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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour ce deuxième volet de sa trilogie sur les femmes de l'islam, Marek Halter a choisi pour figure féminine centrale Fatima la fille issue de l'union du prophète et de Khadija.
Le récit prend la suite du premier tome puisqu'il s'ouvre sur l'enterrement de Khadija et se referme sur la victoire des médinois à Badr et sur la naissance d'Hassan, le fils de Fatima et Ali.
Au contraire de Khadija, dont je connaissais déjà un peu l'histoire et la personnalité, j'ignorais tout de Fatima. Dans les livres sur l'histoire de l'islam que j'ai pu consulter jusqu'à présent, elle est très peu évoquée et c'est une bonne idée qu'a eu Marek Halter de lui consacrer un des tomes de sa trilogie.
Dans Khadija, l'auteur avait déjà eu l'occasion de nous parler de cette enfant au caractère bien trempé de garçon manqué. Ce trait de personnalité se confirme avec l'âge et on découvre alors une jeune femme qui refuse et rejette sa condition. Fatima veut s'habiller en homme, se comporter en homme et combattre comme un homme. Si, enfant, son entêtement prêtait à sourire et amusait les proches du prophète, ce n'est plus le cas par la suite et Fatima doit rapidement se plier et se conformer à ce qu'on attend d'elle.
Dans ce deuxième tome donc, Marek Halter s'attache à nous décrire la personnalité de Fatima, sa place dans la famille et la communauté, sa relation fusionnelle avec son père dont elle ne veut s'éloigner d'un pouce. Un amour pour son père si fort qu'elle acceptera difficilement l'union de celui-ci avec Aïcha, se sentant délaissée au profit de la jeune épouse.
Tout autour de ce duo paternel, les intrigues, les querelles et les jalousies marquent l'histoire de la constitution du noyau des compagnons du prophète confrontés à la rancoeur et la haine des mecquois.
C'est l'époque des premières persécutions, le prophète est victime d'une tentative d'assassinat, ses deux filles sont répudiées. Les musulmans tentent de trouver de l'aide, d'abord auprès du roi chrétien des abyssins puis des habitants et la communauté juive de Médine. On suit alors les premiers musulmans lors de l'Hégire et leur arrivée à Médine, les accords passés avec la population locale, la réconciliation et le ralliement de certains habitants juifs. Mais l'installation est difficile, le climat rigoureux, les points d'eau très éloignés. Les mecquois ont perdu toutes leurs possessions, abandonnées derrière eux aux mains de leurs ennemis à La Mecque ce qui les amène à organiser la première razzia d'une caravane mecquoise.

J'ai pris plaisir à me replonger dans l'histoire des premiers musulmans à travers le regard de cette jeune femme forte qu'était Fatima. J'ai appris de nouveaux détails sur les événements mais aussi sur le quotidien des femmes de l'époque. J'ai hâte de me plonger dans le troisième et dernier volet consacré à Aïcha.



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Fatima a promis à sa mère mourante, Khadija, de toujours veiller sur Muhammad. Quand il est menacé par les polythéistes de la Mecque, elle déjoue une tentative d'assassinat. Mais l'existence dans la cité devient trop dangereuse pour le Messager d'Allah. En l'an 622, il décide de partir. Fatima l'accompagne dans sa longue marche vers Yatrib, future Médine. C'est l'Hégire, qui marque le début du calendrier musulman.

MON SENTIMENT :
Style très clair de l'auteur.
Histoire crédible et proche des autres témoignages.
Fatima fut toujours très aimée par son père, le prophète Muhammad, qui disait "C'est comme une partie de moi même."
A La Mecque (Mekka), le prophète est tout le temps menacé, et Fatima adolescente se sent une mission : le protéger. Elle apprend à se battre et à monter comme un homme, scandale en 622, mais elle est, sur ce sujet, protégée par son père.
J'aime cette complicité.
Cependant, après le départ vers Médine, le prophète n'a plus de soucis de sécurité.
Fatima a du mal à trouver sa nouvelle place, elle va désormais être obligée de vivre comme une femme.


Les oppositions avec les polysémites, qui tournent déjà autour de la Kabba, les liens de l'islam naissant avec le judaisme et la chrétienté sont intéressants.
Comme pour "Marie", dont j'ai fait la critique sur ce site, Marek Halter nous rend bien l'atmosphère de l'époque, et on s'imagine vivre avec eux.
A cette époque, il n'est pas question, pour les femmes, de cacher leurs cheveux.

2 AJOUTS SUR LA FIN DU LIVRE :

L'auteur a semble t-il voulu faire de Fatima une femme libre qui se comporte comme un homme, comme une femme du XXI è siècle, mais à 16 ou 18 ans, elle est obligée de se plier à son Père qui prend pour prétexte (ou non ?)la volonté d'Allah pour qu'elle se marie. Subissant auparavant l'opprobre des femmes qui la trouvent trop "guerrière", elles sont toujours là, commérant pour la plier aux traditions féminines de femme au foyer.

La religion du prophète naissante, qui s'était développée dans l'amour et le bien à Médine, veut se venger de la Mecque qui l'a humiliée, et lui livre un combat sans merci, avec moultes récits de gloire ensuite : c'est le début de la violence !
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Dans ce tome 2 de la saga LES FEMMES DE L'ISLAM, la figure de FATIMA, l'une des filles du prophète Mahomet est prédominante. Pourquoi ? parce qu'elle a la particularité de se sentir plus masculine que féminine et d'avoir voulu prendre, auprès de son père, la place de son frère al Qasim (et seul fils) prématurément décédé.

Cinq ans après la mort de ma mère, on suivra donc Fatima dans son quotidien entre enseignements guerriers dispensés par le fidèle esclave perse Abdonaï, présence chaleureuse à ses côtés de l'ancienne esclave-amie de sa mère, Ashemou, premiers émois amoureux, et partage (à distance néanmoins) des premiers prêches de son père.

Conformément à la promesse faite à sa mère Khahija, Fatima entend bien devenir celle qui protègera son père de ses nombreux ennemis. Ceux-ci sont si acharnés à le ruiner, puis à vouloir le tuer que Mahomet et son clan n'auront d'autre alternative que de choisir, dans l'urgence, la fuite de la Mecque vers Yatrib susceptible de les accueillir favorablement malgré certaines oppositions locales. A la faveur d'une ruse dont les Mecquois feront les frais, le grand départ aura lieu en l'an 622 après J.C. (ce qu'on appelle l'Hégire qui marque le début du calendrier musulman).

On le verra, leur arrivée à Yatrib ne sera pas à la hauteur de leurs espérances. Ils ont dû tout quitter, ils ont dû laisser à La Mecque toutes leurs possessions et richesses. Il leur faut tout reconstruire à partir de rien. Et puis, on leur avait laissé entendre qu'ils seraient attendus, voire espérés et on verra que ce n'est pas vraiment le cas pour nombre de clans locaux.

Mais au fur et à mesure que la sécurité s'installe, que Mahomet devient le Messager d'Allah et est de plus en plus écouté, au fur et à mesure qu'il reconstruit également sa vie d'homme en s'attachant une nouvelle épouse (encore très jeune car elle n'a que six ans, Aïcha), le quotidien de Fatima - sa fille préférée - se restreint drastiquement.

Comment surmontera-t-elle ses démons, notamment celui de la jalousie maladive vis-à-vis de cette nouvelle femme-enfant qui semble détourner son père d'elle ?
Comment convaincre celui-ci qu'il a toujours besoin de son bras armé et qu'il ne peut être question pour elle d'entrer dans le rang de la docilité féminine ?
Comment peut elle trouver sa place dans une société d'hommes où les aspirations des femmes sont bafouées ?
Telles seront les questions auxquelles Fatima sera confrontée.

Peu à peu, "la fille de son père" devra s'effacer au profit de "la femme d'un autre". Elle n'aura d'autre choix que d'épouser l'homme qui aura été choisi par son père et d'oeuvrer à la descendance de celui-ci en enfantant.

C'est sans déplaisir que l'on suit la suite des "aventures" du premier prophète de l'Islam, de ces premiers Croyants qui ont fait le choix de le suivre et de Fatima confrontée à des événements dont elle ne mesure pas la portée historique.

La prose de Marek Halter est fluide, toujours aussi descriptive et romanesque et régulièrement ponctuée des paroles d'Allah, relayées par la bouche du prophète, et présentes dans ce qui constituera, plus tard, le Coran.

Là encore, j'ai eu le sentiment d'apprendre beaucoup de choses. Entre autres, la façon dont les communautés juives de Yatrib ont contribué à respecter ce prophète largement inspiré par les paroles du Livre dont il a eu accès grâce aux sages et lettrés Waraqà, Zaïd, Ali qui les ont étudiées et qui les lui ont enseignées. Mais aussi, comment à cette époque, Juifs et musulmans étaient capables de vivre ensemble en bonne intelligence.







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Khadija, la femme de Muhammed, s'est éteinte, demandant à Fatima, de veiller sur son père, puisqu'elle-même ne le peut plus, sur terre. Elle est si jeune. Les épreuves ne vont pas tarder à surgir, auxquelles il lui faudra faire face, et savoir trouver elle aussi des alliés.
Puis l'hostilité devient trop forte, La Mecque n'est plus sûre, il va leur falloir tenter de trouver un refuge, alors commence la longue marche vers Médenine, éprouvante, mais curieusement, un moment de réel bonheur pour Fatima. En Effet, jamais elle n'a été aussi proche de son père que pendant ces semaines de marche côte à côte, où elle l'avait rien qu'à elle. Elle savait ces instants privilégiés, qu'ils ne se reproduiraient plus avant longtemps, peut-être jamais.
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La place,l'impact historique et l'importance des femmes au sein d'une religion.
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