« Les meilleures histoires, Verdi le savait bien, s'écrivent dans la gamme de la bémol majeur »
Des notes couchées sur un parchemin ; la musique des souvenirs écrite sur un papier que l'on peut toucher physiquement, comme la preuve d'un passé dont on se rappelle tant qu'il nous échappe.
Un air rythmé par ses silences, ceux des grands-pères survivants, qui en disent plus que cette mélodie⠀disharmonique en accord avec une histoire tout en paradoxes, ceux qui expliquent les êtres pour qui sait les comprendre, quand les notes sont autant « de marques qu'ils portent dans leur peau durant le reste de leur vie. »
Sur la musique, des vers cryptiques et sibyllins pour expliquer l'indicible, combler les blancs d'une histoire qui se confond avec celle des bières et des cigarettes qui tachent la partition.
Les mots, ce sont aussi les lettres. Celles qui annoncent un héritage ; la prolongation d'une harmonie à la génération suivante. Celles qui constituent littéralement, textuellement cet héritage en formant le nom qui se transmet d'un individu à l'autre, unis une histoire commune, reliés sur la même portée par les notes de la gamme chromatique.
Des mots qui s'accumulent, arpèges en d'accords majeurs, des mots qui s'enchaînent, double-croches jouées allegretto, des mots qui dansent, virevoltent, en l'improvisation d'un présent pour celui qui recherche son passé.
Cancion c'est un l'homme au visage d'enfant qui prive l'adulte d'une partie de son histoire. Mais Cancion, c'est surtout la musique des mots, la mélopée d'un récit de l'intime et de l'introspection, le chant des souvenirs et de la mémoire, pour se la réapproprier.
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