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sur 2146 notes
Un roman magnifique, à la fois d une grande justesse et d une grande maîtrise. l'auteur, en nous peignant le monde à travers les yeux d un adolescent autiste, nous offre une perspective rare et nous emporte dans une réalité que nous ne pouvons au effleurer. Son talent nous rend le personnage et narrateur tout à fait crédible. Pour ma part, c est un gros coup de coeur pour ce roman original et extrêmement touchant.
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Un roman qui se lit très bien et qui part d'une idée originale: celle d'un héros et narrateur adolescent autiste atteint du syndrome d'asperger. La narration est très crédible - on se met aisément dans la peau de Christopher et la façon d'aborder le monde semble bien correspondre à celle d'un adolescent atteint d'autisme. La semi enquête policière qui structure le roman est agréablement menée et donne un peu de piquant à ce joli roman.
Original et frais, je recommande!
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Ce roman reste pour moi, après réflexion, un énorme point d'interrogation. Je peux tout de suite vous dire que je n'ai pas aimé. Je n'ai pas été séduite non pas par l'intrigue, non pas par les personnages et ni par les sujets qu'il aborde mais tout simplement par le style. Et c'est vraiment dommage car il traite de sujets graves avec un humour délicat, pose un regard sincère sur l'autisme. Mais le style trop simple dû à la personnalité du protagoniste principal dessert la narration d'où mon ennui. Place au résumé pour vous expliquer les qualités mais aussi les défauts.

Christopher Boone, quinze ans, trois mois et deux jours, vit une existence plutôt réglée auprès de son père dans une petit bourgade anglaise. Il aime les listes, les mathématiques et la vérité mais déteste le jaune, le brun et ne supporte pas qu'on le touche. Sa vie scolaire est un peu compliqué mais il peu compter sur sa professeure principale pour le conseiller. Car Christopher est autiste. Il est donc parfois la cible de ses camarades, à des réactions imprévisibles et pose un regard interrogateur sur le monde qui l'entoure et le rend donc circonspect.

Un matin il découvre mort, dans le jardin de Mme Shears sa voisine, Wellington le caniche noir de celle-ci. Une fourche planté dans l'abdomen, il reste interdit devant cette découverte. Accusé à tord dans un premier temps, il décide de mener son enquête et découvrir QUI à tué Wellington? Mais son enquête n'ai pas du goût de son père ni celui de la voisine dont les relations se sont, semblent-t-elles, dégradées. A l'avancée de l'enquête, le lecteur est immergé dans le quotidien de Christopher et ses rituels, est plongé dans ses pensées, son mode de fonctionnement qui explique son attitude. Il nous parle avec simplicité et véracité des sentiments et les questions qui le traverse. Il nous parle de sa mère morte deux ans plus tôt, son rêve de devenir cosmonaute, de Sherlock Holmes comme de formules mathématiques. Son enquête va le mener sur une piste qu'il n'aurait jamais soupçonné, va tout remettre en question jusqu'à la fuite et bouleverser son fragile équilibre.

"En plus les gens désobéissent tout le temps aux règles. Par exemple, Père roule souvent à plus de 50km/h dans une zone limitée à 50 km/h, il lui arrive de conduire quand il a bu, et souvent il ne met pas sa ceinture de sécurité quand il conduit sa camionnette. Et dans la Bible, il est dit Tu ne tueras point, mais il y a eu des croisades, deux guerres mondiales et la guerre de Golfe et, dans toutes ces guerres, des chrétiens ont tué des gens."

La mort du chien, vite résolu, n'est qu'un prétexte pour aborder des sujets plus graves comme le rapport de la famille à l'autisme et le dépassement de soi. Toujours d'une logique implacable, Christopher dissèque son aventure avec précision et touche le lecteur en plein coeur. le seul problème; l'ennui. L'ennui parce que la parole du personnage est catégorique, carré, d'aucune fantaisie. La volonté de l'auteur est une immersion totale, malheureusement la lecture est plate malgré un humour sensible. Ce qui m'a achevé sont les exercices de maths, les graphiques et courbes scientifiques illustratives et explicatives de l'esprit logique du personnage... Bref, un sujet touchant et des situations cocasses mais des personnages qui ne m'ont pas touchés malgré une émotion palpable. Dommage! Je me suis donc rabattu sur un chocolat chaud avec guimauves...
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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THE CURIOUS INCIDENT OF THE DOG IN THE NIGHT-TIME, Mark Haddon

Ce roman s'adresse aussi bien aux adolescents qu'aux adultes. Il raconte quelques jours de la vie du jeune anglais Christopher qui souffre d'autisme. Ce livre est une sorte de roman policier (qui a tué le chien ?) dont l'enquêteur est ce garçon souffrant, très intelligent, très brillant dans les maths par exemple, mais qui ne raisonne pas tout à fait comme les autres. Il aime le rat qu'il trimballe dans sa poche, mais aime-t-il son père, pourtant très dévoué et très patient ? Christopher découvre que c'est son père qui a tué le chien et veut rejoindre sa mère à Londres, sa mère qui les a abandonnés et qu'il croit d'abord morte. le livre raconte son très difficile voyage jusqu'à l'endroit où habitent sa mère et son nouvel amant. C'est un récit d'initiation, et en même temps un livre assez douloureux sur la solitude, l'incompréhension face aux mensonges des adultes, et la recherche des siens. C'est parfois drôle, et en même temps plutôt triste. Ce roman rappelle bien sûr « the Catcher in the Rye » (l'attrape-coeurs, de Salinger). C'est un roman prodigieusement habile et profond. L'auteur l'a également illustré des dessins du narrateur, ce qui rajoute à l'originalité du roman. J'ai été très touchée par cette histoire et tiens à souligner une nouvelle fois l'originalité de ce récit. Ian McEwan, qui est actuellement l'un de mes romanciers préférés, a écrit de ce livre : « Mark Haddon's portrayal of an emotionally dissociated mind is a SUPERB ACHIEVEMENT… Wise and bleakly funny… »
J'ai lu cette histoire en anglais. Anglais très abordable.
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Une écriture différente et intéressante qui nous plonge dans la personnalité du personnage. On le comprend, on fini par avoir les mêmes obsessions, on se déconcentre nous aussi. Lecture intéressante à tous les âges par que l'on comprendra autre chose. Il se lit vite, il ne s'oublie pas, preuve en est, je l'ai lu il y a plus de 10 ans et je continue à l'offrir autour de moi.
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La vérité est une illusion d'optique, travaillée à corps perdu, sculptée par les opinions et les règles de bienséance propres à chaque cercle : famille, société, Monde... La vérité s'adapte, jusqu'à reproduire l'environnement dans l'équilibre duquel on ne se blesse plus, ou du moins dans lequel les dangers sont familiers et les bords du précipice identifiés.

Christopher évolue dans un de ces mondes bordés de précipices. Mais à l'intérieur des bornes de ce monde, la mécanique est huilée, les événements se succèdent en un rythme connu, les répétitions sont protectrices (horaires, école, nourrir Toby le rat apprivoisé, eviter le jaune et le brun) et les challenges sont réglés par avance. Christopher a 15 ans, 3 mois et 2 jours, lorsque la herse se lève et que ses murailles s'abaissent : Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears a été sauvagement tué avec une fourche, et il lui revient de retrouver le meurtrier. La mécanique bien huilée de ce jeune garçon qui nous emporte dans ses peurs et ses courages repose sur des valeurs bien campées : les sciences sont sa meilleure arme, car les sciences ne mentent pas.

"Mentir, c'est dire que quelque chose s'est passé alors que ça ne s'est pas passé. En fait, il ne s'est passé qu'une chose à un moment donné et en un lieu donné. Et il y a un nombre infini de choses qui ne se sont pas passées à ce moment-là et à cet endroit-là. Si je pense à quelque chose qui ne s' est pas passé, je me mets à penser à toutes les autres choses qui ne se sont pas passées. [...] C'est aussi une des raisons pour lesquelles je n'aime pas les vrais romans : ils racontent des mensonges sur des choses qui ne se sont pas passées, alors ça me fait tourner la tête et ça me fait peur.
C'est pour ça que tout ce que j'ai écrit ici est vrai."

Voir la vie au travers du filtre de ce garçon courageux m'a redonné un souffle salutaire. Dévorer son humour m'a ralliée à l'existence, fut-elle chaotique. Sentir l'amour de ce père pour son fils est un moment que je n'oublierai pas.

Je ne vous ai pas dit ? Christopher est autiste, et il a bien des choses à vous apprendre.

"Les gens pensent qu'ils ne sont pas comme des ordinateurs parce qu'ils ont des sentiments et que les ordinateurs n'ont pas de sentiments. Avoir des sentiments, c'est simplement projeter sur l'écran qu'on a dans la tête une image de ce qui va se passer le lendemain ou l'année prochaine, ou de ce qui aurait pu se passer à la place de ce qui s'est vraiment passė, et si l'image est joyeuse, on sourit et si elle est triste, on pleure."
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Une enquête pour meurtre pas comme les autres.
Déjà, Wellington, la victime, n'est pas un humain, c'est un chien. Mais pas n'importe quel chien. C'est le chien de la voisine de Christopher, notre enquêteur, qui lui non plus, n'est pas un détective comme les autres. Christopher est autiste, il est très doué pour les maths, et il a un incroyable sens de l'humour (souvent sans le faire exprès, mais bon, est-ce que ça compte vraiment ?).

Le style d'écriture de roman, conçu pour évoquer la méthode de pensé d'un jeune homme autiste est déstabilisant mais sert à merveille l'intrigue. le ton détaché, drôle, parfois naïf, toujours factuel, permet d'aborder des problématiques difficiles comme la différence et son impact sur les familles, l'exclusion de la société, le deuil.

Un roman court, drôle mais sérieux (ou sérieux mais drôle, je ne sais pas…), plein de schémas explicatifs (très utiles pour se mettre dans la peau de notre narrateur), et où l'on suit Christopher dans ses efforts pour résoudre un mystère qui s'avère en cacher un autre …
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Comme d'habitude, voici un livre qui a trainé trop longtemps dans ma pile à lire avant que je ne l'en sorte. Et que, comme souvent, je suis ravie d'avoir sorti.

Ce roman est une petite pépite qui se savoure.

Je l'ai lu en anglais, c'est la version que m'a prêtée ma meilleure amie, je vais enfin pouvoir lui rendre son livre.
C'est en tout cas un livre très beau qui permet d'aborder l'autisme, avec un personnage attachant et une histoire sous forme d'enquête passionnante, dans un récit initiatique dont on ne peut que tirer un apprentissage à l'instar de Christ.
Lien : https://monmondedepapier.wor..
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Ce qu'il y a de formidable avec Christopher et sa "différence", c'est que rien dans sa vision des choses, n'est perturbée par l'apprentissage. Il analyse les données telles qu'elles lui parviennent, il comprend ce qu'il voit comme il le voit, sans alambiquer la Vie, comme nous savons si bien le faire, dans le monde des adultes.

Partant de son enquête sur "qui a tué Wellington, le chien de Mme Shears", Christopher découvre que Mère n'est pas morte, et se met en tête de partir retrouver sa mère à Londres. Un périple qui s'annonce d'ors et déjà difficile pour ce garçon différent, qui frappe quand on le touche, et qui crie quand tout ne va pas dans l'ordre des choses.

Ce livre est beau, pas pour le fond de l'histoire, qui finalement traite juste des difficultés ordinaires d'une famille, séparation, mensonge, etc. La vraie beauté, c'est qu'on arrive à se persuader de vraiment lire ce que Christopher aurait écrit, on a vraiment l'impression d'être Christopher, de tout voir comme lui, et ça, je trouve que c'est un travail remarquable de la part de l'auteur.

Ca reste une belle histoire, sur l'acceptation des différences. de toutes les différences.
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Préfacé par la professeure en psychopathologie et en psychanalyse Sophie de Mijolla-Mellor, ce livre peut se lire tout d'abord comme une sensibilisation à l'autisme.
Le personnage-narrateur est autiste, on suit donc son courant de pensée particulier, ses obsessions, émotions et réactions surprenantes. Et comme c'est cette parole seule qui fait avancer le récit, le lecteur est amené à partager cette autre logique et ses enchaînements pour suivre, ce qui le sensibilise à ce comportement particulier. Les réactions souvent désemparées des parents et des autres personnages devant Christopher, inscrites dans une logique comportementale habituelle, deviennent des injustices pour Christopher et pour sa logique désormais partagée par le lecteur.
Mais c'est en tant que roman policier que le personnage autiste et sa voix personnelle prennent un relief intéressant, confèrent une certaine poétique (faite d'un assemblage surprenant d'énigmes mathématiques, de dessins ou schémas, et d'informations non nécessaires, inattendues mais instructives). Si la trame n'est finalement pas très développée dans le sens de l'enquête et laisse vite place à une intrigue familiale, le regard particulier de Christopher, sa quête de détails, son raisonnement froid, comment il investit l'enquête de ses propres obsessions, ses peurs inattendues, tout cela enrichit profondément l'enquête, rapprochant ainsi Christopher de son héros Sherlock Holmes, tant par son excentricité que par sa tournure d'esprit particulière propre à l'enquête.
Il est intéressant de constater que le roman, initialement destiné à un public adulte, en raison sans doute du développement quasi documentaire de la personnalité d'un autiste, mais également des colères brutales du personnage (qui en vient à frapper son père et un policier), est un grand succès de la littérature jeunesse. Certes, l'intrigue familiale, accomplissement de soi à travers la quête des secrets de famille, est un thème de littérature de jeunesse. Mais on peut se demander si la réussite, si l'on écarte l'originalité de l'idée, ne vient pas justement du fait que l'auteur ne prend pas son lecteur pour un enfant incapable de comprendre, à qui l'on doit mâcher le travail, qu'on doit protéger et instruire moralement. Il ne se met pas à la hauteur d'enfant, mais donne une parole entière à l'autiste et laisse le lecteur à son interprétation.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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