Quand j'ai commencé ma lecture, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Quels seraient les enjeux de la nouvelle série de
Lily Haime ? Pire, le début me semblait un peu trop similaire à Mathias & Eden, que j'ai apprécié, certes !, mais néanmoins j'avais une impression de déjà-vu. Cet effet est accentué par le style de
Lily Haime, atypique, poétique, envoûtant mais assez similaire, et l'intrigue de base : Alexandre, un coureur de jupon enchaînant les conquêtes sans s'y attacher et à la répartie exacerbée, voit sa vie basculer le jour où il rencontre Jamie. Des sentiments forts, puissants, dévastateurs, l'envahissent instantanément, lui faisant découvrir un nouveau monde, un monde dont il ignorait même l'existence, un monde d'amour auprès d'un autre homme.
Heureusement pour nous, là s'arrêtent les points communs avec sa précédente série, un peu trop rose bonbon en comparaison avec les amours amicales et romantiques qui gravitent autour des protagonistes (et ce, bien malgré les problèmes qu'a rencontré Eden à son retour du Canada). En effet,
Galilée aborde les problèmes de l'intolérance et de la maltraitance qui sévissent à notre époque. Nous voyons l'histoire du point vue d'une victime, celui d'Alexandre, qui se protège comme il peut, seul. Sa mère, elle aussi victime de son mari, ne se bat pourtant pas contre lui. Elle laisse les choses se tasser, espérant que le calme reviendra à la maison, un calme disparu depuis dix-sept ans. Elle est presque invisible, inconsistante dans la vie d'Alexandre qui, pourtant, se sacrifie pour la protéger. Son sacrifice est son silence, son impassibilité face aux coups qu'il reçoit. Il n'espère qu'une seule chose : fuir de chez lui à ses dix-huit ans. Nous plongeons donc dans sa tête, dans ses pensées, dans sa façon de gérer son quotidien pour éviter que quiconque ne sache ce qu'il subit et, surtout, que Jamie ne le sache pas, ne le demande pas, ne s'inquiète pas, car il reconnaît l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre, un amour dont Alexandre s'abreuve comme un assoiffé mais qu'il est obligé de maintenir secret, pour se préserver. Pour les préserver. Juste quelques mois. Jusqu'au baccalauréat. Après, il sera libre. Libre d'aimer et de vivre. C'est le plan d'Alex. Simple, facile, et pourtant tout ne se passe jamais comme on le désire. Un incident minime, un événement révélateur, et tout bascule.
Alexandre vit dans une cage. Une prison. Cette fenêtre ouverte est un moyen pour lui de se rappeler que, derrière ces murs de pierre, la liberté est une notion existante, à portée de main. Une notion qu'il chérit et souhaite de tout son coeur partager avec Jamie. Mais il lui faut attendre. Attendre aux côtés de son compagnon mais aussi de ses fidèles amis, toujours là pour lui et pourtant baignés dans l'ignorance la plus totale, volontairement.
Le récit d'Alexandre n'est qu'une lutte constante pour ne pas finir noyé, pour ne pas mourir. Pour survivre. Et nous autres, lecteurs, luttons avec lui. Avons peur pour lui. Jamie devient son principale soutien dans sa lutte mais d'autres parviennent, d'une manière ou une autre, à l'aider. Parfois même, des personnes auxquelles on ne s'attendait pas du tout. Nous partageons ses joies et le goût de la liberté qu'il découvre à Paris. Nous partageons sa peine, ses angoisses, ses incertitudes.
Et notre coeur s'arrête, à l'épilogue, dernière page, derniers mots, qui nous font redouter la suite des événements.
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