ceci est mon avis personnel , c'est quand même un beau livre qui mérite d'être lu .
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Intriguée par le résumé, je me suis laissée tenter par ce petit ouvrage qui me permettait, par la même occasion, de découvrir Hubert Haddad dont j'avais entendu tant de bien.
Et effectivement, l'auteur est un grand écrivain à la plume magnifique de poète. de ce côté là, je ne suis donc pas déçue, de très belles pages m'ont été offertes à la lecture.

Concernant le sujet, j'en attendais plus. Et je me rends de plus en plus compte que j'ai beaucoup de mal avec les romans de moins de 200 pages. Je suis restée sur ma faim.
Le récit est sombre, le fait qu'Hubert Haddad ait choisi un enfant comme personnage principal attendrit le lecteur mais ce n'est pas suffisant. Je suis restée assez extérieure à l'histoire d'Alam. Vous savez, c'est un peu comme au journal télévisé, on nous montre les atrocités de la guerre à l'autre bout du monde. Alors oui, ça nous chagrine, nous révolte mais voilà … on ne se sent pas vraiment concerné. J'ai eu cette même impression à la lecture d'Opium Poppy. Je mets ça sur le compte de la brièveté du récit.

Concernant l'histoire en elle-même, elle est intéressante mais aurait mérité d'être plus développée. Je n'ai pas su m'attacher à ce petit garçon. Mais peut-être est-ce un « fait exprès » de l'auteur pour insister sur le peu de cas qui a été fait de ce petit être qui n'a pas eu de vie ni même de nom, que la guerre a dépossédé de tout, d'un toit, d'une famille, de la subsistance, d'une identité. Il ne comprend pas le monde qui l'entoure, il ne comprend pas ce qu'on attend de lui. Il suit alors ce qu'il connaît, la filière de l'opium, des champs de pavots de son père en passant par les transporteurs et aboutit aux bas-fonds de la banlieue parisienne parmi les drogués et les petits dealers.
L'ennui, c'est que justement, ce trajet a été un peu trop survolé. Après un trajet caché au fond d'un camion, on retrouve Alam dans les égouts de Rome et il atterrit en France dans un centre d'accueil on ne sait pas trop comment.
Il faut dire qu'Hubert Haddad a choisit un récit alterné, entre les chapitres situant l'action en Afghanistan et ceux se déroulant en France. Ce qui fait qu'au final, il manque des pièces au puzzle et ça m'a gêné.
Néanmoins les passages relatifs à l'Afghanistan sont très intéressants par leur évocation de la vie quotidienne dans un pays en guerre, par le joug des barons de l'opium sur les communautés villageoises, par le sort réservé aux femmes qui osent braver les interdits, par la terreur inspirée par les troupes rebelles mais aussi par celles des troupes occidentales.

J'ai lu de nombreuses critiques qui reprochaient à Hubert Haddad d'exagérer dans l'accumulation de malheurs. Je ne suis pas du tout de cet avis. A quelques reprises, l'auteur nous laisse espérer une sortie de secours pour Alam mais le destin s'acharne, c'est vrai. Mais d'un autre côté, vivre dans un pays en guerre et choisir l'immigration clandestine, ce n'est pas Disneyland ! L'histoire d'Alam se rapproche de près de l'histoire de nombreux réfugiés. Ce qui m'aurait choquée, moi, c'est que l'auteur nous fasse justement une happy end , le petit afghan adopté par un gentil couple français. Ça, ça n'aurait pas été très crédible à mes yeux même si c'est meilleur pour le moral.

Au final, je retiens de cette lecture un récit violent et sombre mais très réaliste servi par un style descriptif des plus poétiques et imagés rendant les scènes très vivantes. Malheureusement, j'aurais voulu que ce soit plus long car je ressors avec le sentiment que la vie d'Alam a été insignifiante alors qu'elle a été marquée de l'horreur de la guerre et de l'exil.
Un texte qui fait réfléchir sur le sort qu'on réserve bien souvent aux réfugiés dans les pays d'accueil.
En tout cas, je relirai à coup sûr Hubert Haddad et pourquoi pas avec son dernier roman le peintre d'éventail qui semble conquérir nombre de lecteurs.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Au Camir, les gosses perdus viennent de partout. Caucase, Rwanda, Afghanistan, Balkans ... leur origine dit tout des atrocités contemporaines. Ces "mineurs isolés en situation irrégulière", selon la nomenclature officielle, forment un groupe bien particulier au sein des réfugiés de tous bords, avec leur fragilité pas tout à fait indemne, leur innocence mais aussi leur étonnante maturité et leur lucidité.

Ces enfants ont tous connu la guerre, la violence, et la peur. "La guerre se rappelait à chacun dans un clignement d'oeil vers le ciel. Mais on s'abandonnait sans tarder aux lois secrètes de la cohue, tête basse, dans la grande clameur des destins mêlés".

Diwani la Rwandaise, est une survivante du génocide ; Yuko règne en petit caïd sur la troupe des enfants. Un garçon sans nom, qui se fait appeler de celui de son frère, Alam, se détache ; il est seul, communique peu, ne joue pas, et souffre d'une forme particulièrement aiguë du syndrome post-traumatique après l'attaque de son village afghan à la mitraillette.

"Il a l'air de compter ses pas, comme pour situer un trésor enfoui. Tout le monde au Centre s'inquiète de lui, de ses yeux fixes, du silence qui l'entoure. A onze ou douze ans, il ne s'amuse de rien, ses lèvres remuent des cailloux de syllabes, ses deux mains semblent crispées sur une pierre très lourde qui lui brise les côtes".

L'opium donne le dénominateur commun de cette histoire, depuis les champs de pavot afghans jusqu'à la guerre des gangs dans la banlieue est de Paris, en passant par les routes clandestines de la drogue.

Ce qui est commun à toutes ces trajectoires, c'est l'horreur insigne de la guerre et la prison de l'exil. "Sans argent ni papier, on parvient à peu près à survivre. Mais la pluie glacée et les regards tombent sur vous de manière inexorable". Entre squats et centres d'accueil, le destin d'Alam prend dès lors une portée universelle, dans ce roman très documenté et pourtant poétique, presque une parabole, pleine de grâce. Hubert Haddad nous propose ici le portrait sensible et émouvant d'une génération d'exilés.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Des montagnes de l'Afghanistan aux rues sombres de Paris, le destin d'Alam est d'un noir d'encre. Entre la guerre dans son pays et les bandes de malfrats des trottoirs parisiens Alam trouve toujours la même violence, les bagarres, les armes et la drogue. Un roman très sombre qui ne laisse aucune place à l'espoir... On en vient à espérer que des histoires de ce genre fassent uniquement partie de la fiction.
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pas pu le lire car tant de souffrance : trop difficile à supporter surtout lorsqu'il s'agit d'enfants martyrs
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La destinée du petit Alam, cet enfant afghan déshérité, épouse les soubresauts entre espoir et chute de tut un peuple. Prostitution, drogue, intégrisme, exil, le contraste entre la dignité de l'enfant et la glauquerie de son existence est saisissant
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Un petit garçon afghan, connait tour à tour les horreurs de la guerre, l'exil et la clandestinité dans la banlieue. Ou, autre raccourci : les Talibans puis les trafiquants.
En France, à Paris, il va vivre le quotidien des drogués et des trafiquants.
Le récit est, comme on dit, brut de décoffrage, dans lequel il n'est pas aisé d'entré et beaucoup plus dur de sortir.
Très bon témoignage du malheur que la guerre sème partout où elle s'installe.
Un livre qui ne raconte pas. Un livre qui se lit !
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[...]Pour en revenir au roman, il est tout à fait superbe, il n'y a pas de doute, si toutefois l'itinéraire d'un enfant-soldat peut être qualifié de superbe. Mais j'ai été trop mal à l'aise, trop mise en face de mes propres contradictions pour en apprécier tout à fait la lecture[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Alam, le petit paysan afghan, devient un enfant soldat et fait la guerre parmi les champs de pavots de son pays. Laissé pour mort par les talibans qui l'ont embrigadé, il est recueilli par des médecins canadiens. Plus tard, il choisit le chemin dangereux de l'immigration vers l'Europe et ses mirages. Encore plus tard, cueilli à la descente d'un train en France, il se retrouve dans un CAMIR, « centre d'accueil des mineurs en situation irrégulière », où son visage sans expression inquiète et interroge tous ceux qui l'approchent. Il s'enfuit du centre et tente de survivre parmi les dealers et autres bandits de la rue…

A travers ce personnage fragile et devenu déshumanisé, Hubert Haddad évoque la destinée de ces nombreux enfants utilisés dans beaucoup de conflits actuels. Ce qui surprend dans ce livre, c'est la puissance de la langue de l'auteur, qui parvient à faire s'élever une certaine poésie au dessus des champs de guerre ou des bitumes des villes occidentales. En lisant Opium poppy, du nom anglais du pavot qui transformé devient l'opium, on pense forcément aux images dont l'actualité nous abreuve à longueur de temps. Mais ici, contrairement aux informations parcellaires, Hubert Haddad recompose et donne sens au destin singulier d'un enfant qui survit à beaucoup d'atrocités.

La composition du livre est aussi très originale puisqu'elle n'est pas linéaire. Dans chaque chapitre, le lecteur plonge dans une partie de la courte vie d'Alam et doit recomposer son parcours, de l'Afghanistan à Bobigny, en passant par l'Italie. Au lecteur de recomposer ces morceaux de vie qui s'éclairent mutuellement.

Prénommé l'évanoui par ses proches, parce qu'il a perdu connaissance lors de sa circoncision, Alam pourrait s'évanouir devant toutes les situations qu'il doit affronter, seul et sans ressource. Devenu enfant soldat, il apprend le maniement des armes et doit taire ses peurs pour survivre. Les adultes qui l'entourent le trouvent courageux et téméraire mais il ne fait que camoufler sa terreur :

Dans ce livre coup de poing, Hubert Haddad parvient à recomposer une vie sacrifiée, de celle dont on entend parler dans les médias, par bribes. Un roman terrible et superbe.
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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