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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La foi dans le grand silence, comme une impression que le titre dans sa langue originale répond à sa formule traduite. Dans ce quatrième roman, second publié en France, Jennifer Haigh hisse la religion comme principale tailleuse de failles au sein d'une Amérique du Nord frelatée par l'Église catholique. L'autrice met alors en lumière les contre-jours d'un monde clérical archaïque mais curieusement omnipotent, puissante imposture, et dont elle se sert pour interroger notre rapport étrange à la vérité. Défiance, scepticisme ou abnégation acharnée, Haigh porte un dialogue qui témoigne du clair-obscur symptomatique d'une époque.

Sans nous livrer de solution et de sentence, la langue de Jennifer Haigh discontinue et elliptique dénude sans emphase les sentiments d'angoisses et de culpabilité des membres d'une famille soumise à leur convenance, à la sauvegarde des apparences. « le grand silence » est un roman du doute, de la faute qui n'épargne personne et dont l'univers clérical n'est, au fond, que la colonne vertébrale, un prétexte pavillonnaire pour écrire un carnet familial, des dialogues sur la rédemption et la peur, voire la frustration de ce que l'on aurait pu être ou obtenir. Usurpation existentielle.

Jennifer Haigh restitue à travers une prose sèche un inconscient familial, et sûrement collectif, en se basant sur des faits malheureusement réels tout en échappant à la leçon historique.
Lien : https://lepointcul.wordpress..
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Il est rare qu'un roman de la maison d'éditions Gallmeister me déçoive, mais de temps en temps, ça arrive…

C'est toujours un crève-coeur, surtout quand on l'avait fluoré parce que pitch était plus qu'intéressant.

La pédophilie n'est pas un sujet joyeux et là, c'était l'église de Boston qui était éclaboussée par des accusations de pédophilie.

Je ne suis pas ici pour juger les hommes d'Église mais je vous dirai juste que j'évite toujours d'accuser ou de mettre en cause la religion ou Dieu lui-même car il sera impossible de leur envoyer une citation à comparaître…

Non, dans ces affaires horribles, c'est le coupable qu'il faut juger et rien d'autre et ne pas crier haro sur le baudet. Ni clouer au pilori le présumé innocent car des faux témoignages, ça existe et certains ont vu leur vie brisée après cela.

Anybref, dans ce roman qui traite d'un sujet brûlant, nous allions enquêter avec Sheila McGann sur la culpabilité ou non de son frère, Art, prêtre. Directement l'homme a été déchu, quasi viré et pour lui, c'est l'incompréhension totale, le choc brutal. Pour sa famille aussi (mettons-nous à leur place, livré à la vindicte populaire).

Toutes les familles ont leurs secrets et Sheila va en faire la découverte elle aussi.

Le problème de ce roman est dans ses longueurs sans fins, dans les personnages pour lesquels on développe peu d'empathie, qui me semblaient être là sans y être, ou alors, c'était moi qui regardais la pièce sans y être.

C'était mécanique et elle s'est grippée, me faisant perdre le fil et l'intérêt pour l'histoire.

Dommage mais c'est ainsi, certains livres qui auraient dû vous toucher sont écrits d'une telle manière que vous passez loin d'eux.

Il me reste une chose : les accusations, qu'elles soient de pédophilies, d'attouchements, de viols, de harcèlement ne sont jamais à porter à la légère.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Sheila Mc Gann, élevée dans une famille catholique irlandaise très pratiquante, a pris ses distances avec son passé en quittant la banlieue de Boston où elle a grandi. Mais quand son frère Art, curé dévoué et aimé de ses paroissiens, est accusé d'avoir abusé d'un petit garçon dont il s'occupait, Sheila veut comprendre. de retour à Boston, elle va tenter de démêler les fils de leur passé commun, tandis que le 3e frère, Mick, mène lui aussi l'enquête à sa façon.

J'attendais beaucoup de ce Grand Silence qui explore un thème complexe et d'actualité, d'autant que j'avais adoré ma précédente lecture de Jennifer Haigh, Ce qui gît dans nos entrailles. Malheureusement j'ai été un peu déçue par ce roman, n'ayant jamais vraiment réussi à rentrer dans l'histoire et à me passionner pour ce récit. J'ai trouvé le roman très lent, l'auteure prend son temps pour nous raconter petit à petit l'histoire de cette famille, d'abord la mère, abandonnée enceinte par son premier mari, le pire déshonneur pour une jeune fille catholique pratiquante, puis remariée. le premier né, Art, toujours un peu à part, même si son beau-père l'a accepté, un enfant solitaire, passionné par l'école et qui quittera la maison à la fin de l'adolescence pour l'école de théologie jusqu'à être ordonné prêtre. On découvre de l'intérieur ce que signifie cette vocation, ses premières prises de fonction, la manière dont le clergé local le balade de paroisse en paroisse, la vie quotidienne d'un banal curé. le propos est intéressant mais j'ai trouvé le livre très froid, sans émotions, et moi qui ne connaît pas grand chose à la religion j'avoue avoir eu du mal à me passionner pour tous les détails décrits par l'auteure.

Le récit prend un peu d'ampleur quand Art se retrouve soudain démis de ses fonctions, accusé du pire des crimes, des abus sur un jeune garçon, au moment où la paroisse est secouée par de multiples accusations du même type et où le scandale grossit. Mais là aussi j'ai été un peu déçue, le cataclysme provoqué par la mise en accusation de Art et son retrait de ses fonctions de prêtre par sa hiérarchie, est essentiellement vu par les yeux de sa soeur Sheila et j'ai trouvé que l'auteure n'arrivait pas à rendre vraiment vivant et convainquant ce qu'un tel scandale pouvait signifier pour le principal intéressé et pour ses proches. Par ailleurs, le choix qu'elle fait de laisser planer le doute sur la véracité ou non de l'accusation empêche le récit de vraiment décoller : cela rend peut-être le propos plus juste et plus nuancé, collant ainsi à la complexité de ces affaires, mais cette ambivalence crée constamment le doute, est-on face à un crime abject ou à l'opposé face à une fausse accusation aux conséquences désastreuses ?

Ce roman a pourtant des atouts, le style toujours limpide de l'auteure, la justesse avec laquelle elle brosse le portrait de cette famille, de ce que signifie être catholique parmi les familles WASP de la Nouvelle Angleterre, mais j'avoue que ma lecture a été plutôt fastidieuse. Je n'en ressors pas déçue car j'ai malgré tout eu l'impression d'apprendre et comprendre des choses grâce à cette histoire mais j'avoue que j'étais soulagée d'avoir fini ce roman et de pouvoir passer à autre chose !
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Un prêtre accusé d'avoir abusé d'un jeune garçon : j'ai pensé que l'histoire était pliée d'avance et j'avais tort. Jennifer Haigh a travers une enquête menée par la soeur du prêtre multiplie les rebondissements et ne ménage pas de nombreux suspens. L'intrigue est très originale et c'est bien écrit mais ça traine en longueur et les multiples personnages, dont certains ne font que passer, cassent le rythme de la narration.
Ça finit par faire un récit lourd et plombant qui m'a laissé avec une impression de malaise . Dommage car l'écriture est belle .
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Lu dans le cadre du Challenge Gallmeister 2024.
C'est le troisième Jennifer Haigh que je lis. Je retrouve avec plaisir sa narration réaliste, ancrée dans le quotidien, le réel, (Boston), la vie sans fioritures. Ce pendant je n'ai pas été convaincue par ce texte.
Sheila est la narratrice, mais n'existe pas vraiment. Elle parle de ses frères, les vrais protagonistes de l'histoire : Art, le prêtre accusé d'agression pédophile et Mike, le frère qui tente de savoir ce qui s'est passé.
Effet un peu déceptif me concernant, au risque de spoiler : "not all prêtres" et "toutes des menteuses" semble être la conclusion du roman. (On a effleuré "toutes vénales" débunké - mais pas trop- à la toute fin). Pas sûre que ce roman fasse avancer la société quant aux agression sexuelles (par centaines de milliers) au sein de l'Eglise.
Je comprends que l'autrice ait voulu raconter autre chose : la vocation, la Foi (le titre original est FAITH), l'idéal de pureté via l'abstinence et la difficulté que ça représente, l'homme face au désir, l'homme face à sa fragilité, l'homme face à son ego, l'homme face aux injonctions... tout ça tout ça.
En attendant, not all priests, est-ce vraiment le message prioritaire face à un phénomène d'agressions sexuelles de grande ampleur et largement démontré ?
À mon sens, « le grand silence » n'est pas tant celui de ce prête qui se tait et prend sur lui… que celui de l'Eglise qui littéralement passe sous silence les centaines de milliers d'agressions sexuelles à travers le monde.

Pour moi, bof.

bechdel : j'ai un doute
diversité : non.
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