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John Aversin vit tranquillement dans les terres du Nord, avec son peuple, sa femme la sorcière Jenny, ainsi que leur deux fils. Mais un jour, ils reçoivent la visite d'un étrange personnage, un certain Garreth. Il est à la recherche d'un tueur de dragon, un Fendragon, et John s'avère être le dernier. D'abord réticent à répondre à l'appel d'un Roi qui a abandonné son peuple, il finit par céder et tous trois, avec Jenny, se mettent en route.
Une fois sur place, ils vont se rendre compte que le dragon est loin d'être la pire menace de la cour...

J'ai bien aimé cette histoire, à plusieurs niveaux. On est sur de la fantasy épique basique, avec un dragon, un chevalier, un royaume, de la magie, des complots, un peu de romance. L'intrigue est un peu plus complexe qu'elle n'y paraît de prime abord, sans être tarabiscotée non plus. C'est un monde où la magie est très présente, puisque l'on suit une sorcière, Jenny, et cette dernière est sans cesse tentée par le pouvoir, qu'elle a abandonné pour vivre avec John et ses fils. Car dans cet univers, pour être un mage, il faut être un mage – et rien d'autre.

Le récit m'a semblé très poétique, ponctué de descriptions et les cinq sens sont sans cesse stimulés : une comparaison visuelle ici, une métaphore musicale par là. La musique, d'ailleurs, m'a semblée omniprésente.
L'histoire était prenante, bien que parfois l'auteur s'attarde sur des détails qui rendent un passage un peu longuet, mais j'ai beaucoup aimé le lien qui s'est tissé entre la sorcière et le dragon, et la présence qu'a eue ce dernier sur le récit. Il m'a rappelé pourquoi j'étais fascinée par ces créatures, d'ailleurs.

Une histoire somme toute intéressante, avec des personnages attachants, une écriture fluide et poétique et une ambiance qui m'a rappelé les romans des Chevaliers de la Table Ronde. J'ai aimé la découvrir, bien qu'elle suive les codes de la fantasy basique, ne serait-ce que pour le plaisir d'avoir rencontré Morkeleb.
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La lecture m'a beaucoup surpris, parce que le style est un curieux mélange entre de l'humour et du sérieux. En fait l'histoire est clairement sérieuse, mais rehaussé régulièrement de piques d'humour venues d'un décalage entre la situation et ce qu'on pourrait en attendre.
Déjà, pour commencer, je dois dire que je suis admiratif au coup d'écriture de l'auteur, qui m'a beaucoup plu, restant toujours assez sérieux, mais devenant humoristique sans l'annoncer avec des gros sabots. de plus, l'auteure nous a choisi pour narrateur une femme, dans la trentaine entamée, magicienne avec peu de pouvoirs. Avouons que ce n'est pas le plus courant en fantasy.

En fait, je crois bien que la grande force de ce récit c'est toute l'originalité que l'auteure insuffle dans ce conte déjà bien ancien du chevalier allant tuer un dragon. Ici, ce n'est pas seulement le dragon le problème. Mais c'est aussi un autre style que de la fantasy classique.
Déjà, les héros. Ils ont des enfants, sont mariés et installés, lui châtelain d'un village un peu sale, pas vraiment instruit, pas vraiment guerrier, surtout curieux. Elle, magicienne avec peu de pouvoirs, pas belle et consciente de ses limites. Bref, un couple pas très cliché, et j'ai beaucoup aimé. Pas d'adolescent dans une crise de romantisme, pas d'apprentissage long, d'histoire de vengeance ou de famille. Juste un couple qui aurait aimé avoir la paix et qui ne l'a pas.
Et puis, il y a le dragon, qui est arrivé et qu'il faut tuer. Mais l'amusant, c'est que le héros à déjà tué un dragon, plus de dix ans auparavant. D'ailleurs, pas trop comme on pourrait s'y attendre. Mais je vous laisse découvrir au fur et à mesure de la lecture. C'est vraiment excellent.

Bien sur, j'aurais quelques reproches à faire, et cela concerne des points mineurs du récit. Je soulignerai l'incroyable résistance des héros à la fatigue (enfin, de l'héroïne, pas du héros), cliché souvent revu dans un livre de fantasy (deux jours sans dormir, un trajet de deux kilomètres, un combat d'esprit, et vas-y que je ne dors de nouveau pas de la nuit. Mais bien sur ..). Cela dit, tout le monde le fait et ce n'est pas plus choquant qu'autre chose. Ensuite, il y a le méchant, enfin, la méchante, qui m'a paru un peu cliché. Mais il est vrai qu'en si peu de pages, il aurait été difficile de se concentrer en plus sur la psychologie des ennemis.

Par contre, tout le reste est franchement inventif. Les héros en soi, le déroulement des opérations, la psychologie de l'héroïne, les tours du récit, tout est bien mis pour qu'on ne tombe pas dans le cliché. Et je soulignerais aussi le point que j'adore le plus : la longueur. Ce récit est concentré en 360 pages. Seulement ! Alors qu'on aurait sans problème pu étaler ça sur plusieurs centaines de pages en plus -et plusieurs le font d'ailleurs-, mais ici c'est court, net, précis. En 360 pages, bouclé et bien fini. Une excellente chose, car j'ai souvent l'impression qu'en fantasy les auteurs prennent du plaisir à étirer certaines choses. Ici, on a que l'essentiel, et je suis content de ça.
Dernier détail : l'auteur a mis une carte (je viens de le remarquer à l'instant en cherchant la date d'édition), mais je n'en ai pas eu besoin de tout le livre. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est agréable de ne pas fouiller toutes les cinq pages pour se repérer.

Bref, pour faire court, lisez ce livre. Mon dernier coup de coeur en fantasy, et pourtant ce n'est pas un genre pour lequel je trouve régulièrement mon compte (contrairement à la SF). Et ça fait plaisir, car j'aime beaucoup ce genre. Ici, nous avons beaucoup d'originalité dans bien des domaines, mais l'auteur sait aussi jouer des cartes classiques pour ne pas trop nous déstabiliser. Et le mélange est juste savoureux. le livre est assez court au final, se lisant rapidement et très bien, mais c'est une lecture que j'ai appréciée. Question originalité et surprise, c'est un très bon cru. La fantasy vous semble trop souvent classique et codifié ? Lisez celui-ci, ça égaillera vos lectures.
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Âpres avoir decouvert une critique très bien notée sur elbakin, je trouve ce vieux livre d'occasion à deux Euro....
Toujours content de découvrir un classique d'un style littéraire que j'adore je tourne les pages avec bonheur !
Que dire, c'est une déception, pourtant j'ai aimé l'histoire que j'ai decouverts ainsi que la morale et la fin était surprenante.....

J'ai eu beaucoup de peine avec la manière d'écrire de l'auteur, phrases très longues, formule poetique suranée...
Bref le livre est devenu vieillot et sa gâche le plaisir.
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Ce roman est basé sur une déconstruction des tropes de la fantasie. La traduction du titre est le "fléau des dragons mais l'action est essentiellement vue du point de vue de Jenny, sa maîtresse et la mère de ses enfants. le "fléau des dragons", John, porte des lunettes et est plus intéressé par l'élevage des porcs que par les dragons. Jenny est une sorcière mais ses pouvoirs sont limités. John et Jenny ne sont plus tout jeunes et sont chargés de famille - ce qui ne les empêche pas d'avoir des "aventures extraordinaires". Ils ont tous deux des regrets de n'avoir pas pu faire de leur vie ce qu'ils voulaient en faire, pris qu'ils sont dans un réseau d'obligations, mais ça ne les rend pas amers.
Tout cela est très attrayant et traité avec légèreté mais sur un rythme trop lent et avec des descriptions et "rêveries" trop fréquentes et longues pour mon goût.
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Arrivée à la moitié, bien que le livre soit court, j'abandonne. Je dois dire que je suis assez déçue, je crois que j'avais trop d'attentes pour cette histoire et si les premières idées ont retenu mon intérêt, ce dernier a décliné au fur et à mesure. L'aventure ne m'a pas semblé aussi palpitante qu'elle aurait pu l'être et hormis Jenny et John, les autres personnages sonnaient bien creux.

Pour le coup, j'ai lu beaucoup de critiques (pour essayer de me donner envie d'aller plus loin) et si les lecteurs sont nombreux à dire que le livre se tient loin des clichés, je dois dire que je ne suis pas tout à fait d'accord. Il y a des idées qui sortent du lot, certes, mais tous les autres personnages, le monde et l'intrigue étaient à mon sens loin d'être aussi originaux que dans certains roman de fantasy. Quand au couple principal qui aurait pu être la raison pour laquelle j'aille un peu plus loin, ils ont finis eux aussi par me faire décrocher et le rythme, lui, a précipité ma décision.

N'ayant pas trouvé ce que j'attendais, je pense que le livre n'a pas su me surprendre assez pour aller plus loin. Je retenterais peut-être un jour l'aventure, mais aujourd'hui, je passe à autre chose !
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Jenny est une sorcière et elle légèrement obsédée par la magie. Elle voudrait être plus puissante, mais elle est tombée amoureuse de John le Fendragon, et n'use pas assez de sa magie pour évoluer. Tout va changer quand on va demander à John de venir tuer un dragon dans le sud. Mais parfois, le dragon n'est pas le véritable problème, et Jenny et John vont faire face à une puissante sorcière : Zyerne.

J'ai bien aimé cette lecture, l'aventure que les personnages vont vivre en allant combattre ce dragon. Au début le Fendragon n'est pas chaud pour mettre sa vie en jeu pour aller tuer un dragon, mais il finit par accepter d'accompagner Gareth dans le sud. Jenny le laisse partir à condition qu'elle vienne avec lui. Leur couple était assez beau et fort. Je me suis beaucoup attaché à John, j'aimais vraiment son caractère. J'ai eu plus de mal avec Jenny, qui m'agaçait de chercher ainsi le pouvoir quitte à renoncer à tout à côté. Si Gareth est chiant au début, il s'améliore au cours de l'histoire et on finit par s'attacher à lui aussi. J'ai déteste Zyerne, c'est une vraie peste, assoiffée de pouvoir. J'ai bien aimé le dragon (mais en même temps c'est un dragon !)

Il y a beaucoup d'action et de retournement de situation dans le livre, mais ça reste plutôt classique. J'ai bien aimé l'histoire d'amour, même si Jenny est un brin obsédée par la magie, John et leurs enfants comptent beaucoup pour elle. J'ai apprécié comment l'aventure se déroulait et j'ai eu peur pour les personnages. La fin m'a pas mal plu, même si j'ai eu peur des choix de Jenny.

Je retiendrai de ce livre qu'il était bien et qu'il m'a plu, mais c'est vrai que ça ne sort pas des sentiers battus de la fantasy. Et Jenny est vraiment énervante, on a le droit à pas mal de répétitions venant de sa part. Une bonne lecture tout de même.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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La première chose qui frappe et ce, dès les premiers chapitres voire dès les premiers paragraphes, c'est l'originalité du roman. En particulier, l'originalité de traitement. Les clichés sont vraiment mis à mal. La première fois que nous rencontrons le Fendragon (1), il a les pieds dans la boue et parle de cochons. On est loin du preux chevalier des chansons de geste. Jenny, sa compagne, loin d'être la sorcière ultra-puissante des récits du genre, se considère elle-même comme à peine plus qu'une guérisseuse de village. Les dragons sont tués comme de vulgaires renards pilleurs de poulailler, même s'ils sont infiniment plus dangereux. Avec ruse et sans panache.
Et même si le roman a aujourd'hui 25 ans, il reste toujours assez innovant en la matière puisque nous ne sommes toujours pas débarrassé des clichés du genre. Oserai-je dire : « Au contraire. » ? Alors, oui, c'est agréable de lire les aventures de gens (presque) ordinaires. J'ajoute presque parce qu'il faut bien l'admettre, ces gens-là ont une force de caractère assez peu commune, tout de même, forgée sans doute dans les rigueurs climatiques des pays du nord dont ils sont issus.
La seconde qualité du roman, précisément, tient dans la peinture, particulièrement travaillée, des personnages et en particulier de trois d'entre eux. John, Jenny et Morkeleb. Autrement dit le fendragon, la sorcière et le dragon. Ils ont tous un caractère bien trempé. Même si c'est plus facile pour le dragon, compte tenu de sa taille et de sa puissance. Mais ils ont malgré tout des fêlures, des faiblesses. Même Morkeleb, pourtant protégé par sa cuirasse et la totale indifférence de ceux de sa race pour les misérables créatures que sont les humains.
La peinture sociale n'est pas en reste non plus. Avec cette galerie de nobles de cour tous plus superficiels et inconsistants les uns que les autres. Quant aux Gnomes, ils m'ont fait penser d'une façon saisissante, à une allégorie de la diaspora juive, ou de tout autre communauté minoritaire, mal accueillie, maltraitée. Les Gnomes sont à peine tolérés lorsque tout va bien, alors qu'advient-il à votre avis lorsque tout va mal ? Ils sont désignés comme coupables idéaux de tout ce qui arrive, sont chassés, spoliés.
En revanche, en dehors de ces qualités, le roman pêche par un manque significatif d'action. Et quand il y a de l'action, le passage est vite expédié. Bon, d'accord, lors de la description d'un combat, j'ai horreur de ces récits qui détaillent le moindre des gestes des protagonistes. « Et il leva son épée de quinze centimètres de la main droite, tandis que de la gauche il se grattait l'arête du nez. » et qui font durer un duel une quinzaine de pages. Mais de là à faire dans le dépouillement le plus total, il y a une marge. « Il est entré, il a tué le dragon. » , ça fait un peu juste.
En plus de ça, le traitement de la méchante de l'histoire est assez frustrant. Beaucoup trop succinct à mon goût. Elle a pourtant été dotée de pouvoirs terrifiants, c'est le mot, mais la montagne a accouché d'une souris.
En vérité, l'essentiel est ailleurs. Dans la dénonciation de l'intolérance. Dans la douleur du choix. Jamais autant auparavant je n'avais été confronté dans un roman à la réalité de cette maxime : choisir, c'est renoncer. Car, c'est vrai, on ne peut être une bonne sorcière et en même temps une bonne mère, une bonne épouse. On ne peut être femme et dragon.
Et le roman parle aussi d'amour. D'une façon simple et sans mièvrerie. Car, n'en déplaise à tous les Gros Bill du monde, l'amour, ou sa recherche, occupe, voire préoccupe la plupart des gens, davantage que la chasse aux créatures surnaturelles. Me semble-t-il.
Cependant, force m'est de reconnaitre que cette seconde lecture (puisque j'avais déjà lu le roman) m'a un peu moins enthousiasmé que la première. Sans doute à cause de la disparition de l'effet de surprise.
Il n'en demeure pas moins que ce Fendragon me semble mériter de figurer dans la bibliothèque de tous ceux qui prétendent être amateurs de fantasy. Et puis, un one-shot de 360 pages, n'est pas un obstacle insurmontable. Sauf peut-être, je le répète, à tous ceux qui privilégient l'action au reste. Ce que je respecte totalement.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Fendragon est un très bon récit d'héroïc fantasy qui mérite le détour.

J'ai mis des années avant de me décider à lire ce livre. Il traînait depuis un petit moment dans ma pal et ce n'est que l'autre jour que j'ai eu le déclic. Après avoir passé l'été à ne lire pratiquement que des BD, j'avais besoin de me replonger dans un bon petit roman de fantasy.

Contre toute attente, Barbara Hambly, nous offre un roman bien pensé, avec des dialogues de qualité, autour de personnages agréables à suivre, loin des clichés habituels. Ainsi John le fendragon, n'est pas le héros badass auquel on pourrait s'attendre. Mais un érudit, un personnage sensible, qui réfléchit énormément et se montre bienveillant et à l'écoute. Quant à Jenny, c'est l'anti-héroïne de cette histoire. Elle n'a pas un physique avantageux, et sa magie n'est pas aussi puissante qu'elle le souhaiterait. Elle est pleine de faiblesses, et n'hésite pas à l'avouer. Ce qui est intéressant ici, ce n'est finalement pas le duel Fendragon/Morkeleb, mais la relation qui se tisse entre Jenny et le dragon.
Le traitement de la magie dans cette histoire est d'ailleurs particulier, et s'allie à merveille avec le style d'écriture un brin complexe de l'auteure. Elle fait de la magie un outil de communication et de synergie mentale plus qu'un moyen de destruction.

Fendragon est un récit d'action et contemplatif, puisqu'au delà du véritable côté épique qui se dégage de cette histoire, les paysages et les scènes nous sont décrits en détails, avec beaucoup d'imagination. Certaines scènes sont vraiment époustouflantes. Je pense notamment à la fameuse arrivée de John devant le dragon. On retient son souffle jusqu'à la dernière seconde tant la tension est palpable. On visualise très bien l'apparition de cette créature légendaire aux dimensions disproportionnées. Durant ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de penser à un autre dragon célèbre, Smaug, de Bilbo le Hobbit. On retrouve le fameux thème du dragon qui a pris possession d'un royaume et qui veille amoureusement sur l'or des habitants, qui ici ne sont pas des nains, mais des gnomes. On retrouve donc dans ce récit les habituelles influences nordiques avec la présence d'un dragon terrasseur, et d'un trésor caché sous les profondeurs de la terre. Ce qui est d'autant plus appréciable ici, c'est que l'auteure nous explique à sa manière la fascination des dragons pour l'or.

D'une manière générale, Barbara Hambly m'a fait voyager dans mon fauteuil, vers une terre légendaire et au travers d'un récit débordant d'imagination aux influences tolkienesques et nordiques. Une belle découverte qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Je continue mon petit périple dans le monde merveilleux de la fantasy en essayant tant qu'à faire de ne lire que du bon. le seul problème, c'est qu'à priori j'ai déjà lu le meilleur, L'apprenti assassin de Robin Hobb, et qu'en comparaison, les autres livres me semblent toujours un peu terne.

Pourtant Fendragon est un one shot bien mené, avec une écriture classique, une bonne construction, des dragons, des gnomes, de la magie, des troubles intérieurs et des grands sentiments. Jenny est une sorcière médiocre car elle a choisi de vivre avec John Aversin, fendragon de son état, plutôt que d'étudier la magie. Lorsque un jeune noble vient les chercher pour tuer un nouveau dragon qui ravage le royaume, Jenny sent la mort approcher. Commence dès lors une quête de longue haleine entre une nature hostile et des conflits politiques qui déchirent le pays...

Les personnages ont beau être attachants, leur complexité se réduit à une simple ambivalence comme pouvoir/amour, désir/esprit, etc. L'univers dans lequel ils évoluent n'a rien d'original et l'auteur n'essaie même pas de s'affranchir des codes habituels. A l'arrivée, un bon divertissement dont je ne suis pas sûre de me souvenir d'ici quelque temps. Dommage.
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Au coeur des Pays d'Hiver, Jenny Waynest la magicienne et Lord John Aversin, surnommé par la légende « le Fendragon », vivent à l'écart de la Cour, dans un territoire abandonné du pouvoir royal. Survient un messager, Gareth, naïf et idéaliste, envoyé pour quérir la présence de John dans la capitale dévastée par un dragon : Morkeleb le Noir. Loin des ballades épiques que le jeune homme aime à réciter, l'aventure les mènera en pleine bataille politique entre la favorite du Roi et le peuple magique des Gnomes.

Fendragon est un texte assez court, comparé aux romans fleuves et aux séries à n'en plus finir qui hantent le genre de la fantasy. Court et dense, avec des personnages, des enjeux et un dénouement complexes. Si Gareth, le jeune courtisan plus haut placé qu'il n'en a l'air, vient semer des touches d'innocence et de lyrisme dans le récit, et si l'écriture même de Barbara Hambly émet une poésie subtile, il ne faut pas s'y fier : Fendragon est un roman sombre, poisseux, souvent amer. L'auteure réussit à faire vivre le monde de son roman et ses personnages avec réalisme : il n'est pas seulement question de magie ou de guerre intestine au royaume, mais de choix de vie, d'accomplissement et de renoncement à ses rêves.

Jenny Waynest et Lord John Aversin forment un couple étrange : lui tente de faire survivre son fief hiver après hiver, en dépit des brigands, des pillards et des monstres qui rôdent dans les terres du Nord, elle se consacre tant bien que mal à sa magie, alternant réclusion studieuse et rares moments familiaux avec John et leurs deux enfants. L'un a donné naissance à la légende du « Fendragon », après en avoir tué un jeune et flamboyant spécimen qui dévastait ses terres, l'autre a renoncé à la grandeur en amputant son étude de la magie du temps qu'elle passe à guérir les habitants des Pays d'Hiver, et à aimer et conseiller John.
Lorsque Gareth arrive des Pays du Sud, où règnent le Roi et ses lois, la paix et la richesse, pour annoncer les ravages d'un autre dragon et réclamer l'aide du légendaire John Aversin, il vient en toute naïveté troubler le fragile équilibre qui lie Jenny à ses terres et à sa famille. Car les dragons ne sont pas que des monstres magnifiques, terribles et destructeurs, ce sont des êtres de savoir, les dépositaires d'une magie et de connaissances incomparables à celles des humains et des gnomes. Morkeleb le Noir n'est pas seulement la pièce pivot dans le complot de la favorite du Roi, la magicienne Zyerne, pour s'emparer des souterrains des gnomes et ainsi de leur or, leur érudition magique et du pouvoir royal ; ce vieux dragon d'une douzaine de mètres est aussi la voix du destin et une voie possible pour Jenny, qui la confronte à nouveau à son choix : une vie ordinaire de femme humaine ou la possibilité de développer ses capacités à leur maximum.

Le choix de Jenny est assez ordinaire pour les femmes de nos sociétés contemporaines : un compromis entre les sacrifices nécessaires à une vie familiale sereine ou la dévotion totale à sa carrière ? Car la magie fait partie de son être, et Morkeleb le Noir attise son appel en mettant Jenny face à sa conviction et son renoncement les plus amers : sans John, sans les enfants, quelle magicienne serait-elle ? Quelle puissance serait la sienne ?

Le récit entrelace ces réflexions de batailles, les unes faites de railleries et d'intrigues de Cour, les autres imprégnées de boue, de roches, de sueur, de sang et de cadavres. le coeur de Jenny et le coeur du royaume se recouvrent dans le récit, et les intrigues de Zyerne dévastent leur être profond, leur corps et leur âme. Combattre des êtres magiques, c'est faire l'expérience de la beauté et de la mort tout en même temps, c'est le traumatisme de survivre pour constater son impuissance et ses limites, la douleur et le désir de vivre.

Si certaines tournures de phrases ou certaines images peuvent être parfois trop faciles, trop stéréotypées, comme la force tranquille et indéfectible de John Aversin, l'ensemble du roman en fait une oeuvre délectable et originale, qui tient la lectrice de bout en bout.
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
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