AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 31 notes
5
3 avis
4
10 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Halfon est de la lignee de Modiano. Non qu'il raconte toujours la meme histoire, mais que chacun de ses livres devoile une nouvelle facette d'une histoire qui s'etire et s'etire et devient oeuvre. Une oeuvre ou des biographies romancees de ses parents et ses ancetres cotoient son autobiographie romancee ou revee, s'attachent aux confidences que lui font nombre de personnes rencontrees par hasard, comme si ce juif a tete de rabbin defroque se coltinait partout un confessionnal portatif, a l'isoloir transparent, s'entremelent aux derives de l'histoire avec un petit h de differents pays, de differentes regions, pour aboutir a questionner sans cesse son identite. Ou ses identites. Comment commence ce livre? “J'arrivai au Japon deguise en arabe". Et plus loin: “J'etais au Japon pour participer a un congres d'ecrivains libanais. En recevant l'invitation quelques semaines plus tot, apres l'avoir lue et relue pour etre bien certain qu'il ne s'agissait pas d'une erreur ou d'une plaisanterie, j'avais ouvert l'armoire et y avais trouvé le deguisement libanais – parmi tant d'autres deguisements – herite de mon grand-pere paternel, natif de Beyrouth. Je n'etais encore jamais alle au Japon. Et on ne m'avait encore jamais demande d'etre un ecrivain libanais. Un ecrivain juif, oui. Un ecrivain guatemalteque, bien sur. Un ecrivain latino-americain, evidemment. Un ecrivain d'Amerique centrale, de moins en moins. Un ecrivain des Etats-Unis, de plus en plus. Un ecrivain espagnol, quand il etait preferable de voyager avec ce passeport-la. Un ecrivain polonais, une fois, dans une librairie de Barcelone qui tenait – tient – absolument a classer mes livres dans le rayon devolu a la litterature polonaise. Un ecrivain francais, depuis que j'ai vecu un temps a Paris et que certains supposent que j'y vis encore. Tous ces deguisements, je les garde a portee de main, bien repasses et pendus dans l'armoire. Mais personne ne m'avait jamais invite a participer a quoi que ce soit en tant qu'ecrivain libanais”.

Halfon part donc au Japon. Pour quoi faire? Pour y rencontrer des ecrivains qui l'injurient, en un arabe qu'il ne comprend pas, en tant que juif captieux essayant de miner un colloque d'intellectuels libanais. Pour y croiser une jeune femme qui lui transmettra Hiroshima. Pour y raconter le periple de vie de son grand-pere, installe au Guatemala apres avoir fui le Liban et passe quelques periodes en Corse, a Paris et a New York. Pour essayer de se representer le kidnappage de ce grand-pere par la guerilla guatemalteque et ainsi de decoder un tant soit peu l'histoire de ce pays. La violente, calamiteuse, histoire de ce pays, que le grand-pere (qui s'appelle aussi Eduardo Halfon) resume par: “le Guatemala est un pays surrealiste". le jeune Eduardo, ou l'auteur, est quant a lui plein de commiseration, pour tous ses habitants, de tous bords, tous etant, citant Baudelaire, “alternativement victime et bourreau". Et le recit de ce voyage au Japon est entrecoupe de souvenirs d'enfance, et de rencontres, a Paris avec un archiviste consciencieux, a Guatemala-City avec d'anciens guerilleros.

Tellement d'histoires en si peu de pages! Des histoires qui vont dans tous les sens, pour aboutir a plus de questions que de reponses, pour dessiner la carte, forcement imprecise, d'une identite; pour tracer le cheminement de l'auteur dans sa quete, les differentes directions ou il semble se perdre. Mais est-ce vraiment Halfon qui se cherche, ou tout n'est que fiction? Est-ce qu'il s'invente une ascendance, un passe, une histoire? Pour le lecteur que je suis si c'est fiable ou pas n'a aucune importance, ses parcours, ses affabulations, m'interpellent et la sauce a laquelle il accomode tout cela m'est gouteuse. Son ecriture est addictive et je suis devenu accro. Il donne l'impression de ne jamais arriver nulle part? Pas grave, je partirai toujours en voyage avec lui.
Commenter  J’apprécie          592
Un écrivain guatémaltèque , Eduardo Halfon , est invité à un colloque d'auteurs libanais au Japon. L'occasion pour lui de revenir sur l'histoire de sa famille et notamment de son grand père né à Beyrouth, et kidnappé lors de la guerre civile qui secoua le Guatemala à partir des années 60.

Un roman court mais exigeant tellement l'auteur mélange les époques, les personnages . Pour autant, le lecteur lui n'est pas perdu et s'accroche aux phrases avec beaucoup de plaisir , la qualité de la plume n'y étant sans doute pas étrangère.
Le grand père kidnappé , c'est l'histoire dans l'Histoire de ce petit pays où là aussi les USA sont venus foutre le bordel, ce coup ci au prétexte d'aider une compagnie productrice de fruits dont les terres en jachère depuis des années venaient d'être redistribuées.

On dégage un démocrate , on met un tyran au pouvoir et c'est le bazar pour des décennies .

Et Cancion alors , c'est quoi donc ? C'est un personnage du livre , sorte de fil rouge entre ce qui semble être différentes histoires . Un champion lui aussi.
Un bon moment de lecture avec ce qu'il faut de dépaysement, de qualité de plume et d'intérêt de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          464
«  Peu importait désormais ce que je racontais sur mon grand- Père maternel était vrai ou même pertinent , la seule chose qui importait , c'était de parler de lui sans m'arrêter . »

«  Nul n'ignore que le Guatemala est un pays surréaliste » .

Deux extraits significatifs de ce court roman autobiographique qui pourrait ressembler à ceux de Modiano——revenir indéfiniment sur son histoire familiale——-sauf que beaucoup de points resteront en pointillé , l'auteur brouille les pistes en nous invitant dans les méandres mouvementés de son histoire familiale , la mêlant avec humour et talent au récit national….

Il suit les traces de son grand- Père immigré, un commerçant juif',qui se disait libanais mais qui ne l'était pas, «  enfin pas exactement » au Guatemala , autoritaire , à la voix puissante, mixée d'un fort accent arabe ,un diamant étincelant au doigt.
Ce personnage de roman régnait sur son alcazar jusqu'à son enlèvement un matin froid de janvier 1967, où il est kidnappé par un certain Canción, qui donne son titre au livre, un guérillero au visage d'enfant mais au coeur sanguinaire , de petite taille.
Il s''exprimait sous forme de phrases courtes , cryptiques , sibyllines , poétiques presque…
Le grand-père , né dans une famille juive au Liban , alors sous domination syrienne , fuit le pays en 1917 au plus fort de la Grande Famine du Mont- Liban ,habite un temps à New- York, Haïti puis Paris avant le Guatemala …

Lors de l'enlèvement , ce pays est alors en pleine guerre civile ,,écartelé entre les Forces Armées Rebelles et les dictateurs qui se succèdent , à sa tête , sous la coupe des États - Unis.

La prose est teintée d'ironie et d'humour, l'auteur nous convie dans différents points du globe de Tokyo , où l'auteur narrateur est convié à un colloque en tant qu'écrivain libanais ,,il nous conte l'aventure de ses ancêtres de Beyrouth à Guatemala - Cuedad , en passant par Ajaccio, New- York, Haïti , le Pérou , au Mexique puis Paris …

Vous l'aurez compris , difficile de ne pas lire ce livre d'une traite , sinon on perd le fil , à cause des différents espaces temporels, du cheminement de pensées , de l'embrouillamini de la mémoire familiale, des conversations , de la transmission de la mémoire , au rythme effréné , du fait de passer d'une histoire à une autre , une musique des mots où l'auteur ne cesse d'interroger une histoire récente complexe et brutale de son pays …..explore avec fièvre les rouages de l'identité .
Un livre foisonnant entrelaçant autobiographie et fiction , agréable à lire , étonnant et déroutant mais très difficile à décrypter.
Un auteur que je ne connaissais pas .
Je pense à découvrir ses autres oeuvres .
Publié au Quai Voltaire traduit de l'espagnol par David Fauquemberg.
Commenter  J’apprécie          320
Le Guatemala, pays surréaliste

Eduardo Halfon brouille les pistes avec un art consommé. Croyant partir avec son narrateur-auteur à la découverte du Japon, on se trouve aux prises avec la Guerre civile du Guatemala, qui a bien secoué son arbre généalogique.

Habile à brouiller les pistes, Eduardo Halfon nous convie tour à tour dans différents points du globe en ouverture de ce roman étonnant à plus d'un titre. Après Tokyo, où l'écrivain-narrateur est convié à un colloque en tant qu'écrivain libanais, il va nous raconter les pérégrinations de ses ancêtres de Beyrouth à Guatemala Ciudad, en passant par Ajaccio, New York, Haïti, le Pérou, Paris et le Mexique. Ces jalons dans la vie du narrateur et de sa famille lui permet d'endosser bien des costumes. Celui qu'il étrenne à Tokyo étant tout neuf. Invité comme «écrivain libanais», il lui faudra toutefois remonter jusqu'à son grand-père pour offrir semblant de légitimité à cette appellation d'origine. Car ce dernier avait quitté le pays du cèdre depuis fort longtemps – il est du reste syrien – et s'était retrouvé au Guatemala où il avait fait construire une grande villa pour toute la famille.
C'est dans ce pays d'Amérique centrale, secoué de fortes tensions politiques, que nous allons faire la connaissance de Canción, le personnage qui donne son nom au titre du roman. Il s'agit de l'un des meneurs de la guérilla qui combat le pouvoir – corrompu – alors en place. En janvier 1967, avec son groupe, il décide d'enlever le grand-père du narrateur en pleine rue, au moment où il sort de la banque où il a retiré l'argent pour payer les maçons qu'il emploie. Canción va négocier le versement d'une rançon et se spécialiser dans ce type d'opérations, passant à la postérité pour la tentative avortée d'enlèvement de l'ambassadeur américain, John Gordon Mein. Car le diplomate tente de s'enfuir et est alors «aussitôt mitraillé par les guérilleros. Huit blessures par balles dans le dos, détaillerait le juge après l'autopsie.» C'est alors que Canción gagne son surnom: le Boucher (El Carnicero).
Avec humour et ironie, Eduardo Halfon montre que durant toutes ces années de guerre civile, il est bien difficile de juger où est le bien et le mal, chacune des parties comptant ses bons et ses mauvais éléments. Si l'on trouve légitime de s'élever contre un pouvoir corrompu, soutenu par les Américains et leur United Fruit Company, pratiquement propriétaire de tout le pays, on peut aussi se mettre à la place de cette famille qui a immigré là pour fuir d'autres conflits et se retrouve, bien malgré elle, au coeur d'un autre conflit. D'autant qu'elle va se retrouver accusée par le pouvoir d'avoir financé les forces armées rebelles en payant la rançon. Pour appuyer cette confusion, l'auteur n'hésite pas à passer, au fil des courts chapitres, dans une temporalité différente. de Tokyo à la guerre civile et à une conversation dans un bar où l'on évoque les chapitres marquants de l'épopée familiale. le fait que le grand-père et son petit-fils s'appellent tous deux Eduardo Halfon n'arrangeant pas les choses! On file en Pologne pour parler des origines juives, puis au Moyen-Orient qui ne sera pas un refuge sûr avant d'arriver dans un pays «surréaliste», le Guatemala. Il est vrai qu'entre coups d'État, dictature, guérilla, ingérence américaine et criminalité galopante, enlèvements et assassinats, cette guerre civile qui va durer plus de quarante ans offre un terreau que le romancier exploite avec bonheur, tout en grimpant dans les arbres de son arbre généalogique à la recherche d'une identité introuvable.
Le tout servi par un style foisonnant, échevelé qui se moque de la logique pour passer d'une histoire à l'autre et donner une musicalité, un rythme effréné à ce roman où il sera même question d'amour. Voilà une nouvelle version de la sarabande d'Éros et Thanatos, luxuriante et endiablée.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          311
Sur invitation, Eduardo Halfon part au Japon pour participer à un congrès d'écrivains libanais auquel il est invité. Ayant trouvé dans une armoire un déguisement hérité de son grand-père paternel natif de Beyrouth, il a décidé d'y participer. Or, non seulement il ne parle pas japonais, il n'est pas libanais, et son grand-père ne l'était pas non plus, car né alors que le territoire était encore syrien. Et c'est ainsi que commence le récit d'Eduardo à la recherche de son histoire familiale ! Histoire très mouvementée et passionnante ! Brièvement, pour ne pas tout dévoiler, son grand père émigré aux Etats Unis, puis au Guatemala fut enlevé par des guérilleros… quelles en furent les raisons ? Entremêlant le passé familial, ses souvenirs du congrès de Tokyo, ses rencontres avec une ancienne guèrillera, il tente de faire revivre le passé. Et il le fait bien, car je l'ai lu presque d'une traite, emportée par son style, déjà apprécié dans la lecture de deux de ses précédents ouvrages. A noter qu'Il a aussi l'avantage d'une très bonne et belle édition, chez Quai Voltaire que je remercie pour cet envoi, ainsi que les organisateurs de "Masse critique"
Commenter  J’apprécie          141
Eduardo Halfon, auteur guatémaltèque nous raconte dans ce court roman l'enlèvement de son grand-père immigré juif libanais au Guatemala en 1967.


Grâce à ce livre, je m'attendais à en apprendre davantage sur l'histoire du Liban et du Guatemala. Autant le dire de suite, cet objectif-là est manqué : Ici on n'apprendra rien sur l'histoire du Liban et bien peu de choses sur celle du Guatemala. L'auteur lui-même avoue avec une certaine auto-dérision être un complet imposteur, un "Libanais" qui n'a jamais mis les pieds au Liban et dont le grand-père a quitté le pays quand la région était encore syrienne. Si la guerre civile au Guatemala est évoquée, c'est presque uniquement par le petit bout de la lorgnette et l'on sent un certain malaise, mélange d'attraction et de répulsion vis à vis des guérilleros marxistes qui furent responsables de l'enlèvement du grand père et dont l'un d'eux, Canción, donne son nom au présent ouvrage. Avant tout, le livre nous parle avec justesse d'histoire familiale et de la quête d'identité de son auteur.


Si l'histoire racontée par le livre ne m'a pas transcendé (c'est sans doute le propre des histoires familiales d'être imprécises, de laisser beaucoup de questions en suspens et de ne pas fournir les rebondissements qu'on attendrait dans un roman fictionnel), j'ai en revanche beaucoup apprécié la très belle prose d'Eduardo Halfon teintée d'un humour discret mais efficace. C'est pour moi, le principal point fort du livre et ce qui en fait une lecture agréable. Ce style fin et l'auto-dérision qui l'accompagne m'ont d'ailleurs rappelé (et ce n'est pas là un mince compliment) l'écriture d'Umberto Eco.


Voilà donc un livre sympathique sans être inoubliable dont, une fois n'est pas coutume, j'ai davantage apprécié la forme que le fond. Un grand merci aux éditions La Table ronde pour ce roman reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          120
Au Japon, Eduardo Halfon qui se sent bien plus juif, espagnol ou guatémaltèque qu'arabe, est invité par une université de Tokyo pour participer à un congrès d'auteurs libanais, Il se souvient alors de l'histoire de son grand-père, le seul libanais de la famille.
L'auteur nous entraîne dans ses pensées, et surtout évoque l'histoire du Guatemala à travers l'histoire de ce grand-père débarqué à New-York en 1917. Il arrivait de Syrie, mais se plaisait à dire qu'il était libanais, bien que la création du pays date de 1920, soit après son départ.
Des affaires prospères, une famille heureuse, jusqu'à ce jour de 1967 où le grand-père est enlevé devant sa porte par une milice armée. Il sera libéré trente cinq jours plus tard, sain et sauf, contre une rançon qui alimentera les ressources des FAR (Forces Armées Rebelles) organisation dissoute des années plus tard.
Quelques figures de l'époque participent à l'enlèvement. La belle Rogelia Cruz et Canción un tueur professionnel au visage d'enfant, capable d'exécuter n'importe quel homme sans sourciller et sans émotion. L'auteur suit son parcours en parallèle à l'histoire de sa famille et à celle du pays.
Si le roman commence comme une farce humoristique « j'ai endossé un déguisement arabe pour ma conférence au japon, la suite est un retour aux origines d'une famille d'émigrés qui a parcouru la planète avant de se poser dans un pays et d'y bâtir sa descendance. Pourtant, la violence omniprésente fait de ce court récit un roman social ayant pour toile de fond la réalité économique du Guatemala de la deuxième partie du XXe siècle.
L'histoire de la famille est une fois de plus prétexte à remonter l'histoire du pays, et d'en montrer la complexité politique et économique.

Chronique complète à lire sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/02/cancion-eduardo-halfon/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          90
C'est en lisant « Cancion », reçu l'année dernière pour mon anniversaire, que j'ai découvert Eduardo Halfon. Joli cadeau ! J'ai lu le livre, je ne me suis pas pressée de le commenter, ma procrastination suivant sans doute les mêmes méandres que la plume du narrateur… J'ai bien aimé, pourtant, l'incipit (« J'arrivai à Tokyo déguisé en Arabe »… ) et cette histoire de petit-fils de Libanais Juif guatémaltèque invité au Japon en tant qu'écrivain libanais, mais qui n'a jamais mis les pieds à Beyrouth, ni même tenté d'y aller !!! Ledit narrateur, à la recherche de sa fuyante identité, raconte d'un ton détaché des événements horribles ou comiques, avec beaucoup d'autodérision.
Peut-être peut-on relever une certaine nonchalance dans la traduction de l'espagnol vers le français (en une trentaine de lignes, cinq fois le mot « presque », et en quatre lignes, « son souffle tiède dans mon cou » et « mon souffle dans son cou tiède ») … à moins que les répétitions ne visent, dans le texte original, à un effet de style ? de belles images, quoi qu'il en soit, incongrues (… « je frémis en remarquant, du coin de l'oeil, que quelqu'un poussait la porte d'entrée. Ce n'était qu'un enfant qui portait un carton branlant. Il vendait des perroquets »), et l'ombre de deux pays à mes yeux irrésistibles : le Liban, le Guatemala. Pour le Japon, n'y étant jamais allée, je ne me prononcerai pas, mais cette île étrange complète bien le trio : « de l'autre côté les lumières blanches de Tokyo illuminaient maintenant la nuit, et les paillettes de mon déguisement recommençaient à miroiter ».
Commenter  J’apprécie          20
Canción (avec « C » majuscule s.v.p.) est un court récit (176 pages) traitant surtout de la vie du grand-père de l'auteur, qui a été séquestré en 1967, au Guatémala.

Se sont, ici, ses souvenirs mais aussi ceux de ses contemporains.

Une oeuvre forte, autocritique et vraie.
Commenter  J’apprécie          20
Les années 60, au Guatemala, la guerre civile fait rage et oppose le gouvernement à différentes phalanges marxistes. Dans ce contexte, les enlèvements se multiplient et les exactions sont monnaie courante. Plusieurs décennies plus tard, au cours d'un congrès d'écrivains à Tokyo, Eduardo Halfon revient sur le kidnapping de son grand-père, citoyen libanais qui avait émigré aux Etats-Unis avant de tomber entre les mains d'insurgés guatémaliens. L'occasion de revenir sur ce contexte particulier et ultraviolent et de mettre en exergue le visage de Cançion, guérillero sanguinaire et boucher à ses heures. En mêlant souvenirs familiaux, histoire de l'Amérique latine et anecdotes, il ravive un passé lointain mal connu en Europe. Un drôle de conflit qui a fait naître des visages légendaires, à généré des héros de la résistance et qui été présenté comme la révolte d'un peuple opprimé. Quant aux faits qu'il relate : il parle ici de trente-cinq nuits de captivité dans une résidence en attendant un deal. Sans doute un échange contre un ou plusieurs prisonniers politiques, de l'argent ou des armes ?
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}